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Citation de gorjuss


Le soir tombe ;
le ciel se teint presque perceptiblement de couleurs d'encre.

Il est pourtant difficile de déterminer s'il s'agit de nuages
pollués de fumée et de suie
ou d'une pesante menace de pluie par-dessus les toits.

La ville s'étale sur un terrain plat et ses limites dépassent l'horizon,
où qu'il se tourne, il n'en voit pas les bords.

Des maisons, des pâtés de maisons,
des rues, des places, des tours, des quartiers anciens et modernes,
des immeubles vérolés et battus par les tempêtes et les orages
et des gratte-ciel de marbre flambant neufs,
des avenues et des ruelles,
des usines, des ateliers alignés, des gazomètres,
et la bâtisse large et difforme des abattoirs, il la reconnaît de loin.

Et des cheminées, des cheminées partout où porte son regard,
autant de longs cous de l'hydre ainsi érigés,
elles vomissent vers le ciel des fumées blanches, noires, jaunes ou mauves.

Le vent les accroche, les mixe en noeuds malpropres,
en pourchasse également les lambeaux autour de son poste de garde ;
c'est un vent froid et agressif,
il assiège la coupole en grondant à en faire soupirer et craquer la structure,
le sommet oscille de façon sensible.

Le vent arrive à traverser la cage vitrée qui abrite Budaï,
il grelotte de froid mais il reste,
il n'arrive pas à se libérer de cette image envoûtante.
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