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Critiques de Fabien Hein (6)
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Do it yourself !

Je vous entends déjà : le punk c'est que bruit, pas une culture ! C'est violent, ils sont habillés et coiffés n'importe comment !

Eh bien si, le mouvement punk est un mouvement culturel , articulé autour du Do It Yourself (DIY ; Fais-le toi-même) Et cela qu'il s'agisse de musique (groupe et label), fanzine, distribution... Ou comment se passer des majors (quoique pas entièrement pour la distribution), ne jamais signer de contrat avec l'une d'elles, sous peine de perdre son âme. Demandez à Green Day ou The Offsprings. Ou encore les Sex Pistols (récupérés par Sephora). Une des plus grandes craintes est justement celle-ci : la récupération à des fins commerciales. D'où l'importance de l'indépendance.

Ce qui est difficile et contraignant et pour beaucoup un pis aller avant le contrat avec une major. Cependant, Fabien Hein (sociologue, il a connu le milieu de l'intérieur), nous montre deux exemples de réussite, l'un par radicalité utopiste, les Britanniques de Crass ; ils se donnaient 7 ans pour réussir à changer le monde, de 1977 à 1984. Ils ont échoué, arrêté la musique, monté un label et s'investissent dans les luttes sociales et altermondialistes. Et les Américains de Dischord Records, plus pragmatiques ; ils se servent du système pour rester indépendants, mais l'imitent tout en prouvant que le système capitaliste peut être subvertit pour servir les intérêts de ceux qui y travaillent et pratiquer des prix proches de la valeur d'usage. Évidemment, en aucun cas ces gens ne sont devenus riches. Mais ce n'était pas leur volonté ; ils voulaient vivre de la musique, en indépendants, et ont réussi.

Pour être tout à fait juste, il faudrait rajouter que tout cela se joue beaucoup en co- : production, promotion,... et s'appuie sur des réseaux d'indépendants souvent mondiaux (il y a des punks PARTOUT. Bon peut-être pas en Corée du Nord, mais au Maroc, oui). Le punk est pour beaucoup un mode vie, qu'ils voudraient étendre à la société entière.

Alors oui, ça peut ressembler à du bruit, les pogos sont plutôt virils. Mais les punks prônent la tolérance, une autre manière de vivre, s'impliquent dans la vie de la cité et tentent de pervertir le Marché, qui n'aime pas beaucoup l'indépendance et l'insolence.

C'est donc bien une culture, avec son histoire, ses membres, ses instances de production. Et surtout, une autre manière de faire !
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Écopunk

Je tiens à remercier Fabien Hein et Dom Blake pour cet ouvrage.

Quel plaisir de replonger dans l'anarcho-punk.

Bon ça c'était pour la partie plaisir brut... maintenant que j'ai placé sur ma vieille platine un vinyle des Dead Kennedy, je peux continuer.



Au-delà de redécouvrir les noms des différents groupes ayant marqué le mouvement, nous découvrons ou redécouvrons comment les questions de l'écologie "radicale" ou encore de la cause animale ont été saisis par ces précurseur•euses du "do it yourself".



Occasion de se rappeler une fois encore que tous ces éléments, riches en liens sociaux et en fureur de vivre, finissent malheureusement récupérés par le système.
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Écopunk

Mes 3 passions en 1, magnifique. La musique et l'écologie dans un bon bouquin !

Ce très bon livre nous plonge à la découverte de la contre culture punk et de ses valeurs défendues depuis les années 80 jusqu'aujourd'hui.



Dans un refus viscérale de se soumettre à toute forme d'autorité (merci Madame Thatcher) et face à une mondialisation libérale destructrice (surconsommation, destruction de l'environnement), le mouvement punk a très vite attiré à sa cause de nombreux jeunes déçus d'abord au Royaume-Unis mais ensuite aux USA.



Au moyen de nombreux textes issus du répertoire punk, les auteurs de cet ouvrage richement documenté, nous font découvrir les liens (pour ma part) insoupçonnés entre ces groupes punk et le véganisme, la protection de l'environnement, le retour à la terre, la culture du Do It Yourself, les habitats collectifs, le jardinage urbain, la place oppressante de l'automobile, ... c'est à dire l'écologisme punk.



Petite remarque pour les amateurs de musique punk, l'aspect purement musical de la musique est très peu abordé. C'est l'histoire du mouvement et ses valeurs engagées qui sont détaillées dans le bouquin.

