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3.55/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Pérou
Né(e) à : Lima , le 13 juilet 1949
Biographie :

Ecrivain et journaliste péruvien.
Après des études à l'Université Catholique de Lima, Fernando Ampuero (Lima, 1949) se fait globe-trotter lors d'un long périple en Europe et aux Amériques incluant un séjour aux Îles Galapagos et devient écrivain.
Journaliste n'hésitant pas à dénoncer la corruption de la classe politique quitte à subir les foudres de la censure, auteur de contes et de romans, mais aussi dramaturge et poète, il est aujourd'hui l'un des auteurs péruviens les plus reconnus et son œuvre traduite en plusieurs langues.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Fernando Ampuero
Le bonheur n’a pas d’histoire, mais oui de meilleures ventes. Nous avons des auteurs comme Paolo Coelho qui vendent le bonheur et vendent beaucoup. Le malheur vend moins, mais a davantage de qualité littéraire.
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Beaucoup de gens doivent déjà penser que ce n’est pas pour rien que je consacre tant de temps à parler d’un misérable revolver....L’acquisition de cette arme n’a, en réalité , pas seulement transformé quelques aspects superficiels de ma vie, elle a lamentablement déterminé mon destin. Pratiquement en l’espace de quelques jours elle a fait successivement de moi une personne respectable, un être attirant, un homme dangereux et, finalement un pauvre type.
P. 62
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J'étais toujours étendu par terre.
Je n'avais bien sûr pas le moindre espoir d'éviter une autre grêle de coups. Je la savais inévitable. Comme peuvent être inévitables un tremblement de terre ou un orage. Les cervelles de ces gens-là ne pesaient pas plus de quatre kilos, mais elles commandaient cent kilos de muscles poilus. Et c'était une jouissance pour leurs pensées, si on me permet de les appeler ainsi, que de s'appliquer aux différentes manières de briser des os. Et d'ailleurs, après avoir, pendant un bon moment, bavé face contre terre, je ne me sentais plus du tout innocent. J'admettais n'être qu'un idiot qui était entré dans la vie de Mabel comme quelqu'un qui se trompe de porte. Et maintenant je payais cette étourderie.
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Elle, d'un air de défi, a mis les mains sur ses hanches : ... Je veux savoir ce que tu penses de la vieillesse.
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Ne fais pas l'idiot. Réponds-moi tout de suite : à quelle âge une femme est vieille pour toi ?
- Comment à quel âge ? Une femme est vieille quand elle est vieille.
- Oui ? A partir de quand ? Vingt-cinq, trente ans ? Quarante ?
- Qu'est-ce qui te prend, merde ?
- Je veux savoir combien de temps il me reste ! a-t-elle crié en croisant les bras. J'ai déjà vingt ans et je ne sais pas s'il m'en reste cinq ou dix.
- Mais qu'est-ce que ça peut changer ?
- Beaucoup ! Mon âge c'est tout ce que j'ai de bon dans la vie... Mon âge, et ce bikini.
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Pâle, les yeux creux, un aperçu de ce que serait mon cadavre à l'instant de ma mort. C'est dans cet état que j'ai terminé la journée. La nuit était tombée depuis des heures, j'avais la gorge sèche et j'étais torturé par le besoin de boire un verre.
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Je ne voyais pas son visage, mais j'entendais sa respiration agitée, et nous sommes restés ainsi quelques instants : ma poitrine appuyée contre la sienne et un de mes genoux bloquant ses jambes. J'ai senti alors un tremblement, une brusque secousse dans son ventre. Mes deux mains ont agrippé ses fesses et j'ai commencé à l'embrasser dans le cou.
- Enlève-moi cette blouse ! A-t-elle dit d'une voix presque inaudible, enlève-la-moi !
Plusieurs boutons ont sauté et la blouse est tombée. Sa langue a pénétré dans ma bouche comme une couleuvre qui fuit un incendie.
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Plus tard, je suis resté un moment à contempler attentivement l'agitation de la foule. C'était une des ces journées où tout le monde est pressé, transpirait, se bousculait. Les changeurs se mêlaient au vendeuses de nourriture qui ravivaient avec une certaine impatience le feu de leur braseros avec un éventail de paille. Par moment la circulation bouchonnait ; à d'autres les autos passaient comme des bolides. C'est alors qu'à quelques mètres, j'ai été témoin d'une émotion extraordinaire. Très peu de personnes ont remarqué l'incident.
Une femme âgée, assise dans un fauteuil roulant, avançait sur le trottoir. Un garçon d'environ dix ans, son fils, poussait le fauteuil. Et tout à coup, en passant sur un nid-de-poule, une des roues s'est déboîtée et est allée en roulant heurter les pieds d'un homme. Inquiet parce que sa mère semblait sur le point de tomber par terre, l'enfant a demandé de l'aide. Il n'a pas du tout fait attention à qui il s'adressait. C'était à un fou crasseux qui, à ce moment-là, très contrarié, cherchait quelque chose d'imaginaire qui bougeait en l'air. L'interruption de l'enfant l'a déconcerté et pendant quelques secondes il s'est gratté la nuque. Quand la mère s'est rendu compte de la situation il était trop tard : le fou avait ramassé la roue et s’efforçait de la remettre en place. Ce qu'il a fait avec une habilité et une rapidité surprenantes, s'assurant que les vis étaient bien serrées. L'enfant a attendu en silence qu'il ait terminé son travail et puis, le regardant en face, lui a dit :
- Merci beaucoup, monsieur.
La mère en a fait autant, bien que son remerciement ait été un peu évasif, et mère et fils sont vite repartis. Le fou est resté perplexe un instant. Quand il s'est retourné, j'ai vu qu'il avait les joue ravagées de larmes. Son visage, sale et inexpressif, offrait un spectacle désolant. Qu'est-ce qui l'avait ému à ce point ? Le fait de se sentir utile ? Ou peut-être de s’être senti encore traité comme une personne ? Depuis combien de temps ne l'avait-on pas appeler monsieur ou ne lui avait-on pas dit merci ?
Je deviens peut-être sentimental. Je ne sais pas. Mais ces choses-là arrivent avec le travail. Ça fait partie de la rue, et il n'y a pas moyen de les éviter. On pense que cela nous apprend quelque chose, nous donne l'occasion d’être plus ouverts au monde. De la merde, oui ! Ceux qui savent de quoi je parle n'ignorent pas que le premier coin de rue donne aussi d'autres leçons plus frappantes.
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Tous les ivrognes n'ont pas l'air d'être à deux doigts de tomber; il y en a aussi qui se tiennent très droits et on voit à peine dans quel état ils sont. Chez ceux-là, tu verras, la cuite se concentre derrière les genoux, et d'un coup ils ont les jambes qui fléchissent. Je les appelle les ivrognes de l'air.
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Je savais qu'il y a un certain genre de femmes qui ne peuvent pas vivre si, dans le miroir, elles ne se trouvent pas bien. Et il y en a aussi, plus mélancoliques, qui ont besoin que cette beauté du corps se reflète dans leur âme.
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