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Critiques de Fido Nesti (90)
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1984 (BD)

♫Toi le frère que je n'ai jamais eu

Sais-tu si tu avais vécu

Ce que nous aurions fait ensemble...♫

Maxime le Forestier-1971-

----♪---♫----🔇🚭🚷⛔📵🚳🚯----♫---♪----

Histoire d'un total effondrement

1984, Uchronie ou Collapsologie

Rappel nos élections y a pas si longtemps !!?

Ensemble et contre tout

Oui mai

Big Brother is watching you ...🧐

IS Bad George or Well !!?

Superbe adaptation

un cadeau de Noël

Fido NESTI à l'illustration

et Josée KAMOUN pour la traduction
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1984 (BD)

Dans un monde en guerre dirigé par une oligarchie dominante, Winston Smith est employé à réécrire L Histoire au ministère de la Vérité. Mais malgré son apparente soumission l'homme semble encore capable de réflexion et d'amour. Une liberté de penser qui l'entraîne dans une spirale où il risque bien de perdre la vie. Car au coeur de cette tyrannie où la surveillance est permanente (Big Brother vous regarde) il est urgent d'éliminer ce type d'individu.



Paru en 1949, peu de temps avant la mort de George Orwell, 1984 décrit une Grande-Bretagne sous un régime totalitaire inspiré du stalinisme et en partie du nazisme. Une façon pour Orwell de dénoncer ces autocraties avec leurs corollaires, le culte de la personnalité, la planification de l'économie, la propagande, l'endoctrinement, la modification des lois, les confessions publiques ou l'élimination des opposants. Orwell qui, comme dans La ferme des animaux, dénonce un pouvoir confisqué au peuple que l'on a poussé à se révolter pour mieux l'asservir.



Un roman graphique superbe très fidèle à l'oeuvre mythique de George Orwell. Surprenante de modernité, difficile à transcrire en format dessiné, une oeuvre pourtant magnifiée ici par le dessin tout en retenue et en sobriété du brésilien Fido Nesti, dont les nuances de rouge et de gris, oppressantes, sont en parfaite adéquation avec le texte universel et intemporel d'Orwell....



Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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1984 (BD)

A l'occasion de son passage dans le domaine public, "1984", l'oeuvre monumentale d'Orwell s'est vue adaptée quatre fois depuis le début de l'année.

Et d'avoir feuilleté en librairie trois des quatre versions, celle-ci m'avait paru la plus attrayante.

Voilà un album dans lequel sa magnifique couverture donne envie de plonger !

Malheureusement, au bout de ma lecture, mon enthousiasme était douché.

Tout d'abord, je n'ai pas adhéré au style du dessin.

Les personnages m'y ont paru sans expression, parfois même déformés par des erreurs de perspective ...

La première planche déjà est un choc !

Le dessin, mis à part quelques coups de crayons réussis, manque aussi de fluidité et de mouvement.

La colorisation n'apporte rien non plus , ou pas grand chose au récit.

Elle n'est même parfois pas très judicieusement choisie pour une bonne lisibilité des caractères.

Et que dire des fonds, les fonds vides et monochromes ?

Mais bon, peut-être tout ceci est-il un style dont je n'ai pas su capter l'ambiance ?

Peut-être suis-je passé à côté, peut-être ?

Quand au récit à proprement parlé, je ne l'ai que peu apprécié, gêné que j'ai été dans ma lecture par la forme graphique de l'adaptation de Fido Nesti.

Au bout du compte, j'ai été au bout de cette lecture mais difficilement et sans plaisir.

En quatrième de couverture, il m'était promis un événement exceptionnel, un ultime chef d'oeuvre, un dessin puissant et envoûtant.

J'ai bien peur que tout ceci ne soit un peu exagéré.

Méfiance, mister Grasset, big brother is watching you ! ...

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1984 (BD)

Après avoir découvert récemment l'adaptation de Frédéric Pontarolo, je découvre aujourd'hui celle de Fido Nesti. Si le premier s'était permis quelques libertés (je ne m'en rends compte que maintenant en terminant ce dernier, ayant lu le roman depuis un moment déjà), Fido Nesti, lui, est resté extrêmement fidèle à l'œuvre originale.



Au niveau des graphismes, ils sont aussi très différents. Ceux de Fido Nesti sont plus courbes, plus arrondis, peut-être moins détaillés également. Les visages sont moins strictes, parfois moins précis. Mais dans l'ensemble, les dessins sont aussi éloquents et dénonciateurs. Ils sont très sombres et oppressants, avec des nuances qui vont du gris au noir, et le peu de couleurs que l'auteur nous offre restent fades, ternes. Ils sont en totale adéquation avec l'intrigue et l'ambiance pesante et angoissante que l'on perçoit tout du long.



