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Critiques de Fabien Maréchal (27)
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Protection rapprochée

Une société guère différente de la nôtre, où les chômeurs sont considérés comme potentiellement dangereux. On les redoute d'autant plus qu'ils sont de plus en plus nombreux et de moins en moins aidés.

Solution mise en place : renforcer la présence de l'administration - pas celle qui rend service, progressivement remplacée par Internet (là je parle de la real-life d'ici et maintenant), mais celle qui surveille, soi-disant pour protéger les 'honnêtes citoyens'. Ceux-ci sont donc priés de laisser leur domicile à disposition de l'Etat, et c'est ainsi que Cécile et Marc abritent malgré eux une annexe de la Police, installée au sous-sol.

Mais la perte d'intimité qui en résulte n'est-elle pas pire que la menace d'une révolte des plus démunis ?



C'est toujours délicat de recevoir un livre gentiment dédicacé par son auteur, sans avoir rien demandé.

J'ai commencé cette nouvelle avec la meilleure volonté possible, bien que la politique-fiction soit un domaine que j'évite.

L'ambiance rappelle Kafka, Pavloff (Matin Brun), Orwell (1984). Le propos est intéressant, le message utile, certes, mais il ne convainc que des convertis. Et j'ai eu d'autant plus de mal à adhérer à cette histoire qu'il règne dans ce couple une étrange violence larvée, malsaine, déjà présente avant l'arrivée des colocataires indésirables...



Avis très mitigé, donc, et j'en suis désolée...
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Nouvelles à ne pas y croire

En un clin d’œil, rien qu’à voir la couverture, on devine tout de suite que ce livre-là n’est pas comme les autres…



Toutes ces curieuses aventures se déroulent sur un ton léger en apparence, volontiers ironique. L’auteur semble s’être beaucoup amusé, et l’ambiance qu’il dessine lentement finit par nous prendre, nous étonner et même nous faire rire. Mais attention, sous la légèreté se cache une sombre gravité, un certain surréalisme, parfois à peine exagéré, comme par exemple dans la nouvelle intitulée « Pas de nouvelle ». On n’a pas de mal à imaginer qu’un président de la république décrète qu’il faudra une bonne nouvelle chaque soir (le dernier Ppda, « Rapaces » montre l’influence du chef d’État dans les media). De même pour « Récréation », sorte de télé-réalité extrême, mais finalement assez convaincante, compte tenu des dérives actuelles.



D’autres textes sont plus audacieux, ou disons plus irréels, comme ces oiseaux maîtres du monde ou les objets qui se rebiffent. Mais dans tous les cas, il y a toujours un rapport au monde actuel, une sorte de déformation de nos excès, jusqu’à les rendre loufoques, mais avec un fond de réalisme. On touche sans doute à la dystopie… Peut-être l’auteur veut-il nous mettre en garde, et nous montrer ce qui risque de nous arriver par l’exemple.



C’est très réussi globalement, même si l’auteur aurait pu, peut-être, aller un peu plus loin… Mais j’ignore dans quel sens. Il a manqué parfois d’un rien pour emporter mon enthousiasme. Mais tel est la caractéristique de tout recueil, chaque texte est différent, et touche plus ou moins le lecteur.


Lien : http://livrogne.com/2012/03/..
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Dernier avis avant démolition

Fabien Maréchal, né en 1972, est journaliste et collabore au magazine National Geographic France. Dernier avis avant démolition qui vient de paraître, est le deuxième recueil de l’auteur, après Nouvelles à ne pas y croire, publié en 2012.

Ce qu’on remarque immédiatement en lisant ce mince ouvrage regroupant cinq textes, c’est son écriture très soignée et délicate qui m’a d’autant plus surpris que si je n’avais pas su que l’auteur était né en 1972, je l’aurais pris pour un homme de ma génération, c'est-à-dire vingt ans de plus et voyez-y un compliment.

