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4.35/5 (sur 41 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bergues , le 7/11/1913
Mort(e) à : Monoblet , le 18/09/1996
Biographie :

Fernand Deligny, né le 7 novembre 1913 à Bergues (Nord) et mort le 18 septembre 1996 à Monoblet (Gard), est un éducateur français, une des références majeures de l'éducation spécialisée. L’histoire n’a pas encore décidé si elle retiendrait F. Deligny comme écrivain, cinéaste, éducateur ou antipsychiatre. Il a commencé à travailler avec des enfants à problèmes « sociaux ». Il a écrit alors quelques livres qui font encore parler d'eux aujourd'hui : Graine de crapule, Les vagabonds efficaces. Dans les années 1960, il a travaillé à la Clinique de La Borde et c'est de là qu'il est parti pour les Cévennes à Monoblet, vivre avec des jeunes autistes. C'est auprès d'eux qu'il commence à parler des lignes d'erre, ces circulations de ces jeunes dans leur espace de vie et des chevêtres, ces nœuds par lesquels passent sans cesse les autistes. Il a collaboré, notamment avec le centre créé par Maud Mannoni à Bonneuil.
Fernand Deligny et Maud Mannoni, par leurs démarches initiatrices des premiers Lieux de vie, vont devenir des références emblématiques pour l'ensemble du mouvement des Lieux de Vie et d'Accueil.
Il est l'auteur de nombreux livres et a fait l'objet de plusieurs films (notamment Le moindre geste dont il est coréalisateur avec Josée Manenti). Il a été très influencé par le psychologue Henri Wallon.
Fernand Deligny a été lu de près, en dehors du milieu éducatif, notamment par Gilles Deleuze.
Fernand Deligny est né de Camille Deligny et Louise Laqueux. Après le décès de son père pendant la Première Guerre mondiale, Fernand réside à Bergerac, puis près de Lille. Après des études secondaires et un baccalauréat de Philosophie, il entre en khâgne. Abandonnant la khâgne en deuxième année, il suit les cours de psychologie et philosophie de l'université.C'est à cette époque (1934) qu'il découvre l'asile d'Armentières. Il effectue ensuite son service militaire et devient instituteur à Paris en 1936. En 1938, il épouse Jo Saleil, fille d'instituteur. Il est nommé ensuite instituteur spécialisé à l'hôpital psychiatrique d'Armentières.
En 1943, il devient conseiller technique de l’ARSEA (Association Régionale de Sauvegarde de l’Enfance et de l’Adolescence). Il participe à l'ouverture d'un foyer contre la délinquance à Lille. En 1946, il est nommé délégué départemental de Travail et Culture. En 1948, il est détaché, grâce à Henri Wallon, à son laboratoire de psychobiologie de l’enfant à Paris. C'est ici qu'auront lieu les réunions de création de La Grande Cordée.
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Source : Wikipédia
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Titre : Traces et cartes : aires et erres chez Fernand Deligny Colloque 2017-2018 : le rêve des formes : Arts, sciences & cie Colloque du 05 septembre 2017. Intervenant(s) : Catherine Perret, professeure d'esthétique et de théorie des arts, Université Paris 8 Retrouvez les vidéos du colloque : https://www.college-de-france.fr/site/alain-prochiantz/symposium-2017-2018.htm Chaire du professeur Alain Prochiantz : Processus morphogénétiques (2007-2019) Retrouvez les vidéos de ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/site/alain-prochiantz Colloque organisé par : Alain Prochiantz, Titulaire de la chaire Processus morphogénétiques, Collège de France et Alain Fleischer, Directeur, le Fresnoy - Studio national des arts contemporains. Une oeuvre d'art est, presque toujours, l'oeuvre d'un artiste, même s'il s'agit d'un« ready made », et celui qui la perçoit le fait aussi en tant que sujet. Ce qui rend toute oeuvre d'art inépuisable. C'est même peut-être à cela qu'on la reconnaît. On ne voit, lit, entend jamais deux fois la même oeuvre. La question est différente pour les scientifiques qui, depuis Galilée et le « grand livre de la nature écrit en langage mathématique », déchiffrent ledit livre sans que le sujet n'intervienne autrement que par son habileté de déchiffreur. La vérité est dévoilée et existe indépendamment du sujet qui la dévoile puisque c'est la nature qui se dévoile. L'allégorie a traversé le xixe siècle et reste bien vivante. Même si, on le constate très souvent, le voile montre parfois plus que le dévoilement. Alain Prochiantz Qu'est-ce qu'une forme et pourquoi s'y intéresser aujourd'hui ? Si l'on se réfère au sens commun, une forme est un ensemble de traits caractéristiques – visuels, sonores, tactiles – qui permettent à une réalité physique d'être conçue, puis perçue. S'adressant à nos sens ou se constituant dans notre imagination, parfois à notre insu comme lors des rêves, les formes semblent être des entités premières, auxquelles ont à faire tous les champs du savoir et de la création. Les formes se meuvent, se déforment, s'érodent, se régénèrent. Nombreux et difficilement définissables sont les passages de la forme au difforme, du difforme à l'informe. Existe-t-il des formes qu'on ne peut nommer ? Et, à l'inverse, la langue est-elle capable d'émettre des énoncés qui n'évoquent aucune forme ? À quoi nous font rêver les formes ? À quelles formes rêvons-nous ? En interrogeant ainsi le rêve que peuvent susciter les formes, peut-être serions-nous tentés d'anticiper le moment où celles-ci, libérées de leur référent, devenues des signes dépourvus de sens, se mettraient elles-mêmes à rêver. On pourrait se demander alors : « À quoi rêvent les formes ? Quel est le rêve des formes ? » Alain Fleischer Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance Twitter : https://twitter.com/cdf1530

