Le 8 juillet 1853 (Kaei VI/3/6), quatre « navires noirs » de la flotte américaine des Indes orientales commandés par le commodore Perry apparurent soudain au larged'Uraga, à l'entrée de l'actuelle baie de Tokyo. Ce jour-là l'homme de lettres Saïtô Gesshin nota dans ses Chroniques d'Edo et de ses environs (Bukô nenpyô) : « Quatre navires viennent tout juste de troubler, de leurs quatre colonnes de vapeur, le sommeil du Pacifique et je n'ai pu fermer l'œil hier soir. »...
... Ainsi prenaient fin plus de deux siècles de fermeture sélective des frontières (sakoku).
À quoi songeait Eugénie lorsqu'elle contemplait le paravent au cavalier franchissant un pont dans un scintillement d'or ? Et que lui évoquaient les fleurs, oiseaux et objets se détachant avec netteté sur la surface polie d'un cabinet en laque ? Devinait-elle derrière ces motifs, l'océan de sens issu de grands textes qu'elle aurait pu comparer, selon un point de vue européen aux Métamorphoses d'Ovide ou à la Jérusalem délivrée du Tasse ?