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Critiques de Eveline Mailhot (10)
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L’amour au cinéma

Qui aime les nouvelles qui vont de A à Z sans retours en arrière seront déroutés par L’amour au cinéma, un recueil de huit nouvelles signé Éveline Mailhot, mettant en scène des personnages aux prises avec des situations qui ne nous sont pas présentées dans l’ordre chronologique. Cette façon de faire bouscule qui s’attend à autre chose, mais ravira les cinéphiles qui trouveront dans ce processus quelques familiarités avec le septième art.



Les nouvelles s’ouvrent donc sur des scènes qui ne mènent pas nécessairement à un dénouement, mais qui, dans la plupart des cas, en expliquent les prémices. J’avoue avoir aimé ce choix de l’auteure, même si je n’ai pas été emballée par la totalité des nouvelles ni touchée par tous ses personnages. L’idée de les installer dans le feu de l’action ou au cœur même d’une situation sans nous présenter d’abord les intervenants, en faisant des lecteurs des témoins, permet — quand c’est bien fait, et c’est le cas ici — de créer une synergie personnages/lecteurs des plus réussies.



Il est ici question du sentiment amoureux et d’intimité, mais de loin, l’auteure ayant choisi de rester à la surface des choses comme si elle avait eu une caméra entre les mains. On peut apprécier ou pas. Malgré une écriture alerte et imagée, qui laisse suffisamment de place au lecteur pour qu’il puisse imaginer ce qui est tu et qui se trame entre les scènes décrites, on pourra par contre reprocher l’absence d’un fil conducteur autre que la forme et le faux thème de l’amour suggéré par le titre.



Je retiendrai plutôt l’idée d’un recueil volontairement décousu, sorte de clin d’œil au cinéma, dont le résultat semble correspondre au projet initial de l’auteure, mais qui demeure un exercice.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Deux jours de vertige

Si vous aimez le cinéma de Rohmer alors, ce livre est pour vous ! Les autres, abstenez-vous : votre poil risque de se hérisser et vos allergies de refaire surface.

Une bande de jeunes adultes se retrouvent dans une maison de campagne appartenant aux parents de l’un d’eux afin de fêter l’anniversaire de leur amie Félicie. Ils y resteront deux jours à discuter, s’observer, boire, manger…plus quelques activités annexes.

C’est tout ? Oui, c’est tout ! Et pourtant, j’avoue que je n’ai pas lâché le roman. Bon, c’est vrai, j’aime beaucoup Rohmer et je crois que c’est un livre qu’il aurait aimé adapter au cinéma.

La narratrice Sara est en quatrième année de thèse mais elle veut tout plaquer : « j’avais décidé de tout arrêter pour ouvrir un bar. Ou pour vendre des fleurs. ». On sent quelqu’un d’assez tourmenté, un peu perdu. Elle a vingt-neuf ans, l’âge où il faut se décider : quel métier, quelle vie, quel conjoint, quel endroit ? Pas simple en effet. Tout est à construire, à créer, à mettre en place. Et pour combien de temps ? Quand on y pense, ce ne sont pas les années les plus faciles de la vie : trop de décisions à prendre !

La voiture de Félicie et d’Alex arrive enfin. Ils semblent contrariés. Ça commence bien ! Sara apprend qu’en plus des copains prévus, Valérie et Gabriel, il y aurait Etienne et Hugo. Hugo Forest, celui qui l’a quittée il y a quelques années, la plongeant dans une douleur insondable.

Partagée entre l’appréhension de le revoir et la curiosité de le redécouvrir, elle se sent en miettes, s’interroge inlassablement sur son comportement et celui des autres, observe le moindre déplacement, analyse dans le détail des propos qui pourraient paraître parfaitement insignifiants, cherchant à comprendre qui elle est vraiment et qui sont ces gens qu’elle nomme ses amis.

Tout est décortiqué, passé à la moulinette : telle intonation, tel rire, tel sous-entendu, tel soupir. L’alcool aidant, les pensées s’emballent, le mal-être aussi. S’installe comme une impression de vacuité : « J’avais l’impression qu’on parlait autour de quelque chose et qu’on riait à l’écho de nos propres répliques. »

Faut-il être sincère ? Peut-on cacher ses émotions ? « Je taisais ce que je pensais la moitié du temps et j’édulcorais le reste. » Pas faciles les relations humaines surtout quand on est très sensible comme l’est Sara : « Il n’y avait sans doute que moi qui traînais les marques du moindre tressaillement pendant des années. »

Certains ont recours à l’hypocrisie ou au mensonge, a-t-on le choix ? « Les gens dansent parfois ensemble. Mais personne ne pense à personne. » Doit-on faire semblant d’aimer, semblant d’être heureux, semblant d’être tout court ?