C’est particulièrement frappant, dans « Démolition », la nouvelle qui ouvre le recueil et qui s’avère de loin la meilleure aussi. Un ouvrier du bâtiment, retraité, veuf et fâché avec sa fille, s’est retranché secrètement au fond de son appartement situé au seizième et dernier étage d’une tour, à la construction de laquelle il participa jadis, mais qu’aujourd’hui on va démolir. De sa fenêtre il observe le cordon de sécurité, la police et la mise à feu proche des explosifs, tout en se remémorant sa vie d’ouvrier communiste (« Comme je suis lorrain par ma mère, mon chef de chantier me surnommait « Choucroutchev » »). Tout est finement décrit avec beaucoup de pudeur et d’émotion mais aussi d’humour (« Et puis Franco était mort peu après l’élection de Giscard – je ne crois pas qu’il y ait de rapport. »), les années 50, la vie des petites gens, le Parti, l’espoir d’un monde meilleur, avant de s’achever sur une note très poétique.

Suivent, « La Cérémonie » où un homme accompagne son amie au mariage de la sœur de celle-ci et réalise que leurs deux couples sont mal assortis ; « Le Monographe », un photographe de presse se retire du monde pour prendre des clichés des arbres et des feuillages où il discerne des personnages imaginaires, le texte hélas, est trop long pour être vraiment réussi ; « Le Grand départ » lui est très court et s’apparente à une sorte de science-fiction dans sa chute – pas très compréhensible au demeurant. Le recueil se clôt sur « La Guerre froide » et nous ramène indirectement vers le texte d’ouverture, son héros étant un syndicaliste coincé entre la grève qu’il vient de lancer et sa famille qu’il n’a plus le temps de voir.

Avec ces deux bornes, ouverture et fermeture, l’écrivain se montre à son meilleur, deux récits avec un fond social, des gens simples joliment esquissés, une nostalgie d’un passé révolu et beaucoup d’amour pour ses personnages. A noter que toutes ces nouvelles sont ponctuées de petites phrases ou citations bien trouvées qu’on se plait à souligner au fil de la lecture, comme : « C’est terrible de vivre seul là où on a été trois (quatre en comptant l’Avenir). On ne sait plus si on habite avec des spectres ou si on en est devenu un soi-même. »

Enfin, une fois n’est pas coutume, je féliciterai l’éditeur pour la qualité de ce petit livre au format de poche très agréable à compulser et à lire.

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Dernier avis avant démolition

Cinq nouvelles en métaphores explosives de quotidiens à toujours réinventer.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/07/13/note-de-lecture-dernier-avis-avant-demolition-fabien-marechal/
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Protection rapprochée

J'ai reçu ce court roman dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio et je remercie les éditions Lunatique de me l'avoir fait parvenir.

J'ai pensé qu'il s'agissait d'un livre pour la jeunesse mais je ne croit pas qu'il soit destiné à des adolescents.

Il m'a fait pensé bien sûr à "Matin Brun" mais aussi au film "Brazil" de Terry Gilliam.

L'atmosphère et les thèmes sont kafkaïens par leur absurdité calme qui amène l'héroïne à douter de sa santé mentale.

Tout débute avec l'annonce que sa maison où elle vit avec son mari, va être réquisitionnée (le sous-sol en tout cas) pour l'implantation d'une annexe de la Police dans le quartier. Elle perçoit cela comme une invasion qui empiète sur sa vie privée et sa liberté alors que son mari ne jure que par le surcroît de protection et de sécurité que cela va leur apporter.

Cela amène à une réflexion générale sur les limites d'intervention de l'administratif et du public dans la vie des citoyens mais finalement ce qui m'a le plus dérangé c'est le personnage du mari et sa façon de traiter sa femme, l'évolution que cela entraîne dans leurs relations et leur couple.

C'est une nouvelle intéressante qui pousse à s'interroger.

