Même si Salie porte une part de mon histoire, ce n`est pas l`autobiographie qui m`intéresse, mais les questions suscitées par les expériences analysées dans le livre, car dans la « vraie vie » elles n`interrogent pas que les personnes directement concernées, mais notre humanité commune.
Ecrire, c`est une façon de composer sa propre musique : on arrange les mots, module son souffle, rythme sa pensée. Comme la musique, l`écriture cherche une harmonie dans le chaos du monde. Citer les musiques qui m`accompagnent, en plus du plaisir de les partager avec mes lecteurs, c`est aussi une façon, pour moi, de rendre hommage aux musiciens qui me touchent, de signifier ma gratitude.
Je ne crois pas à la haine, donc je ne partage pas votre avis. Salie ne se bat pas contre quelqu`un, mais pour sa liberté et sa dignité. Elle n`est donc pas dans une acrimonie particulière, mais dans la ferme détermination d`accomplir sa quête. Ce n`est pas la haine qui l`habite, elle ne veut du mal à personne, mais elle est obligée d`affronter ceux qui l`oppriment. Mon départ vers l`Europe n`était ni un but ni une solution, il résulte du simple hasard de ma vie affective.
Dans mes livres, la dénonciation des clichés concerne autant la société européenne qu`africaine : concernée par les deux, je mesure combien il reste nécessaire de nous débarrasser des préjugés qui nous brouillent la vue, ‘un côté comme de l`autre. le respect mutuel ne viendra que d`une meilleure connaissance réciproque.
L`écriture c`est, pour moi, une manière d`essayer de démêler les fils de la vie, une façon de mener ma réflexion, d`apprendre à vivre grâce ou malgré tout.
Je ne sais que vous répondre : avant « Impossible de grandir », je croyais en avoir fini avec elles, je me suis trompée. Alors, je laisse ma plume mener la danse, on verra bien.
Je ne me souviens pas avoir décidé d`écrire en fonction d`un livre en particulier, donc toutes mes lectures de jeunesse ont certainement été formatrices.
Aucun, car je n`ai pas l`outrecuidance de me mesurer aux monuments. Quand on aime danser, sans rêver d`être champion de danse, on n`a pas peur de danser moins bien que d`autres ; on danse, c`est tout.
Dans ma jeunesse : « Une si longue lettre » de Mariama Bâ et « Le petit prince » d`Antoine de Saint-Exupéry.
Joker. En vérité, je l`ignore, j`en ai plusieurs que j`aime relire.
Je n`ai jamais honte de n`avoir pas lu tel ou tel livre, j`accepte mes limites ; et puis c`est réjouissant d`avoir toujours des merveilles à découvrir, l`apprentissage continue.
Le roman « Guelwaar » de Sembène Ousmane, un livre connu, mais pas assez à mon goût, on gagnerait vraiment à le redécouvrir : les thèmes qu`on y trouve restent d`actualité : rapports Nord/ Sud, politisation de la religion, l`aide humanitaire détournée de son idéal etc., bref, Sembène soulève, dans « Guelwaar », une problématique qui alimente encore bien des débats.
Je n`ose pas juger de cela. Quand une œuvre ne me plaît pas, je ne me force pas, je me dis simplement qu`elle ne correspond pas à ma sensibilité, mais que d`autres puissent l`adorer ne me dérange pas.
Une citation de Stig Dagerman, à propos de « l`accession à la liberté » :
« En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n`a le droit d`énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s`étioler. Car si ce désir n`existe pas, qu`est-ce qui peut alors exister ? »
Reste l’été de Nicolas le Golvan, une pépite d`écriture récoltée lors d`un salon du livre, une fine observation de la vie conjugale et même de « l`arrière-cour du bonheur conjugal », comme l`écrit l`auteur. Une belle langue, un regard critique mais tendre et plein d`humour.
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