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Citation de Charybde2


Il m’a dit qu’il ne fermait jamais la porte à clef. Il avait perdu la clef. Il m’a proposé de revenir avec un serrurier. Il m’a dit, comme s’il ne m’avait pas écouté, qu’avant il avait utilisé toutes sortes de serrures de sécurité et que, bien souvent, il avait érigé des barricades dans divers « points stratégiques » de l’appartement. Mais, aujourd’hui, il ne s’en remettait plus qu’au hasard. Jusqu’à cet instant, a-t-il dit, il les avait évités grâce au hasard. N’avaient-ils pas ouvert toutes les portes de tous les appartements des centaines et des milliers de fois, à l’exception de la sienne ? Il n’avait pas que le hasard de son côté, a-t-il dit ; s’ils ne l’avaient pas trouvé, c’était parce qu’ils se déplaçaient beaucoup trop lentement. C’était la véritable raison. Des escargots, a-t-il dit. C’est vrai, ai-je dit. Je les ai vus traîner ces valises avec des milliers de clefs qui les épuisent immédiatement ; plus d’une fois, en entrant ou en sortant de l’appartement, car lui ne sort jamais, j’ai vu un des « persécuteurs » assis dans un escalier ou un couloir de l’immeuble, se reposant, s’essuyant le front avec une manche, essayant de reprendre son souffle, à l’ombre d’une de ces valises difformes. J’en étais presque arrivé à croire, a-t-il dit, que c’étaient des vendeurs ambulants ou des employés d’une entreprise de déménagement. Il a ri en remuant la tête. Pouvait-il confondre un valise avec un fauteuil ? Ces valises étaient énormes, gigantesques, monstrueuses. Je lui ai dit que moi aussi je les avais vues. Je lui ai demandé qu’il m’explique tout point par point ; je lui ai dit que, comme lui, je croyais que personne ne pouvait confondre une valise avec un fauteuil ou un vendeur ambulant (ou un employé d’une entreprise de déménagement) avec un des persécuteurs et ses valises.
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