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Critiques de Fabienne Jacob (100)
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Ma meilleure amie

C’est une histoire de femmes, l’histoire de trois provinciales venues étudier à Paris et qui partagent un appartement. C’est aussi l’histoire d’une vie que Fabienne Jacob nous conte avec poésie et une tendresse douce-amère.

« Mon entreprise ne sera pas de nostalgie » précise- t-elle avant de débuter l’histoire de Sambre, cette jeune fille à la chevelure blond vénitien, « une couleur qui n’existe pas dans la vraie vie » et avec laquelle va se nouer une amitié forte.

Helga, la narratrice, Sambre et Rosie nous entrainent dans leur jeunesse virevoltante et leur amour de la littérature, car elles ont choisi d’étudier les Lettres. La littérature, c’est la découverte des grands textes que ne lisaient pas leurs mères, « Tant qu’il y avait un livre réjouissant à lire, on ne pouvait pas mourir ». La littérature, c’est aussi ces emprunts pour la vie qui va, ainsi Sambre surnomme-t-elle son amant Le Marin en référence au « Marin de Gibraltar » de Duras.

Il y a de la jubilation, de la fougue dans ce roman initiatique où la jeunesse ne semble pas vouloir finir. Il y a de l’humour aussi dans la recherche de petits boulots pour survivre. Helga découvre l’humiliation alors qu’elle rêve d’être secrétaire d’écrivain. Mais, après le départ précipité de Sambre, Helga se trouve démunie. Comment poursuivre sa route alors que sa « meilleure amie » son modèle lumineux, a déserté sa vie ?

Loin de se plonger dans une nostalgie douloureuse, la narratrice déroule les événements de sa vie, souvenirs d’enfance, mais aussi évènements de la vie avec ses amours, ses périodes de solitude et de renoncement.

Fabienne Jacob fait la part belle aux sensations et nous offre de belles pages sur la fillette qui se jette les bras de sa mère, « le nez dans les bras blancs, le lait des bras » ou encore le plaisir charnel à dormir dans des draps de lin et c’est comme dormir dans les nuages. Sensualité encore dans cette rencontre de deux peaux dans « la tiédeur confuse des corps et des draps » et les bains pris en commun où « suspendus dans l’haleine moite du bain, nous passions de longs moments indolents ».

L’écriture de Fabienne Jacob est vibrante, charnelle et elle nous entraine avec tendresse et fermeté dans la ronde de ses personnages.

Un roman sensuel et lumineux.

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Un homme aborde une femme

Voilà un livre qui se montre bien nostalgique et nous transporte avec poésie sur le chemin des rapports hommes-femmes qui,actualité faisant foi,se dégradent de façon inquiétante de nos jours,La rue a ,de tout temps été un théâtre où chacun et chacune d'entre nous s'efforçait de jouer son rôle au mieux,séducteur ,séductrice, macho,timide,libéré, empêtré dans des conventions familiales,cru ou poète. ..Et au hasard de ces rencontres fortuites ou pas,chacun trouvait,ou pas,sa chacune....L'heureux temps du corps ferme et ondoyant.Les personnages féminins du livre ont vieilli ,se sont plus ou moins adaptés à un présent si compliqué à comprendre que le regard sur les choses du passé s'impose avec vigueur.

Et pourtant?plutôt que de se plier à des diktats sociétaux, moraux,voire religieux ,certains de ces personnages,dont l'épatante Kristen,acceptent le vieillissement de ce viel ami qu'est notre corps pour jouir de l'instant présent ,profiter jusqu'à ....

J'ai aussi adoré la relation avec le petit Pau,le petit"idiot"du village que tout le monde aimait ,l'être "différent"qu'on ne cachait pas à l'époque,et Océane, cette superbe jeune de 20 ans,auxiliaire de vie qui côtoie la vieillesse et connait le devenir de chaque corps.De beaux personnages.

La rupture dont nous parle l'auteure lui a fait mal,très mal,mais au delà de son drame,son optimisme nous pousse à croire à l'existence du bonheur à chaque étape de la vie.

Un livre que je n'aurais sans doute pas choisi mais qui,au final,m'a fait passer un bon moment.
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Un homme aborde une femme

Une narratrice d'âge mur, dont on connait pas grand chose, donne des éléments de son passé, et de toutes ces occasions où elle a été abordée par une homme à travers des expériences, heureuses ou malheureuses, vécues avec des hommes qui l'ont croisé.. pas de fil conducteur, mais des allers retours entre passé et présent, qui sonde les rapports entre homme et femmes, qui fait écho au harcelement de rue dont sont victimes les femmes... il y a aussi de belles rencontres.., et ces rencontres portent en elle les germes d'une tension et d'un espoir aussi. une belle réflexion sur le rapport à son corps et la façon dont les hommes interpellent les femmes... le lecteur pourra être dérouté mais sera séduit par l'ambition du projet.
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Ma meilleure amie

25 mars 2022- Emprunté à la Bibliothèque Buffon- Paris- Jardin des Plantes



De l'Amitié et de la difficulté de rentrer dans la vie d'adulte ....!!