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Nouvelles à ne pas y croire

Imaginez que votre meilleur ami, invité à déjeuner, sonne à la porte accompagné de sa respectable épouse, tous deux nus comme des vers. C'est ainsi que commence la plus longue et la plus drôle des sept « Nouvelles à ne pas y croire » de F. Maréchal. Chacune d'elles plonge le lecteur dans un univers ou l'absurde flirte avec le fantastique. Les objets domestiques y vivent leur vie et prennent la clé des champs, les oiseaux deviennent les maîtres du monde et condamnent à mort le malheureux humain coupable d'avoir écrasé un oeuf par inadvertance.

Si l'humour est présent dans toutes les histoires, l'angoisse de la confrontation au non-sens affleure souvent chez les personnages. Au milieu du recueil, une parenthèse, annoncée comme un écran publicitaire au milieu de la lecture, fait de la télévision le sujet de deux nouvelles, plus grinçantes Entre un présentateur de journal sommé de trouver chaque jour une bonne nouvelle à annoncer et une émission de télé-réalité basée sur la dénonciation, la sympathie de l'auteur pour ses personnages cède le pas à une condamnation cinglante du système.

Ce petit recueil surprenant , détonant et amusant se lit avec le sourire, parois un peu crispé. Le lecteur se surprendra à regarder d'un autre oeil sa cafetière, le moineau qui picore...ou son meilleur ami qui sonne à la porte.
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Plus personne pour aujourd'hui

Sa femme et son fils ont été victimes d'un accident d'avion. Le voilà seul maintenant. Alors iI quitte tout pour s'installer à la campagne, pour repartir à zéro. Mais le passé se rappelle à lui dans tous les plus petits événements de la vie. Ses voisins, Jeanne et Léon, un couple beaucoup plus âgés que lui, vont tenter de l'aider à remonter la pente. Avec leurs mots, leurs gestes, leurs petites attentions. Mais comment redécouvrir la vie comme un enfant quand la douleur est trop forte, comment réapprendre les petites joies du quotidien, car les grands bonheurs ne sont pas encore possibles ? Fabien Maréchal réussit à nous faire ressentir toute une palette d'émotions grâce à ses mots toujours justes. Un court et beau roman qui nous accompagne longtemps.
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Protection rapprochée

Dans ce nouveau livre (court roman ou longue nouvelle ?), Fabien Maréchal invente une société de chômage massif et donc… hyper-sécuritaire. La narratrice et son mari se voient imposer une annexe du commissariat dans leur cave ce qui réjouit le second tout en angoissant la première.



Le plus curieux dans ce livre, c’est le ton et l’ambiance finalement plutôt légère… drôle. Comme si toute cette folie allait de soi, au point que même la narratrice ne sait plus quoi penser… et nous non plus. Ils ne nous reste alors que cette sensation de malaise diffus. Je remercie, à ce propos, mon inconscient de m’avoir fait placer l’intrigue dans une rue et une maison londoniennes. Oui, il y a de l’humour british dans ce livre : du détachement et de l’absurde pour cacher l’horreur.



Sachez enfin que la cave n’abrite pas seulement une annexe du commissariat mais également une curieuse machine dont je ris encore tant elle m’a semblé illustrer avec humour toute l’absurdité de notre monde.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Nouvelles à ne pas y croire



Publié le 9 février dernier, "Nouvelles à ne pas y croire" est un recueil de nouvelles du journaliste français Fabien Maréchal.



Que serait le monde si le rapport entre les objets et les hommes se voyait inversé ? Dans Café, une cafetière a jeté son dévolu sur un acquéreur qu'elle ne compte pas lâcher.

Nus ou quand ce qui devait être un dimanche banal entre 2 couples conventionnels se voit troublé par l'impudeur des invités au grand dam de leurs hôtes.

Lorsque l'absence de bonnes nouvelles assombrit l'avenir d'une rédaction, il ne reste plus qu'à en inventer. Tel est le thème de Pas de nouvelle.

