F.T. Galnaux

Pourquoi continuer ? Pour remuer encore et encore le couteau dans la plaie ? Non. Si je voulais me projeter dans un avenir serein, je devais tourner cette page, passer au chapitre suivant.
C’est plus facile à dire qu’à faire…

Réaliste quant au devenir, j’ai donc opté pour la solution de facilité. Cultivée et instruite, pas trop mal physiquement… Ah, et humble aussi, j’étais la candidate idéale pour les hommes en mal de compagnie. Mes missions d’escort me permettaient de dégager du temps, en journée, pour Lola et d’assurer mon rôle de maman de substitution. Quand, au bout de quelques mois d’activité, l’espèce de chose assise en face de moi m’a proposé des missions +, j’ai accepté. Celles-ci ne se limitent pas à tenir compagnie aux hommes d’affaires en représentation. On prolonge la soirée dans une chambre, en position horizontale de préférence.
Pragmatique, cela ne m’a jamais dérangée. Je sais ce que je veux. Ça gagne. J’ai pu nous mettre à l’abri du besoin avec ma petite puce. Et je le vaux bien ! Le sexe, dans le cadre de mes missions, c’est une simple activité physique. Comme si j’allais courir avec un pote, sauf qu’à chaque fois, le partenaire est différent, mais c’est ma vie et je l’assume.

Si j’ai hérité des traits de notre mère, troisième génération d’immigrés russes, ma frangine penche plutôt du côté des attributs latins de notre père. Elle en joue pas mal d’ailleurs puisqu’elle accentue sa chevelure brune à damner un saint par des mèches noires. Ses hanches larges et son opulente poitrine pour son âge la vieillissent un peu. Elle possède des formes d’une femme dans la trentaine. Rien à voir avec ma silhouette filiforme que je trouve limite androgyne. Bon, je possède quand même des seins tout à fait respectables, mais Lola, elle, est un concentré de sensualité.

Nos relations sont maintenant claires comme de l’eau de roche. Exit les parties de jambes en l’air qui n’étaient finalement qu’un substitut à nos solitudes. Nos rires sont francs. Nos discussions sont saines. Notre connexion est sans ambiguïté. Nous nous retrouvons même régulièrement, seuls, des soirées entières, à refaire le monde. Il est toujours perdu entre son boulot qui est très difficile psychologiquement et les rêves qu’il a pour son avenir, sans toutefois savoir ce qu’il attend vraiment.

C’est juste un super pote. On est devenus très proches c’est vrai, mais même si je reconnais qu’il a un corps du tonnerre et un esprit vif, et qu’il est gentil… c’est juste un pote !

Il fait sortir mes globes et se délecte de mes attributs, les léchant, les pinçant, les suçant… Même si ce n’est pas l’extase, c’est agréable quand même.

Ma propre vie n’a pas toujours été un long fleuve tranquille donc j’ai décidé de patienter, d’être dans son sillage, afin qu’un jour, elle me trouve, disponible. Je sais que si je ne provoque pas les choses, elle pourrait me filer entre les doigts, mais pour elle, je prends le risque. Je saurais bien intervenir si la situation venait à changer, mais pour le moment, cette simple proximité me convient.

Il a peur également, il se rend bien compte que les accidents montent en puissance. Il était vraiment anéanti de penser qu’un de ses employés aurait pu mourir ! Il veut qu’on enquête sur les accidents, mais aussi sur ce qui a pu déclencher cette vendetta. Il m’a filé un historique assez complet de la boîte ainsi que plein de documents concernant les employés, les chantiers…

J’ai de plus en plus de mal à dormir, car, dès que je ferme les yeux, je la revois haletante, offerte sur son bureau. Les joues rosies par le désir. Ses tétons dressés par mes caresses. Ce fut l’acte sexuel le plus torride de ma longue expérience. Il n’est pas envisageable qu’elle ne m’appartienne pas. Je serai patient, mais elle sera à moi, un jour. Bientôt.

LCI, TV5Monde ? BFMTV ? Jamais en mangeant ! Les actualités télévisées sont tellement déprimantes que nous avons renoncé il y a plusieurs années de cela. On se tient informées l’une et l’autre via la presse écrite et internet… Le petit écran reste une source de divertissement.

On se marre comme des baleines devant les facéties des scènes de ménage.