Après être sortie avec soulagement (j'avoue !) de l'atmosphère oppressante d'"Un Attachement féroce" de Vivian Gonick, j'ai souhaité retrouver juste un nuage de légèreté et j'ai emprunté à la bibliothèque ce roman de Fabienne Jacob, que je lis pour la toute première fois !



Trois jeunes étudiantes provinciales louent en commun un appartement, surnommé "Campo". Un esprit

libertaire , joyeux, nourri de littérature anime cette petite communauté de femmes... Rosie, la Solaire, Helga, la narratrice qui se trouve bien terne et insignifiante par rapport à la troisième "luronne ", Sambre, la plus charismatique des trois !

Elles partagent tout, vivent ce temps unique des premiers apprentissages avant la vraie rentrée dans la vie adulte, avec complicité et euphorie...



Jusqu'au jour, où Sambre, la première, claque la porte de Campo...et le trio, par la brusquerie de ce départ...va exploser, se défaire...chacune devant aborder la réalité: une profession, une famille, la solitude...l'indépendance....



Des années plus tard, Helga croisera sa "meilleure amie", Sambre, qui , malheureusement ne ressemble plus à la fringante étudiante, pleine de pétillance... et de fantaisie. La vie, le quotidien semblent avoir recouvert de grisaille ses rêves et son dynamisme....



"Je ne voudrais pas le dire ainsi, mais il le faut pourtant : il n'y a plus personne dans Sambre. Mon amie a été désertée de l'intérieur. Il n'y a plus aucune lumière en elle. Ou alors elle s'est éteinte. Quelqu'un a éteint la lumière. "



Helga, elle, insiste sur le fait qu'elle n'a pas réussi à rencontrer le Grand Amour, à fonder une famille... mais que sa solitude ne lui pèse pas et qu'elle préfère vivre ainsi, indépendante, libre de toute attache.



"Que s'est-il passé pour que je n'aie ni mari ni maison? Et surtout que s'est-il passé pour que je n'en conçoive ni tristesse ni amertume ? Je n'ai pas la réponse, je me pose la question seulement quand je suis dans un jardin.(p.154) "



Rien n'est moins sûr, mais on va faire comme si on la croyait.... car ce qui me frappe surtout, c'est qu'Helga aime agir et penser surtout comme si elle gardait une part de cette fantaisie et insouciance que les trois amies partageaient...à l'époque de leur jeunesse estudiantine...!!



Un style fluide, plaisant, empreint de poésie pour dire aussi le passage du temps...inexorable :



"Je ne laisserai personne dire que l'entrée dans la vie adulte est le plu bel âge. Rosie, Anders et moi nous trouvions devant une falaise de laquelle il fallait sauter. La vie nous attendait, chacun devant soi son petit carré de travail, de mari ou de femme, une perspective mesquine sur le néant. le début de la fin, Sambre l'avait prophétisé. Qu'avait-elle fait au bord de la falaise ? Nul ne pouvait le dire. Rosie, Anders et moi avions sauté. Bien obligés, chassés du paradis foutraque de Campo.

Plus de communauté, chacun habitait dorénavant son enclos de solitude. (...)

Première difficulté, la vie sans modèle. Il faudrait désormais s'inventer soi-même sans la grâce de personne. Sambre a été mon dernier modèle en

date" (p. 76).
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Leurs contes de Perrault

Les contes, les légendes, la mythologie, les versions pour adultes, pour enfants, originales, détournées, revisitées, décortiquées, psychanalysées, leur symbolique - tout ça, j'adore ! Sauf les resucées édulcorées à la Disney, rose bonbon, chantonnantes, sautillantes et tourbillonnantes.



J'étais curieuse de découvrir ces onze contes de Charles Perrault réécrits par autant d'auteurs différents, à destination d'un public adulte. Ces adaptations s'inspirent très librement des originaux, j'ai parfois dû retourner voir le titre du récit pour saisir les références. Il s'avère immédiatement que l'ouvrage ne s'adresse pas aux jeunes lecteurs : le recueil s'ouvre sur une adaptation crue de Riquet à la Houppe par Gérard Mordillat qui ne m'a vraiment pas emballée. Si les autres récits sont moins grotesques, aucun ne m'a enthousiasmée, pas même mon préféré de tous les temps, 'Barbe-Bleue', que j'attendais impatiemment et dont le sens m'a semblé éloigné de celui de l'original (ou de ce que je veux en percevoir), contrairement à ce qu'annonce la quatrième de couverture : "Les histoires de Perrault en ressortent transfigurées, sans que leur âme en ait été perdue." Pas d'accord, pas du tout.