Questions qui donnent le vertige, qui font douter…

Au-dessus d’un petit groupe parti en promenade, semble planer comme une menace incarnée par des rapaces qui volent dans les airs, inquiétant fortement les jeunes filles. D’ailleurs, les cadavres d’animaux pullulent dans l’oeuvre jetant sur cette jeunesse l’ombre de la mort ou en tout cas, l’idée qu’ils ne vont pas s’en sortir comme ça. Mauvais présage en tout cas.

Un roman peut-être pas si léger qu’il en a l’air…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Deux jours de vertige

La Feuille Volante n°1060– Août 2016

DEUX JOURS DE VERTIGE – Eveline Mailhot – Notabilla.



Dans un coin reculé de la campagne québécoise, un groupe d'amis a décidé de se retrouver pour fêter l’anniversaire de Félicie. Celle qui nous présente les convives, c'est Sara, la trentaine, une doctorante qui peine a terminer sa thèse et hésite beaucoup sur son avenir. Apparemment l'université ne l'enthousiasme pas et elle est à l'âge des grandes décisions pour soi-même. Parmi ceux qui doivent venir, elle apprend au dernier moment que Hugo sera de la fête, ce même Hugo avec qui elle a vécu bien des années auparavant et qui l'a quittée. Même si elle ne l'a pas oublié, cette nouvelle la laisse circonspecte.



La soirée du premier jour s'étire mollement avec des conversations convenues, artificielles, parfois des confidences pleines de promesses et l'alcool aidant chacun se lâche mais sans plus. On parle les uns des autres, de ses souvenirs communs, on se demande des nouvelles… Les retrouvailles entre Sara et Hugo sont hésitantes mais la jeune femme, malgré leur aventure ratée se sent de plus en plus attirée vers lui.



C'est une jeune femme sensible, assez incapable de cacher ses sentiments, de mentir, d'être hypocrite. On sent bien que ces questions lui donnent le vertige autant que l'envie qu'elle a de renouer avec son ancien amant. Ensuite l’alcool délie un peu les langues, alourdit le sommeil avec des rêves, il y a pas mal de fantasmes autour de chacun mais finalement il ne se passe rien de ce qu'on pouvait attendre, à tout le moins entre eux deux. Ses états d'âme n 'empêchent pas Sara de profiter du moment présent, mais avec un autre et de n'en rien montrer. Qu'adviendra-t-il de cette toquade amoureuse ? Elle durera peut-être quelque temps puis se dissoudra dans le présent sans rien donner pour l'avenir. Ensuite, chacun repart de son côté avec des promesses de se revoir qui ne seront bien entendu pas suivies d'effet et la vie reprend son cours pour chacun après cette parenthèse de deux jours.



Je me suis sans doute laissé abusé par le graphisme de la couverture, et peut-être aussi par « la quatrième ». Je m’attendais à autre chose, surtout en matière de vertige, mais j'ai surtout ressenti de l'ennui à la lecture de ces pages. Cela dit c'est bien écrit, ça se lit bien, mais l'action est lente, artificielle, sans intérêt autre que cette ambiance un peu triste d'une réunion de famille à huis-clos. Finalement je n'ai fait qu'effleurer ce roman que ne m'a pas passionné. Mais peut-être suis-je passé à côté de quelque chose ?









© Hervé GAUTIER – Août 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com
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L’amour au cinéma

Tous ne l’admettront peut-être pas mais, à un moment ou un autre, parfois avec un plaisir coupable, parfois de façon totalement assumée, nous avons cédé aux charmes de la comédie romantique. Qu’elle soit grinçante ou relève du conte de fées importe peu, elle nous permet de décrocher d’un quotidien qui nous étouffe ou de croire une seconde qu’amour peut rimer avec toujours. Dans L'amour au cinéma, premier recueil de nouvelles, Eveline Mailhot fait voler en éclats, avec un apparent malin plaisir, les poncifs du genre, en nous proposant des personnages d’une confondante banalité qui, au fil de scènes, sous des cadrages et points de vue narratifs divers, révèlent leur densité.
Lien : http://lucierenaud.blogspot...
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Deux jours de vertige