Quant au texte, comme dit plus haut, j'ai eu l'impression d'avoir relu le roman, avec des illustrations en prime. C'est hyper complet, rien n'est oublié. Il y a très très peu de dialogues, ce n'est essentiellement que de la narration, créant malheureusement quelques longueurs ici et là. Il y a beaucoup à lire, le texte est parfois très condensé, ne le rendant pas toujours très lisible. C'est très rare que je mette autant de temps à lire un roman graphique (presque quatre heures !). D'ailleurs, les deux chapitres entiers du livre de Goldstein ont failli m'achever...



Mais il retranscrit en conséquence parfaitement toute la force du roman de George Orwell : l'aspect psychologique du personnage de Winston, le contexte politique, la peur et la tension omniprésentes. Du coup, il n'y a vraiment pas besoin d'avoir déjà lu le roman auparavant, cette adaptation étant très aboutie.



L'appendice, à la fin, expliquant le néoparler est très enrichissant.



J'ai une préférence pour l'adaptation de Frédéric Pontarolo, dont j'ai préféré les dessins, que j'ai trouvée également plus fluide et dans laquelle l'auteur y ajoute "sa patte personnelle". Mais je ne peux que vous conseiller celle de Fido Nesti, si vous ne connaissez pas encore l'œuvre originale, mais également pour en admirer tout le travail conséquent de l'auteur et dans lequel on perçoit son attachement pour ce roman culte.

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1984 (BD)

Winston Smith travaille au Ministère de la Vérité, où il est chargé de réécrire l’Histoire, selon les desiderata du Parti car le Sociang règne sur Londres, Big Brother vous regarde inscrit partout, avec un télécran qui espionne en permanence.



Le Parti a donc gagné et règne sur un monde divisé en trois états : Océanie, Eurasie et Estasie qui se font la guerre en permanence. On a modifié la langue, la rebaptisant Novlang ou Néoparler, et la réduisant à un nombre de mots limités, toutes les nuances, les affects ont disparu, manière très efficace pour niveler la population par le bas, d’un côté les « prolos » de l’autre les membres du Parti, l’élite donc chargée de trier les infos, et éliminer tout ce qui ne plaît pas en haut lieu et qui devient la vérité, la seule.



Ceux qui tentent de se rebeller disparaissent mystérieusement et sont rayés définitivement, ils n’ont jamais existé…. Le sexe et l’amour sont interdits… Winston, zélé au départ, se cache pour écrire son journal mais quoi écrire ? Il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux, bravant un deuxième interdit, mais jusqu’où pourra-t-il aller ?



Je suis fière de moi, j’ai terminé cette BD (223 pages quand même) et franchement, j’ai eu beaucoup de mal : la société que décrit l’auteur est tellement proche de ce qui se passe à l’heure actuelle avec Big Brother qui surveille (nos ordinateurs, nos téléphones …) la liberté de penser qui se rétrécit, ainsi que la capacité de réfléchir par soi-même (cf. les complotistes). Certes c’est plus important dans certains pays, notamment à l’Est, mais les USA de Trump ne se débrouillent pas mal non plus…



Le formatage des cerveaux, les séances de torture rappellent les méthodes chinoises en particulier, mais les camps de rééducation russes n’ont rien à leur envier.



Les dessins de Fido Nesti sont tout à fait en harmonie avec le texte et déclenchent des cauchemars… tant le graphisme que les couleurs…



Cette lecture relève plus du pensum que du plaisir mais c’est intéressant, il sera difficile de l’oublier et il faut reconnaître que malgré sa dureté, c’est une réussite, d’où la note, car adapter le texte de George Orwell et l’illustrer de manière adéquate était loin d’être simple. Le roman m’attend toujours mais je ne suis pas sûre de retenter l’expérience…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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1984 (BD)

Bien entendu arriver à mettre en dessins l'oeuvre d'Orwell est une prouesse absolument remarquable même si j'aurais à redire sur la difficulté de la lecture.

Lire 1984, écrit tout juste après la seconde guerre mondiale, c'est revivre les affres du nazisme et de l'absolutisme communiste et non d'essayer, à mon avis, un rapprochement avec ce qui peut se passer, à droite comme à gauche, actuellement. Aucune époque n'est semblable dans l'horreur y compris celle que nous vivons actuellement, même si on peut y trouver des points communs (mais n'est-ce pas le propre d'un chacun de chercher des points communs avec pratiquement tout?)

Disséquer un livre ou une partie de notre histoire n'est et ne sera pas mon propos.

Pour ma part ayant lu 1984 et vu le film avec Richard Burton dans le rôle de Winston Smith, je n'ai pas retrouvé l'image que je m'étais faite de cet homme et des autres personnages (pas plus dans le film d'ailleurs) dans ce roman graphique. Je préfère la version de mes rêves.

Entre la vie terne, maussade, orchestrée de façon indigeste de Winston et la fin prévisible, il y a cette fabuleuse histoire d'amour avec Julia. Cet histoire se situe au centre du récit. Elle apparaît tel un immense rayon de soleil et, à mon avis, s'il n'y avait pas cet amour et la façon de le vivre, en se cachant, l'intérêt de l'intrigue serait bien moindre. Et, justement, dans sa palette chromatique à trois couleurs, Fido Nesti, le dessinateur, n'a pas su intégrer ce bleu lumineux qu'il aurait fallu. Au lieu de cela un rose, parfois clair qui, certes, change du gris du reste de l'histoire, bien trop fébrile pour attirer avec force le lecteur sur cette "love story".

