Sous la pression de la rue, la réforme de la justice voulue par Benyamin Netanyahou, dont le principal objectif est de retirer son indépendance à la Cour suprême en Israël, va finalement être reportée. le mouvement de protestation va-t-il pour autant s'essouffler ?
Pour comprendre, Guillaume Erner reçoit :
Eva Illouz, sociologue
Frédéric Métézeau, journaliste et correspondant de Radio France à Jérusalem
Danny Trom, sociologue, chercheur au CNRS
#israel #netanyahu #justice
_____________
Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj
ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins
Suivez France Culture sur :
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture
Twitter : https://twitter.com/franceculture
Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture
Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
+ Lire la suite
D'un côté, le moi n'est pas responsable de sa souffrance, il est l'objet de ses parents, pour dire les choses rapidement, et n'est donc pas source d'autonomie et de volonté. De l'autre coté, quand il s'agit de changer, ce moi posséderait tout à coup une capacité à se transformer. Cette dualité est inhérente au récit psychologique même. L'injonction de changer conduit à utiliser des classifications qui "pathologisent" ce que nous sommes.
-Books n°37-
Contrairement à l’intellectuel du XIXe siècle, qui pouvait critiquer le capitalisme en se situant hors de son atteinte, le critique contemporain n’a que rarement la possibilité de s’exprimer en dehors du monde des institutions et des organisations capitalistes. Cela ne signifie pas que nous devions nous résigner à accepter la domination du capitalisme sur toutes les sphères sociales. Mais cela implique que nous développions des stratégies d’interprétations aussi rusées que les forces du marché auxquelles nous voulons nous opposer. La force d’une critique se fonde sur une connaissance intime de son objet.
Rien n'est plus suspect que l'affirmation d'une transparence totale.
Ivan Krastev
Ces industries ont géré le moi, ont géré la personne en termes d'image" explique Eva Illouz, "ce sont les industries de la mode, du cinéma, de la télévision, des cosmétiques... Elles ont transformé le corps en unité visuelle séduisante et attirante, pour créer des marchés de masse. Le corps de la femme devient alors une unité monnayable, exploitable. C'est un nouveau capitalisme.
Nous vivons une transformation du désir parce qu'il n'est plus animé par la rareté, mais en situation permanente d'abondance. Comment aime-t-on quand on a le sentiment que quelqu'un de mieux peut surgir à tout moment, quand les échantillons du choix s'élargissent, quand la longévité fait que l'on demeure sur le marché sexuel jusqu'à un âge avancé ? Pour toutes ces raisons, l'amour n'a plus la force morale qu'il avait lorsque la figure de l'individu était en gestation.
-Page des Libraires n°156-
Parce que la souffrance est l'irruption de l'irrationnel dans la vie quotidienne, elle exige une explication rationnelle.
Le bonheur est-il cet objectif suprême que nous devrions tous nous efforcer d'atteindre ? Peut-être. Cela n'empêche en rien de garder une distance critique par rapport au discours tenu par les prosélytites de la science du bonheur.
Introduction, p. 16
Les écrivains reconnus sur le plan littéraire apparaissent moins souvent dans les classements et y restent moins longtemps. Ce qui apparaît dans la catégorie des best-sellers s'écarte de plus en plus de ce que les critiques répertorient comme des oeuvres de valeur sur le plan esthétique.
La divergence croissante entre le champ économique et le champ culturel est, en d'autres termes, elle-même un effet du processus de marchandisation.
(sur l'internet sentimental) Le moi en un produit emballé, placé en concurrence avec d’autres produits sur un marché libre régi par la loi de l’offre et de la demande.
Quand la souffrance ne peut être expliquée, nous souffrons doublement : de la souffrance que nous ressentons, et de notre incapacité à lui conférer une signification.