Citations de Fabien Fernandez (32)
Je me suis retrouvée tétanisée devant cette œuvre miroir. Le Cri. Je ne peux pas la décrire en détail. Ce sont juste des ressentis. Peu importe : sans le savoir, Munch m’a volé une partie de mon âme pour l’exposer. Je l’ai fixée du regard durant une bonne demi-heure avant que mon père vienne me récupérer. Il m’avait emmenée au musée pour me changer les idées, alors, quand je me suis pétrifiée, il m’a laissé le temps de m’imprégner en allant se promener.
Tout est figé dans le temps. Ma main sur la poignée de la porte d'entrée, celle de Mati sur mon épaule, mes pieds sur le paillasson et le son étrange qu'on n'entend maintenant plus du tout. Il ne reste qu'un vague vrombissement de la tempête venant de l'extérieur.
Ces "pouvoirs" sont des liens avec des mondes élémentaires. Rares sont ceux qui éveillent plus d'un pétale dans leur celui de l'existence. Toi tu as fait fleurir celui de l'eau et celui de l'air. Si tu t'entraînes suffisamment, chaque pétale du lotus trouvera sa place dans ton âme. Tu es une des rares élues et ta destinée est tracée.
Tant que tu ne t'es pas brulé le doigt, tu ne peux savoir ce que c'est vraiment. Il y a des choses que tu devras essayer seul pour les comprendre. Les livres ne te donneront pas toutes les connaissances.
- NOM D'UNE CROTTE DE WOMBAT ! Tu ne veux pas aider les tiens ?
- Cela fait plusieurs jours, que j'y réfléchis, assis ici. Et la seule réponse que les esprits m'ont offerte est : pourquoi aider ceux qui ne veulent pas s'aider eux-mêmes ?
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Je reste planté là, à regarder ces enfants qui se font la guerre. D’horribles images surgissent devant mes yeux. Je suis tétanisé. Ma mémoire est secouée. C’est assez bref. Juste assez pour me demander si j’ai été comme eux, petit. Juste assez pour me demander pourquoi dès le plus jeune âge, l’humain apprend à tuer.
Suis-je humain?
Nous roulons depuis un quart d'heure entre le silence et la fumée de son tabac roulé. Son petit sourire en coin me fait douter. Est-ce un pervers ou un gars sympa ? Lorsqu'il me dépose au pied d'un bâtiment, j'opte pour la seconde hypothèse.
- Bonne route, fiston ! Et va pas croire que c'était gratuit.
- Mais je vous ai dit que...
- Ferme-la, petit, dit-il en se penchant vers moi. Un jour, toi aussi tu aideras quelqu'un. A ce moment-là, tu m'auras remboursé la course.
Et nous t'avons trouvé un époux au village voisin ! Il n'a que quinze ans de plus que toi. N'est- ce pas fabuleux ?
Bhairav va faire de toi sa seconde épouse. C'est tout. Et quand on est orpheline, on ne fait pas sa difficile.
Le regard d'autrui ne doit pas commander à notre existence. De toute manière, on ne peut pas plaire à tout le monde.
J'embarque silence et solitude avec moi et le reste du monde n'a qu'à s'écrouler.
On est dans le même Titanic, ma belle. Ça ne veut pas dire qu'on est amies.
– Mikkel, pourquoi… pourquoi… tu es… toujours là… Pour moi.
– T’es stupide, parfois. T’en ferais autant pour moi : c’est normal.
– Merci.
Ce crétin me ferait presque encore pleurer.
J'ai l'impression que tout le monde a lu à l'avance les rouleaux de parchemin racontant ma vie, sauf moi.
« …c’est que le regard d’autrui ne doit pas commander à notre existence. De toute manière, on ne peut pas plaire à tout le monde, à ceux qui ne nous apprécient ou plus, à ceux qui sont jaloux ou envieux. »
Il n’y a pas d’héroïsme, il y a simplement des personnes comme vous et moi. Et, ce qui est important ce n’est pas comment ils sont décédés, mais comment ils se sont aimés.
Mes mains s’agitent en décalé mais suivent un schéma précis. Mes pensées, elles, sont accaparées par les vérités de Felicia. Doit-on souffrir pour manger ? Peut-être, si la nourriture ne pousse plus dans la région. Doit-on se briser le dos à la tâche afin d’être considéré par cette société ? Probablement, si j’en crois le regard des autres. Est-ce ça, être vivant alors ? S’abaisser, se torturer mutuellement, dominé ou être dominé… Je ne comprends pas ce que Kush appelle l’humanité
Notre génération serait-elle vraiment ce tremplin pour les autres vers un avenir meilleur ?
Silence. Entends-toi respirer et le feu saura que tu veux l'éveiller.
Traverse le voile d'entre nos deux mondes. Tu seras mes yeux et mes mains pour la guider vers son destin. Va et sois mon messager.
J'enfile gants et bonnet et je claque la porte de la vieille baraque. Ici, ce n'est pas comme mon ancien chez-moi. L'horizon n'existe pas. Il est verrouillé par une ligne de maisons, juste de l'autre côté du bloc qu'ils ont rasé. Un terrain vague couvert de plaque de verglas et de neige boueuse. Au centre il y a le dernier engin censé construire le centre commercial qui sauvera le quartier.