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Citation de Ziliz


Je découvre un mail de papa qui nous a écrit ce matin avant ses consultations. Il travaille comme médecin remplaçant à Yvetot, une petite ville de Normandie. Pendant ce temps, maman fait des ménages et s'occupe de deux personnes âgées. Ils sont logés par la ville et peuvent ainsi faire vivre à distance leur famille restée en Roumanie, c'est-à-dire nous [les deux filles gardées par leurs grands-parents]. Le salaire de papa en tant qu'interne à l'hôpital Elias de Bucarest n'était plus suffisant. « Bordel, dix ans d'études pour un salaire de quatre cents euros par mois, c'est pas possible ! » répétait-il sans arrêt quand arrivaient les factures dont les montants, eux, ne faisaient qu'augmenter. Et ce n'est pas non plus avec le salaire de professeur de maman au lycée Nicolae Iorga qu'ils pouvaient joindre les deux bouts. Ils avaient donc dû choisir : soit ils restaient à Bucarest et continuaient à ne pas pouvoir donner à leurs filles la vie et l'éducation qu'ils s'étaient juré de leur offrir, ni aider leurs parents dont la retraite de cent euros était insuffisante ; soit ils partaient à l'étranger.
Ils avaient choisi l'étranger... mais l'étranger « momentané », comme disait maman pour me rassurer. Et l'étranger de « renom », ajoutait papa qui rappelait qu'ils n'étaient pas partis ramasser de vulgaires fraises comme la plupart des immigrés roumains.
(p. 28-29)
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