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Critiques de Félix Fénéon (12)
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Nouvelles en trois lignes

Faits divers en 3 lignes, rédigés entre 1905 et 1906 par l’anar Fénéon pour le journal « Matin ».





Ça ne suffirait sans doute pas à des extraterrestres débarquant sur une terre apocalyptique pour reconstituer sur scène notre France du siècle dernier, mais un lecteur d’aujourd’hui comprendrait tout. Armée, religion, pauvreté ou richesse, amour, folie : c’est le terrain d’où émergent les actes. Le style de Fénéon est sec et, pour notre plus grand bien, souvent cynique.





On se rendra enfin compte que notre époque n’est pas plus dégénérée que les autres. Seulement plus peuplée, elle décuple les effets de la folie.

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Nouvelles en trois lignes



De Fénéon, on a souvent dit qu'il avait le sens de l'ellipse.
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Faits divers - 1210 nouvelles en trois lignes

L'EMPEREUR DE LA BREVE : LE ROI FENEON (1861-1944)

Entre le mois de février et de novembre 1906, Felix Fénéon, critique d'art et journaliste, anime une rubrique dans le quotidien "Le matin" intitulée "Nouvelles en trois lignes"

p 84 : "M. Jules Kerzerho présidait une société de gymnastique, et pourtant il s’est fait écraser en sautant dans un tramway, à Rueil."
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Nouvelles en trois lignes

Les autres critiques ont déjà tout dit.

Nous avons un recueil de faits divers de l'anecdotique au sordide qui pourrait être tout à fait insipide s'il n'était composé avec tant de savoir faire. Il y a une forme de poésie qui se forme au fil de la lecture. Il ne faut pas le lire en glanant quelques lignes par-ci par-là mais vraiment le dévorer à la suite pour se retrouver comme englué dans le sinistre de la Belle-époque.

C'est surtout par son sens de l'ellipse et ses périphrases que l'auteur brille. La violence est atténuée mais aussi sublimée, l’écœurant devient digeste, le gore est effacé au profit de tableau romantiquement brossés. Pourtant le drame est toujours là, tragique, vraiment noir, tout y passe : suicide, vol, pédophilie, misère sociale, religion, et beaucoup de meurtre passionnels.

Pour résumer : un surin crasseux dans un écrin de velours.

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Nouvelles en trois lignes

Felix Feneon (1861-1944), grand ami du peintre Paul Signac (1863-1935), journaliste,créa l'art de la transformation du "chien écrasé" en un hot dog surréaliste par sa platitude exagérée à l'extrême, son non sens, sa cocasserie, ,...La méthode ? L'art d'écrire en trois lignes....



"Prenant son état civil au mot, Mlle Bourreau a voulu exécuter Mr Bomborger. Il survivra aux trois coups de couteau de son amie".



"Le vacher Le Maître a été écrasé, au Tertre-saint-Denis, par sa fourragère, et le charretier Fournay, aux Lilas, par un tramway".



"Le chanteur Luigi Ognibene a bléssé de deux balles, à Caen Madelon Devaux qui ne voulait pas laisser monopoliser sa beauté".



Pour clore : "Rémy Launay, cet homme d'affaires de Sèvres, qui connut la gloire, car il fût mêlé à l'affaire gouffé, est mort "



Tout un Art...
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Nouvelles en trois lignes

Connaissez-vous Félix Fénéon ?

Si la réponse est "non", laissez-moi vous présenter le bonhomme...
Lien : http://tagrawlaineqqiqi.word..
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Nouvelles en trois lignes

Des nouvelles qui ne font un état des lieux mais qui par la brièveté des phrases fait ressortir le caractère comique ou déplacé des crimes, suicide ou autre délit. Une attention particulière pour les manifestants de l'époque qui jetaient bien volontiers les récalcitrants dans la Marne !

Lire et relire ces nouvelles nous prouvent que nous ne sommes pas si éloignés du 19e siècle. Quelques mots mis à part, on pourrait croire que ce sont des nouvelles d'époque.

Formidable exercice stylistique de Fénéon, mais lire continue à éviter pour ne pas se lasser.
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Faits divers - 1210 nouvelles en trois lignes

Trouver le bon rythme – ne pas lire les 1210 petites formules-récits d'un trait, ce qui serait lassant au point de ne plus goûter, ne pas procéder non plus par picorage trop ponctuel, pour garder l'effet d'entassement et de variété, passer d'une histoire presque neutre à une pure horreur énoncée avec un calme réjouissant, et cueillir en passant quelques histoires d'une vertigineuse étrangeté - déguster, parfois, éventuellement, amorcer une réflexion express
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Nouvelles en trois lignes

Si vous ne connaissez pas Félix Fénéon et ses "Nouvelles en Trois lignes", il faut absolument vous en procurer un exemplaire...

Il a publié des faits divers dans un grand journal parisien au début du vingtième siècle en prenant comme parti pris la concision. L'humour noir de certains de ces textes est délicieux et l'exercice de style admirable (enfin moi j'adore !!!).
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Les arts lointains iront-ils au Louvre ?

