Quand vous avancez, allez de l'avant, ne regrettez rien, ne regardez jamais en arrière! Que les douleurs du passé ne vous figent pas en statue de sel mais vous servent d'éclairage pour vous guider sur le chemin de l'avenir!
En réalité, bien souvent, il nous alourdit, nous les femmes, car, par sensibilité, culpabilité, ou manque d'imagination, nous passons beaucoup de temps à le rafistoler, encore et encore, au fil des accidents de parcours, avec du ruban adhésif ou du sparadrap, tout dépend du degré d'importance des accidents. En tout cas, au début, la femme est toujours volontaire pour que ça marche. Elle a tellement envie de vivre son rêve qu'elle porte le poids de la chimère sur ses épaules, y compris son homme, qui la guide pour avancer en lui donnant des coups de pieds nerveux, tel un cavalier sur sa monture. C'est assez impressionnant de voir à quel point une femme peut courir vite et loin avec cette étrange charge, malgré son attirail de séduction, talons hauts périlleux, boubous, chatoyants ou robes moulantes, maquillage dernier cri, coiffure internationale de haute technologie ! [...] Je ne juge pas mes soeurs, soyons clairs. Un jour, peut-être qu'un homme m'attirera moi aussi et que je me mettrai en position sur les starting-blocks pour une course à talons à aiguilles à la chasse de l'homme trophée !
La guerre a donné un coup d'arrêt au progrès - au lieu d'avancer, nous reculons ! -, on nous dit que c'est temporaire. Des élections présidentielles sont même prévues prochainement ! En attendant, tout le monde est fébrile. Normalement, nous devrions être heureux de pouvoir prendre en charge notre destin pour une fois qu'on nous demande notre avis ! Mais il règne une drôle d'atmosphère ici. La confiance a définitivement foutu le camp de ce pays. Et ce qui nous lie à présent, c'est la peur.
Les gens ont beau vociférer leur désarroi dans les seules institutions qui leur consacrent du temps, les églises, temples et mosquées, on dirait que même le noble et le sacré restent sourds, aveugles et muets. Jour après jour, l'horizon s'étire, famélique, déprimé.
Je pressentais l'existence d'une frontière intangible entre les hommes et les femmes beaucoup plus tranchante que je ne l'avais jamais imaginé. Les femmes donnaient la vie et organisaient la société de manière à la protéger, du moins me semblait-il. Quant aux hommes...Quelle était leur posture ? Je ne savais pas. Était-il possible qu'ils se contentent d'organiser, au sein de cette même société, le partage du pouvoir et la distribution de ses attributs et symboles ? (P. 134)
Jadis Paisible et prospère, Diamonda, notre petit pays, chavirait. Cela ressemblait à un grand plongeon vers une période troublée, la population s’évertuant à en minimiser les effets en la dénommant pudiquement « la crise ». Autour de moi, le monde devenait fou et s’affrontait, entre les partisans de la révolution violente et ceux qui prônaient la paix à tout prix.
Plus que jamais, je savais que je devais lutter, d'une manière ou d'une autre, contre toute cette souffrance. Je ne pouvais pas rester seule avec ça dans le cœur. J'espérais. Non. Je savais, je sentais que les Vivantes, que je venais de rencontrer, pensaient comme moi. Elles seules sauraient que j'avais raison de de croire que pour diriger les êtres humains, on devait les aimer, on devait chérir la vie.(P. 149)
Une femme doit savoir rester dans le coup. Un homme n'a qu'à se pencher, il ramasse ce qu'il veut, mais une femme; ça doit savoir se battre, ma fille, et pour cette lutte de survie tu n'as que deux alliés, ton cerveau et tes fesses et tu seras plus efficace si personne ne se doute de l'existence du premier (P. 89)
On ne change pas les taches d’un léopard.