AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Ewen Chardonnet   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais les intérêts des lobbys sont également présents à la grande conférence de Lake Success et ceux-ci noient les experts d’études prédisant des réserves mondiales de pétrole et de gaz pouvant encore durer des siècles. La véritable menace vient cependant d’ailleurs. L’anticommunisme qui s’est emparé de l’Amérique autorise les conservateurs à toutes les manoeuvres. Dans les jours précédant la conférence, une série d’articles suggèrent que le personnel des Nations unies est infiltré par des « étrangers subversifs » et des « rouges ». Le sénateur Patrick McCarran, un avocat expert dans les intérêts miniers et président du comité judiciaire du Sénat, contribue à dénigrer la Conférence, affirmant que l’ONU n’est que l’extension au monde entier de la politique d’État-providence de Roosevelt. Bientôt des agents du FBI mettent en place des écoutes téléphoniques des bureaux de l’ONU et organisent un réseau d’informateurs sur les convictions politiques des salariés. Un des premiers à être visés par cette surveillance est Alfred J. Van Tassel, le secrétaire exécutif de la Conférence scientifique, qui est responsable de sa structure, de ses procédures et programmes. Van Tassel a été un économiste ingénieur du New Deal. Il est alors convoqué devant un grand jury fédéral à New York pour savoir si oui ou non « un groupe de citoyens américains déloyaux associé avec le mouvement communiste international » est employé à l’ONU. Convoqué à répétition, il finit par se retrouver devant le comité McCarran. Il plaide le droit au silence, garanti par le cinquième amendement de la Constitution.
Commenter  J’apprécie          10
Le 21 janvier est organisé un meeting présidé par Linus Pauling sous le titre « Les menaces sur la liberté académique en Californie ». Pauling, qui a refusé de participer au projet Manhattan, est maintenant engagé pour la paix et donne des conférences généralistes sur la question atomique. Le meeting se tient au Hollywood Masonic Temple et l’écrivain Thomas Mann et le compositeur Roy Harris doivent également intervenir. Frank s’y rend avec son avocat Jack Frankel et sa compagne, Helen Blair, une ancienne secrétaire du parti communiste qui fait partie de l’organisation qui pilote la soirée. La réunion publique s’inquiète de l’émergence d’un climat de suspicion généralisée quant à la présence de « rouges » dans l’enseignement. À l’Est, il y a de nombreuses arrestations pour espionnage et le FBI semble s’être également réveillé en Californie. Sidney Weinbaum est de la soirée. Il est de retour à Caltech et explique à Frank qu’il a été amené à remplir un formulaire dans lequel il a dû confirmer qu’il n’avait eu aucune activité communiste par le passé. Sa femme Lina n’est pas venue. Elle est très affectée, elle a perdu ses parents dans les camps en Allemagne et son frère est au goulag. Malgré ces nouvelles sombres, la soirée se termine pour les plus motivés au club de jazz The Streets of Paris. Situé dans le sous-sol de l’ancien hôtel Christie, le club au style européen accueille des figures du jazz comme Art Tatum, Nat « King » Cole ou Miles Davis. La musique est si forte au club ce soir-là que lorsque Frank tente plus tard de s’endormir il en ressent encore les vibrations dans les oreilles. Dans ses rêves agités il prend finalement la décision d’aller voir le lendemain le docteur Cohen, un psychologue de leur cercle de relations. Il doit partir pour New York dans une dizaine de jours et espère qu’il l’aide à y voir clair.
Commenter  J’apprécie          00
Le « rideau de fer » de la recherche américaine mérite effectivement de plus en plus cette appellation en cet hiver 1947. Frank a suivi la controverse suite à la nomination de Robert Oppenheimer à la direction du General Advisory Committee (GAC), le conseil scientifique et technique de la Commission de l’énergie atomique des États-Unis (AEC). Oppenheimer a défendu auprès de l’administration Truman l’idée d’un contrôle des installations nucléaires par une entité internationale et une science nucléaire ouverte alors qu’Edward Teller trouve absurde de ne pas conserver l’avantage stratégique des États-Unis et milite pour le développer à son potentiel maximal avec la bombe H. Teller est un anticommuniste convaincu et alimente en coulisse les accusations d’éventuels liens d’Oppenheimer avec le Parti communiste des États- Unis. Mais Robert Oppenheimer a le soutien de personnalités de haut rang, comme Vannevar Bush, le général Groves ou le secrétaire à la Guerre Robert P. Patterson et recommande tout de même de construire plus de bombes A et de développer les Laboratoires Sandia pour accélérer l’intégration des têtes nucléaires dans des missiles comme le Corporal. Il n’y a guère que les voix discordantes de Linus Pauling, Albert Einstein et Leó Szilárd, unis dans le Comité d’urgence des scientifiques atomistes pour condamner ces velléités de développement d’armes de destruction massive.
Commenter  J’apprécie          00
Lorsque Frank retrouve Jack, celui-ci lui dépeint ses dernières années, qui ont été pour le moins chaotiques. Après le mariage, l’idylle avec son « élémentaire », terme magique par lequel il aime désigner sa femme Marjorie Cameron, a été de courte durée. À l’automne 1948, le FBI a de nouveau enquêté sur lui pour sympathies communistes et appartenance à une secte. Comme il avait perdu son accréditation secret-défense, nécessaire pour travailler dans l’aéronautique, l’hiver a été difficile. Il a dû enchaîner les petits boulots, mécanicien, pompiste, assistant médical, puis finalement un poste temporaire à l’université de Californie. Lassée par les problèmes de son mari et le monde des ingénieurs, Cameron avait alors pris ses distances et décidé de rejoindre une communauté d’artistes amateurs de fiestas et de peyotl à San Miguel de Allende au Mexique.
Commenter  J’apprécie          00
Cet été-là, Jack Parsons teste toutes sortes de mélanges de poudres et de colles pour constituer un propergol solide homogène qui puisse se consumer progressivement. Il ne parvient pas à une combinaison stable et compacte, les mélanges se fissurant en séchant. Il prend des conseils à la Halifax Powder Company et va jusqu’à envisager de tester une idée de compartimentation de divers éléments après la lecture d’un roman de l’écrivain de science-fiction Jack Williamson. Mais les explosions continuent sur le campus.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ewen Chardonnet (3)Voir plus

Quiz Voir plus

Rhinocéros de Ionesco

Qui prononce la première réplique de l'oeuvre?

Jean
L'épicière
Bérenger
La serveuse

10 questions
280 lecteurs ont répondu
Thème : Eugène IonescoCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}