L’enfer, ce n’est pas les autres, contrairement à la vision de Sartre. Pourquoi laisser porter à d’autres la responsabilité ?
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Chaque geste s’inscrit désormais dans un lent processus de rapprochement charnel. Leurs corps entrent dans le cycle de l’offrande. Les sens y trouvent tour à tour l’intensité, la volupté, l’ivresse, la douceur, la fermeté, la délicatesse et la subtilité. Des fragments d’eux se dissolvent, des sentiments effervescents s’éparpillent aux quatre coins de leur anatomie. De caresses fluviales en étreintes passionnelles, de pressions délicates en visions exaltantes, leurs corps s’échangent les signes d’un amour indiscutable.
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Raphaël s’espère poussière, s’évade derrière ses lunettes noires, se voudrait seul et se cache derrière ses paupières closes. Il se remémore les premières notes de l’Adagio for Strings de Samuel Barber, entendu à l’église quelques minutes auparavant et fait de la place à sa solitude, s’y installe, s’envole avec ses notes profondes par-dessus les têtes, au-delà des rangées de croix, au-dessus des arbres, des maisons, des immeubles, des montagnes, des nuages, en quête d’un endroit où déposer sa douleur.
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Les jours le rongent, les nuits le tuent. Il apprend que la morsure de l’absence grignote tout, qu’elle s’enfonce plus loin que la chair.
"Comment un bouquin datant du XIVème siècle peut avoir une quelconque influence sur la vie de quelqu’un ?"
"je l’ai lu dans ses yeux, et tu sais que je sens ces choses-là. Les derniers qu’on a vus n’étaient pas à la hauteur. Lui l’est. Et, de toute façon, il ne se souviendra pas de tout ce qu’il aura vu la veille. J’y veille."
"Les jours le rongent, les nuits le tuent. Il apprend que la morsure de l’absence grignote tout, qu’elle s’enfonce plus loin que la chair."
"Ils glissent sans tomber, ils filent sans se dérober, parcourent le reste de la nuit en sautant d’étoile en étoile pour voir scintiller la voûte céleste qui les transporte dans un ravissement extatique."
"Pour la damnable faute de gourmandise, comme tu vois la pluie me détruit et âme perdue je ne suis pas seule car toutes sont à semblable peine, pour semblable faute"
"Mais fiche tes yeux plus bas, car voici que s’approche la rivière de sang où sont bouillis ceux qui ont nuit aux autres avec violence".