
Innombrables sont ceux qui veulent croire que les banlieues françaises sont ce lieu où l'on met certaines populations "au ban de la société", c'est à dire vers lequel on exclut, on bannit.
Etymologiquement, rien n'est moins sûr. Car la banlieue est surtout, à l'origine, le territoire qui s'étend à une 'lieue", l'unité mesurant la distance qu'un homme peut parcourir en une heure, soit entre trois et cinq kilomètres, par-delà les murailles d'une ville. Sur ce territoire, au Moyen-Age, une ville pouvait étendre sa juridiction et mes droits qui lui avaient été accordés, "proclamer les bans", et donc réunir "le ban et l'arrière ban", c'est à dire les nobles , les notables et, plus anciennement, tous les vassaux du seigneur de la ville en question ; mais également organiser des fêtes, des tournois, des processions. Souvent faute d'espace dans des centres-ville trop confinés et insalubres pour réunir dans un même lieu tout ce (beau) monde...De fait, en banlieue, on pouvait aussi trouver des marchés ne payant pas l'octroi auquel les marchandises étaient soumis à l'intérieur de la ville et des habitations plus ou moins précaires, notamment celles des marchands.

L'écologie peut aujourd'hui éviter l'effondrement, climatique aussi bien qu'identitaire. Elle est sans doute la dernière espérance concrète, à la fois matérialiste et intellectuelle, si ce n'est spirituelle, à succéder à la pensée des Lumières, à la critiquer, à la revivifier et à la dépasser. Les combats écologiques transcendent l'Homme lui-même parce qu'ils parlent des générations futures, de la planète telle qu'elle a été et telle qu'elle est en train d'advenir, et du lien entre l'Homme et l'ensemble du vivant. Ce combat écologiste lie l'Homme à quelque chose de plus grand que lui, à une communauté supérieure à toutes: l'Humanité, et son destin. Il parle d'héritage: celui que l'Homme a reçu de ses ancêtres, de ses parents, et celui qu'il transmettra à ses enfants, à ses descendants. Il lui offre la possibilité d'une cause commune à défendre, d'une communauté de destin, aussi bien qu'une philosophie, un mode de vie, une pratique et une politique, c'est-à-dire un projet mobilisateur capable de fédérer, de donner un but à une société et d'en souder tous les éléments poussés dans des logiques individualistes ou centrifuges. Il est un fait social total. Aussi l'écologie peut-elle répondre au doute et au besoin de spiritualité, de dépassement et d'engagement dans des causes plus hautes que soi dont témoigne la jeunesse française, dans ses banlieues comme ailleurs.