Il y a beaucoup à lire car les vignettes intègrent, pratiquement, tout le texte d'Orwell. La lecture est rendue difficile à cause du noir sur gris foncé employé par l'auteur. C'est bien dommage.

Mais, finalement, la teneur du récit est tellement gris, opaque et noir qu'il était difficile de choisir d'autres couleurs de fond, exceptée l'éclaircie amoureuse .

Sinon, en milieu d'ouvrage, le texte du livre de Goldstein, le renégat, est reproduit en intégralité. En appendice l'explication de la "Novlangue" ou "Néoparler".

Ah! J'allais oublier : "Big Brother is watching you" ou "Grand Frère te regarde". Et là, peut-être qu'il y a matière à réflexion.




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1984 (BD)

Publié chez Grasset, le roman graphique, adapté et illustré par Fido Nesti, est une véritable prouesse tant ce chef d'oeuvre dystopique intemporel signé George Orwell est magnifié ici. Nous connaissons tous « Big Brother », « la novlangue » ou « néoparler », la langue officielle d'Océania inventée par Orwell dans son roman « 1984« . Tous ces mots sont rentrés dans le langage commun. Publié en juin 1949, quelques semaines avant la mort du grand auteur visionnaire, c'est ce dernier mot qui ressort de l'adaptation de Fido Nesti, la modernité, le caractère terriblement actuel de cette histoire. Car Big Brother est devenu la métaphore d'une société totalitaire inspirée du stalinisme et du nazisme et qui, aujourd'hui est reprise dans la critique de la faillite de nos régimes politiques démocratiques, et de nos sociétés consuméristes et ultra-libérales. C'est cela la force de 1984, chacun(e) peut y puiser matière à pourfendre les nouveaux serviteurs zélés de Big Brother dont le slogan est « Big Brother is watching you ». La novlangue qui fait appelé « Ministère de la Vérité » le ministère de la guerre, et tant d'autres mensonges, dont cette guerre interminable contre Eurasia, justifiant toutes les privations de liberté, mais aussi de nourriture, de logements insalubres et d'amour. Ainsi Winston Smith devient la figure métaphorique de la révolte silencieuse de cet homme qui décide de résister, tout en se sachant condamner, à très court terme, par la machine oppressive du régime totalitaire. Les purges se succèdent, des hommes et des femmes disparaissent du jour au lendemain, comme sous le stalinisme qui à mon sens est le modèle totalitaire ultime dénoncé par Orwell. « 1984 » est, et le mot n'est pas galvaudé, un chef d'oeuvre ultime contre la bien-pensance, les compromissions et les lâchetés de nos dirigeants et de leurs serviteurs zélés. Ainsi « 1984 » a plusieurs degrés de lecture et la force de ce roman graphique c'est d'amener un nouveau public plus jeune à lire « 1984 ». Pour ceux qui l'ont déjà lu, l'expérience est-elle aussi très forte tant les illustrations de Fido Nesti et l'adaptation du texte sont riches. le choix des couleurs, ce gris souligne l'aspect déprimant, triste, morne du quotidien à Océania. La première partie du roman graphique installe l'atmosphère de suspicion propre à Big Brother qui surveille tout et tout le monde tout le temps. le climat est angoissant et Winston Smith commence à se rendre compte que quelque chose ne va pas. Il le ressent au fond de lui, au delà de cette privation de liberté, il lui manque ce quelque chose si essentiel : l'amour. La seconde partie va nous conter l'histoire d'amour impossible, condamnée d'avance, secrète et pourtant si belle entre Winston Smith et Julia, si courageuse, véritable figure féminine forte qui ouvre les yeux à Winston Smith. Les illustrations de cette seconde partie sont mes préférées. L'amour est placée au coeur de cette histoire comme pour mieux souligner son aspect si précieux. Mais il ne pouvait en être ainsi et tôt ou tard ils le savaient, ils se feraient prendre par la machine à broyer de Big Brother et leurs noms seraient jetés dans l'oubli comme tant d'autres. A Rome déjà, durant l'antiquité, la damnatio memoriae était la pire des peines et elle visait les empereurs tyrans qui au delà de leur mort physique sont condamnés à l'oubli. Ainsi, cette troisième partie vous la connaissez tous, nous la connaissons tous. Je ne peux que vous inviter à lire et relire cette adaptation en roman graphique absolument exceptionnelle de 1984 de George Orwell adapté et illustré par Fido Nesti. C'est un évènement dans le monde de l'édition, publié chez Grasset, une réussite totale que je vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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1984 (BD)

Depuis un petit moment, je me suis mise à lire des romans graphiques.

Je les ai découvert grâce à "L'arabe du futur" de Riad Sattouf que j'ai beaucoup aimé. Jusqu'à présent, j'en ai lu très peu et ne suis donc pas une experte.