Ouvrage reçu dans le cadre de Mass Critique.
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Écopunk

Le livre commence par une brève introduction sur l'histoire du punk et s'attaque à un des premiers grands principes écologique inhérent à ce mouvement : l'antispécisme ou plutôt la lutte contre la maltraitance et cruauté animale. Cette thématique sera presque un fil rouge dans tout le livre tant le respect de la vie est important dans la culture punk.

Textes de chansons, interviews et actions sont passées au crible par l'auteur pour illustrer leurs engagements divers et variés à travers les années 80 jusqu'au début des années 2000. Avant chaque étude musicale, l'auteur fait de précieuses recontextualisations historiques et sociétales qui nous donne les clés pour comprendre les textes punks, vantant un monde de vie respectueux de l'environnement : sans cruauté animale et sans voiture par exemple. Ils dénoncent aussi le capitalisme dès les années 70 avec une vision des choses étonnamment contemporaine, le mouvement punk avait prédit le monde d'aujourd'hui et tentait de s'y préparer en refusant les nouveaux modes de consommation.

Ainsi, les punks incarnent les Cassandres de notre temps. Ce livre parle de vraies actions pour la planète, de la réalité d'une prise de conscience, de personnes qui ont fait des choses pour changer le monde et les mentalités, des visionnaires dont il faudrait aujourd'hui à nouveau observer les pratiques… Sans récupération systémique… C'est à dire qu'aujourd'hui certaines de leurs modes de vies sont devenues à la mode, comme par exemple, le do it yourself, l'échange, l'achat de seconde main, la nourriture vegan… Mais au delà d'une mode c'est la société qui en a fait la récupération, qui a créer des choses basées sur le partage et l'autosuffisance pour faire du profit et des bénéfices : kit diy, produits transformés, commissions d'applications à chaque vente, etc.

C'est un livre extrêmement inspirant qui fait la part des choses, montrant aussi les tensions au sein d'un même mouvements, explorant les débats toujours d'actualité de l'action directe ou non. Certains groupes de punk-rock parviennent aussi à contenir la révolte émeutière de leurs fans par des actions créatives et artistiques



Ainsi le livre permet d'en apprendre beaucoup sur la culture punk et parfois des choses surprenantes, par exemple : l'importance de la pratique du skateboard (et même du vélo !!! Si, si, je vous laisse découvrir.) Le livre démontre bien que la portée des textes punks sont non haineux contrairement à ce que l'opinion publique peut croire.



Ce qui est assez déstabilisant cependant c'est la structure du livre qui semble être un peu répétitive avec de nombreuses notes de bas de pages - ou carrément dans le texte - des insertions telles quelles "comme vu plus haut/précédemment", "que nous détaillerons plus plus tard/voir dans un chapitre suivant". Ce qui fait qu'on a l'impression de redécouvrir les mêmes évènements ou arguments et d'assez peu avancer dans la démonstration même si l'écriture est très agréable à lire.
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Hard rock heavy metal metal : Histoire, cul..

c'est une étude sociologique sur le metal menée par un universitaire de la fac de Nancy. Lui-même est metalleux. C'est la première fois que quelqu'un écrit en français une étude intelligente, censée et sans parti pris sur le metal. Il y a parfois des petites erreurs, mais dans l'ensemble, il n'y a rien à y redire. Par contre, c'est écrit dans un langage universitaire, avec des termes sociologiques pas forcément faciles à comprendre. Mais c'est bien complet: il y a un historique du metal, un panorama de styles, les inspirations (pas que musicales) et une vraie enquête sur le milieu metal français (il s'est limité à la Lorraine), avec des questions sur la manière de vivre la musique, comment ils s'y sont mis , le budget que les fans y consacrent en moyenne... Vraiment pas mal et intéressant !
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Ma petite entreprise punk

