Qu'est-ce qu'un cas-limite ? Je me souviens d'une analysante qui était arrivée très angoissée à sa séance. Elle s'interrogeait sur la nature de notre travail : Qu'est-ce que cela voulait dire que des gens comme moi s'occupent de gens comme elle ? Que faisait-on ? Pourquoi ?... Je pouvais faire une interprétation transférentielle de sa demande mais je savais bien que parfois l'interprétation ne suffit pas. Avec certains analysants, nous sommes obligés d'accompagner l'interprétation d'une réponse plus ou moins directe. A cette patiente-là, je me souviens avoir dit que notre travail portait sur la vérité. Elle était restée silencieuse un instant, puis avait répondu : "c'est vrai." Doucement, son angoisse est partie...
L'intéressant est que les analystes ont changé pour être capables de travailler aux confins de l'analysable [et être] en condition d'écouter en deçà de la représentation, de penser le non-figurable, l'informe, l'innommable. Nous avons pris la décision que ces états étaient analysables.