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Fernand Deligny
     
Un radeau, vous savez comment c'est fait : il y a des troncs de bois reliés entre eux de manière assez lâche, si bien que, lorsque s'abattent les montagnes d'eau, l'eau passe à travers les troncs écartés. C'est par là qu'un radeau n'est pas un esquif. Autrement dit, nous ne retenons pas les questions. Notre liberté relative vient de cette structure rudimentaire dont je pense que ceux qui l'ont conçue - je veux parler du radeau - on fait du mieux qu'ils ont pu, alors qu'ils n'étaient pas en mesure de construire une embarcation. Quand les questions s'abattent, nous ne serrons pas les rangs - nous ne joignons pas les troncs - pour constituer une plate-forme concertée. Bien au contraire. Nous ne maintenons du projet que ce qui du projet nous relie. Vous voyez-là l'importance primordiale des liens et du mode d'attache, et de la distance même que les troncs peuvent prendre entre eux. Il faut que le lien soit suffisamment lâche et qu'il ne lâche pas.
     
     
« Le croire et le craindre », 1978.
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T’interdire de punir t’obligera à les occuper.
Dis-toi bien que l’éducation commencera le jour où l’atmosphère sera complètement débarrassée du moindre miasme de « sanction ».
Et les plus difficiles à désinfecter seront peut-être les enfants.
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Lorsque tout marche bien, il est temps d'entreprendre autre chose.
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Une nation qui tolère les quartiers de taudis, les égoûts à ciel ouvert, les classes surpeuplées, et qui ose châtier les jeunes délinquants, me fait penser à cette vieille ivrognesse qui vomissait sur ses gosses à longueur de semaine et giflait le plus petit, par hasard, un dimanche, parce qu'il avait bavé sur son tablier.
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N'oublie jamais de regarder si celui qui refuse de marcher n'a pas un clou dans sa chaussure.
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Construire un château fort.
Travail d'esclave ou jeu merveilleux ?
Tout est dans la manière.
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L’enfant comblé - extrait.
     
… Alors, « les comprendre », ces enfants-là ? Leur manifester une compréhension qui serait comme une embrassade d’intention généreuse ? On se doute bien que c’est le premier élan qui nous vient ou plutôt nous est venu, et puis cet élan vague s’est retiré, comme il en est d’une marée. Noyés par cette vague, ils l’étaient déjà, ou quasiment. Restait, à découvert, entre nous et eux, le là : topos.
     
Quand je dis : entre, je ne veux pas évoquer une barrière, mais, au contraire, que nous avions au moins, en commun, topos, l’aire de séjour, dehors.
     
Un élan de compréhension qui se heurte à cette désinvolture qui est commune aux « enfants » autistes, et qui fait drame à la maison, à tendance à s’accroître pour submerger l’obstacle. Nous aurions pu être portés à un surcroît de compréhension, et c’est souvent ce qui leur arrive, à ces enfants-là, dont on dit d’ailleurs qu’ils comprennent tout, ce à quoi il faudrait ajouter : et le reste. Car il y a un reste.
     
