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Citations de Etienne Deslaumes (29)


J'aurais voulu être un personnage de roman. Au mieux, je suis un personnage dont on pourrait faire un roman. Vraiment au mieux. Et on peut faire un roman avec n'importe qui. Le matériau le plus anodin peut être sublimé par le talent d'un auteur.
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[ Margaux, 23 ans ]
Les gens de la génération de mes parents, de leur milieu, je trouve donc qu'ils ne réfléchissaient pas assez à ce qu'ils voulaient faire de leur vie. Grave conformistes, ils faisaient comme leurs propres parents. Mais en pensant à tout ça, je me demande si nous, les jeunes, on réfléchit plus. En fin de compte, non. Certes, on vit de toutes sortes de façons, contrairement aux parents : on bosse ou pas, on est en couple ou pas, on est homo ou hétéro, on a parfois des enfants, mais pas toujours. Mais ce n'est pas parce qu'on s'assoit, mettons à vingt ans, pour peser les différentes alternatives, pour faire dans notre tête une espèce d'appel d'offres des possibles. Non, c'est parce qu'on se laisse porter, en fin de compte. On trouve un boulot ? Tant mieux ! (Pour la plupart.) On rencontre quelqu'un ? On se met avec. Le quelqu'un veut un enfant ? On en fait un. Le quelqu'un n'en veut pas ? On n'en fait pas. Ça ne va plus avec le quelqu'un ? On se sépare.
Conclusion : on ne réfléchit pas plus que nos parents. On est certainement plus passifs qu'eux. Mais, notre vie, c'est la nôtre, ce n'est pas celle du voisin.
(p. 63-64)
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La mort, je sais qu'elle existe, mais j'aimerais qu'elle se planque, qu'elle se fasse oublier. C'est déjà compliqué de vivre, de se battre tout le temps et pour tout. Pourquoi faut-il en plus qu'il nous soit sans cesse rappelé qu'on fait ça pour rien ?
(p. 91)
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J'ai lu récemment sur Internet un article relatant le témoignage d'une dame proche du prince Charles. Selon cette personne, Diana était une personne méchante. Cela m'a frappé car dans l'imaginaire collectif, la dernière personne à porter le titre de princesse de Galles est devenue une sorte de sainte. Or il paraît qu'elle était malveillante en général, mais aussi, et peut-être surtout, envers son mari, ce qui m'a permis de supposer que cette 'méchanceté', si méchanceté il y a eu, était une réaction, voire une vengeance, ce qui est humainement admissible. Armande était souvent désagréable avec moi (sans doute pour le même type de raisons - il y avait certainement au moins une bonne raison). Mais c'était diffus. [...]
Lorsqu'elle plaisantait avec moi, c'était toujours devant les autres, et elle ne plaisantait pas vraiment 'avec' moi, elle plaisantait 'de' moi sur le mode pince-sans rire, ce qui n'est pas du tout pareil. : 'Vous ne connaissez pas la dernière de Christophe ? Ah ! alors, je vous raconte? Vous êtes bien assis ?' Elle faisait son show. Ce n'était pas toujours rôle. C'était toujours grinçant et désagréable pour moi.
(p. 86-87)
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Les générations qui nous suivent, les jeunes, Aubin, Margaux, voient ce qui nous entoure autrement. [...] Ils bougent au même rythme que le monde, c'est-à-dire très vite. Aujourd'hui, ils sont là, demain ils seront ailleurs. Aujourd'hui, ils ont un boulot, demain ils en auront un autre. Ou pas. Aujourd'hui, ils sont avec telle personne, demain ils seront avec telle autre. Ou seuls. Ils sont plus dans l'instant que nous, ils en profitent davantage et ils donnent moins que nous au futur l'opportunité de leur gâcher le présent. C'est peut-être mieux car nous vivions dans le futur : le plan de carrière, les économies pour acheter un appart', les enfants que nous allions faire. Nous nous mettions la pression. Et nous étions amers lorsque notre présent se substituait à l'avenir que nous avions imaginé et que, le plus souvent, nous lui aurions préféré.
(p. 215-216)
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Mais, à bien y réfléchir, si on ne peut pas figer l'amour en un concept, on peut néanmoins définir dans les grandes lignes ce qui peut sinon en garantir le succès, du moins limiter les risques de mort prématurée. Car c'est bien la durée d'une relation qui nous rend humains, distincts des bêtes qui, si douées d'émotions soient-elles, s'inscrivent surtout dans l'instant, et dans l'instinct. Déjà, le temps fait beaucoup de dégâts. Alors, pour qu'un amour dure, il faut qu'il soit composite, avec beaucoup d'ingrédients, le plus possible, de sorte que la dégradation, voire la disparition de tel ou tel élément ne puisse être fatale. Et puis, selon moi, il faut au moins un truc très fort dans tous ces ingrédients, qui ne soit pas le sexe.