Sélectionné pour dénoncer sa famille dans une émission à grande audience, Jean-Michel s'en donne à coeur joie dans Récréation.

La ligne ou la déception amère d'un chef de gare que la modernité effraie.

Les voisins évoque les tendances cannibales d'un couple insatiable.

Un homme est accusé d'avoir écrasé un oeuf avec sa balayeuse et comparaît devant un tribunal composé d'oiseaux dans Ceux d'en haut.



Le monde décrit par Fabien Maréchal ne tourne plus très rond et voit la place de l'homme rudement mise à mal par des changements inattendus.

Placés dans des situations insolites qui s'immiscent dans leur quotidien et échappent à leur contrôle, les hommes sont forcés de se plier au bon vouloir des objets et des animaux. Certains choisissent d'assumer pleinement leur nature profonde et s'abandonnent à leurs instincts là où d'autres s'inquiètent de ne plus pouvoir maîtriser leur environnement.



L'ambition de départ de ce recueil se voulait prometteuse. En découvrant "Café", j'ai directement songé aux univers souvent déjantés de Nicolas Ancion dans lesquels on a l'impression d'entrer comme si de rien n'était, en dépit d'un décalage évident avec la réalité.

Hélas, mon enthousiasme est retombé à la lecture de "Nus" que j'ai trouvé effroyablement long et ennuyeux.

"Pas de nouvelle" et "Récréation" dressent une caricature sans scrupules d'un paysage médiatique obsédé par le sensationnalisme et le souci de plaire à l'audimat.

Tous deux m'ont justement plu pour la raison qu'ils comportent un second degré de réflexion qui à mon avis fait défaut dans les autres textes.

Hormis les 3 textes évoqués, les autres n'ont selon moi pas réussi à décoller, surfant sur une vague d'humour léger qui ne me marquera sans doute pas longtemps.

Disons que pour moi, l'absurde en soi n'a pas de sens (si je puis dire). Il ne peut se suffire à lui-même et se doit, par son analyse sous-jacente, d'instiguer chez le lecteur une réflexion qui va bien au-delà de la situation décrite.

Dommage car comme je le disais plus haut, l'idée de départ s'annonçait séduisante.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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Nouvelles à ne pas y croire

On trouve dans ce recueil sept nouvelles dont le point commun est l'humour, porté par des situations absurdes.

On découvre, tour à tour, un monde où tous les objets ont soudain acquis une volonté propre, où des journalistes sont prêts à tout pour trouver une bonne nouvelle à annoncer dans le journal télévisé, où la dénonciation devient un jeu télé qui rapporte plus que le loto, où les trains n'ont ni horaires, ni destination, où il vaut mieux se méfier de ses voisins qui ont un trop gros appétit, où les oiseaux deviennent soudain les égaux de l'homme. Cette dernière nouvelle fait beaucoup penser à la bande dessinée Elmer de Gerry Alanguilan. "Nus" s'attarde sur un couple confronté à des invités qui se présentent dans le plus simple appareil. Bien qu'étant la plus longue de ces histoires, c'est celle qui m'a le plus ennuyée. Certaines idées de départ sont très bonnes, mais n'approfondissent pas assez à mon goût. Ce livre rappelle les Contes carnivores de Bernard Quiriny, recueil de nouvelles absurdes et fantastiques, et surtout drôles. Malheureusement, je le trouve un niveau en dessous. Les nouvelles Café et La ligne sont cependant superbes !
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Protection rapprochée

On ne lui a pas laissé le choix, mais Marc est ravi : en accueillant une brigade de policiers dans son sous-sol, le voilà enfin certain d'être en sécurité. Et tant pis si sa femme Cécile trouve la présence des policiers anxiogène et regrette sa liberté passée... On rit des poulets guignolesques qui s'agitent autour de Marc et Cécile, jusqu'à ce que la satire se fasse plus sombre. En une soixantaine de pages rondement menées, Fabien Maréchal croque une société qui ressemble désespérément à la nôtre : obsession sécuritaire, bureaucratie qui tourne à vide, stigmatisation des chômeurs... Et sa conclusion est désolante : on s’habitue décidément à tout.
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Protection rapprochée

Cette lecture m'a été permise grâce à la masse critique Babelio. Je commencerai donc par remercier les Editions Lunatique et Babelio.

