Durant toute sa carrière, le peintre ne cessera, à bien des égards, d'entretenir un constant dialogue avec la réalité qu'il aborde selon les points de vue fort différent.
Il peint sur un toile de grande taille, où ce qu'il peint est invisible, car on ne voit que le dos, retenu par le chevalet. Vélasquez manifeste tout son génie en révélant son sujet par un procédé astucieux : il tire parti de l'éclat cristallin du miroir qu'il a figuré au fond de la pièce, face au tableau, avec le reflet, ou l'écho, des souverains catholiques, le roi Philippe et la reine Marie-Anne.
Dès ses premières oeuvres connues, Vélasquez s'inspire du naturalisme qui, né à la fin du XVIe siècle, s'impose en Europe au cours des premières décennies du siècle suivant, face à l'idéalisme maniériste entrée en décadence dès la fin du Cinqueccento.
Il faudra attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que Diego Vélasquez soit reconnu comme l'un des peintres majeurs du baroque.