Elle s’inquiète :
- Le chat, où est le chat ? Il ne faut pas qu’il marche là-dedans, qu’il se lèche les pattes ensuite. J’ai vu ça dans une série !
Pas de danger, le chat déteste le mouvement, les jeux de jambes. Il est planqué sous le lit d’Emi dont les draps froissés balaient le sol. On ne tarde pas à le sortir de là. On le confie à la fillette qui se tient sur le seuil du studio de Marina, les cheveux en bataille, les poings bloqués sur les yeux. Lucette intervient, attrape le matou. Il lui échappe des mains et court vers le placard à balais en miaulant. Impressionnée, Lucette comprend qu’il est interdit de s’interposer. Qu’Emi et elle, sont bloquées chez Marina.
À force d’avancer, les yeux rivés au sol, je parvins à ne plus détacher dans cet entre-lac des rues, d’immeubles et de toits blanchis par le froid, qu’un territoire vierge sur lequel je divaguai. Et me déportai vers l’océan coléreux où s’ébattait une sirène pâle, aux cheveux incandescents comme de la lave en fusion.
Elles ont le dédain greffé dans les lunettes, le sourire à la pointe du stylo. Il bave sur le papier.