Estelle Faye, l'autrice de
L'Arpenteuse de rêves, vous présente son nouveau roman
La dernière Amazone, un regard féministe et contemporain sur la mythologie et ses grandes figures féminines !
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" Les humbles se battent et souffrent pour que les puissants gardent leur trône. Ainsi va le monde."
- Sorenz… Il était comme la poudre. Comme les feux d'artifice. Comme tout ce qui possède une lumière trop intense pour ce monde, ce qui réchauffe et brûle à la fois. Il n'était pas de ceux qui vivent, qui s'éteignent doucement dans leur grand âge. Il était de ceux qui explosent, qui éblouissent, qui traversent l'existence comme une étoile filant en plein ciel, comme un éclat de grenade. Je l'ai su dès que l'ai vu. J'ai su que je ne devais pas m'attacher à lui. Je l'ai fait quand même.
De toute façon, Othylie faisait et défaisait les modes. Si demain, elle décidait de paraître coiffée d'un cygne mort, toutes les élégantes du Palais enverraient leur garde-chasse en abattre un d'emblée.
La beauté peut être un fardeau, autant que la laideur.
Les devins sont les premiers aveugles. L'avenir nous empêche de voir le présent.
– Tu ne tiens pas debout, me reproche-t-elle.
– Je n’ai pas besoin de tenir debout, je suis assise.
Ce n’est pas une très bonne plaisanterie, certes, mais je fais de mon mieux.
- Au fond, ce n'est pas tant ton visage qu'ils ne supportent pas que ce qu'il leur rappelle.
- Qu'est-ce que ma tête leur rappelle ? réplique l'adolescent d'une voix qui s'éraille. Que j'ai eu un peu plus de cran qu'eux ?
- Que l'homme ne gagne pas toujours contre les forces anciennes, les puissances qui régnaient sur le monde avant notre venue.
(Xiao Chen avec son père).
Alors je continue ma route, et le vent plus frais emmêle mes cheveux gris, ma différence que je n’ai plus envie de cacher. Advienne que pourra.
Les Étrusques sont un peuple courageux, et pourtant ils craignent des dieux dont ils ne parlent quasiment jamais, pour lesquels ils ne construisent pas de temple, et qui n'ont même pas de nom. Le seul matelot qui a accepté de m'instruire, après quelques carafes de vin, m'a dit qu'ils étaient partis loin vers l'est, là où il n'y a plus que du vide. Voilà des divinités bien terribles, pour qu'on tremble à leur évocation alors même qu'elles ne sont plus là.
— Vous devez proclamer la vérité ! lança-t-il. Vous n’êtes pas coupable, pas de ce dont le Tribunal révolutionnaire vous accuse. Depuis que vous êtes devenu marquis des Eaux-Mortes, vous n’avez fait que du bien autour de vous. […]
— Oh si, je suis coupable […]. Ce que j’ai fait… aider à réparer un toit, donner de la nourriture aux pauvres… je l’ai fait parce que je pouvais me le permettre, c’était facile au fond pour moi. Et avec mes bonnes actions, comme disent les prêtres, j’ai sans doute endormi un peu plus longtemps la révolte, ici, à ma petite mesure. J’ai contribué à faire tenir un peu plus longtemps un système injuste, tout en m’attribuant le beau rôle. La charité n’est pas la justice, et je mérite ma condamnation. Ne serait-ce que pour être honnête envers moi-même. Parce que je crois à la Révolution.