Enfin, le célèbre ethnologue Fabien Hein est de retour et prêt à nous livrer les conclusions de son enquête. Parti étudier l’une des dernières tribus de sauvages, celle du punk rock mélodique français, l’on aurait pu craindre pour sa vie, tant les individus qui la composent semblaient méfiants, agressifs, en un mot primitifs. Trois années d’immersion totale ont été nécessaires pour comprendre le fonctionnement de la communauté, les mécanismes essentiels à sa survie et à sa reproduction. La méthode du scientifique ? Approcher, puis côtoyer, entre 2007 et 2010, trois mâles représentatifs, répondant aux noms de Benjamin, Jérémie et Emmanuel, constitutifs d’un sous groupe : les Flying Donuts. S’avérant très coopératif, le trio a partagé avec M. Hein ses us, ses écrits, son folklore (un cd de musique est d’ailleurs joint au livre) ; l’essai est instructif. Ainsi, on y découvre que la principale activité de Flying Donuts depuis 1996 consiste à s’enfermer dans un « local », brancher des instruments sur le courant électrique, et supporter un bruit assourdissant pendant plusieurs heures, agrémenté par des vocalises rageuses exprimées dans une langue inconnue du groupe lui-même. Leurs buts : grimper dans un camion pour pouvoir reproduire sur une scène ladite musique devant un public qui leur ressemble, éditer des disques pour jouer devant le plus d’individus possibles, pour pouvoir éditer de nouveaux disques. En chemin, ils sont aidés par une multitude de bougres déterminés à les soutenir dans leur entreprise : certains écrivent pour rameuter les foules, certains organisent leur venue, d’autres payent pour les voir ou partagent avec eux les dépenses de création de leurs cd. Au final, l’enquête du professeur est sans équivoque : personne ne s’enrichit dans l’affaire, bien au contraire. Aussi, une question s’impose : les membres de cette tribu seraient-ils maso ou complètement débiles ? Eh bien, il semblerait, étonnamment, que ça ne soit pas l’appât du gain qui les anime, mais des notions exotiques telles le plaisir, le partage, l’envie d’être ensemble…



Bon, évidemment, Fabien Hein n’est pas ethnologue mais sociologue et il connaît bien le milieu rock pour concentrer ses études sur le sujet et avoir été bassiste de Carn pendant sept ans. L’analyse qu’il délivre ici n’en est pas moins étonnante, tant les ouvrages de type universitaire traitant des cultures underground sont rares. Les schémas et les graphiques sont parfaitement intégrés à l’ensemble, le propos est allégé par de nombreuses interviews et anecdotes, accompagné de photos et de reproductions de flyers, d’affiches, le tout mis en relief par une mise en page en hommage aux meilleurs fanzines. Normal, c’est Dan de Kérosène qui s’y colle. Livrés à cet exercice de dissection, les Flying Donuts se révèlent exemplaires d’un univers qui les intègre et qu’ils composent dans un même mouvement. Poussés par une énergie brute, alimentée par l’exemple de plus anciens (Les Burning Heads, Seven Hate, Bushmen, Sixpack…), ils reproduisent finalement presque le même schéma que leurs modèles : intégrer un réseau, et créer de nouveaux liens, qui leur permettent de faire ce qu’ils ont décidé de faire, du rock. Caractéristique essentielle de cette scène « emopunk », le système D, le DIY, fait se rencontrer une foultitude d’individus unis dans un but commun : survivre, faire, pour pouvoir écouter, être ce que l’on veut. L’interaction de tous les acteurs est indispensable dans ce microcosme solidaire. Les associations qui organisent les concerts (Rock Epine à Epinal…), le public qui se déplace, les fanzines (Abus Dangereux, Kérosène…), les magazines (Rock Sound, Rage, Versus…), les labels (Vicious Circle, Weird Records, Lollipop, Kicking Records…), les radios, les autres groupes (Second Rate, Dead Pop Club, Uncommonmenfrommars…), les VIP (Mr. Cu !, Nasty Samy…) : tous œuvrent à la mise en commun des moyens pour partager les risques et continuer à exister, dans une scène française trop confidentielle pour intéresser les majors et vivre décemment de sa musique. Autoproduction, coproduction, split EP, échanges d’info et d’adresses… la scène punk rock repose uniquement sur le degré d’engagement de ses membres.



Donner son temps, ses sous, sa sueur, son travail pour partager du son, des rires, pour vivre plus et différemment. Recevoir des marques d’estime, de fraternité, faire partie d’une communauté qui perdure, ces passionnés bénévoles méritaient bien qu’on leur consacre une étude, qu’on replace cette culture à sa juste place dans notre monde où l’ultralibéralisme est censé tout diriger. En faire partie, c’est un choix et ça se mérite !
Lien : https://blackrosesforme.word..
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