Aux amateurs de contes traditionnels et de leurs symboliques, je conseille : 'Les contes de Grimm' (en Folio), 'Psychanalyse des Contes de Fées' (Bruno Bettelheim), le roman policier 'Contes barbares' (Craig Russel), 'Une faim de Loup' (Anne-Marie Garat), etc.

Et dans les contes revisités pour enfants, plein d'excellents albums, dont les Geoffroy de Pennart, Emile Bravo...
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Ma meilleure amie

Le roman commence dans un appartement en colocation où se retrouvent trois étudiantes différentes les unes des autres, Rosie, Sambre et Helga la narratrice, pour le moment moins douée que Sambre pour croquer la vie.

S'ajoute à ce trio , Anders, amoureux de Rosie. Et puis un jour , Sambre part, elle ne donne plus de nouvelles. Et chacun, chacune, part vers sa vie d'adulte.

C'est un joli roman qui fait la part belle à la nostalgie , au passage de la vie estudiantine insouciante au monde réel. J'appelle cela une écriture "poudrée". C'est lumineux mais les amitiés de jeunesse s'éloignent, on y repense, peut-être se reverra t-on un jour...

Merci aux Edts Buchet-Chastel et à NetGaley pour cet envoi.
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Ma meilleure amie

Grâce aux éditions Buchet-Chastel, j'ai pu lire en avant-première : Ma meilleure amie de Fabienne Jacob.

Dans un appartement surnommé Campo, trois jeunes provinciales romanesques mais pas romantiques partagent tout.

Un esprit littéraire et libertaire souffle sur leur petite communauté de femmes.

Il y a là Rosie la solaire, Sambre, l'amie charismatique, et Helga la narratrice. Auprès de Sambre, Helga se trouve souvent gourde et inconsistante. Sans ardeur ni lumière.

Aussi, quand un beau jour Sambre claque la porte de Campo, Helga se sent démunie devant l'enclos de solitude qu'elle devra désormais habiter.

Helga va devoir chercher et trouver comment s'inventer sans la grâce de personne.

Ma meilleure amie est un roman de la rentrée littéraire qui me tentait beaucoup et qui m'a, je l'avoue, un peu déçue.

Je m'attendait à lire un roman mettant en scène trois jeunes filles dans un appartement nommé Campo. Je pensais lire leurs aventures, découvrir leur amitié, leurs pensées.. C'est le cas, au début. Mais au début seulement. Car, en fait, leur collocation ne dure pas longtemps ; seulement le temps du premier tiers de ce roman.

Ensuite, Sambre (l'une des trois amies) quitte l'appartement, leurs vies, et nous suivons les aventures de la narratrice, Helga. Je n'ai pas trop apprécié cette dernière, elle est assez terne. Ce qu'elle pense être au départ, d'ailleurs, face à un personnage tel que Sambre.

J'ai trouvé ses pensées pas plus intéressantes que ça et je suis un peu passé à coté de ma lecture.

Je l'ai lu d'une traite, me disant que les prochaines pages me plairaient plus que les précédentes. Mais je viens de le terminer et mon avis est mitigé. Je ne sais pas du tout quoi en penser !

C'est assez bien écrit, rien à dire là dessus.

Mais le contenu ne m'a pas convaincu. C'est plat, il ne se pas déroule pas tellement de choses au final.

Je suis certaine de ne pas en garder un grand souvenir !

Ma note : un petit trois étoiles.

#RentreeLitteraire2021

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Ma meilleure amie

Deux temps, l'avant quand elles vivaient, ces trois jeunes filles dans le même appartement lors de leurs études de lettres modernes, jusqu'au jour où l'une d'elle part sans laisser de trace. Puis il y a l'après, que l'une d'entre elle, Helga nous raconte.



Ce roman se lit très bien certes seulement à chaque page je pensais découvrir enfin quelque chose.



Qui était Sambre finalement ? Mais je me pose la même question sur les deux autres, Rosie et Helga.



J'ai juste le sentiment d'être passée à côté de cette histoire qui je puis dire est d'un point de vue stylistique très bien écrit !



