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Citations de Evgueni Zamiatine (377)


Le cœur n’est pas autre chose qu’une pompe idéale : la constriction, la contraction – l’aspiration du liquide par la pompe – est techniquement une absurdité ; en conséquence, il est clair que tout ce qui provoque la constriction du cœur – ces « amours », ces « pitiés », et autres – sont en fait des absurdités contre nature, des maladies.
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L’homme – c’est un roman : avant d’avoir lu la dernière page, on ne sait pas comment cela finira… Sinon à quoi bon le lire…
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L’acier rouille ; le Dieu des anciens a conçu l’homme ancien – un homme capable d’erreurs – et, par conséquent, lui-même était dans l’erreur. La table de multiplication est plus sage, plus absolue que le Dieu ancien : jamais – comprenez bien : jamais – jamais – elle ne se trompe. Et rien n’est plus heureux que les chiffres, qui vivent selon les lois de la table de multiplication, harmonieuses et éternelles. Pas d’hésitations, pas d’erreurs. La vérité est une, la vraie voie est une ; et cette vérité – c’est celle de deux fois deux, cette vraie voie – c’est quatre. Ne serait-il pas absurde que ces « deux » si heureusement, si idéalement multipliés se mettent à penser à l’on ne sait quelle liberté, c’est-à-dire – clairement – à une erreur ?
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- Mais c’est impensable ! C’est une ineptie ! Est-ce que ce n’est pas clair : ce que vous préparez – c’est une révolution ?
- Oui, une révolution ! Pourquoi une ineptie ?
- Parce qu’il ne peut pas y avoir de révolution. Parce que la nôtre – c’est moi qui le dis, pas toi – la nôtre a été la dernière. Et qu’il ne peut plus y avoir aucune révolution… Tout le monde le sait …
- Mon cher, tu es mathématicien. Et même plus que cela : tu philosophes à partir des mathématiques. Alors vas-y : donne-moi le dernier chiffre.
- Tu veux dire… Je… ne comprends pas : quel dernier chiffre ?
- Le dernier – l’ultime, le plus grand …
- Mais, I – c’est absurde. La suite des nombres étant infinie, comment veux-tu qu’il y en ait un « dernier » ?
- Et comment veux-tu qu’il y ait une « dernière » révolution ? Les révolutions sont en nombre infini – il n’y en a pas de « dernière ». La dernière – c’est pour les enfants : les enfants ont peur de ce qui est infini – ils doivent pouvoir dormir tranquillement la nuit …
- Mais – par le Bienfaiteur ! Qu’est que cela veut dire, quoi ? Puisque tout le monde est déjà heureux ?
- Admettons … Bon, d’accord : tu dis vrai. Mais après ?
- Tu me fais rire ! C’est une question d’enfant. Les enfants – on aura beau leur raconter une histoire – tout entière, jusqu’au bout – ils demanderont quand même : et après, et ensuite ?
- Les enfants- mais ils sont les seuls philosophes qui aient de l’audace. Et les philosophes audacieux sont des enfants. Il faut toujours demander, comme les enfants : et après ?
- Il n’y a rien après ! Point final. Dans tout l’Univers – partout – de façon équitable, il y a, répandu …
- Ah oui : partout, de façon équitable ! Mais la voilà, l’entropie – l’entropie psychologique. Comment ! Toi – un mathématicien – tu n’as pas conscience que ce qui fait la vie – ce sont les différences – oui, les différences de température, les contrastes caloriques ? Imagine : que dans tout l’Univers tout soit également chaud – ou également froid … Tous ces corps, il faudrait les mettre en collision – pour produire du feu, des explosions, la fournaise … Et cela – nous le ferons.
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Il n’y a plus le moindre prétexte à l’envie, le dénominateur de la fraction du bonheur est égal à zéro, la la fraction tend vers un infini merveilleux. 
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Si l'on avait soigné et entretenu la bêtise humaine pendant des siècles, de la même façon que l'intelligence, il est possible qu'elle serait devenue une qualité très précieuse.
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Comment se peut-il que toute l'absurdité de la littérature et de la poésie des anciens ne leur ait pas sauté aux yeux? La force immense et grandiose du Verbe était employé en pure perte. C'est comique: chacun écrivait ce qui lui passait par la tête. C'était aussi ridicule et absurde que d'avoir laissé la mer battre inutilement les rivages pendant les vingt-quatre heures de la journée, de telle sorte que les millions de kilogrammes des vagues ne servaient qu'à entretenir les sentiments des amoureux. Nous avons tiré de l'électricité du mugissements furieux de la mer et transformé cette bête écumante en animal domestique. L'élément autrefois sauvage de la poésie a été également dressé et soumis au joug.
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Et il sentit de tout son être, il comprit clairement et fermement que sans amour il n’y a pas de bonheur, sans un amour passionné, réduisant en cendres la honte, quand deux êtres aiment chacun le corps de l’autre comme le sien, et qu’ils aiment l’esprit, la liberté de l’autre, qu’ils aiment ce que l’autre fait comme si c’était lui qui le faisait.
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Le seul moyen de délivrer l'homme du crime, c'est de le délivrer de la liberté.
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Les hommes sont comme les romans : avant la dernière page, on ne sait jamais comment ils finiront. Autrement, cela ne vaudrait pas la peine de les lire.
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« Elle est plus forte que moi, beaucoup plus forte et je ferai comme elle le désire. » (p. 110)
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Rappelez-vous la croix sur la colline avec la foule tout autour. Les uns, au sommet, couverts de sang, clouent un corps sur une croix. D'autres, en bas, aspergés de larmes, regardent. Ne croyez-vous pas que le rôle de ceux d'en haut était le plus difficile et le plus important ? S'ils n'avaient pas été là, toute cette grandiose tragédie n'aurait pu être montée. Ils ont été sifflés par la populace, mais l'auteur de la tragédie, Dieu, ne les a récompensés que davantage. Et ce Dieu chrétien et très compatissant n'était-il pas lui-même un bourreau lorsqu'il brûlait à petit feu tous les infidèles ? Ceux brûlés par les Chrétiens sont-ils moins nombreux que les Chrétiens qui ont été brûlés ? Et malgré tout, Dieu a été glorifié pendant des siècles comme le Dieu d'amour.

