P. 59 - Ainsi à proximité du Petit Prince, on peut découvrir que "l'eau peut être aussi bonne pour le coeur". Au moment où l'on est sur le point de mourir de soif, ainsi que Saint-Exupéry en a fait l'expérience décrite dans Terre des Hommes, quand on est au bout du rouleau, même la question de la survie physique perd son sens, et la seule chose qui compte encore, c'est de savoir pourquoi l'on vit et pourquoi l'on meurt.
P.40 - Ce qu'il vaudrait la peine de faire, ce serait d'élucider l'angoisse que ressent chacun de ces "monarques" qui règnent isolément sur leur planète : celle de leur impuissance, de leur nullité, de leur insignifiance ; celle dont seul un amour assez fort pourrait les libérer en leur redonnant foi en la valeur de leur existence, leur permettant ainsi de descendre de leur prétendu trône..
P. 42 - Le Roi, le Buveur, l'Allumeur du réverbères, le Géographe, le Vaniteux, tous ces martyrs du moi auraient besoin de redécouvrir et de faire resurgir à la lumière un peu de leur enfance perdue, de regagner la confiance en leur royaume caché, une part du Petit Prince.
Pour comprendre un homme, il. ne suffit pas de connaître son hérédité, les
influences -éducatrices et les conditionnements sociologiques de sa vie.
Si l'image égyptienne de la naissance d'un homme à partir de la lumière du ciel est pertinente, il faut fondamentalement considérer l'honnie autrement gue comme seulement "né de la terre ».
Tant qu'un homme n'est substantiellement rien de plus qu'un être « né d'un vouloir de chair, d'un vouloir d'homme» (Jn 1,13), il ne pourra jamais se considérer que comme une partie éphémère de la nature, qui végète misérablement, qui est à la merci des forces extérieures et intérieures,
le jouet de·ses propres mouvements pulsionnels et des influences les plus puissantes de l'environnement, un véritable habitant des « ténèbres », l'exact opposé d'un homme du soleil - éternellement produit, jamais productif, toujours créature, jamais créateur, un personnage entièrement façonné, sans aucune aptitude à donner forme à son tour.
Dans la vision égyptienne d'un homme royal, en revanche,notre existence apparaît comme quelque chose qui est descendu du ciel sur terre, resplendissant de l'éclat du soleil, né pour« l'espace du coeur comme Râ» , détendu dans un océan de bonheur entre lever et coucher, le monde entier à ses pieds.
Notre courte existence terrestre, considérée avec les yeux du soleil, apparaît comme un prêt du ciel au temps.
Les ouvriers envoyés à la vigne P.63
P.71 : … Nous nommons Jésus le Messie, le Sauveur, mais savez-vous comment ses contemporains le nommaient ? Le glouton mangeur de pain, le buveur de vin, l’ami des gens de la douane et des prostituées, le suppôt de Béelzéboul, le princes des démons ! Pourquoi une telle haine ? Uniquement en raison de cette parabole et de sa conclusion. Car elle constitue une provocation dans tous les registres de la vie : d’un point de vue politique, économique, moral, religieux…
Les chants authentiquement religieux sont toujours des chants d'amour et toujours aussi les chants d’amour authentiques s'adressent à la puissance de l'amour, qui est à l'arrière fond de tout le créé.
A l'instant de la mort, enseigne le christianisme, l'âme du défunt comparaît devant le trône de Dieu pour se soumettre au «jugement personnel» sur sa vie
Cette idée grandiose, qui reconnaît surtout à la personne individuelle une
valeur éternelle et inaliénable, a été préparée dans l'Égypte ancienne par l'image mythique de la pesée du coeur : sous la supervision du dieu Thot, à tête d'ibis , le coeur du défunt est pesé sur une balance dont l'autre plateau porte une plume provenant de la chevelure de la déesse Maât, déesse de la
Vérité; il faut, en effet, que le coeur d'un homme mort soit trouvé aussi léger qu'une plume s'il veut échapper à la dévoreuse des âmes à forme de crocodile, prête à l'engloutir
« Mon coeur de ma mère,/ mon coeur de ma mère,/ mon coeur de mon existence terrestre, / ne te lève pas pour témoigner contre moi
»C'est ainsi que priait le défunt dans l'angoisse du coeur devant le jugement des morts. Le christianisme (encore une fois à l'encontre de l'Ancien Testament) a repris dogmatiquement, dans tout son contenu et tous ses
détails, la scène, avec toutes les représentations relatives aux châtiments infernaux des méchants.
Le christianisme a simplement remplacé la déesse Maât par l'ange Michel, qui tient la balance du jugement, comme nous le voyons, par exemple, dans l'impressionnant Jugement dernier de Rogier Van der Weyden, du xv' siècle
Avant que d’y mettre des ordinateurs, mettons des jardins et des potagers à côté
des maternelles !
Jean-Marie Pelt.
P.91... Les vignerons homicides
...Quel art il faudrait pour mener à sa destination, faire venir à maturation, la vigne de Dieu, l'âme de notre prochain. Les mots que nous lui dirions devraient être le vent qui passe parmi les feuilles des ceps, léger, doux, bon pour le fruit. Nos yeux devraient avoir pour lui la chaude lumière du soleil, du jour, éloignant la peur, rendant meuble la terre autour des plans qui lèveraient vers la clarté, encourageant le fruit à croître, à murir, lui apportant son miel, son goût accompli, le moment venu. Nos mains, nos gestes devraient avoir la douceur d'une pluie matinale, de la rosée humectant le feuillage. C'est ainsi que nous devrions veiller à la maturation l'un de l'autre dans la vigne du Seigneur.
Je crois en un univers infini,
Création de la toute-puissance infinie,
car il serait indigne de la bonté et de la puissance divines,
si elle peut créer une pluralité de mondes,
qu'elle n'ait créé qu'un monde fini.
C'est pourquoi j'ai toujours affirmé qu'il existe
une pluralité d'autres mondes semblables à cette terre,
que je tiens avec Pythagore pour une étoile,
au même titre que les innombrables autres planètes et astres.
Cette pluralité de mondes forme un tout infini dans l'espace infini,
qui se nomme lui-même l'univers infini,
de sorte qu'on doit supposer une double infinité,
selon la grandeur de l'univers et selon le nombre des corps célestes.