Citations de Erwan Ji (174)
On espère tous découvrir la lune au fond d'un puits. On voit une boule brillante à la surface de l'eau, et toute notre vie, on cherche à s'en saisir. Et puis un jour, on lève les yeux, et on finit par se rendre compte qu'elle n'était qu'un reflet un peu vague, difforme, sans commune mesure avec l'originale. La vraie est magnifique, mais hors de portée. Ça fait mal. Mais durant mes quatre années ici, j'ai compris que ce n'était pas grave. Que l'important, ce n'est pas de la toucher, mais de savoir qu'elle existe.
Si vous lisez ces lignes, vous êtes tombé sur mon blog. C'est un drôle de mot, blog. Si mon grand-père s'était demandé ce que ça veut dire, il se serait mouillé le doigt et aurait tourné les pages de son épais dictionnaire. Moi, j'ai tapé le mot sur Google. C'est ça, le progrès. On n'a plus besoin de se mouiller le doigt.
Mais écrire, c'est faire le tri dans ses pensées.
Une relation longue distance, c'est la sensation perpétuelle de repousser Vivre à plus tard.
Le coup de foudre, c'est ça. Une idéalisation momentanée et sans fondement d'une personne dont l'enveloppe corporelle vous satisfait.
La première fois que j'ai vu Aiden, c'était dans un bus. On allait au lycée, le jour de notre rentrée de dernière année. Son pantalon et ses dreadlocks blond décoloré de l'époque avaient attiré mon attention. Quelques jours plus tard, on s'est parlé. Quelques semaines plus tard, on est devenues copines. Quelques mois plus tard, on est devenues amies. Et puis l'amitié est devenue une boîte trop petite pour ranger mes sentiments. J'ai paniqué. C'était la première fois que j'avais ce problème de rangement avec une fille. Coup de bol, Aiden aussi trouvait la boîte trop petite. Alors après quelques mois d'hyper-amitié, on s'est embrassées à Philadelphie un soir de printemps, et on a agrandi la boîte.
J'aurais pu me retourner et faire signe à Aiden d'attendre, mais on s'était déjà dit au revoir, et ça avait été parfait. J'ai un problème avec ça. Je ne peux pas revoir quelqu'un peu après lui avoir dit au revoir, c'est trop awkward, j'ai l'impression de violer une sorte de loi, de déchirer un petit bout de l'univers.
Les gens pensent plein de choses, mais tout ça c'est dans leur tête, pas dans la mienne.
Tous les quatre, on a peur de ce qui nous attend. Mais avoir peur ensemble, ce n’est pas comme avoir peur tout seul. Si chacun prend un bout de la peur, elle devient moins forte.
Les bus scolaires sont jaunes. En cours d'histoire l'année dernière, j'ai appris que le jaune a souvent été symbole d'infamie. Judas a été représenté avec une robe jaune par un peintre italien, on barbouille de jaune le portail des traitres en France, les prostituees dans l'Empire russe devaient posséder un passeport jaune, et les nazis ont forcé les Juifs à porter une étoile jaune pendant la guerre. Peut être qu'on considère ceux qui nous amènent à l'école comme des traitres ?
J'ai jamais compris cette phrase. La confiance, c'est comme les bonnes notes : ça ne se demande pas, ça s'obtient quand c'est mérité.
"Ce qui compte quand on navigue, ce n'est pas le bateau. C'est l'océan, l'équipage et les étoiles au-dessus de nos têtes."
Mon grand-père Wesley m'a dit un jour que la vie n'est qu'un jeu, dont le but est d'être heureux. Des obstacles se dressent sur ta route, mais si tu veux gagner, ils ne doivent pas t'empêcher d'avancer.
Peut-être que c'est ça d'arriver à vingt ans. On trouve des explications pour tout ce qui nous paraissait bizarre avant. J'ai hâte de découvrir enfin pourquoi on n'a pas le droit de parler avec la bouche pleine.
Parfois à Noël, je vois des visages déçus tenter de feindre la joie, et ce sont les visages les plus laids du monde.
Il pense que rien n’a d’importance parce que les ondes des téléphones portables et du wifi nous auront tous tués d’ici 2030.
(Page 25)
Sara et moi, on est des Potterheads. On a lu tous les livres de la série huit fois.
(Page 18)
Ignorer des gens, c'est les faire mourir un petit peu à l'intérieur.
Je ne ressens pas le besoin de me placer dans une case spécifique, ni de m'identifier à un groupe. Je veux qu'on me laisse faire mon truc sans me demander de prendre une carte d'adhérent pour en faire un mode de vie. Je suis très heureuse sans, et je me sens libre d'aimer qui j'ai envie, garçon, fille, wookiee... et sans étiquetage, je trouve ça plus beau, voilà tout.
C'est un truc que j'ai remarqué sur les garçons. A la base, ils sont plutôt fainéants. Ils rechignent à faire leurs devoirs, à essuyer la vaisselle, ou à sortir le chien. Mais s'il y a du sexe à l'horizon, ils sont capables de vous repeindre une maison en dix minutes