Je suis tombée à ma médiathèque sur « 1984 » de George Orwell. Je n’ai pas hésité une seconde pour l’emprunter. Comme je l’ai déjà précisé, n’étant pas une experte en la matière, je ne m’aventurerai pas dans une critique classique mais je tiens vraiment à donner mon avis.



J’ai trouvé ce roman superbe et j’avoue avoir été totalement bluffée par la réussite de ce livre. Être arrivé à mettre aussi bien en dessin graphique l’œuvre magistrale de George Orwell est absolument prodigieux. Ce chef d’œuvre dystopique n’est pas particulièrement facile à appréhender, alors le retranscrire de cette manière est très intéressant. J’ai trouvé que les images avec ces couleurs grises, rouges et noires reflètent particulièrement bien l’atmosphère oppressante de 1984, en tous les cas ce dont je m’en souviens l’ayant lu il y a très longtemps.



Résultat pour moi : une grande envie de relire, ce chef d’œuvre intemporel !



Amis babeliotes, je vous invite à le lire aussi bien ceux qui ont déjà lu le roman que ceux ne l'ayant pas lu car il est vrai que le roman graphique peut être une autre façon de découvrir ou d'appréhender une œuvre.



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1984 (BD)

Beaucoup de lecteurs ont buté sur la lecture de 1984 de George Orwell, il faut avouer que son style est assez austère, pas très vivant, et le rythme du récit pas particulièrement enlevé. C’est un style qui se prête au sujet, mais pas à l’aventure, c’est à dire un roman ou l’introspection politique passe avant l’action. Ce qui fait la force du roman, c’est aussi sa faiblesse, c’est avant tout de l’anticipation politique, un roman d’idées, les actions ne font qu’illustrer le propos.

Le risque d’adapter cette œuvre en bande dessinée c’est où de trahir cette recherche intellectuelle, ou de paraphraser le roman. Personnellement, j’attend d’une adaptation un parti pris, une réponse graphique, je préfère une légère trahison à un simple accompagnement en image de l’écrit, sinon, autant lire l’original.

L’entrée dans le domaine public de cette œuvre a été l’occasion d’une série d’adaptations en bande dessinée. Les publications se percutent, la comparaison est inévitable et je ne vais pas me gêner pour la faire.

Ici, le graphisme est assez austère, mais pas dans le sens de la dureté, il y a beaucoup de petites vignettes, beaucoup de texte, trop de textes, on n’a pas le temps de s’arrêter aux images, le trait est pas spécialement élégant, les personnages sont tous laids, on a vraiment du mal à croire à la romance. La gamme de couleur est limité, un gris, un rouge passé, elle apporte une ambiance vintage, mais sans donner au regard une circulation fluide, surtout avec toutes ces didascalies.

Cette version ne m’a pas vraiment emballée, beaucoup trop neutre, et presque ennuyeuse. J’ai eu l’impression que le graphisme était inutile, superflu, ce qui est quand même gênant pour une adaptation en bande dessinée. Elle me donne l’impression qu’il vaut mieux lire le roman original.

J’avais trouvé la version de Jean-Christophe Derrien et Rémi Torregrossa trop simplifiée et manquant aussi de personnalité, mais elle avait le mérite de rendre plus abordable le roman. Je n’ai pas encore lu les versions de Sybille Titeux de la Croix ou de Frédéric Pontarolo que j’espère découvrir un jour. Mais je ne saurais trop vous conseiller celle de Xavier Coste, très audacieuse, avec un réelle appropriation, qui ne trahit absolument pas George Orwell tout en apportant une nouvelle dynamique au récit. C’est d’ailleurs cette version qui a reçu le prix Fnac/France Inter cette année, et je cautionne ce choix.
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1984 (BD)

J'ai eu un peu de mal avec le graphisme en première approche, et puis finalement j'en arrive à la conclusion qu'il faut avoir cette œuvre dans sa bibliothèque. Fidèle au roman, de ce que je m'en souviens. En le lisant, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec ce mouvement qui prend de l'ampleur dans notre société, depuis quelques années et au fur et à mesure de la montée en puissance des réseaux pseudos sociaux, et qui me fait réellement peur pour l'avenir : le complotisme et le mensonge érigé en vérité coûte que coûte (et plus c'est gros, plus ça passe).
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1984 (BD)

Ce très bel ouvrage offre au lecteur la chance de relire Orwell avec vue, et d'évoluer dans des paysages oppressants qui reflètent bien ce que l'auteur a voulu nous décrire dans son roman.

Particulièrement fidèle à l'œuvre originale, ce roman graphique nous dépeint un Winston qui pourrait être beaucoup d'entre nous, confronté à un univers particulièrement difficile, pauvre, oppressant où chaque mouvement est épié et où chaque expression peut être vue comme la traduction d'une pensée interdite.

Souvent cité, bien que rarement lu, ce roman est non seulement une analyse et une critique du stalinisme, mais il résonne aussi dans toutes les sociétés structurées, même si, parfois, l'oppression ne provient pas d'un dictateur omnipotent, mais de l'intolérance et de l'irrationalité collectives.