Un peu lassés de cet excès de compréhension dont il était flagrant que l’enfant n’en pouvait plus, d’être compris, et alors c’était de l’invivable qui se faisait jour, nous nous sommes mis à penser que topos pouvait être le lieu du reste, c’est-à-dire de ce qui semble réfractaire à la compréhension qui, ne l’oublions pas, sous couvert d’embrassade, nous parle de ces idées qu’un signe représente. Dire que la compréhension ne peut s’exercer qu’en supposant une signification fait apparaître qu’il y a du sup-posé. Or, ce « sup » qui vient se poser sur l’autre ou à sa place est bien l’à-faire, l’apport de cette compréhension qui redouble quand elle se heurte à du réfractaire : nous avons donc, délibérément, fait le sacrifice du « sup », nous l’avons déposé hors des aires de séjour, afin que topos reste propre et permette une recherche que nous menons, le plus proprement possible, depuis dix ans, ce qui est vraiment fort peu de temps. Quant aux nombre d’« enfants autistes » qui ont vécu là de la même vie que nous, il doit friser la soixantaine. Nous nous sommes mis à transcrire, sur des feuilles transparentes, les trajets des uns et des autres, lignes d’erre, et puis ces lignes, ces traces, nous les avons gardées et regardées, et nous les regardons toujours, par transparence ; certaines datent de dix ans, et d’autres sont de la semaine dernière. Pour la plupart, il y a bien longtemps que nous avons oublié le de qui sont-elles, ces traces. Cet oubli nous permet de voir « autre chose » : le reste, réfractaire à toute compréhension.
     
Loin d’en être déçus, nous en étions plutôt soulagés. Cette espèce d’embrassade laissait la place à un respect que nous trouvions de meilleur aloi. Respect de quoi ? D’une évidence qui va se précisant. Nombreux sont les « chevêtres » qui apparaissent dans la transparence des feuilles où sont transcrites les lignes d’erre, les « chevêtres » étant des là où les lignes d’erre se recoupent, s’entrecroisent, dans l’espace et à travers le temps. Il est manifeste que, par bien des aspects de leurs manières d’être, transcrites en trajets, ces enfants-là ne font qu’un, manière de dire qui pourrait prêter à confusion ; disons qu’apparaît ce qu’ils peuvent avoir de commun.
     
[…] Je vais prendre un exemple on ne peut plus simpliste : un caneton est pourvu, de manière innée, d’un nager latent. S’il n’ y a pas d’eau dans les environs, nager n’a pas lieu – topos – et reste nul et non advenu. Et, pour ce qu’il m’en semble, il en est ainsi de ces agir communs qui, bien que réitérés, sont d’initiative puisqu’il n’y va pas de faire comme, agir(s) qui, sans topos, n’ont pas lieu. Il est plus facile de penser, à propos d’un gamin quelque peu demeuré : « Mais qu’est-ce qui lui manque, qu’est-ce qui lui a manqué »  – qui serait par exemple, de l’ordre de l’amour – que de se dire : mais qu’est-ce qu’il Y manque, là, maintenant », Y étant le caractère qui convient pour évoquer cette eau dont je parlais dans le topos du caneton.
     
[…] Ceci dit, que la mémoire ethnique s’affaire, depuis toujours, à pomper l’eau du caneton, pour la mettre en bouteille, ça n’est que trop vrai. Les avantages indéniables de la domestication (symbolique) de l’homme par l’homme sont à ce prix et s’exercent – depuis toujours – au détriment de la mémoire spécifique, privée de ce qui serait son topos, et, du coup, il faudrait qu’advienne des enfants qui ne sont pas, réfractaires à l’inéluctable de cette domestication de l’homme par l’homme, pour qu’apparaissent des bribes, des traces manifestes de cette mémoire spécifique pour peu que l’aire environnante s’y prête et propose d’autres détours que celui du pérorer, où un certain « tout » se conjugue.
     
Il y va, bien sûr, de notre part, d’une bonne dose de parti pris pour lequel j’ai trouvé cet infinitif de mécréer, ce qui peut vouloir dire esquiver les croyances, et surtout les plus répandues, ou créer quelque chose d’autre que ce qui a lieu.
     
     
Quand le bonhomme n’y est pas (p. 139-144).
     
Note : « L'enfant comblé », texte paru dans la Nouvelle revue de psychanalyse, n°19, printemps 1979 ; repris sous le titre « Bambini autistici » dans I Bambini e il Silenzio, et sous le titre « Enfants autistes » dans les Enfants et le Silence.
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Si tu joues au policier, ils joueront aux bandits. Si tu joues au bond Dieu, ils joueront aux diables.
Si tu joues au geôlier, ils joueront aux prisonniers.
Si tu es toi-même, ils seront bien embêtés. (p. 16)
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Hugo à son arrivée, se montre poli, prévenant et honnête; c'est un comédien. Il faudra lui apprendre à être lui-même.
Et enfin, le temps aidant, à devenir un autre.
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Fernand Deligny
T’interdire de punir t’obligera à les occuper.
Dis-toi bien que l’éducation commencera le jour où l’atmosphère sera complètement débarrassée du moindre miasme de « sanction ».
Et les plus difficiles à désinfecter seront peut-être les enfants.
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