J'ai la meilleure des grands-mères. Elle ne me lisait pas d'histoires pour m'endormir et ne m'embrassait pas pour mon anniversaire. Mais elle m'a gavée de couscous et raconté la vie telle qu'elle est vraiment. Elle a refusé le mensonge de tous les grands-parents du monde, qui empruntent la bouche d'une fée pour raconter à leurs petits-enfants la vie telle qu'elle ne sera jamais.
Le meilleur des grands-pères est le mien. Dans les champs de mil fécondés par les pluies sahéliennes, mon grand-père ne m'offrait pas de petites fleurs. Il me tendait la houe et me disait de gratter le sol. A force de transpirer, j'ai compris que seule la sueur faisait pousser les plus belles fleurs, celles qui garnissent une vie digne, la seule qui mérite d'être vécue.