Lorsqu'Orwell évoque la réduction du vocabulaire pour restreindre la capacité à penser, on ne peut s'empêcher un parallèle avec des déclarations rédigées en 140 caractères et le plus souvent dénuées de toute pensée et de tout recul analytique.

Pour autant, la lecture de 1984 doit aussi nous préserver de citer à tout bout de champ la fameuse formule "big brother is watching you", car réduire la pensée de cet auteur à cette seule phrase nous ferait passer à côté de bien d'autres choses bien plus importantes.

C'est un livre sur lequel il faut revenir et qui permet de s'interroger sur nous-mêmes, et sur l'évolution de notre monde. Mais, contrairement à ce que beaucoup veulent en faire, sa transposition dans différentes époques ne suffit pas à elle seule à constituer la critique constructive d'un système. On fait dire beaucoup de choses à Orwell, et aussi à Huxley ou à d'autres, en oubliant un peu vite quand ils ont écrit et dans quel monde ils l'ont fait.

Sur l'anticipation, le roman Nous Autres, d'Evgueni Zamiatine interpelle davantage, ayant été écrit en 1920, soit bien avant les ravages du stalinisme dans l'union soviétique de l'époque.

En tout cas, la traduction graphique de ce roman incontournable est une réussite.
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1984 (BD)

Dans ce monde totalitaire on trouve quelques résistants comme Winston qui va rencontrer l’amour, malgré l’interdit. Il est employé au ministère de la vérité et doit falsifier le passé. On y trouve deux catégories de population. Les membres du parti qui ont tout pouvoir et les prolos. Le roman de George Orwell paru en 1949 où la liberté d’expression et le formatage des cerveaux semblent utopistes m’a paru pourtant très actuel. Un joli graphisme.
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1984 (BD)

J’avais découvert le roman en 2013 et malgré le fait que j’avais pris un uppercut dans ma gueule avec la description d’une société totalitaire poussant l’absurde jusqu’à réécrire l’Histoire ou les faits, certains passages de cette dystopie m’avaient ennuyés.



Ma cotation avait été très bonne parce que le K.O (chaos ?) était parfait et j’avais eu du mal à me relever.



L’adaptation en roman graphique était donc l’occasion de voir si j’allais encore éprouver des grands moments de solitude durant les soliloques de Winston Smith…



Une fois de plus, je suis au tapis, la gueule qui fait mal et durant ma lecture de ce roman graphique, je n’ai pas vécu l’ennui qu’une partie du roman m’avait procurée. Les sueurs froides étaient toujours au rendez-vous, par contre.



Si je n’ai pas été conquise par les dessins, les couleurs illustraient bien l’atmosphère de l’Angleterre sous ce régime totalitaire, dictatorial, stalinien…



D’ailleurs, j’ai même eu un regain de sueurs froides en revoyant les épisodes où les employés doivent réécrire l’Histoire, les faits, les journaux et gommer ce qui doit être gommé car depuis quelque temps, certains illuminés du bocal aimeraient que l’on efface certains mots des romans, effaçant par là même l’Histoire et ses horreurs.



"Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines" (Marcus Garvey). Pire ! "Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre" (Winston Churchill, Karl Marx et plein d’autres).



Comme le disait si bien Abraham Lincoln : "Le problème avec les citations sur Internet, c’est qu’il est difficile de déterminer si elles sont authentiques ou non".



Orwell s’inspire, bien entendu, des sociétés totalitaires comme furent celles du communisme sous Staline (on réécrivait la réalité, on truquait les chiffres, on montrait l’opulence mais ce n’était que du carton pâte) et du nazisme. Bref, toutes les sociétés totalitaires peuvent se retrouver dans ses pages.



Anybref, cette adaptation graphique du célèbre roman d’Orwell est excellente, les dessins sont en harmonie parfaite avec le ton de la narration de Winston Smith qui nous explique le monde dans lequel il vit, dans cette société qui contrôle tout, même l’écran qui est dans votre domicile, celui que l’on ne peut pas éteindre.



Ceux ou celles qui ne voudraient pas lire le roman peuvent se rabattre dans soucis sur cette adaptation : elle est fidèle au roman.



La présence de dessins, dans des tons gris et rouges, qui illustrent eux-mêmes ces ambiances de désespoir, de morosité, de suspicion, de mal-être, plongent encore mieux le lecteur dans ce monde horrible, lui donnant l’impression qu’il se trouve dedans, à arpenter ces rues grises d’un Londres que personne ne voudrait connaître.



Si dans la deuxième partie, on a un peu de répit, d’amour, la troisième, elle, est implacable et les tripes qui étaient déjà nouées vont se tordre encore plus devant tant d’inhumanité, de folie car ce qu’il se passe dans ces pages, ça va encore plus loin dans la négation de la mémoire que le stalinisme ou que le nazisme.