Ce qui m'a plus tout de suite est le sujet de la surveillance qui est gros sujet d'actualité.



L'histoire met en scène un couple et est narré par la femme. Une cellule de la police emménage dans le sous-sol du couple et le mari est totalement dévoué et même soumis aux hommes en costume alors que le femme ne comprend pas l'importance d'avoir ces policiers au domicile et ne compte pas se soumettre à leur exigence et à cette intrusion dans leur vie privée. Leur avis divergent sur ce point, leur relation change au fur et à mesure des chapitres.



Fabien Maréchal a décidé de traiter ce sujet d'une manière loufoque et exagérée. C'est une lecture assez spéciale au premier abord mais qui nous amène à avoir un réflexion sur la surveillance excessive dont nous pouvons être sujet, que nous acceptons.
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Protection rapprochée

Société à vau-l’eau et police de (grande) proximité. Glaçant et hilarant.



Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2017/09/03/note-de-lecture-protection-rapprochee-fabien-marechal/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Protection rapprochée

Bienvenu dans un futur proche en mode comédie grinçante. Le dispositif de la comédie est assumé, respecté et parfaitement adapté. Une femme narratrice décidée à ne pas se laisser faire. Un mari soumis à l'autorité de l'uniforme. Et un chef de police réquisitionnant leur garage pour installer un centre de police. Forcément ça prend de de plus en plus de place. Les moeurs, l'entendement, l'humanité sont plus que malmenés pour notre plus grand plaisir. Les dialogues sont savoureux. L'histoire est savamment bien menée. Le dénouement n'est pas attendu car l'auteur place très astucieusement de la nuance et arrive à presque nous faire basculer la tête "Non ils vont finir par s'opposer !" Eh bien... Lisez le livre ! Cela m'a rappelé "Matin Brun" de Franck Pavloff et "Les jardins de l'horreur" pour le côté pièce de théâtre malgré soi. Bref une lecture que je recommande vivement.
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Dernier avis avant démolition

C’est la première nouvelle qui confère son titre au recueil. C’est aussi la plus longue (56 pages), et celle qui dicte la ligne conductrice du livre. En effet, s’ils mettent en scène des personnages variés dans des univers différents, tous les textes de Fabien Maréchal ont en commun une certaine atmosphère qui donne à penser que la catastrophe n’est pas loin. Il y a un côté pré-apocalyptique dans ces récits, l’impression que l’orage gronde au loin et ne va pas tarder à tomber sur la tête des personnages. Cette atmosphère de fin du monde s’explique peut-être par des conditions météorologiques peu favorables (comme le froid glacial qui sévit pendant les luttes syndicales de la dernière nouvelle), mais aussi, et plus sûrement par l’état d’esprit des personnages. Tous se sentent comme empêchés, englués dans leur vie, pris par le cours des événements, sans pouvoir échapper à leur destin. L’ouvrier n’a pas choisi que son immeuble soit détruit et ne peut guère l’empêcher, de même que les enfants ne peuvent se soustraire à l’autorité qui les emmène en voyage. Parfois, le pouvoir qui s’exerce prend une forme claire, celle d’une décision extérieure que l’on sait à qui attribuer (un patron machiavélique, par exemple). Mais il est d’autres fois plus sournois et prend alors l’aspect de pulsions étonnantes (photographier les arbres), ou d’actes manqués qui ne peuvent être sans incidence (oublier de nourrir son chat ou d’appeler sa femme).



