L'émission complète à découvrir ici : https://www.web-tv-culture.com//emission/yves-duteil-chemins-de-liberte-52748.html
50 ans de chansons. Voilà un artiste qui a su traverser le temps, avec simplicité et humilité, accompagné par un public fidèle.
50 ans après ses débuts, Yves Duteil refait le chemin avec nous. Un coffret 4 CD vient de paraitre chez Bayard Musique avec 72 chansons incontournables.
Mais cet anniversaire est aussi l'occasion d'un livre dans lequel le chanteur revient sur ce parcours.
Sachant habilement mêler les notes et les mots, Yves Duteil a tracé son sillon avec persévérance, ne se laissant pas aller au chant des sirènes de la célébrité et résistant à toutes les moqueries et attaques qui lui tombèrent dessus à certains moments de sa carrière.
Il revient sur ces instants-là dans ce livre écrit sans chronologie, comme un simple livre de souvenirs dans lequel les chansons font écho aux moment vécus.
S'il rend largement hommage à son épouse Noëlle qui l'accompagne depuis ses débuts, il nous raconte aussi les grandes rencontres de sa vie, celles qui ont forgé l'homme qu'il est aujourd'hui.
De son premier succès « Virages » en 1972 à son dernier album en date « Respect » paru en 2018, Yves Duteil a composé des centaines de chansons qui toutes, touchent au coeur. Qu'il aborde des sujets de société ou raconte nos vies dans leur fragilité et leurs bonheurs, il sait mieux que quiconque jongler avec les mots et trouver les mélodies qui résonnent en vous pendant longtemps. « Ta tarentelle », « Dreyfus », « La langue de chez nous » ou « Prendre un enfant par la main » sont devenus des classiques de la chanson française.
Véritable poète, digne successeur de Trenet, Brel, Felix Leclerc, Brassens ou Barbara et autres grands noms de la chanson française, on croise aussi sur sa route Souchon, Renaud ou Véronique Sanson.
Homme pudique et discret, Yves Duteil entrouvre la porte de son jardin secret. Et l'on retrouve dans ce livre cette écriture sensible et délicate qui font d'Yves Duteil un artiste à part.
« Chemins de liberté » d'Yves Duteil aux éditions de l'Archipel.
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Le verbe aimer pèse des tonnes. Des tonnes de chagrin, de joie, d'inquiétude, de doute, de cris, d'extase. Ne le fuis pas. Ne pas aimer pèse encore plus lourd.
Quitte le nid
Si tu y es bien
Gagne la mer
Si tu es goéland
Défends tes droits
Surtout le droit à l'erreur
Sois l'eau qui porte
Le radeau en dérive
Devenir grand
C'est choir hors du nid
Se séparer
C'est rester unis
Les désunis
Vivent souvent ensemble
Bâtir son nid
C'est savoir s'en aller.
Quand on est vieux
On dit j'aurais dû
Si j'avais su
Disent les quéteux
La possession
Écrase les épaules
Rien posséder
C'est pas toujours très drôle
La connaissance
Est loin des livres
Repos fatigue
Et fatigue repose
Et si tu chantes
Chante pour toi d'abord
Car l'ignorance
A le mépris facile
Le verbe aimer
Pèse des tonnes.
Ne pas aimer
Pèse plus lourd encore
Aux bruits humains
Vont les fils des ténèbres
Fils de lumière
Se gavent de silence
Prends bonne note
Des mauvais conseils
Ton allier
S'appellera vieillesse
Aime le traître
Qui s'appelle jeunesse
Et tu vivras
Cent ans

Le p'tit bonheur
C’était un p'tit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier:
"Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi".
Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture".
2.
J’ai pris le p’tit bonheur
L’ai mis sous mes haillons
J’ai dit: " Faut pas qu’il meure,
Viens-t’en dans ma maison".
Alors le p’tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon coeur
Y avait une chanson.
Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié;
Ma vie de désoeuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer,
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des peines,
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais: "C’est toi ma reine".
3.Mon bonheur a fleuri,
Il a fait des bourgeons.
C’était le paradis,
Ça s’voyait sur mon front.
Or un matin joli
Que j’sifflais ce refrain,
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main.
J’eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au fond du coeur,
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure.
4.
J’ai bien pensé mourir
De chagrin et d’ennui,
J’avais cessé de rire
C’était toujours la nuit.
Il me restait l’oubli,
Il me restait l’mépris,
Enfin que j’me suis dit:
"Il me reste la vie".
J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles,
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux.
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille,
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux...(Bis).

