Your papers, please. Qu’il haïssait ce mot, trop poli pour
être vrai. Please, mains en l’air, jambes écartées, please.
Même s’il avait pu avoir sa carte de sécurité sociale et un permis de conduire, avait appris la langue de l’autre, mémorisé les noms et prénoms de ses supposés parents et que toutes les informations de son dossier s’étaient inscrites en lui depuis ces huit ans où il se faufilait dans ce monde encore étrange, il paniquait à l’idée de faire face aux yeux froids et insultants des policiers. Your papers, please, sir. Plus ils se montraient polis, plus il en avait peur.