Avec Big Brother, c’est comme si vous n’aviez jamais existé, vous ne deviendrez jamais un martyr, un témoin gênant. Vous serez un rien du tout, réduit à néant, aussi bien dans le passé que dans l’avenir.



1984, c’est plus qu’une claque dans la gueule, c’est une balle dans la tête. À lire et à relire, sans oublier que Big Brother est là, à nous regarder, derrière nos écrans. Heureusement, nous n’en sommes pas encore arrivé à ce qui se déroule dans cette dystopie glaçante, mais ce totalitarisme a existé (pas aussi poussé) et il n’est jamais mort, car on ne peut pas tuer des idées.



— Si tu veux une image du futur, figure-toi une botte qui écrase un visage humain. Indéfiniment.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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1984 (BD)

A ceux qui n’ont jamais lu 1984 de George Orwell

A ceux qui n’en ont qu’un lointain souvenir

A ceux qui l’ont lu et relu et aimeraient le découvrir autrement



A ceux qui savent que ce roman était en avance sur son temps

A ceux qui aiment les récits en profondeur

A ceux qui ne recherchent pas qu’un simple divertissement



A ceux qui ne lisent que peu de bandes dessinées (comme moi)

A ceux pour qui la BD est un beau moyen de réinventer une œuvre

A ceux qui savent qu’une émotion peut passer par un dessin



A ceux qui sont ouverts à une expérience étonnante

A ceux prêts à s’investir dans une BD qui leur prendra du temps

A ceux disposés à sortir de leurs lectures habituelles



A ceux qui vont découvrir le talent époustouflant de Fido Nesti

A ceux qui vont pénétrer dans un monde dans le monde

A ceux qui applaudiront devant la qualité et la force de l’adaptation



A ceux qui savent qu’être fidèle n’empêche pas la créativité

A ceux qui verront qu’un graphisme peut accentuer un message

A ceux qui croient au pouvoir de l’imagination



A ceux qui veulent réfléchir sur le monde, passé, présent, futur

A ceux qui aiment lire, parce que cette BD est emplie de textes

A ceux qui aiment comprendre, ou au moins chercher à le faire



A ceux qui aiment les ambiances oppressantes

A ceux qui adorent les dystopies

A ceux qui aiment voir se fondre hommes et décors



A ceux qui diront que Fido Nesti a été particulièrement inspiré

A ceux qui comprendront que ses origines brésiliennes font particulièrement résonner cette histoire

A ceux qui jugent que raconter, c’est aussi s’engager



A ceux qui aiment le dégradé

A ceux qui acceptent de se plonger dans un monde dégradé

A ceux qui seront frappés par ces dégradés de gris et de rouge



A ceux qui pensent que le monde est de plus en plus monochrome

A ceux qui le voient tout (trop ?) en couleur

A ceux qui constatent que les nuances de ces dessins font partie du vrai monde



A ceux qui découvriront de long passages du texte original dans la traduction de Josée Kamoun

A ceux qui verront à quel point la violence psychologique peut aller loin

A ceux qui vont plonger (ou replonger) dans une société de souffrance, de guerre et de servitude



A ceux qui, comme moi, garderont cette lecture en mémoire et imprimée sur leurs rétines.
Lien : https://gruznamur.com/2020/1..
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1984 (BD)

J'étais ravie quand je suis tombé sur ce roman graphique adapté d'un roman que j'avais beaucoup aimé (il y a bien longtemps, certes).

Et bien ce fut une déception, je dois avouer.

Je m'attendais à une adaptation, donc à une originalité, l'adoption d'un point de vue, d'un prisme particulier sur cette œuvre d'Orwell. Et là je ne l'ai pas ressenti. Mes souvenirs sont anciens, mais il me semble que le texte, l'ambiance, le tout est très bien respecté, sans réelle prise de distance.

Côté dessin, j'ai trouvé le trait et les couleurs tristes, assez fades. Alors oui, le monde de 1984 est triste et fade, mais j'aurai eu envie de découvrir autre chose. Ces variations de gris et de rouge (enfin, rouge...rouge terne et délavé, oui).

Voilà, ce roman graphique n'est pas mauvais, pas de soucis. Mais ce n'est pas ce que j'attendais. Je chercherai une autre adaptation.
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1984 (BD)

Comme tout le monde, je connais vaguement le récit de Georges Orwell "1984" et son célèbre BigBrother, sans jamais l'avoir lu. L'oeuvre datant des années 50, relatant une dictature dystopique qui enferme sa population dans l'ignorance et la pauvreté au moyen d'une surveillance et d'un contrôle de chaque instant fait désormais partie d'une culture collective. Il est d'ailleurs tombé dans le domaine public récemment ce qui a provoqué plusieurs adaptation BD, toutes sorties plus ou moins en même temps.



Cela faisait plusieurs mois que celle-ci attendait dans ma pile de lecture. Je ne me précipitais pas dessus, peu enthousiasmée par le style graphique. Effectivement plus les pages défilaient, plus je le trouvais laid. Ces teintes blafardes toutes de grises vêtues, parfois illuminées d'une lueur rougeâtre, me rendaient morose. Je n'ai pas réussi à m'immerger dans le graphisme et par conséquent l'univers proposé m'est resté hermétique.

