Avec le Millième Jour de la marmotte (Eyrolles), Fanny Gayral signe une comédie autour du travail, de la fratrie et du transgénérationnel, sous un titre en référence à un célèbre film avec Bill Murray. de l'humour, et aussi du sérieux donc pour ce nouveau roman qui parle de la vie et des surprises qu'elle réserve !
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Là où la loterie chromosomique m’a dotée d’une main de mousse dans un gant de velours, mon père a hérité d’une main de fer dans un gant de titane, et finir broyée dans la lutte ne me tente pas vraiment.
Quels que soient les chemins tortueux ou linéaires qu’emprunte notre vie d’adulte, ils finissent toujours par croiser au détour d’une allée une boucle poussiéreuse qui nous ramène à l’enfance.
Si quelqu'un dans l'univers souhaite décerner la palme du bazar existentiel, qu'il me fasse signe ! J'ai de quoi concourir et remporter la partie haut la main. Mon dernier patent en date est à l'agonie, je rate un congrès prestigieux, je m'enferre dans un mensonge stupide, je tombe amoureuse d'un américain à dix mille kilomètres de mon domicile, le tout sans négliger d'alimenter généreusement les fournaises de l'ire paternelle. Tout ça en seulement quatre jours. En matière de résolution de soucis, je mérite un trophée.
On peut allumer des dizaines de bougies à partir d'une seule sans en abréger la vie. On ne diminue pas le bonheur en le partageant.
p91
Fini la tempête, le sirocco et les typhons.
Le mouton est rentré à la bergerie. Ou bien la poule au poulailler, qu'importe.
Il va être déçu.
La poule a soif de liberté, elle rêve de grands espaces, d'amour et de steppes dégagées, elle a cisaillé de son bec le grillage de l'enclos et s'apprête à se glisser sous la ferraille, son stéthoscope en bandoulière.
Je n'ai que trente-deux ans, mais ces après-midi-là, lorsque je n'ai dormi que quelques minutes éparses puis une courte matinée, je me sens aussi fraîche qu'un limaçon centenaire au soleil de juillet.
C'est étrange, pensé-je, comme certaines personnes peuvent parler sans pause, sans discontinuer, sans se soucier de la fatigue auditive de leurs interlocuteurs.
Si en médecine, ma cuirasse est inoxydable, en matière de misère humaine, les limites de ma tolérance flirtent avec le zéro.
Il m'arrive bien sûr de réfléchir à ma trajectoire, au sens de la vie et des placements boursiers, de me questionner sur la pertinence de mon métier à la lumière de mes rêves d'enfant. En général, je phosphore cinq minutes sur mes renoncements : théâtre, scène, écriture, je liste les actions susceptibles d'enrayer les platitudes de mon existence, je me sens extrêmement enthousiaste, prête à affronter mes blessures... et puis je procastine. La quintessence de mes désirs somnole sous une montagne de poussière. Entre les dossiers à boucler et le frigo à ravitailler, entre la frénésie du monde et les demandes en mariage, j'ignore vraiment comment les gens trouvent le temps de se réaliser. p21
J’ai toujours trouvé que c'était un gros cliché, cette histoire du masque à oxygène dans l'avion, qu'il faut commencer par plaquer sur son nez avant d'aider les autres, mais finalement ça me rattrape.