En dépit de cette atmosphère peu joyeuse, les nouvelles contiennent des moments plus légers, voire drôles, comme le récit de la rencontre entre l’ouvrier et son épouse, ou les réactions du fils du syndicaliste. Le thème de la lutte de classe est d’ailleurs très présent dans le recueil, et constitue lui aussi une sorte de pont entre les textes. On peut y voir une forme d’allégorie, celle d’une résistance qui doit être menée contre l’oppression, même lorsque l’oppresseur semble invincible ou ne peut être décelé. Alors que certains, comme le sympathique François, luttent tant qu’ils peuvent, d’autres, tels que les parents de Richard, ont déjà renoncé.



Plus sur le blog :
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Nouvelles à ne pas y croire

Charlie Hebdo, 14 mars 2012, Valérie Manteau :



« Vous pouvez poser votre livre sur le canapé. Vous étirer. Caresser le chat. Manger un carré de chocolat. Et si nous regardions ce qu'il y a à

la télé ? » L'invitation, l'air de ne pas y toucher, est trompeuse, et la satire de Fabien Maréchal sur le révéré petit écran réussit en un tournemain à

humilier la télé et river le cerveau disponible à son bouquin.



Il y a d'une part le texte intitulé « Pas de nouvelle », où un rédacteur en chef de JT est paniqué de n'avoir pas sa « bonne nouvelle » quotidienne à annoncer entre deux catastrophes... Vous pensez que c'est absurde — et ça l'est —, mais cherchez sur Google, vous serez surpris du nombre de pétitions, demandes de quotas (5O % de bonnes nouvelles par JT) et autres recettes miracles contre le pessimisme des Français qui existent, sans rire... Et que pèse la bête et déprimante mission d'information face au volontarisme obstiné, à l'impératif éditorial et commercial de trouver (au moins) une bonne nouvelle par jour ?



Ce que la réalité n'a pas (encore...) inventé, Fabien Maréchal l'imagine avec maestria dans la nouvelle intitulée « Récréation ». Dans une émission de télé-réalité qu'on qualifierait de créative, adoptant le ton poissonnier et les chaleureux encouragements du public du « Jeu des mille euros », un candidat genre « maillon faible » se démène pour dénoncer toute sa famille et l'envoyer en camp de rééducation à Pontoise.



Toutes les nouvelles sont dans cette veine : méchante, perverse, à se tordre de rire. Jetez-vous sur le premier livre de Fabien Maréchal !
Lien : http://www.fabien-marechal.f..
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Nouvelles à ne pas y croire

Note : 5 /5. À poils et à plumes ! Disons tout net ce livre est un des plus délirants qu'il m'ait été donné de lire ! Et pourtant avec Pierre Dac et Flann O'Brien en passant par Stephen Leacock ou S.J Perlman, je pensais avoir lu quelques modèles du genre ! Je m'étais trompé, ici c'est quasiment du delirium, mais pas très mince ! Par contre les substances qui ont amené à cette imagination débridée mériteraient d'être autorisées !

Sept nouvelles, mais contrairement au jeu des sept erreurs, ici il n'y a rien à jeter....
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Nouvelles à ne pas y croire

Jean-Marie Gavalda, Le Midi Libre :

"La plume de Fabien Maréchal décape fort elle aussi. Ses Nouvelles a ne pas y croire (éditions Dialogues) jouent avec les frontières de l'absurdité et des codes sociaux, créant des situations invraisemblables mais pas totalement. Comme ce couple découvrant leurs invités au déjeuner entièrement… nus. Ou encore cet anniversaire de mariage fêté autour d'un plat mijoté et… cannibale. Avec son style très leste, Maréchal pousse loin le bouchon. Sa parodie d'une émission de téléréalité axée sur l'apologie de la délation est d'une drôlerie irrésistible. Et pas si éloignée de l'esprit nauséabond de certaines émissions."