Moi qui pensais aborder cette œuvre culte plus facilement en BD, j'en fût pour mes frais. Cette lecture fût longue et fastidieuse. Il faut 80 pages avant qu'il ne se passe quelque chose, c'est-à-dire l'histoire d'amour entre Julia et Smith, et encore niveau rythme c'est pas folichon... En fait, dans le fond, il ne se passe rien tout au long de ces 220 pages. Tout est du remplissage de discussion philosophique sur le régime dictatorial en place et le contrôle sur l'esprit des gens. Cela m'a fortement ennuyé et certains passages qui tiraient en longueur ont été lu en diagonale.

Une immersion complètement ratée pour moi...
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1984 (BD)

Je termine ce roman graphique avec un petit pincement au cœur car c'était une partie de mon cadeau de Noël et que j'ai fais durer le plaisir avant de le lire, une fois dedans, impossible à lâcher donc lu assez vite malgré une bonne charge de texte à l'intérieur.



En effet le contenu et très riche en textes, il y a de quoi lire pour de la BD, et ce, sur plus de 200 pages.

Je n'ai pas encore lu le roman (mais ce sera fait car c'était la seconde partie de mon Noël), je découvre donc l'histoire avec cet album (bon bien-sûr j'en ai beaucoup entendu parler et connaissais le contenu dans les grande lignes vu le grand classique que c'est).



Pour l'histoire, rien à redire, c'est magistral, nécessaire, effrayant, malheureusement plausible dans un futur proche (et ce pour un roman écrit en 1949, simplement visionnaire Monsieur Orwell).



Je n'ai pas encore de point de comparaison sur le texte mais vu la qualité ici, je pense que c'est assez fidèle à l'œuvre originale d'Orwell.



Visuellement j'ai eu, au début, du mal à m'adapter et à accrocher (sur une trentaine de pages environ), mais finalement on s'y fait et c'est même très bien comme ça, un trait ressemblant au personnage mythique du jeu vidéo "Fallout" pour ceux qui connaissent. Les couleurs sont extraordinairement bien pensées et adaptées au récit, presque en noir et blanc, disons dans un camaïeu de gris et bleus pastels ou sombres rehaussées de rouge lors de scènes violentes, ce qui nous fait ressentir ce côté mélancolique, effrayant, sans espoir que le récit nous impose.



Je suis tout de même très heureux d'avoir enfin découvert cette œuvre et vais poursuivre mon exploration des diverses versions BD et romans de la nouvelle et de l'ancienne traduction afin de bien connaître car je pense que c'est un classique majeur et me demande pourquoi je ne m'y suis pas mis plus tôt.



À lire d'urgence.
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1984 (BD)

Cette adaptation en roman graphique de l’oeuvre de Georges Orwell a été réalisée par l’illustrateur brésilien Fido Nesti. Très fidèle au texte (avec la traduction de Josée Kamoun de 2018), c’est une réussite impressionnante.



Cette dystopie politique écrite en 1948 nous propulse dans une société totalitaire liberticide perpétuellement en guerre. Winston Smith travaille au ministère de la vérité, où il réécrit les archives historiques afin de faire correspondre le passé à la version officielle du Parti. 1984, c’est beaucoup plus que le « Big Brother is watching you » que tout le monde connaît. C’est l’individu dans son ensemble, jusqu’à sa pensée la plus intime, que cette société cherche à dominer. C’est le pouvoir comme seul but.



« – Comment un homme affirme-t-il son pouvoir sur un autre, Winston ?

– En le faisant souffrir.

– Exactement. L’obéissance ne suffit pas. S’il ne souffre pas, comment savoir qu’il obéit à ta volonté, et non à la sienne ? Le pouvoir s’éprouve en infligeant douleur et humiliation. Le pouvoir se réalise en mettant en pièces la pensée de l’homme pour la recomposer ensuite à sa guise. Est-ce que tu entrevois, maintenant, quel monde nous sommes en train de créer ? C’est l’antithèse exacte des niaiseries utopiques et hédonistes rêvées par les anciens réformateurs. Un monde de peur, de traîtrise et de tourment où on a le choix entre piétiner et être piétiné, un monde qui sera de plus en plus impitoyable, et non de moins en moins, à mesure qu’il se raffinera, qui ira vers toujours plus de douleur. Les anciennes civilisations prétendaient être fondées sur l’amour, ou la justice. La nôtre est fondée sur la haine. »



Les mécanismes qui sont décrits pour y parvenir, comme l’appauvrissement conscient du langage, sont glaçants. Pourquoi utiliser deux mots, bon et mauvais ? On aura bon et « inbon ». Au lieu de superbe, excellent ou la kyrielle de mots associés, ce sera « plusbon » – et si on veut encore insister, « doubleplusbon ». A terme, quand l’individu n’aura plus que des mots formatés ainsi, il ne pourra même plus se rebeller : s’il n’y a pas de mot pour le dire, c’est que cela n’existe pas.



