Fanny Nusbaum Paganetti - Chercheur en psychologie et neurosciences.
Fanny Nusbaum est docteur en psychologie et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l'université de Lyon. Elle est fondatrice et dirigeante du Centre PSYRENE (PSYchologie, REcherche & NEurosciences), spécialisé dans l'évaluation, le diagnostic et le développement de potentiels.
Conférence : Peut-on construire l'intelligence ?
29 juin 2022, 12h15 - 13h Amphi 34A
L'intelligence n'est pas une capacité mais un état. On peut trouver cet état en malmenant ses propres conventions imaginaires.
« Le premier risque possible est la décompensation. À force de réprimer son essence, sa nature, pour répondre sagement aux attentes de l'environnement, il se peut qu'un beau jour le vernis social craque et laisse place à un afflux d'émotions ou à un comportement de rupture. » (p. 139)
« […] si l'on peut avoir un regard critique sur la manière dont les [philo-]complexes gèrent leurs émotions en réaction à leur environnement, il nous paraît important de noter que leur perception des interactions, de ce qui sous-tend réellement certains non-dits ou des intentions véritables de leurs interlocuteurs est généralement très juste. C'est leur réaction émotionnelle qui est souvent inappropriée et non pas leur sensibilité aux fondements des interactions avec autrui. » (pp. 84-85)
« […] lors d'un apprentissage, le cerveau procède en deux phases. Durant la première phase, il doit fournir des efforts, planifier, focaliser son attention sur la tâche à accomplir. Son activité se centralise alors sur sa partie avant, le cortex préfrontal, et utilise principalement la mémoire de travail (ou mémoire à court terme). Durant la seconde phase, l'apprentissage est intégré et devient un automatisme, un réflexe pour lequel le cerveau ne dépense presque plus d'énergie. » (p. 55)
« Il nous paraît important ici de distinguer l'estime de soi de la confiance en soi. L'estime de soi représente le sentiment que l'on a d'être quelqu'un de valable, d'estimable ; la confiance en soi se caractérise par une capacité à s'imposer au monde, à s'affirmer avec force. Ces deux notions ne vont pas forcément de pair et sont souvent confondues. » (p. 67)
« Un philo-laminaire n'émet pas de jugements ni ne se laisse prendre par des émotions considérées comme futiles dans un contexte. Un événement n'est ni bon ni mauvais, il "est" et il faut faire avec lui en utilisant les ressources à sa disposition. Si les ressources sont bien utilisées et que le résultat est celui escompté, il ressentira du plaisir ; dans le cas contraire, il éprouvera une certaine frustration qui l'amènera à renouveler ses efforts pour s'améliorer. » (p. 105)
« Du côté des ultra-cognitifs, on note un système localisé de surdéveloppement d'une capacité de raisonnement, de perception ou de motricité, sans pour autant voir nécessairement émerger un mode de réflexion et de conceptualisation du monde plus profond que la normale. » (p. 188)