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Citations de Erwan Larher (99)


Tu persistes à penser que notre vraie inclination est de nous entraider, de nous entraimer.
Quand on nous met en concurrence pour des emplois, des notes, des chronos, des partenaires sexuels, nous intériorisons la lutte, l’autre devient un adversaire; quand on instille la peur et la méfiance, l’autre devient un ennemi. p.225
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Pendant des semaines, des mois, tu t’es trouvé face à elle dans une situation de désemparement aigu, soucieux de la consoler, la réconforter, la soutenir, de lui donner de l’amour en sachant que c’était inutile, que tu resterais à jamais à la surface de son chagrin, comme ces crèmes contre la sécheresse cutanée qui, nous explique-t-on en petits caractères, n’hydratent que les couches supérieures de l’épiderme.Parce que tu es à l'extérieur de son drame .......L’extrême souffrance nous renvoie à notre irréductible solitude, à notre irréfragable individualité......p.81
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Je pénètre dans la salle .
Sensations familières , plénitude immédiate : un concert de rock .
Je souris .
Je suis bien .
[ ...]
Je suis bien . Parmi les miens .
[...]
J'aime cette atmosphère .
Mes coreligionnaires et moi sommes réunis dans la même attente , prêts à communier .
Heureux .
Ils sont mes semblables , mes frères , nous sommes liés par le rock.
Bienfaisante empathie .
[...]
Complicités .
De vraies vies , de vraies personnes , avec des histoires et des espoirs , des secrets et des mesquineries , des générosités .
Amis, voisins , prof de danse de votre fille aînée , caviste du boulevard .
De vrais rires , des potes , des amoureux .
[...]
La fosse se remplit ...
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Pourquoi le quotidien tuerait-il l'amour puisque précisément l'amour ne se vit qu'au quotidien ?
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La littérature n’arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari.
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Le bonheur se partage mais le désespoir est solitaire.
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C'est toi qui soupires, qui gémis, qui sanglotes et te plains; à cet instant, tous les hommes et toutes les femmes du monde geignent en un choeur difforme cette mélopée tragique qui insulte les dieux en même temps qu'elle les convoque, qui les défie de descendre ici-bas, dans la fosse du Bataclan ou les ruines d'Alep, dans l'Etat de Borno ou les bidonvilles de Rio. (p109)
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Mais, à dire vrai, la gent féminine ne m’intéressait pas, ne m'avait jamais intéressé, et réciproquement. Je mettais leur indifférence à mon égard sur le compte de leur frivolité naturelle, de leur goût du superficiel, du clinquant. Or j'avais encore un peu d'acné, des lunettes, des bonnes notes et une collection de timbres - pas exactement un mâle dominant.
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Il faut plus de personnel soignant, les payer plus, se soucier de leur bien-être professionnel. Taxez la spéculation, scalpez les hauts salaires, démerdez-vous – démerdons-nous – mais n'abandonnez pas la santé publique. (…)
De charmantes jeunes femmes nettoient tes plaies dans le sillon interfessier, vident et rincent tes pistolets pleins d'urine (tu apprendras en tapant ces lignes que le terme précis, que personne n'utilise dans l'hôpital, est « urinal »), plus aucune gêne, aucune pudeur, tu es tout le temps à poil sous ta blouse. De toute façon, ton sexe et tes testicules sont morts. Tu ne bandes plus. Tu essaies d'éviter d'y penser.
Myriam, Maïlis, Anne-Sophie, Habib, Bertrand, Isabelle, Brigitte (…), Valérie, Francesco, Geneviève, que ramènent-ils chez eux après une journée auprès de souffrants, d'éclopés, de perfusés, d'intubés, de cacochymes, de métastasés, de condamnés, d'immobilisés, de catarrheux, de migraineux, de pneumatiques, d'ulcéreux ? Vous croyez qu'ils ôtent leur blouse, leurs sabots et que les sordidités de la journée restent au vestiaire ? (…) Jamais ils ne te font sentir leur fatigue ou leur ras-le-bol. Ils sont l'humanité qui prend soin des siens. Tu t'énerves dans ton lit quand tu penses à ce monde qui veut les privatiser, les rentabiliser, en faire des acteurs de l'économie marchande. Est-ce si compliqué à comprendre que nous avons plus besoin d'eux que de conseillers en communication, de publicitaires ou de traders ? On te répond trou de la Sécu (sic), qu'il faut comparer ce qui est comparables, voir la réalité en face, que l'assistanat tue et que c'est mal de vivre au-dessus de ses moyens. Et que c'est l'heure de ta piqûre.
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. La faute aux petits pains suédois ? Ainsi, les Vikings ne se seraient pas contentés de tuer l’artisanat du meuble et d’étrangler nos auteurs de polars, ils auraient aussi émietté l’industrie de la biscotte, ces Barbares ? De l’italien biscotto, cuit deux fois, le latin médiéval biscottum est attesté dès 1218 à Modène selon le Dictionnaire historique de la Langue française.
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Voilà quelques années que tu as décidé de dire que tu les aimes à ceux que tu aimes, de dire quand c’est bien, quand c’est beau, quand c’est touchant. D’exprimer tes sentiments. D’essayer d’être gentil et bienveillant contre le cynisme ambiant et ton fond fier et égoïste. Ça change tout. L’amour autour, en donner, en recevoir, ça change tout. Tant pis pour les pisse-froid.