Il y a un siècle, Félix Fénéon, critique d'art, collectionneur et journaliste, invitait 20 personnalités du monde de l'art (conservateurs, galeristes, écrivains...) à participer au débat suivant : les arts lointains ("premiers", dit-on dorénavant) doivent-ils intégrer le Louvre ? Au début du XXe siècle, ces œuvres étaient en effet principalement cantonnées au musée du Trocadéro.



Les réponses des différentes personnes sollicitées ont été publiées les 15 novembre, 1er décembre et 15 décembre de l'année 1920 dans le "Bulletin de la vie artistique". Les éditions Espaces & Signes les rééditent dans ce livre d'une petite centaine de pages. On découvre ainsi les réactions variées des experts de l'époque : de la curiosité à l'inquiétude et de l'admiration à l'effroi, en passant par l'espoir, la complaisance ou la consternation 👀



Un petit ouvrage intéressant à découvrir en 2023 : dorénavant, les spécialistes et les citoyens se demandent surtout s'il ne serait pas sain et salutaire que les productions en question retrouvent leur pays d'origine.



Couverture : Ku-Ka-ili-moku, dieu de la guerre, œuvre hawaïenne du 17e siècle, actuellement au British Museum, à Londres.
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Oeuvres de Félix Fénéon

« Œuvres » (1948, Gallimard, 478 p.) rassemble les écrits de l’auteur français Félix Fénéon (1861-1944). Il est accompagné d’une préface de Jean Paulhan, qui avait publié un essai intitulé « Félix Fénéon ou le critique » (1998, Editions Claire Paulhan, 176 p.). On trouve également sa correspondance avec son ami Jean Paulhan intitulée « Félix Fénéon & Jean Paulhan. Correspondance 1917-1944 » (2019, Editions Claire Paulhan, 246 p.). Son ami Paulhan le décrit ainsi. Nous n’avons peut-être eu en cent ans qu’un critique, et c’est Félix Fénéon. / Cela fait une étrange gloire, hors des enquêtes et des anthologies, hors des académies et des journaux, hors de la vie, comme on dit, littéraire. Cela fait une gloire mystérieuse qu’il faudrait serrer de plus près, qu’il faudrait comprendre. »

On trouve encore un bon résumé de sa vie et de son œuvre dans le catalogue qui accompagnait une rétrospective. Etabli par Isabelle Cahn, Philippe Peltier. Une préface de Laurence des Cars et un avant-propos de Cécile Debray. « Félix Fénéon : critique, collectionneur, anarchiste » (2019, Musée du quai Branly : Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, 322 p.).

Anarchiste, il s'engage dans le mouvement libertaire dès 1886, et collabore à de nombreux journaux ou revues, comme « L’En-dehors ». Il restera fidèle au drapeau noir jusqu’à sa mort. Personnage étrange et mystérieux surnommé « Méphistophélès américain » par Remy de Gourmont et « celui qui silence » par Alfred Jarry. Un excellent journaliste et critique d’art après avoir été militant anarchiste dans sa jeunesse. Il avait une plume acérée, mais une très belle écriture. Il dirige « La Revue Blanche » de 1895 à 1903. Brièvement inquiété et emprisonné en étant accusé d’un attentat à la bombe, il est convoqué au tribunal, mais sa répartie cinglante ridiculise les magistrats. On avait trouvé des détonateurs et du mercure dans son bureau.

En dépit de son passé anarchiste, il était fonctionnaire au Ministère de la Guerre. Mais aussi journaliste, galeriste et éditeur, et critique d’art. A ce titre, il était un grand partisan de la génération d’artistes, tels que Georges Seurat, Paul Signac ou Henri-Edmond Cross, qui succédaient à Claude Monet. On lui doit le terme « néo-impressionnisme ». A 45 ans, il quitte le journalisme pour devenir directeur artistique de la galerie d’art Bernheim-Jeune. Il rassemble et collectionne à titre personnel des productions des « arts lointains », une collection d’objets d’arts africain et océanien.

En 1906, il occupe la rubrique des faits divers dans la revue « Le Matin ». C’est alors qu’il raconte chaque jour les anecdotes, morbides le plus souvent, avec un sang-froid et une impassibilité qui forcent l’humour (noir). Ce sont les « nouvelles en trois lignes » que la mise en page contraint à 135 caractères typographiques. Félix Fénéon ne signe pas toujours de son vrai nom. Il lui arrive souvent d’utiliser des pseudonymes. Il privilégie un certain anonymat qui lui permet de rester en dehors des projecteurs et d’opérer librement.

Ses « Nouvelles en trois lignes » ont fait l’objet de plusieurs éditions, dont la plus récente (2019, Libretto, 160 p.), après celle (2015, Mercure de France, 128 p.). Il existe une édition illustrée en couleurs par Roland Topor (1975, Editions Sauret, 38 p.) avec 95 épreuves signées.

Sa position auprès du journal « Le Matin » lui permet de publier une rubrique de faits divers. « Seul journal français recevant par fils spéciaux les dernières nouvelles du monde entier ».

« Banlieue : M. Dupuis, miroitier à Paris, et M. Marchand ont été blessés, à Versailles, dans un accident d'auto. Le chauffeur Girard a été arrêté ».