Les paroles de la chanson "Le p'tit bonheur" de Félix Leclerc :
C’était un petit bonheur
Que j’avais ramassé
Il était tout en pleurs
Sur le bord d’un fossé
Quand il m’a vu passer
Il s’est mis à crier:
"Monsieur, ramassez-moi
Chez vous amenez-moi".
Mes frères m’ont oublié, je suis tombé, je suis malade
Si vous n’me cueillez point, je vais mourir, quelle ballade !
Je me ferai petit, tendre et soumis, je vous le jure
Monsieur, je vous en prie, délivrez-moi de ma torture".
2.
J’ai pris le p’tit bonheur
L’ai mis sous mes haillons
J’ai dit: " Faut pas qu’il meure,
Viens-t’en dans ma maison".
Alors le p’tit bonheur
A fait sa guérison
Sur le bord de mon coeur
Y avait une chanson.
Mes jours, mes nuits, mes peines, mes deuils, mon mal, tout fut oublié;
Ma vie de désoeuvré, j’avais dégoût d’la r’commencer,
Quand il pleuvait dehors ou qu’mes amis m’faisaient des peines,
J’prenais mon p’tit bonheur et j’lui disais: "C’est toi ma reine".
3.Mon bonheur a fleuri,
Il a fait des bourgeons.
C’était le paradis,
Ça s’voyait sur mon front.
Or un matin joli
Que j’sifflais ce refrain,
Mon bonheur est parti
Sans me donner la main.
J’eus beau le supplier, le cajoler, lui faire des scènes,
Lui montrer le grand trou qu’il me faisait au fond du coeur,
Il s’en allait toujours, la tête haute, sans joie, sans haine,
Comme s’il ne pouvait plus voir le soleil dans ma demeure.
4.
J’ai bien pensé mourir
De chagrin et d’ennui,
J’avais cessé de rire
C’était toujours la nuit.
Il me restait l’oubli,
Il me restait l’mépris,
Enfin que j’me suis dit:
"Il me reste la vie".
J’ai repris mon bâton, mes deuils, mes peines et mes guenilles,
Et je bats la semelle dans des pays de malheureux.
Aujourd’hui quand je vois une fontaine ou une fille,
Je fais un grand détour ou bien je me ferme les yeux...(Bis).
que l'on peut écouter sur youtube!
La Vie
Plus fragile que la feuille à l'arbre
La vie
Plus lourde que montagne au large
La vie
Légère comme plume d'outarde si
Tu la lies à une autre vie
Ta vie
Ce n"est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes .
Un piano doit être un ami, c'est-à-dire un confident qui essuie nos rages.
• Musiktips, 12/01/2019

- La ville? C'est le peuple rassemblé autour des usines. C'est l'entassement des maisons collées comme un jeu de cartes. C'est la terre qui est cachée sous l'asphalte et qui se montre le bout du nez à la hâte dans les parcs et les avenues. Où les arbres ont des bras en écharpe, des estomacs de ciment, des poumons artificiels, c'est là. La ville... des gens qui vont à droite, d'autres à gauche. Ceux qui vont à droite ne connaissent pas ceux qui vont à gauche. Pourtant ce n'est pas à cause de l'obscurité que les gens ne se connaissent pas, parce que des soleils de toutes couleurs pleuvent dans les rues, c'est à cause de... je ne sais pas. La ville, c'est la bouche fermée, l'oeil aux aguets ; c'est "je te donne ceci pour cela, fais vite et sans rire". La ville, c'est l'attente, pour la cloche, la sonnerie, le sifflet qui te dit : "Lève-toi, viens là, puis fais ceci, va dîner ; c'est tout, bonsoir." Et ça recommence interminablement. La ville, c'est un immense cri que personne n'entend ; c'est un lourd silence roulant des bruits insupportables. La ville, c'est le royaume des grimaces et des masques. Roule! Des grands sourires cachent des enfers et les laideurs peuvent détrôner les rois. La ville, c'est... des milliers de mains tendues par en haut qui prient. Des milliers de muscles qui travaillent. Des bribes d'angélus perdues dan ile rire des cabarets. Des millions de mâchoires fermées qui souffrent. C'est un bruit de ferraille, la vapeur pourrie qui sort des caves et sent mauvais. Des yeux avec du sang et des hommes cachés qui ont du génie, s'enferment, digèrent les malheurs et font des chefs-d'oeuvre... C'est la vallée des larmes!
Lentement, discrètement, papa nous préparait un héritage : il nous glissait ce qui est mieux que l'argent : du courage, des provisions de courage pour l'avenir, car lui savait que dans le détour, après l'enfance, une bête nouvelle et compliquée, tapie hypocritement, fait le guet... Bien assez tôt, ce devait être notre tour d'entrer dans cette gueule!
Tu n'as qu'une vie, emploie-la à rendre légère celle de tes voisins.
(Théâtre de village)