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Citations de Fernando Pessoa (1970)


Orphelin de la Fortune, j’ai besoin, comme tous les orphelins, d’être l’objet de l’affection de quelqu’un. Mais, en fait d’affection, je suis toujours resté un affamé, et je me suis si bien adapté à cette faim inévitable que, parfois, je ne sais même plus si j’ai besoin de me nourrir.
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Je ne connais pas de plaisir qui vaille celui des livres ; et je lis peu. Les livres sont des présentations aux songes ; et l’on n’a nul besoin de présentations lorsqu’on se met, avec tout le naturel de la vie, à bavarder avec eux.
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Quand s’est brisée une tasse de ma collection japonaise, j’ai compris qu’il y avait là plus que la maladresse des mains d’une domestique. J’avais étudié le désir ardent des personnages habitant les courbes de cette simple porcelaine ; cette décision ténébreuse de suicide ne me surprit donc pas : ils se sont servis de la bonne, comme on se sert d’un revolver.
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Pour atteindre la perfection, il nous faudrait une froideur étrangère à l’âme humaine ; et dans ce cas il n’y aurait plus de cœur humain pour aimer cette perfection.
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Il existait un rapport systématique entre le degré d’humanitarisme et le nombre de verres d’eau-de-vie ingurgités ; et combien de grands gestes ont pâti d’un verre superflu ou d’une soif pléonastique !
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Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais : peu m'importe.
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Peut-être n’as-tu existé que comme un lézard auquel on a coupé la queue, et qui continue d’exister frémissante, indépendamment du lézard.
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Les faits sont des choses peu fiables. Contre des arguments, les faits ne sont rien.
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It rained outside right into Hadrian's soul.

The boy lay dead
On the low couch, on whose denuded whole,
To Hadrian's eyes, that at their seeing bled,
The shadowy light of Death's eclipse was shed.

The boy lay dead and the day seemed a night
Outside. The rain fell like a sick affright
Of Nature at her work in killing him.
Through the mind's galleries of their past delight
The very light of memory was dim.
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Le musée d’Ethnologie, qui occupe la dernière aile de l’édifice, est ouvert au public tous les jours ouvrables, sauf le lundi, de onze à dix-sept heures ; il a été fondé en 1893 et transféré en ces lieux en 1903. Il contient des collections archéologiques, anthropologiques et ethnologiques de grande valeur.
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Etant malade je dois penser l’inverse
De ce que je pense lorsque je suis bien portant
(sinon je ne serais pas malade),
Je dois éprouver le contraire de ce que j’éprouve
Lorsque je jouis de la santé,
Je dois mentir à ma nature
D’être humain qui éprouve de certaine façon…
Je dois être tout entier malade –idées et tout.
Quand je suis malade, je ne suis pas malade pour autre chose.
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Poésies d'Alvaro de campos
4 octobre 1930

Il me faut faire la valise de l'existence.
Il me faut exister pour faire des valises.

Voici que tout d'un coup je me dresse incarnant tous les Césars.
Je vais définitivement faire ma valise.
Bon sang ! Il me faut la mettre en ordre et la fermer,
il me faut la voir emporter d'ici,
il me faut exister indépendamment d'elle.

Grands son les déserts et tout est désert,
sauf erreur, naturellement,
Pauvre âme humaine avec un oasis dans le désert tout contre !

Mieux vaut faire la valise.
Fin.

p.222-223
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X *

« Salut, gardeur de troupeaux,
là-bas au bord de la route,
que te dit le vent qui passe ? »
« Qu'il est le vent et qu'il passe,
qu'il est déjà passé
et qu'il repassera.
Et toi, que dit-il ? »

« Bien d'autres choses encore
il me parle de bien autre chose.
De mémoires et de nostalgies
et de choses qui ne furent jamais. »

« Tu n'as jamais écouté le vent.
Le vent ne parle que du vent.
Ce que tu prétends là est mensonge
et le mensonge est en toi. »

p.25
* traduction de Rémy Hourcade et Jean-Louis Giovannoni
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Je suis hautement sociable, de façon hautement négative. Je suis l’être le plus inoffensif qui soit. Mais je ne suis pas davantage ; je ne veux pas, je ne peux pas être davantage. J’ai à l’égard de tout ce qui existe une affection visuelle, une tendresse de l’intelligence – rien dans le cœur. Je n’ai foi en rien, espoir en rien, charité pour rien. J’exècre, effaré et nauséeux (…) la sincérité de tous les sincères et le mysticisme de tous les mystiques.
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BUREAU DE TABAC

Mais le patron du Bureau de Tabac est arrivé à la porte, et à la porte il s’est arrêté.
Je le regarde avec le malaise d’un demi-torticolis
et avec le malaise d’une âme brumeuse à demi.
Il mourra, et je mourrai.
Il laissera son enseigne, et moi des vers.
À un moment donné mourra aussi l’enseigne, et
mourront aussi les vers de leur côté.
Après un certain délai mourra la rue où était l’enseigne,
ainsi que la langue dans laquelle les vers furent écrits.
Ensuite mourra la planète tournante où tout cela est arrivé.
En d’autres satellites d’autres systèmes cosmiques, quelque chose
de semblable à des humains
continuera à faire des espèces de vers et à vivre derrière des manières d’enseignes,
toujours une chose en face d’une autre,
toujours une chose aussi inutile qu’une autre,
toujours une chose aussi stupide que le réel,
toujours le mystère au fond aussi certain que le sommeil du mystère de la surface,
toujours cela ou autre chose, ou bien ni une chose ni l’autre….

p.209-210
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XXI

Si je pouvais croquer la terre entière
et lui trouver une saveur,
je serais un instant plus heureux...
Mais je ne cherche pas toujours à être heureux.
Il faut être de temps en temps malheureux
pour pouvoir être naturel...

Il n'y a pas que des jours de soleil,
et la pluie, quand elle manque trop, on la réclame ;
C'est pourquoi je prend malheur et bonheur,
naturellement, comme celui que n'étonnent pas
les montagnes et les plaines
les rochers et l'herbe. ..

Ce qu'il faut, c'est être naturel et calme
dans le bonheur ou le malheur,
sentir comme on regarde,
penser comme on marche,
et, au bord de mourir, se souvenir que le jour meurt,
que le couchant est beau,
et que belle est la nuit qui demeure...
Il en est ainsi et qu'il en soit ainsi...

p.31-32
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renonçons à l'illusion de l'espoir, parce qu'il nous trahit, de l'amour, parce qu'il lasse, de la vie, parce qu'elle assouvit sans nous rassasier, et même de la mort, parce qu'elle nous apporte plus que nous ne voulons, et moins que nous ne l'espérons.
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J’ai en ce moment tant d’idées fondamentales, tant de choses vraiment métaphysiques à exprimer,que soudain je me sens las, et que je décide de ne plus écrire, de ne plus penser:
je laisserai la fièvre m’apporter l’envie de dormir, et les yeux fermés,
je caresserai doucement, comme je ferais à un chat, toutes les choses que j’aurais pu dire.
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Je n'accepte pas l'idée de t’écrire, je voudrais te parler, t'avoir toujours à mes côtés, qu'il ne soit pas nécessaire de t'envoyer des lettres. Les lettres sont des signes de séparation - des signes, du moins par la nécessité que nous avons de les écrire, que nous sommes éloignés l'un de l'autre.
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Je lève de mon registre […] mes yeux brûlés de larmes que je n’ai pas pleurées […].
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