Bernard Babkine, Modes & Travaux :

"Des objets du quotidien qui prennent le pouvoir, des amis qui viennent dîner nus, des oiseaux qui semblent sortir d'un film d'Hitchcock… Fabien Maréchal a l'art de transformer le réel pour lui donner des allures fantastiques et drolatiques. II sait bousculer nos habitudes, remet les pendules à l'heure d'un surréalisme qui pointe le doigt sur nos petites terreurs et nos désirs enfouis. Et on y croit !"



Jérôme Enez Vriad :

"Excellent premier livre construit autour de sept récits signés Fabien Maréchal, dont certains relèvent du coup de maître."



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Protection rapprochée

Je suis encore partagée sur cette lecture car je ne sais pas si j’ai aimé ou pas. L’idée d’être dans une société ultra-sécurisé et où il faut rejeter les chômeurs ne me semblent pas folle comme idée. On vit déjà dans une société où on nous vend que nous aurons un mieux-être avec plus de police et plus de surveillance de tous les citoyens. Comme si la liberté de chacun pouvait exister si toutes les libertés pouvaient être maîtrisées et réduites. Ainsi toutes personnes ayant des idées contre l’ordre établi peuvent être ainsi mieux surveillées et arrêtées. Ne le voyons-nous pas déjà dans notre société où malgré le fait qu’il y a plus de surveillance, d’enregistrements de nos datas personnelles (gérées par des presta, il n’y a pas moins de violence et d’actes criminels. On devrait peut-être se poser quelques questions.



Est-ce Fabien Maréchal voulait pousser ces lecteurs à la réflexion avec son histoire ? Car les policiers dans la demeure de ce couple marier va prendre des dimensions importantes jusqu’à filmer ce qui se passe dans la chambre. Puis cela va aller jusqu’à aller à faire des parties de jambes en l’air à plusieurs. Toutefois, vous aurez le choix, le policier ne sera pas obligé de garder son arme. Rassurez ? 



Il y a aussi une machine bien étrange qui fait des confettis. Il faut que les policiers détruisent les dossiers. Alors ils les mettent dans la destructrice qui en fait des milliers de petits morceaux. Mais une copie du document est réalisée avant destruction. Donc, c’est comme si cela ne servait à rien. En voilà des actions bien inutiles sachant en plus que certains sont morts étouffés sous les papiers. Faut-il en rire ou non ?



Un roman bien étrange et absurde qui se lit quand même assez bien. Mais que faut-il en penser ? Ai-je vraiment apprécié ? Je n’en suis pas certaine toutefois il m’a fait poser des questions.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Dernier avis avant démolition

D’accord, c’est bon, je suis convaincue ! Il est temps que je me mette à lire davantage de nouvelles et de recueils en tout genre d’ailleurs, il n’y a pas que le roman à la fin ! Après Isabelle Flaten, c’est Fabien Maréchal qui m’a offert un très agréable moment de lecture avec son livre « Dernier avis avant démolition ». Totalement à mon goût en tout cas ces cinq nouvelles : de la révolte affadie ou amère avec son lot de réflexions et d’interrogations, du style un brin cru, de l’humour avec une pointe d’acidité, de l’humain bio ou industriel, des nouvelles parfaitement cuisinées avec le rythme et les chutes qui leur sied !



Des nouvelles donc, qui nous happent d’entrée de jeu et qui explorent nos contradictions humaines au travers de la chute du communisme en parallèle à celle d’un homme et d’un immeuble, d’une possible erreur croisée de casting conjugal, d’un retour à la nature monomaniaque, d’une gestion démographique futuriste angoissante et d’une lutte syndicale au déroulement curieux.



Des nouvelles qui nous parlent des travers de notre monde, de nos espoirs et désenchantements, de nos humaines incohérences et failles si justement dépeintes.



Des nouvelles tantôt drôles, tantôt tristes qui m’ont fait osciller entre attendrissement ou sympathie et pointe de découragement… voire d’horreur (« Le Grand Départ » tout de même, quelle idée !).


Lien : https://emplumeor.wordpress...
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