Chez moi, les femmes se taisent quand les hommes parlent affaires. En ville, les hommes sont devenus faibles et laissent leurs femmes leur manquer de respect… Si j’épouse votre fille, je lui imposerai une discipline stricte.
"Son humeur connaissait des hauts et des bas, son esprit n'était pas en paix. Elle avait voulu jouer au plus fort avec son père, persuadée qu'il cèderait, mais c'était allé trop loin. Sankar n'avait pas l'air de se préoccuper d'elle, tout ce qui l'intéressait, c'était empocher les biens promis par son père et l'épouser, point à la ligne. Elle frissonna en imaginant ce qui allait lui arriver si on l'unissait à ce monstre."
"Quelques conditions requises pour un mariage brahmane parfait
Le mehndi de henné pour « fabriquer la mariée ».
Une tenue austère pour que le fiancé s'habille en moine lors des rites précédant la cérémonie.
Un palanquin destiné à transporter la fiancée chez son futur époux.
Quatre plants de banane chargés de fruits, coupés à la racine.
Des tresses de feuilles de manguiers et de jasmin, des décorations florales en soucis et en kanakambaram.
Une noix de coco qui doit être brisée devant le fiancé au moment de son arrivée.
Deux grandes lampes en cuivre.
Une effigie du dieu Ganesh à la tête d'éléphant.
De la farine de riz et de la poudre rouge destinées à dessiner des motifs sur le sol à l'endroit où les jeunes mariés s'assoient.
Un sari faisant office de séparation pour maintenir les deux jeunes gens à l'écart lors des premières étapes de la cérémonie.
Un foyer et de petites bûches pour un feu ; du ghee et du camphre pour l'allumer.
Cinq variétés de fruits, quelques noix et feuilles de bétel, du sucre en poudre, des fruits secs.
Des guirlandes pour le fiancé, ses parents et ses beaux-frères.
Une petite photo de la divinité de la famille et des photos des parents des deux jeunes gens, s'ils ne sont plus de ce monde.
De la pâte de sucre de palme et de cumin, des bâtons de curcuma, du koum-koum, un plat de fleurs.
Des pendentifs blancs en polystyrène, avec motifs, destinés à orner les fronts de la mariée et de son futur époux.
Du riz en guise de confetti.
Un plat et un gobelet en cuivre pour laver les pieds du fiancé.
Une cloche en bronze et des idoles de Krishna, de Ganesh et d'autres divinités pour prier dans la nouvelle demeure des jeunes mariés.
Un gobelet en argent rempli d'eau et une cuillère pour oindre et pour boire.
Des pousses de neuf variétés de lentilles pour la puja de Gayatri.
Une zone dégagée pour exposer les ustensiles ménagers que la mariée emportera avec elle.
Des anneaux d'orteil en argent ou en or que le fiancé mettra à la future mariée.
Une meule sur laquelle la future mariée posera le pied pendant que le fiancé lui met ces anneaux." (JC Lattès - p.11-12)
C'est un roman facile à lire et assez plaisant. J'appréhendais un peu, car le titre me paraissait assez simple. Cela m'a permis de découvrir de manière sympathique les coutumes matrimoniales indiennes.
Irshad sortit lentement. Il marchait d'un pas hésitant, guidé par un jeune homme. Son visage disparaissait derrière un voile épais parsemé de fleurs de jasmin d'un blanc éclatant qui pendait de son turban. On le mena jusqu'à la jument ; il resta planté là. M. Ali se rendit compte qu'il n'était probablement jamais monté sur un cheval et ne se savait pas comment s'y prendre. Le fait qu'il ne voyait que ses pieds n'arrangeait pas les choses.
Le haut-parleur annonça en trois langues que l'East Coast Express arriverait au quai numéro deux dans cinq minutes. Rehman emprunta l'escalier qui menait à la passerelle en se félicitant de l'inhabituelle ponctualité du train. Les chemins de fer le fascinaient : la foule, les boutiques, les trains (même si les locomotives à vapeur de son enfance n'existaient plus), le panneau jaune qui annonçait fièrement en anglais, hindi et télougou le nom de la gare ainsi que sa situation au-dessus de la mer (il n'avait jamais compris l'utilité de cette information), les riches côtoyant les pauvres, tout cela constituait l'Inde et contribuait à son unité, en dépit des différences de religions, de castes et de langues.
- Au fait, avez-vous réfléchi à un ordinateur ?
M. Ali posa son stylo et se tourna vers elle.
- Je n'arrive pas à me décider. Ca coûte cher, et je ne suis pas sûr que ça en vaille la peine. J'ai peur qu'au bout de quelques semaines on le laisse sous un bâche en plastique sans l'utiliser, comme un turban de mariée un fois la cérémonie passée.
- Mais, monsieur...
- Il y a quelques années, on a acheté une machine à laver. Madame l'a utilisée pendant un mois ou deux, puis elle a laissé tomber. C'était moins fatiguant de faire appel à une lessiveuse que de trier le linge sale, remplir la machine, sortir le linge mouillé et l'étendre sur le fil. On l'a mise dans un coin sous un drap, et on y a entassé des livres ou des vêtements. Elle est restée là des années avant qu'on ne finisse par s'en débarrasser. Je n'ai pas confiance en toutes ces nouvelles technologies. Au final, ça nous donne plus de travail et on est toujours déçus.
Le mariage est un lien des plus sacrés. Les deux jeunes gens s'acceptent en tant que mari et femme de leur plein gré, sans contrainte. Souvenez-vous du verset du Coran : "Ta femme est un habit et tu es un habit pour elle. Le vêtement se porte près du corps. Qu'il en soit de même pour le mari et la femme. De même qu'un habit dissimule la nudité et les défauts, le mari et la femme devraient protéger leurs secrets respectifs du reste du monde. Tout comme les vêtements apportent un confort quand le temps est inclément, une femme et un homme doivent se réconforter face aux épreuves du monde. De même que les habits apportent beauté et grâce à notre apparence, qu'il en soit ainsi de la femme pour son mari, et du mari pour sa femme.
- J'ignore le motif qui les a poussés à solliciter notre aide, mais laisse-moi vous dire une chose: tant que sa sœur lui cherchera une fiancé, il ne se mariera pas.- Pourquoi dites-vous ça, monsieur ? demanda Aruna, interloquée.- Appelez ça de l'expérience, ou un sixième sens. Sa sœur n'aura de cesse qu'il trouve la fiancée parfaite. Or la perfection est un attribut de Dieu et de lui seul. Elle n'existe pas dans ce bas monde. on dit que les filles de l'empereur mughal Aurangzeb ne se marièrent jamais faute de dénicher quelqu'un d'assez bien pour elles. C'est exactement comme ça que les choses se passeront pour Ramanujam.
On ne s ennui pas, on y apprend beaucoup sur les traditions, les castes et les mœurs indiennes. Ce livre est agréable et bourré d humour