À l'occasion de la parution de son témoignage "Espérer pour la France", nous avons eu l'honneur de rencontrer Hubert Germain, dernier Compagnon de la Libération. Un entretien à retrouver en 4 épisodes sur notre chaîne YouTube.
Prix littéraire de l'Armée de Terre Erwan Bergot, 2020
Préface du général Thierry Burkhard, chef d'état-major des armées
Espérer pour la France. Entretiens avec Marc Leroy, actuellement en librairie et sur https://www.lesbelleslettres.com/livr....
Épisode 4
La bataille de Bir Hakeim
Anecdote : cocktail avec De Gaulle
Carrière politique
Message à la jeunesse
Tournage réalisé dans le jardin des Invalides le 2 septembre 2020, avec l'aimable autorisation du gouverneur.
Tournage et montage : La Caméra verte | https://www.lacameraverte.com/
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1950, L'ANNÉE TERRIBLE
Hanoï, automne 1950
Tout s'effrite, tout se disloque, tout se
délite. Les villes, les hommes, les volontés.
C'est la grande panique. L'« opération de
police » que le Corps expéditionnaire français
menait depuis quatre ans en Indochine vient
brutalement de se transformer en désastre
militaire.
En onze jours, du 1er au 11 octobre, au
cours d'une série de combats d'une férocité
jamais encore égalée, neuf bataillons, parmi
les meilleurs de l'armée française, se sont
engloutis, massacrés par vingt-sept bataillons
viêt-minh, dans un dédale de calcaires et de
jungle, à Dong Khê, sur la Route Coloniale
n° 4, tout au nord du Tonkin, au bord de la
frontière avec la Chine.
Dans les cabinets ministériels, dans les
états-majors, cette révélation de la puissance
ennemie a frappé de stupeur les responsables
politiques et les chefs militaires.
Espoir idiot, mais réel parce qu’irréfléchi.
Cette mort qu’il n’en pouvait plus d’attendre, il allait la défier ; ce rendez-vous qui ne se produisait pas, il allait le provoquer. C’était facile, il suffisait de sortir à l’air libre, se promener, à découvert, retenir l’envie de se mettre à l’abri, rester debout et mourir, comme un homme.
Il y a une chose que je ne comprendrai jamais. Pourquoi t’obstines-tu à discuter puisque tu finis toujours par obéir !
On ne tue pas les mouches à coups de marteau.
Vous savez, mon lieutenant, les légionnaires ne cherchent pas à connaître les bonnes ou les mauvaises raisons pour lesquelles ils meurent. Pour eux, c’est écrit dans le contrat, et la mort fait partie des risques acceptés. Ce que redoute un légionnaire, bien plus que la mort, c’est d’être tué hors de l’accomplissement de leur mission, et c’est peut-être cela que vous appelez « morts inutiles ». Mais je suis certain que pour Plewa, s’il pense à la mort, s’il en accepte l’idée, c’est qu’elle l’escorte quand il va accomplir son travail d’ordonnance en allant au milieu des lignes Viêts, à la recherche d’un peu de ravitaillement.
Je viens d'arriver au Viêtnam, commença Bongrain. Je ne connais rien au pays, mais je sens que je vais m'y plaire. Bien plus en tout cas qu'en Afrique, où l'incompétence des cadres locaux n'a d'égale que leur fatuité. Quant aux personnels, ils ne pensent qu'à en faire le moins possible, avec des ruses qu'un enfant de trois ans aurait honte d'inventer ! Ici, j'ai trouvé un peuple industrieux, dur au travail, avec lequel les rapports sont simples, dès lors que l'on sait ménager leur fierté.
La lâcheté, l'imprévoyance, la négligence et l'incapacité ne sont pas sanctionnées si ce n'est par des récompenses.
Ni tout-à-fait archange, ni complètement démon, il ne s'était pas trompé de guerre. Mais de siècle.
« Nous sommes dans la merde, mais ce n'est pas une raison pour la remuer. »
de Marcel Bigeard