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La démocratie permet à tout le monde de s’exprimer, pas d’être entendu. Et quand tout le monde parle, personne n’écoute.
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"La littérature n'empêche pas les balles. Henri Barbusse, Louis-Ferdinand Céline, Erich Maria Remarque, Louis Guilloux ou Ernest Hemingway n'ont pas empêché, en romançant 14-18, la Seconde Guerre mondiale. Henri Alleg n'a pas empêché Guantanamo. Anne Frank, Primo Levi, Henri Vercors, Georges Hyvernaud n'ont empêché aucun génocide, aucune bataille, aucun massacre de civils. On envoie aujourd'hui encore des gamins se faire buter, les femmes sont violées par les vainqueurs, les bâtards nourrissent des désirs de vengeance. La littérature n'arrête pas les balles. Par contre, elle peut empêcher un doigt de se poser sur une gâchette. Peut-être. Il faut tenter le pari."
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p. 225 tu persistes à penser que notre vraie inclination est de nous entraider, de nous entraimer. Quand on nous met en concurrence pour des emplois, des notes, des chronos, des partenaires sexuels, nous intériorisons la lutte, l’autre devient un adversaire ; quand on instille la peur et la méfiance, l’autre devient un ennemi.
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Tu pénètres dans la salle. Sensations familières, plénitude immédiate : un concert de rock. Tu ne les comptes plus mais à chaque fois le même enchantement, la même excitation, allez, vas-y, tu peux bien avouer maintenant que si tu devais avoir un regret, ce serait de ne pas être devenu une rock star.
Tu souris.
À partir de là, ce n’est plus ton histoire. Plus seulement ton histoire.
À partir de là, ce n’est plus seulement ton histoire, c’est aussi la nôtre.
À partir de là, guerre, chaos, gros titres racoleurs et alarmistes – on veut tout savoir, racontez-nous, n’omettez aucun détail.
À partir de là, récupération politique. Mentons volontaires, regards noirs face caméra, déclarations martiales. On va voir ce qu’on va voir. Choisissez votre camp. Aux armes, citoyens !
À partir de là, génération ceci et cela, des philosophes internationalistes redeviennent français, d’autres retrouvent la foi, ou la voix, « Je vous l’avais bien dit », on occupe des créneaux, on pense en double file, sans les warnings.
À partir de là, un avant et un après.
À partir de là, j’omets, je falsifie, je mens peut-être, les pronoms n’ont plus rien de personnel. Il faudra vous y faire.
À partir de la commence une histoire que je ne voulais pas raconter.
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Rien à manger ni à boire à part dans les classes Excellium et Premium, ou si vous étiez en classe Medium mais aviez une carte de fidélité, ou en classe Medium et Basic avec une carte Masterflash, sauf si vous n'aviez pas payé vos billets sur le Réseau, mais à plein tarif, ou tarif orange, pas tarif vert ni jaune, sauf en Excellium. Si vous ou l'un des membres de votre famille travaillait dans les chemins de fer, les sandwiches étaient offerts.
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"Oui, il l'avait perçu, cet ingrédient commun à chacun des alliages de chair et de pulsions cotoyés à la Centrale, perçu avec la même évidence qu'il en discernait l'absence dans son alchimie propre. Et il n'avait pas été le seul : chacun à sa manière, instinctivement, avait discerné non pas sa différence mais son décalage. Et, à la longue, Ikea avait saisi que cela faisait peur à ses coturnes, même s'ils n'en disaient rien. Une peur latente, celle que l'on ressent face à l'inconnu, l'inexplicable, et non celle, identifiable, appréhendable, que pouvaient inspirer la folie karatéka de Johnny ou les colères dévastatrices de Jim".

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p. 31 sous tes airs assurés et rodomonts, tu n’as ni le sens de l’à-propos ni celui de la répartie. Ecrire des romans te permets d’esquiver ces handicaps
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"Tu leur en veux aux terroristes?" te demande ta cousine de vingt ans. Non. Tu en veux à Julia qui t'a trahi autrefois; tu en veux à François Hollande qui a menti à ses électeurs, tu en veux à la société, à l'organisation du monde, l'oppression économique, à la misère intellectuelle - mais pas plus qu'avant. Tu n'en veux à personne pour cette balle dévirilisante. Tu ne sais pas qui sont tes assaillants. Tu ne connais pas leurs noms. Ils n'existent pas. Parce que si ça n'avait pas été eux , c'aurait été d'autres. Et d'autres viendront, mêmement l'incarnation de notre échec à vivre ensemble, rebuts des simulacres de l'hédonisme consumériste. D'autres viendront affamés orphelins débiles et narcissiques d'un monde sans repères où chacun est à soi-même sa propre loi, où une pub TV s'appelle une respiration, rejetons déjetés d'inégalités toujours plus prononcées. D'autres viendront, ils sont déjà là, hors champs, figurants ou silhouettes coupés au montage, gavés d'injustices à en devenir obèses - on préfère détourner la tête, si on ne les voit........ils n'existent pas. (p225)
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- Et la tête, ça va ?
- La tête ? C'est au cul que j'ai été touché.
(Yeux au ciel.)
- Oui, je sais, mais... tu y repenses ? Tu fais des cauchemars ? Tu as des angoisses ?
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