(p. 102-103)
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Patricia est d'une très grande innocence. Le mal n'existe pas pour elle. C'est pour cela que je l'ai toujours beaucoup aimée, pour sa pureté. Un monde qui ne serait peuplé que de Patricia serait le meilleur des mondes, mais peut-être, aussi, un monde très chiant. Ce sont les contrariétés, les drames même, qui nous font exister, et pas seulement parce que, en creux, ils donnent du relief aux bons moments, aussi parce qu'ils font de nous des personnes, parfois des personnages ; que serions-nous, sinon ? Des oisillons qui pépient sottement en attendant leur béquée de satisfaction quotidienne.
Je n'ai jamais été innocente. J'ai toujours été lucide. Ça m'a rendu la vie plus facile. Au regard de ce qui m'attendait, si j'avais été fraîche et naïve comme Patricia, j'aurais été broyée.
(p. 52)
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Chez soi, ce n'est pas toujours là on a grandi. C'est peut-être d'abord là où on est heureux.
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Généralement, ce sont les hommes qui vivent comme j'ai vécu. Ils profitent des bons gâteaux préparés par leurs femmes et s'éclatent avec des filles qui ont l'âge des leurs. Les femmes, quand leur conte sucré succombe sous les coups de la méchante fée Réalité, elles se barrent en se racontant qu'elles vont faire mieux la fois d'après. Elles se convainquent ensuite qu'elles y sont arrivées, alors qu'elles n'ont fait que réduire la voilure de leurs ambitions sans même s'en rendre compte.
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Parmi les points qui ne sont jamais abordés dans les films ou les livres qui font parler les défunts, il y a la question de savoir de quelle façon ils voient les vivants. D'en haut, avec une longue vue, tels les dieux de l'Olympe ? Sur une sorte d'écran ? Tous ensemble, de façon panoramique ? Ou bien un par un, au choix, en appuyant sur le bouton d'un clavier ?
(p. 10)
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Pour construire avec quelqu'un, contrairement à ce que l'on pourrait affirmer trop rapidement, sans doute vaut-il mieux l'imaginer en partie comme celui qu'on voudrait qu'il soit, plutôt que de vouloir le disséquer comme un animal de laboratoire. On est attiré par une belle image. On ne l'est pas par des viscères.
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Le chagrin est un ami qui éclipse les autres - les vrais.
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Peut-on décréter que pour aimer il faut tout se dire et que, si on ne se dit pas tout, on a raté ? Il n'y a pas de mode opératoire. L'essentiel est que la petite musique des sentiments se fasse entendre. Mais les façons dont elle peut être jouée sont d'une variété infinie.
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Je me suis gouré. On ne vit pas mieux en se mettant sous cloche. On vit moins bien, au contraire. On vit moins bien parce qu'on vit moins.
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On ne nous dit pas davantage que l'amitié se cultive, de même que le couple, de même que la famille. Rien de tout cela n'est acquis. C'est un boulot passionnant mais à plein temps.
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La médisance et la malveillance sont les deux mamelles de l'entreprise.

(P108)
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L'amitié, au sens que l'on devrait lui donner, au sens de Montaigne et de La Boétie, suppose pourtant que l'on se connaisse mutuellement. Sinon, c'est de l'écume, voire une illusion. Néanmoins, les gens qui sont prétendument amis, qui sont persuadés qu'ils le sont, se connaissent rarement bien. S'ils ne font que partager des moments conviviaux, sorties, dîners, ils ne voient les uns des autres que la partie émergée de l'iceberg, la partie sociale, souriante. L'autre partie, plus sombre, avec de l'égoïsme chez l'un, de l'irritabilité chez l'autre, restera plus ou moins inconnue.
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Pour moi, la solitude, c'est le grand problème de l'existence. Peut-être le seul. On est seul face à la mort. Celle d'un proche, puis la sienne. Mais on est seul aussi dans la vie. C'est ce que je ressens.
J'aimerais briser ma solitude.
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Dans un classique de la science-fiction, je crois qu'il s'agit d'un récit de Ray Bradbury, un explorateur visitant le passé écrase par mégarde un papillon. Lors qu'il revient dans le présent, le monde qu'il retrouve n'est plus celui qu'il avait laissé. Je pense que c'est ce qu'on appelle une uchronie : la réécriture de l'histoire à partir d'un événement du passé.
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L'entreprise est une formidable machine à uniformiser. La différence y est traquée, humiliée, souvent matée : ce qui distingue est forcément problème.
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