#Mameilleureamie #NetGalleyFrance
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Un homme aborde une femme

Étrange roman qui ne raconte pas vraiment une histoire. Une femme est plaquée, larguée, abandonnée et l'on pense que ce sera l'histoire du roman....En fait c'est juste le début et la fin. Entre les deux une longue suite de rencontres et de réminiscences sur sa place de femme dans cette vie. Pour son rapport au corps et à l'homme. Des rencontres, touchantes quelquefois comme celle avec P'tit Pau. L'auteur avec un certaine distance nous raconte tout cela, sans grand bruit, juste avec des mots qui sonnent juste mais nous bercent un peu jusqu'à l'ennui. Plus essai que roman les mots se bousculent, hésitant entre rancoeur et optimisme. Le titre est un peu trompeur, la femme du roman avance dans la vie avec une vitalité à peine ébranlée. Vachard ? Non juste, tout simplement juste.

Mais je crois que j'oublierai très vite ce court roman qui ne m'a pas déplu, mais pas enthousiasmé non plus. J'en attendais sans doute plus.



Merci à Babelio et à Buchet.Chastel pour cet envoi
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Leurs contes de Perrault

Un recueil de nouvelles qui revisite des célèbres contes de Perrault

Malheureusement, sans trop expliquer pourquoi, j’ai beaucoup de mal avec cette version remake des contes de Perrault...je passe à coté je ne comprends qu’un texte sur trois.... trop....je ne sais quoi.... dommage car ce projet paraissait une bonne idée mais vraiment trop bizarrement exploitée pour convaincre...
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Ma meilleure amie

À quoi cela rime ? Honnêtement, je suis passée complètement à côté de ce roman… En refermant l’ouvrage, un sentiment de confusion m’a prise. Suis-je passée à côté de certains messages ? Pourquoi n’ai-je rien ressenti pour les personnages ? Où l’autrice souhaitait-elle nous emmener ? Plus j’y pense, moins j’ai de réponses à donner… Voyons le bon côté des choses : d’ici quelques jours, je vais discuter de ce livre avec d’autres lecteurs. Nul doute que mes collègues apporteront un autre regard au récit et me permettront de mieux comprendre ce qui m’a manqué…



couv10392364L’histoire commençait plutôt bien : il était question de trois amies étudiantes en lettres, vivant dans ensemble un appartement. On va découvrir le vécu de ces demoiselles, leurs réflexions sur la littérature ou les langues en général ainsi que leurs expériences personnelles. Bien que ce soit un récit contemplatif, j’étais plutôt satisfaite de découvrir ces héroïnes. L’ambiance était globalement joyeuse, festive, intelligente et fraîche ! On prônait la liberté, l’amour et la lecture. En outre, j’étais impatiente de voir ce que la disparition de Sambre allait apporter aux deux autres colocataires ou à leur entourage. Hélas, le secret restera entier. Au final, on ne saura pas qui était réellement Sambre. Comme Rosie et Helga, on restera face au mystère… C’est terriblement frustrant ! Pour une fois, j’aurais même préféré quelque chose de convenu, comme des retrouvailles plus ou moins heureuses, avec un rappel nostalgique de ces années étudiantes. Hélas, cela n’arrivera pas. On restera sur sa faim.



Après ce premier tiers agréable, je suis restée de marbre face à ses filles s’amusant de tout et de rien. Quelque chose était rompu. Suivre ces colocataires qui papotent, se défient de sortir nue sous un manteau ou s’ouvrent à la sensualité dans des draps 100% pur lin… Non, ce n’était pas ma tasse de thé ! Seul le passage du photographe qui entretient une conversation silencieuse avec l’une des héroïnes a titillé ma curiosité. Le reste m’a, finalement, paru très ennuyeux et sans intérêt ! Je suis désolée d’être si dure et tranchante néanmoins, j’ai été terriblement frustrée par cette histoire.



Il est à noter que les avis négatifs sont rares sur les sites littéraires. D’ailleurs, lire ces chroniques m’a vraiment intéressée, car je souhaitais voir ce qui avait fait l’unanimité… Pour beaucoup, les passages précédemment cités ont plu. Je pense que c’est tout simplement une question de sensibilité. Certaines personnes ont été réceptives aux émotions et à la plume. (Concernant ce dernier point, le style est lumineux et fluide toutefois, j’ai eu beaucoup mal avec les dialogues mêlés au reste du texte ! Je préfère lorsque les conversations se démarquent davantage.) J’ai bien compris que l’ouvrage marque l’idée de passage de la vie étudiante à la vie active, de temps qui passe, des sensations, des premières fois, des amours et des amitiés. Ce sont des sujets qui, de coutume, me séduisent… Malheureusement, le cocktail n’a pas fonctionné cette fois-ci ! C’est ainsi.
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L'averse