« Départements : Le radicalisme gagne un siège au conseil général du Rhône, grâce à l'élection de M. Bernard par le canton de Villefranche ».

Ou des faits divers

« Le feu, 126, boulevard Voltaire. Un caporal fut blessé. Deux lieutenants reçurent sur la tête, l’un une poutre, l’autre un pompier ».

« Rattrapé par un tramway qui venait de le lancer à dix mètres, l'herboriste Jean Désille, de Vannes, a été coupé en deux ».

« "Tenez, je ne vous gênerai plus!" a dit M. Sormet, de Vincennes, à sa femme et à l'amant de celle-ci, et il se brula la cervelle ».



Beaucoup plus récemment, l’auteur Nigérian Teju Cole auteur, entre autres de « Open City » (2012, Denoël, 348 p.) et de Chaque jour appartient au voleur » « Every Day is for the Thief » (2018, Editions Zoé, 192 p.), commence à travailler début 2011, sur son projet de récit non romanesque de sa ville natale africaine Lagos, Nigeria. Comment aller au-delà des chiffres et appréhender l'expérience de l'individu. Il commence donc à lire les onze quotidiens et est très vite attiré par les petits échos, petits délits, rapports de métro. C’est là qu’est la vie, Lagos à l'état brut. Il repense à ses lectures, en particulier celles des nouvelles brèves de Félix Fénéon.

Teju Cole décide d'utiliser ce matériel, même si cela ne correspondait pas tout à fait à son idée initiale du livre. Il profite également de la brièveté des tweets en 180 signes pour utiliser ce media sous @tejucole en Août 2011. Ce sera « Small Fates » (Petits Destins). Dont quelques-uns ont été publiés, les autres évaporés.

« "Personne n'a tiré sur personne", a confirmé le porte-parole de la police d'Abuja, après que le chauffeur Stephen, 35 ans, abattu par la police d'Abuja, a failli mourir ».

Cependant, un des problèmes du média est son évanescence. Certains tweets ont été reproduits en revue dont les 45 publiées dans « Death by Twitter », collationnées (https://thenewinquiry.com/death-by-twitter/) par Matt Pearce en octobre 2011 dans « The New Inquiry ». Ces brèves ont par ailleurs été republiées dans un ouvrage collectif, édité par John Freeman sur les hauts et bas de New York « Tales of Two Cities: The Best and Worst of Times in Today’s New York » (2014, OR Books, 288 p.) petit livre illustré qui comporte une série de collaborateurs de la grande ville dont Teju Cole, Dave Eggers, John Safran Foer, Dinaw Mengestu, Téa Obreht, Taiye Selasi, Zadie Smith, Hannah Tinti. Une très belle brochette de jeunes auteurs, souvent émigrés, et à la belle écriture.

Une autre pour la route. « Le pasteur Ogbeke, prêchant avec ferveur lors d'une tempête à Obrura, reçut le feu du ciel, sous forme d'éclair, et mourut ». Une seconde pour la ville. « Il y avait 119 diplômés de première classe de l'Université de Lagos cette année, dont certains le méritaient ». Une autre de la campagne « Ude, d'Ikata, a récemment perdu sa femme. Fatigué de se disputer avec elle, il a utilisé une machette ». Une pour la religion « Un tailleur dyslexique de Bichi a accidentellement dit : « Le Prophète est venu au marché. Blasphème. Le dialogue interreligieux qui en a résulté a fait quatre morts ».

Toujours à propos de religion (anglosaxonne) «Dieu est en toutes choses. À Lagos, ThankGod a été assassiné par son frère. À Abuja, Godswill a été nommé ministre de l'Énergie ». Pour les animaux « MYXOMATOSE. n.f. 1 Maladie virale du lapin. 2 Chanson de Radiohead. 3 mots orthographiés par Ibukun, 15 ans, à Abuja pour remporter le concours Spellbound 2012 ».

Pour finir une nouvelle triste « À Cross River, le soldat à la retraite Agbiji n'a giflé sa femme qu'une seule fois, mais il a mal évalué sa force et est maintenant veuf ».



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Nouvelles en trois lignes

Félix Fénéon est assurément un sacré personnage. Né à Turin en Italie, il s’engage dans le mouvement anarchiste dès 1886 et collabore à de nombreuses revues comme L’En-dehors ou Le Père Peinard. Critique d’art et critique littéraire au goût très sûr, il prend le parti du capitaine Dreyfus. Journaliste pour Le Figaro et Le Matin, il rédige ses fameuses « Nouvelles en trois lignes » dont il est question ici, avant d’embrasser une carrière de directeur de galerie d’art. Les éditions Libretto ont décidé de republier les dépêches rédigées sous forme de brèves par Fénéon pour le journal Le Matin entre février et novembre 1906. Ces faits divers, ramassés en quelques mots, deviennent, sous la plume de Fénéon, de petits bijoux. Ainsi, en mars, « Trois grévistes de Fressenneville ont été condamnés à la prison : un, deux ou trois mois, selon la rudesse de leurs injures à la troupe. » À déguster sans modération !
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