Belle écriture mais l'histoire tournent autour des états d'âme des personnages. Un peu long et lent.
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Deux jours de vertige

Sept jeunes adultes se retrouvent un week-end à la campagne pour fêter l’anniversaire de Félicie. Ils se connaissent depuis l’enfance ou la fac. Alexandre et Félicie sont en couple, d’autres ont eu des aventures mais ce sont surtout une bande de potes qui partagent des bons moments, refont le monde ou jouent à la pétanque. Sara, la narratrice, a 29 ans et peine à finir sa thèse. Elle y travaille depuis quatre ans mais veut abandonner. En pleine incertitude, elle se cherche autant professionnellement que sentimentalement. Alors qu’elle voyait dans ce week-end une bouffée d’air frais salvatrice et joyeuse, elle va le vivre de l’extérieur, observant, épiant, relatant tout.

Et c’est tout ?

Oui !

Pourtant, on est accroché à ce court roman où Sara détaille tout ce qu’elle voit, entend, ressent. Elle retrouve Hugo -qu’elle a aimé il y a dix ans- parti à l’étranger sans donner de nouvelles et cela la trouble. Tourmentée, elle cherche une contenance et s’attache aux moindres petits détails : un mot et l’intonation de celui qui le prononce, une attitude, un geste, un regard, une absence de réaction, un rire, un soupir... Nous apprenons tout des révélations que ces amis se font, des petits drames, des secrets, des sentiments croisés...

Dans ce récit, il y a un peu du « Déclin de l’empire américain » et de « Le chalet », et un zest de « Mes amis, mes amours, mes emmerdes » (la légèreté en moins).



Si vous aimez les récits lents, réflexifs, qui parlent de la délicatesse des relations humaines, d’amitié et de séduction vous aimerez ce premier roman atypique qui regarde évoluer en vase clos, sept jeunes adultes à un tournant de leur vie.



L’écriture d’Eveline Mailhot est simple, directe, au service d’une incroyable acuité des sens. Elle accroche rapidement le lecteur et on n’a de cesse de découvrir les choix que fera Sara et de savoir si cette amitié survivra à cette fin de semaine.

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Deux jours de vertige

Un peu déçue, non pas par l'écriture, mais par l'histoire dont j'ai deviné trop facilement et trop vite le dénouement...
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Deux jours de vertige

Sara retrouve pour un week end 4 copains et 2 copines dans la maison de l'un d'eux.

Ce We va être plein de révélations, de redécouvertes...

Mais Sara est perdue dans ses réflexions quant à son avenir, ses amours.. Lequel choisir?

Livre sympa mais un peu long..

Livre qui parait léger, mais la mort est omniprésente... les doutes aussi....
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Deux jours de vertige

Un groupe d'amis orchestré à merveille à coups de phrases courtes et de dialogues spontanés.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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L’amour au cinéma

Si ce recueil de nouvelles évoque bien l’amour – naissant, fantasmé, perdu, non partagé, ou qui se délite – la mention cinéma dans le titre pourrait de prime abord paraître mensongère.

Mais c’est sur la forme, notamment l’usage très maîtrisé d’une déconstruction chronologique de certains récits et l’utilisation de séquences courtes, au montage aiguisé, que la québécoise Eveline Mailhot s’inspire fortement de la narration cinématographique.

Au final, un portrait éclectique du sentiment amoureux, bien plus qu’un simple exercice de style !
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Sur les traces d'un jeune artiste né en 1851 à Montpellier dans une famille protestante aisée, passionné de musique et pratiquant la peinture en dilettante. Après avoir abandonné ses études de médecine pour se consacrer entièrement à la peinture il rejoint l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre où il rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Claude Monet auxquels il se lie et qu'il soutient financièrement à plusieurs reprises. A distance de la peinture académique et partageant leurs idéaux esthétiques Frédéric Bazille fait partie du groupe naissant des premiers impressionnistes "les historiques". Pourquoi n'a-t-il n'a-t-il pu participer à la première exposition impressionniste de 1874 alors qu'il en avait suggéré l'idée en 1867 ? 😭✝️

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il est mort pendant la guerre franco-prussienne de 1870
Il avait repris ses études de médecine

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Thèmes : peinture , impressionnisme , Expositions , histoire de l'art , peintreCréer un quiz sur cet auteur

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