On vient de le débrancher. Tahar, l’Algérien, va mourir. Autour de son lit se tiennent sa femme française, son fils muet, son beau-père chrétien et son frère d’armes. Tahar est venu en France à l’âge de 15 ans. Mais il n’était plus un enfant : la guerre d’Algérie venait de finir et il a fallu choisir un camp. Tahar a choisi la France, mais cela ne signifie pas qu’il a renié l’Algérie : il la porte en lui, lourde comme un reproche. Et la France ne lui a jamais vraiment su gré de son choix, quels que soient les efforts qu’il a déployés. « Au début, je suis Tahar l’assimilé, à la fin je suis Tahar l’Algérien. » (p. 21) Qui est Tahar ? Lui-même n’est pas certain de le savoir.



De page en chapitre, on aperçoit des éclairs du passé, de l’enfance de Tahar et de la guerre, mais aussi de sa vie avec son épouse. La narration passe sans cesse d’une voix à une autre. Du « je » au « il », l’histoire change de cadrage et change d’angle. Les souvenirs de Tahar s’accompagnent des pensées des quatre personnes qui se tiennent autour de son dernier lit. Difficile alors de s’attacher au personnage principal : cela participe de sa construction puisqu’il parle peu de lui et reste un être secret.



Mais pour ma part, je suis totalement passée à côté de cette histoire. La guerre d’Algérie est un sujet que je juge complexe et délicat tant il touche à l’intimité de l’histoire française. Dans ce texte, je n’ai pas retrouvé cette complexité. Je retiens malgré tout une phrase sur l’intégration des Arabes : « De toutes les offenses qu’on nous a faites, le politiquement correct est la plus cinglante, un coup de maître. » (p. 115) Voilà une réflexion que je partage complètement. Mais à part cela, L’averse est une lecture manquée. Cela dit, je sais qu’elle pourra toucher de très nombreux lecteurs.

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Les séances

Eva va rejoindre sa soeur Liv dans leur village natal.

Le roman se passe le temps du voyage, sur l'autoroute Metz-Luxembourg.

Et les pensées, les tranches de vies se succèdent. Celles d'Eva, celles de Liv, celles d'Irène leur mère. Trois femmes si proches.

A petites touches légères, sensibles, les émotions, les sentiments sont dévoilés. Comme des séances.

Les séances, ce sont les séances de photos d'Eva. Elle est photographe de mode pour enfants.

Les séances ce sont les séances de guérisseuse de Liv. Une guérisseuse un peu différente

Les relations sont très proches entre les trois femmes.

Les relations sont très particulières dans leurs métiers.

C'est un roman tendre et émouvant écrit avec beaucoup de talent et de profondeur où transparait l'amour des mots et de leur

étymologie.

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L'averse

Tahar vit ses dernières heures sur son lit d'hôpital entouré par son épouse, son fils muet et son beau-père chrétien.Les médecins ont tranché, il a fallu "le débrancher", ce n'est plus qu'une question d'heures ..

Tahar à la fin de la guerre d'Algérie a choisi de suivre les français et de venir s'installer à Paris.Il y a fondé une famille et vécu une vie en demi-teinte.Son Algérie il n'y est pas retourné certes mais elle est là bien présente au fond de son coeur , de sa mémoire, dans la prunelle de ses yeux.Les souvenirs se bousculent, la lumière est là toujours aussi violente , la chaleur aussi mais qui raconte ? IL , Je ?c'est ce mode de narration qui passe de l'un à l'autre qui m'a pesée !

C'est dommage, je suis passée à côté de cette histoire , j'ai du mal avec ces auteurs qui "s'écoutent écrire" et devant ces phrases si recherchées j'ai envie de leur dire faîtes simple svp !!!

Vous l'aurez compris si je ne l'ai pas aimé ce roman trouvera sûrement

son public



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Mon âge

Suite de réflexions sur l'âge, le réel et le ressenti, sur les souvenirs, sur sa propre image,

La narratrice plonge dans ses souvenirs, dans ses expériences.

Que nous reflètent exactement les miroirs ?

Qui est cette personne qui s'y voit  ?

Quel âge a-t-elle ?

Questions que tout un chacun a pu parfois se poser.

Sans ordre chronologique, elle relate sa vie et son rapport à l'âge.

C'est bien écrit, ça se lit agréablement.

Les mots et les idées sont justes.

Le texte est assez déstructuré et peut paraître parfois un peu long, entraînant une baisse d'intérêt.

