Vous reprendrez bien un peu de cosy mystery ?
C'était un grand jour pour la famille Loveday. Un employé de la Rediffusion leur livrait le téléviseur, et Frank Loveday regardait avec satisfaction leur redevance audiovisuelle qu'il venait de payer. Ça lui avait coûté quatre livres - près d'une semaine de salaire !
Mais le jeu en valait la chandelle.
Nous retrouvons le coroner Ryder et la policière stagiaire Loveday dans une nouvelle enquête. Cette fois il s'agit de la noyade d'un jeune étudiant d'Oxford lors d'un pique nique au cours duquel personne ne semble savoir si le jeune homme était présent. Alors noyade accidentelle ou criminelle ? Ryder et Loveday vont mener l'enquête.
C'est un plaisir de retrouver le duo d'Oxford, cependant ce second tome m'a fait une moins bonne impression que le premier. Pourquoi ? je l'ai trouvé plus mou et l'intrigue plus prévisible. En plus, l'intrigue se déroule lors d'un pique nique, je m'attendais à un empoisonnement plus tôt qu'à une noyade !
J'ai néanmoins passé un bon moment et je lirai la suite prochainement.
Les gens se comportent parfois très différemment quand ils sont en groupe.
Jennings émit une sorte de murmure qui se voulait apaisant en se tortillant dans son fauteuil. A bientôt quarante ans, c'était un homme svelte aux cheveux blonds clairsemés et au nez juste assez gros pour lui donner des complexes.
Si la guerre lui avait appris quelque chose, c'était bien de ne jamais se porter volontaire ! Se retrouver mêlé à une histoire sordide quand on n'y était pas obligé était contraire à l'esprit britannique.
Et un homme se devait, leur avait-il dit avec hauteur, d'apprendre à tenir l'alcool et à se comporter comme s'il était parfaitement sobre. Pour maîtriser cet art, il fallait s'entraîner.
A soixante et un an, c'était un homme corpulent, en bonne voie de devenir chauve, avec des yeux bleus qui évoquaient vaguement des myrtilles bouillies. Son gros nez n'arrangeait pas l'ensemble, et ses joues couperosées informaient Trudy qu'il était probablement porté sur la boisson.
Coroner depuis deux ans, Clement avait appris à lire les jurys aussi clairement que ses livres de médecine autrefois. Quelle que soit l’affaire, il s’était aperçu que tous les jurys présentaient certains points communs.
Par exemple, la majorité des jurés avaient conscience de la responsabilité qui leur incombait, et cela les inquiétait. C’était particulièrement visible dans les cas de suicide, où aucun d’eux ne voulant ajouter à la détresse de la famille endeuillée en s’appesantissant sur les raisons du passage à l’acte de leur proche, ils préféraient inclure dans leur verdict la formule « alors qu’il n’était pas en pleine possession de ses moyens »
Il fallait du courage pour s'engager dans la police, et surtout à une petite jeune femme. (...)
Quand elle faisait sa ronde en uniforme, il la savait en sécurité. Les gens admiraient et respectaient la police, et il avait l'impression que son uniforme la protégeait.
Mais elle avait continué à s'esclaffer.
Elle avait fini par se maîtriser, mais il était impossible de continuer l'entretien. Non seulement la maîtresse de maison s'était levée en proposant de les raccompagner, mais de toute évidence, ils n'obtiendraient rien d'elle après une telle perte de contrôle. Embarrassée par sa crise, elle s'était vite entourée d'un mur de politesse que seul un bélier aurait pu abattre.