Vous direz que c'est absurde ? Non, au contraire, c'est une preuve, signée de sang, de la sagesse indéracinable de l'homme. Dès cette époque il avait compris, tout sauvage et velu qu'il était, que le véritable amour envers l'humanité doit être inhumain et que le signe indéniable de la sincérité, c'est la cruauté. Le meilleur indice auquel on reconnaît le feu, c'est qu'il brûle. Montrez-moi un feu qui ne brûle pas. Montrez m'en un...

Note 36, page 199
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-- Quel âge avez-vous ?
— Trente-deux ans.
— Vous êtes deux fois aussi naïf qu’un gamin de seize ans.
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Et tout cela cache – inconnu, donc terrifiant – on ne sait quel "demain". C'est contraire à la nature : qu'un être pensant – lucide - ait à vivre au milieu de ces incohérences, de ces inconnues. Comme si on vous avait bandé les yeux et qu'on vous oblige à marcher à tâtons, en trébuchant - et vous savez que quelque part - tout près – se trouve le bord de l'abîme : un seul pas - et de vous ne restera quun tas de viande écrabouillé, informe. N'est-ce pas la même chose?
Ou bien, sans attendre - se précipiter la tête la première? Ne serait-ce pas la seule conduite juste, la seule qui, d'un coup, tranche le dilemme?
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Vous comprenez : un miroir froid reflète et renvoie ; celui-ci absorbe et garde trace de tout - à jamais. Une ride à peine perceptible, fugace, sur un visage - et elle est en vous pour toujours ; une goutte d'eau - un jour vous l'avez entendue tomber dans le silence- et vous l'entendez encore...
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De nouveau un jour était né et c'était le même qu'il y a vingt jours, qu'il y a trente jours. Et c'est pourquoi tous les jours se sont ensuite confondus en une chose énorme, opaque - comme si le ciel d'automne infini s'était déployé.
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et le description du musicomètre récemment inventé.
- Rien qu'en appuyant sur cette manette, n'importe qui d'entre vous peut produire trois sonates en une heure.
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C'est ce qu'avaient compris les Chrétiens, nos uniques prédécesseurs, quoique bien imparfaits. Ils connaissaient la grandeur de l'église "du seul troupeau" et, s'ils savaient que l'humilité est une qualité et l'orgueil un vice, nous savons que "Nous" vient de Dieu et "moi" du diable.
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Cela se passait en 1906. La révolution n’était pas encore cette épouse légitime qui veille jalousement au respect de son monopole légal sur notre amour. La révolution était une jeune et libre amante aux yeux de feu, et moi, j’aimais cette révolution...
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Tous ces choses ne faisaient qu'un : les machines parfaites, semblables à des hommes, et les hommes parfaits, semblables à des machines.
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