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Citations de Fabienne Jacob (102)


La tiédeur confuse des corps et des draps, les mouvements hasardeux des membres dans la nuit, et tout à coup, dans les plis d'aube buter sur de l'infiniment doux, de la peau humaine, le miracle de la peau humaine, l'organe le plus soyeux de la création, mais nom de Dieu d'où peut bien venir cette douceur?
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Dût-elle y laisser ses économies, jamais elle ne vendra cette maison.
C'est précieux dans une vie,un endroit qui échappe à la ruine.(p.198)
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Que s'est-il passé pour que je n'aie ni mari ni maison? Et surtout que s'est-il passé pour que je n'en conçoive ni tristesse ni amertume ? Je n'ai pas la réponse, je me pose la question seulement quand je suis dans un jardin.(p.154)
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Je n'aime pas les arrangements entre les gens j'aime que les gens aillent au bout de leur vie je n'aime pas quand les hommes et les femmes contractent des arrangements entre eux. Après on le sent dans leurs appartements au milieu des l'odeur âcre de l'eau des fleurs qu'on a oublié de changer, au milieu des couches des enfants des puzzles renversés sur la moquette des cubes qui traînent dans les séjours, chaque vase chaque jouet suinte par la suite cette ose cet arrangement. Dans cette maison i y a eu un arrangement, dans cette maison les gens n'ont pas vécu leur vie complètement.
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La vulgarité aura bientôt fait son oeuvre sournoise de dévoration, le moindre secret traqué, extorqué au fond des gorges au fond des ventres, les portes des chambres à coucher toujours ouvertes, rien à cacher, rien à désirer. Ce monde immédiat, tout, tout de suite, dis-moi tout, montre-moi tout.
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Elle connaît le chemin, je sais pas comment, au début on reste sur le sentier ensuite elle connaît, on ne peut pas comprendre comment elle est Else, elle ne se perd jamais, elle est comme chez elle dans les sous-bois qui se ressemblent tous, elle trouve son chemin dans les ronces pleines de mûres, les branches en travers il faut les écarter avec soin, sinon c'est le boomerang, elles surgissent, c'est un surgissement à chaque pas, une jungle, la forêt est un surgissement et un bruissement, une cage verte pleine de craquements, de griffures, rayures, un pas devant l'autre, on progresse seulement si les obstacles on sait en faire des alliés, les feuilles crissent sous les pas, ça fait un beau bruit, inquiétant mais beau, rien n'est tranquille dans la forêt, on pense à la paix mais c'est la guerre, la forêt la guerre, tellement la vie y est cachée, terrée, pour vivre heureux vivons cachés, une devise de guerre, la forêt, quand on passe, cent mille petits animaux de rien, planquez-vous, les voilà qui passent, les deux, ou si c'est tranquille c'est un piège, une feinte pour qu'on les laisse tranquilles, pour qu'on trace notre route sans les voir, en réalité cent mille paires de petits yeux nous observent, cent mille tentacules infimes, antennes, pattes, des branches en travers encore, mais continuer de marcher, marcher, vers le plus profond des bois, là où la forêt fabrique du secret vert en pagaille.
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« J’étais devenu la mascotte des soldats, je leur apprenais des mots en arabe, ils me racontaient des blagues. » (p. 103)
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... la dernière appellation en date : français issu de l'immigration. Quand il est arrivé, ça avait de la gueule, bougnoule, au moins ça sonnait ! Et au moins on savait à quoi s'en tenir. Maintenant ces mots sont interdits par la loi mais la loi ne peut interdire les pensées qui ne s'entendent pas.
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... le mensonge est un marécage.
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Le dialogue avec l'éternité fait moins vieillir que celui avec le siècle. Les scientifiques et les laboratoires pharmaceutiques devraient les étudier, au même titre que les paysans des vallées crétoises ou de lointaines vallées chinoises , mais va donc extorquer son secret à une bonne sœur. P.124
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En les photographiant, Eva prend aux enfants une chose qu’ils ont au fond d’eux et qui n’a pas de nom, qui irradie du fond de leur être, on ne sait pas exactement où, se fraye un chemin dans le noir et qu’elle finit par faire remonter au grand jour. Quand ça apparaît sur la bouche et dans les yeux des enfants, ça porte enfin un nom, un nom qui dit bien que ça sort, que ça sourd l’Expression. Quelque chose qui nous appartient en propre, une combinaison unique de mille traits qui nous différencient du voisin, mais quand cette chose éclate sur la page du magazine Lamb, les autres, ceux qui la regardent, se l’approprient et la reconnaissent aussitôt comme leur. De singulière, l’expression devient universelle. Cette chose possède aussi un autre pouvoir, celui de faire affluer à la seconde chez celui qui regarde la photo des désirs, des souvenirs et des sensations par centaines.
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Leurs sourires soudains, que peut-il y avoir à sourire dans une vie d'une poignée de jours, leurs mains de dentelles avec leurs minuscules ongles roses, des êtres qui n'ont jamais encore de leur vie touché rien de sale, jamais, les uniques êtres aux mains propres qui ne soient pas des curés, tant de questions et si peu de réponses dans de si petites personnes.
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Rien n'est sûr tout est beau

Quand les choses sont certaines elles sont déjà un peu mortes.

(p.36)
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De tous les hommes qu'on rencontre dans une vie, ceux de la rue offrent souvent les expériences les plus immédiates, les plus totales. Bien qu'ils n'aient fait que nous frôler, nous croiser, qu'on ne les aient jamais revus, qu'on ne leur ait jamais parlé, ils portent mal leur nom de passants, tant la trace qu'ils laissent derrière eux ne passe pas. Certains ne se sont pas même retournés.
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Nos reflets les plus cruels sont ceux qu'on entrevoit par hasard alors qu'on ne s'attend pas à les trouver dans notre champ de vision, alors qu'on regarde ailleurs et qu'on est soudain surpris par une image qu'on ne reconnaît pas immédiatement comme la sienne. P.41
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L'amour, c'est être fou curieux, dit Flaubert. L'amitié aussi.
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L'ex-nonne n' a jamais connu l'amour. Ça me tombe dessus, l'idée est abyssale. Un corps vierge de soixante et quelques. Je dévisse. Le monde à l'envers, moi qui ne suis pas une nonne est gênée.

( p 140)
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Les mots d'une langue étrangère sont des cailloux. Ils émettent un bruit qu'on ne comprend pas et roulent entre eux dans un ordre qui nous paraît arbitraire.
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... la vie dans les foyers avec d'autres algériens de son âge, seize ans. Ils étaient dix dans la piaule. Plus tard sur les chantiers, ils seront quinze, on va pas chialer, quand on a quitté son pays, la promiscuité est un réconfort.
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Depuis qu'il n'est plus là, le monde n'est plus le même. Le monde manque de mon père. Il est moins fantasque, plus prévisible. Ce qui est annoncé arrive. Avant il recelait toutes sortes de surprises, pas toutes drôles d'ailleurs, avec lui au moins on était assuré de ne jamais s'ennuyer. D'une minute à l'autre, il pouvait passer de la joie à la colère. Il se jetait tout cru dans chacun des moments de sa vie. (...)
La place vide de mon père, on ne voit qu'elle. (p. 174-175)
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