La montée en puissance de l’histoire, oppressante et terrible, nous laisse transis et sans voix à tourner les pages. Même si elle a été écrite juste après la seconde guerre mondiale et est à la base une critique virulente du communisme, Orwell y dénonce en fait tous les fascismes. En plus de disséquer les mécanismes politiques et sociaux qui permettent à un système d’oppression de voir le jour, il imagine jusqu’où un tel système pourrait aller. Et il raconte tout cela à travers le regard d’un type lambda plutôt sympathique à qui on peut assez facilement s’identifier, ce qui renforce la démonstration.



Le dessin de Fido Nesti sert l’oeuvre avec force. Des pages souvent monochromes ou avec juste quelques couleurs sombres, gris, ocre, rouge, noir, des faciès expressifs. Des cases qui débordent parfois sur de la pleine page, l’ensemble est très dynamique. On tourne les pages, accrochés à sa propre raison, qui lutte. Le pouvoir de l’image, je crois que j’ai encore plus flippé en lisant ce roman graphique, que le roman original. Question d’époque aussi, peut-être.



Cette adaptation en roman graphique est non seulement une réussite, mais une excellente idée, car un tel format peut amener de nouveaux lecteurs à découvrir cette histoire et – on peut l’espérer – à se poser de nouvelles questions, voire peut-être s’ouvrir à une conscience politique. Je salue également la maison d’édition pour cette couverture cartonnée, qui permet de nombreuses relectures, sans s’abîmer. Je n’ai donc que deux mots à vous dire (enfin quatre) : lisez ce roman graphique !



« Au bout du compte, le parti annoncera que deux et deux font cinq et il faudra bien l’accepter. Et le plus terrifiant n’est pas qu’il te tue pour avoir pensé autrement, c’est qu’il puisse avoir raison »
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1984 (BD)

C'est la seconde version de 1984 que je lis et qui est signé par Fido Nesti, un artiste autodidacte brésilien qui dessine pour différents magazines américains. Il a découvert 1984 à l'école et en 1984 justement ce qui est une étrange coïncidence, avouons-le.



Certes, on pourra objecter que le George Orwell de 1949 n'avait pas vu juste sur cette évolution du monde à cette date là des années 80. Pour autant, on peut encore imaginer qu'une telle société totalitaire puisse malheureusement exister dans le futur. Bref, cela reste d'une parfaite modernité dans le propos.



Et puis, certains passages de ce livre m'ont rappelé que des faits étrangement similaire se sont produits comme dans l'actuelle dictature en Turquie où le dirigeant bien aimé a décidé de faire de son ex-allié l'ennemi public n°1 de son régime. Ses soi-disant partisans ont fait l'objet d'une chasse aux sorcières absolument extraordinaire avec des milliers de purge dans l'administration pour des crimes imaginaires.



Bref, George Orwell a décortiqué ce qui se passait dans la tête d'un dictateur pour garder le pouvoir et surtout le contrôle sur sa population. Bien entendu, c'est une critique du nazisme et du communisme qu'avait combattu cet auteur. Mais il va beaucoup plus loin dans cette œuvre qui restera culte pour les générations à venir.



Je n'ai pas vu beaucoup de différence sur le fond avec la précédente version signé par Sybille Titeux de la Croix. Simplement, j'ai mieux apprécié l'aspect graphique de Fido Nesti qui correspond à mes goûts en la matière. A noter également une colorisation assez sombre pour donner plus d'éclat à cette œuvre à l'atmosphère envoûtante et paralysante à la fois.

Il est clair qu'il y a plus de texte dans cette version moins épuré. J'arrive même à comprendre de manière plus explicite que l'antiquaire et le cadre du parti étaient de mèche pour faire basculer notre héros Winston. Je ne l'avais pas forcément saisi dans la précédente version.



A noter qu'il s'agit également du premier roman graphique de l'auteur qui s'en sort très bien. Peu de dialogues, beaucoup de textes ; cela conserve son caractère assez littéraire.



Alors, oui 1984 en BD s'avère une formidable réussite car la mission est accomplie car il y a une parfaite adéquation entre l’œuvre mythique et cette version illustré.
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1984 (BD)

Adaptation en roman graphique du roman 1984 de George Orwell.

Dystopie mondialement connue. Big Brother et son système contrôlent absolument tout : les individus, leurs actions, leurs pensées et même leurs rêves, le passé ( que l'on réécrit en permanence), l'avenir.

A Londres, tous les individus sont surveillés en permanence dans la rue et chez eux grâce à des télécrans. Winston croit pouvoir y échapper grâce à un renfoncement dans son appartement qui permet d'échapper à la surveillance. Hélas, c'est sans compter la police de la pensée à laquelle rien n'échappe. Le pays est en guerre permanente, la propagande sévit à tous les instants.

Le graphisme est soigné, les teintes sombres et en nombre limité ( bruns, gris, noirs, rouges) rendent à merveille une atmosphère oppressante, post apocalyptique, fantastique.
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