Mais tout cela correspond bien à la réalité.
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Un homme aborde une femme

PRIX ERCKMANN-CHATRIAN





Fabienne Jacob décrypte les relations Hommes /Femmes avant l’ère du

«  hashtag me too » et passe en revue maintes rencontres en France, mais aussi à l’étranger. La rue, le supermarché étant des lieux favorisant la promiscuité.



La narratrice évoque des pans de son parcours qui l’ont marquée depuis l’enfance jusqu’à son statut de femme. Sa vision est peut-être dénaturée, venant d’être « plaquée », situation qu’elle ne manque pas de rappeler.



La fille de l’Est, documentariste, s’intéresse à la façon dont les hommes draguent, au pouvoir de séduction: « jeu cruel ou hasard miraculeux, qui tient ainsi à l’approche du mystère de l’autre, à cette volonté de le dénuder pour en apprécier la vérité. », déclare Julien Bisson dans la préface du recueil de 11 nouvelles parues l’été 2018 dans Le 1.



Son premier souvenir ? Un contact violent, comme « une intifada », cible d’un garçon armé de cailloux (sur le chemin de l’école) . Elle aurait pu en être traumatisée, elle préfère lui pardonner et y voir l’appel de quelqu’un de seul.

Quant à «  P’tit pot de colle », la narratrice retrace le «  drôle duo » qu’ils formaient en primaire, et évoque leurs retrouvailles quand elle retourne au village d’enfance où elle se métamorphose en « anguille immémoriale ».

Étudiante, elle a croisé un pervers exhibitionniste, par une journée de brume, dans un cimetière !

Fabienne Jacob ausculte les corps, leurs désirs. Elle revisite sa vie en communauté, à vingt ans, quand «  la sève montait à l’assaut des corps ».

Elle décline une variation sur la voix, comme celle du professeur avec qui elle a noué une liaison adultère/clandestine à l’âge de 21 ans. : «  une voix méconnaissable. Un râle d’animal, on dirait. Le fruit de ses entrailles ».

Elle se souvient du regard pénétrant de cet homme croisé sur un pont « une pénétration profonde », «  un acte fondateur » déterminant. « Une épiphanie ».

Une situation qui convoque une scène de « Sur la route de Madison ».



L’écrivaine souligne l’importance du code vestimentaire féminin et défend le droit à se vêtir comme bon nous semble. Les robes trop affriolantes, les jupes trop courtes, note-t-elle, émoustillent et provoquent sifflements et harcèlement dans la rue.

L’auteure tient à revendiquer sa liberté de porter des robes.

On se souvient des manifestations pour la jupe.



N’est-elle pas, elle-même » habitée par une curiosité malsaine : «  tenter de percer l’énigme sous la robe », quand elle réussit à avoir un entretien avec une ex-nonne ?



Elle se remémore un été en Sicile où « les mots d’une langue étrangère sont des cailloux » et où la chaleur contraint à s’habiller léger, ce qui attise le regard.



Elle a gardé en mémoire, amusée, quelques exemples de la façon dont certains hommes l’ont abordée, soulignant leur accroche inventive ! (« Vous avez de beaux pieds »! Pensait-il lui proposer une séance de réflexologie ?! )

Mais chez son amie Farida, elle découvre une autre façon de draguer: sur les sites de rencontres dont le concept de Teddy par géolocalisation. Va-t-elle oser le tester ? .



Au village natal, ce sont les confidences de Kirsten qu’elle récolte. Pour cette femme libre de soixante-six balais, l’âge n’est pas un obstacle à la séduction.



La narratrice aborde la question de comment survivre/rebondir après une rupture d’autant que cela a été violent pour elle. Elle analyse l’impact de cette phrase couperet : «  Je n’ai plus d’élan pour toi » et s’étonne de sa réaction de sidération qui l’a plongée dans un état d’anesthésie émotionnelle.

Sa consolation, elle confesse la trouver dans les phrases inspirantes et énergisantes qu’elle consigne sur le grand tableau blanc de son bureau. ( « Vivre comme une Russe ». «  Arrêter de penser aux signes ».)

A moins que ce soit au rayon d’un supermarché où les solos se reconnaissent qu’elle croise un homme qui lui plaise et qu’elle ose le suivre et l’aborder.



En évoquant ce fléau subi par les harceleurs ( insultes,frôlement, mains baladeuses, «  parole crue, offensante, vile »), il convient de ne pas banaliser ces pratiques scandaleuses, mais d’en parler et de sensibiliser autrui. C’est à un ami qu’elle confie sa détresse et elle fera de son conseil un viatique : « arrêter d’attendre ».

Elle revient sur l’épreuve douloureuse de vider la maison de ses parents, « tâche d’autant plus colossale », qu’elle ne peut plus compter sur l’ex.

Et derrière cette porte « le vide et le silence » qui convoque un flot de souvenirs.



Dans ce récit,« Fabienne Jacob alerte sur le harcèlement tout en appelant à conserver la rue comme un territoire de séduction et d’observation ». (1) Toutefois, place au respect et à la délicatesse.

Si elle a découvert l’imparfait du subjonctif avec celui qui l’appelait Niemandsrose, , on peut rappeler la déclaration de Jean Cocteau : « Le verbe aimer est difficile à conjuguer, son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, son futur est toujours conditionnel ».

Elle signe un roman touchant à l’intime où chacun, chacune peut se retrouver dans le parfum de féminité qui s’en dégage. Deux mots clés : «  élan et attente ».

Laisser vous « pécho » (2) par l’auteure, et dirigez votre élan vers son roman !



(1) ( entendu à LGL, La Grande librairie)

(2) pécho= séduire
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Un homme aborde une femme

La narratrice vient d'être abandonnée par l'homme qu'elle aimait. Cette séparation est pour elle l'occasion de faire une rétrospective de ce que les hommes lui ont dit ou fait dans la rue tout au long de sa vie de petite fille, jeune fille et femme.



Dès l'enfance certains souvenirs ressurgissent : des cailloux jetés dans les roues de son vélo de petite fille, des messages plus directs, plus crus venant d'un inconnu.



Elle rencontre d'autres femmes, d'horizons et d'âge différents, qui relatent leur propre expérience.



Notre société est-elle en train de modifier notre regard, notre façon de vivre, notre façon de se rencontrer.



Ma lecture



Un court roman qui se lit comme un essai, une compilation d'expériences féminines, plus ou moins traumatisantes pour certaines.



L'auteure, en dehors de ses propres expériences, relate ses rencontres ou ses observations dans la rue concernant les messages des hommes, leurs comportements parfois séducteurs, parfois indifférents, parfois violents, mais surtout la manière dont les femmes les entendent. Il est surtout sujet de la séduction hommes/femmes, du rapport à l'image du corps, aux mots ou sous-entendus.



C'est pour elle aussi le moment d'un bilan avec son "ex", de la souffrance, du manque, mais aussi, à différentes étapes de sa vie, de ses relations masculines : avec un homme plus âgé, avec un voisin simplet ou timide, P'tit Pau, qui ne savait que lui demander si elle allait repasser à la télévision...., mais aussi du rôle que peut jouer un incident anodin d'un petit ami d'une de ses co-locataires/amies qui a séparé les jeunes femmes.



J'ai particulièrement aimé la narration concernant Kirsten, danoise de 66 ans vivant dans son village natal et de son rapport à la vie, à son corps, quand celui-ci n'est plus ce qu'il était mais qui fait fi des contingences, et est encore surprise à son âge de se faire draguer au supermarché, mais aussi celle concernant une nonne ayant rompu ses voeux et de retour dans la société.



Il est question également des rencontres géolocalisées, d'une jeune fille de 20 ans, Océane, auxiliaire de vie,consciente d'attirer tous les regards mais qui y reste indifférente et qui est confrontée chaque jour au corps vieillissant des femmes.



A l'époque du Metoo, cette lecture permet de réfléchir à notre propre rapport à notre corps mais aussi aux hommes : comment accueille-t-on les sifflets, les messages, les regards du sexe opposé et comment vivons-nous notre rapport au corps.



Lecture agréable d'une expérience personnelle, comme elle vide la maison de ses parents, elle vide les dossiers sur le sujet, certains sont doux d'autres plus durs mais j'ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir. 



Un seul petit regret : j'aurai peut-être aimé que certains soient plus développés en particulier celui de la religieuse, de Kirsten que l'on souhaite rencontrer (peut-être vêtue.....) .
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Un homme aborde une femme

« C’est à cause de nos robes, dit Mette. Non, c’est à cause de ce qui lie les hommes aux femmes. »

Fabienne Jacob propose un regard féminin sur ces regards croisés entre sexes opposés dans les rues et places publiques, le temps de rencontres impromptues et aléatoires.

La narratrice, en période « post-placage », fait un retour sur ses premiers émois de fillette, ses années d’étudiante et les flirts partagés entre copines, sa longue relation avec celui qui l’a laissée, tentant d’analyser ces liens ataviques qui unissent les hommes aux femmes, pour le meilleur et parfois pour le pire. De ces fameux abordages masculins quelquefois brutaux, vulgaires ou charmants, selon l’âge ou la silhouette, chaque femme peut en témoigner et Fabienne Jacob le fait joliment et de façon correcte dans ce court roman très bien écrit. Une opinion qui en vaut bien d'autres sur un sujet brûlant d’actualité.

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Un homme aborde une femme

Un homme aborde une femme de Fabienne Jacob est un roman découvert via net galley grâce aux éditions Buchet-Chastel.

Une femme se souvient de tout ce que les hommes lui ont dit ou fait dans la rue tout au long de sa vie de petite fille, jeune fille et femme..

Elle est larguée, abandonnée, au début comme à la fin mais en fait au milieu elle nous raconte ses rencontres avec les hommes.

Ma lecture de ce court roman fût laborieuse car je n'ai pas réussi à accrocher avec le personnage principal. Cette femme m'a laissée de marbre, je n'ai pas réussit à m'attacher à elle.

Je n'ai pas non plus accrocher avec le style de l'auteure et du coup ce roman m'a laissé un peu indifférente.

Je suis passée à coté de ma lecture !

Du coup, je mets seulement deux étoiles et demie, pile la moyenne, ni plus ni moins.
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Les séances

Un beau et court roman qui le temps d’un voyage vers la frontière entre la France, l’Allemagne et le Luxembourg, va donner à Eva l’occasion de faire le point sur sa vie, sur ses relations avec sa sœur Liv et sa mère Irène. Un temps qui offre aussi, avec mélancolie et poésie, l’occasion de s’interroger sur les choses graves. Sur la vie et la mort, sur la famille, la naissance, sur la sensualité et le désir, sur le Corps – pour reprendre le titre d’un précédent roman de Fabienne Jacob.

Si Eva a pris la route, c’est qu’elle répond à l’appel de sa demi-sœur Liv. Leurs différents parcours se rejoignent autour du titre du roman : toutes deux pratiquent des séances.

Eva est une photographe reconnue, directrice d’un magazine dont elle a eu l’idée et dont elle est aussi la principale photographe. Ses séances tournent beaucoup autour des portraits, notamment d’enfants, dont elle sait comme personne sonder les mystères : « En les photographiant, Eva prend aux enfants une chose qu’ils ont au fond d’eux et qui n’a pas de nom, qui irradie du fond de leur être, on ne sait pas exactement où, se fraye un chemin dans le noir et qu’elle finit par faire remonter au grand jour. Quand ça apparaît sur la bouche et dans les yeux des enfants, ça porte enfin un nom, un nom qui dit bien que ça sort, que ça sourd l’expression. »

Liv est pour sa part l’héritière « du don de sa mère Irène et de sa grand-mère Biwi, elle poursuivait leurs pratiques. Les mains de trop femmes soulageaient lumbagos, migraines, sciatiques, mais aussi chagrins et mélancolies. »

C’est ainsi que sa pratique a évolué vers la psychothérapie, mais de manière assez étonnante. Après avoir écouté ses patientes (elle ne reçoit quasiment jamais d’hommes dans son cabinet), qui mettent leur ventre au centre de tout, « certaines s’estimant trop visitées, d’autres pas assez, d’autres jamais, la plupart, mal. Presque toutes se disent insatisfaites à cet endroit de leur corps. » Liv prononce une seule phrase. Ainsi à cette femme venue se plaindre de ne pas avoir d’enfant, dont le «désir est un chemin de croix», elle dira «Rentre chez toi, ouvre grand ta fenêtre et jettes-y ton thermomètre.» Quelques mois après, elle tombera enceinte.

Au fil des kilomètres qui passent, des paysages qui défilent, on accompagne l’histoire d’Eva et de Liv, mais aussi celle de cette région.

De cette promenade dans le vieux cimetière juif de Frauenberg qui est situé sur la frontière entre le France et l’Allemagne (et où j’ai aussi traîné mes pas étant enfant) jusqu’à cette Lorraine du charbon et de l’acier qui n’a plus charbon ni acier, ou si peu. « Personne n’y a jamais cru mais un jour la bête est devenue peau de chagrin, le festin avait eu une fin, il y a eu à nouveau un jour et une nuit, le ciel est devenu comme partout ailleurs, bleu le jour noir la nuit, les hauts-fourneaux n’ont plus craché, les villes se sont tues, les villes sont devenues propres et silencieuses, tout a fermé.

Une évolution qui vient étrangement en résonnance avec le destin d’Irène, mère biologique de l’une et adoptive de l’autre, qui décline jour après jour dans une maison de retraite, fort peu justement baptisée Sérénité.

Elle retrouvera bientôt les anges, comme les suffixes de ces villes traversées, Florange, Hayange, Hagondange… Des suffixes qui «faisaient toujours la roue, la parade de paon se fout des mutations économiques.»
Lien : https://collectiondelivres.w..
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