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Critiques de Fiona Mozley (113)
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Dernière nuit à Soho

Grâce à Fiona Mozley, bien traduite en français par Laetitia Devaux, j’ai plongé dans ce Hot Stew : ragoût fumant (traduction littérale) mais aussi bordel chaud bouillant, situation difficile, pénible et même, si j’ose, merdier impossible (merci Liz pour cette aide précieuse afin de décrypter cette expression). Finalement, toutes ces définitions correspondent à ce que fait vivre Fiona Mozley dans Hot Stew. Ainsi, je comprends mieux pourquoi un titre plus neutre a été choisi pour la version française….

Ce roman qui se déroule la plupart du temps dans Soho, ce quartier emblématique de Londres, est une vraie mosaïque. Les personnages qui, apparemment, n’ont rien à voir entre eux, se rencontrent, s’affrontent, s’évitent et révèlent peu à peu leurs liens. Qu’ils soient sympathiques ou non, leur rôle est important dans un roman tellement addictif que j’aurais aimé qu’il se poursuive encore…

J’essaie de ne rien révéler d’important. Certains utilisent un mot d’origine anglaise, justement, mais je préfère divulgâcher, tellement plus parlant. Merci à nos cousins québécois ! Pourtant, il faut bien présenter cette intrigue nouée autour de Soho.

Finalement, le personnage principal de cette histoire édifiante, est un immeuble. Au rez-de-chaussée, se trouve le restaurant Des Sables et j’apprends que syphilis, choléra ont sévi ici, que Karl Marx et son épouse ont habité le quartier, que les bombes l’ont frappé durant la Seconde guerre mondiale et que des disques, des films l’ont fait connaître bien au-delà du Royaume-Uni.

Bon, je m’égare car j’en étais à cet immeuble, élément essentiel du roman. Sans tarder, voici Tabitha et Precious qui ont aménagé un jardin clandestin tout en haut. Ces deux femmes exercent ou ont exercé ce qu’on appelle le plus vieux métier du monde. Elles se prostituent comme d’autres femmes qui résident dans ce même immeuble. Leurs clients, de tous âges et de toute condition, sont fidèles, des habitués, et ces femmes sont indépendantes.

Intervient alors Agatha Howard, 25 ans, propriétaire de tout le quartier. C’est à son père qui, grâce à des opérations le plus souvent liées à la corruption, qu’elle possède tout cela et veut faire place nette afin de construire des immeubles de standing pour attirer une population bien plus fortunée.

Seulement, Soho a une âme, une vie enracinée autour du commerce du sexe mais aussi des plaisirs offerts par les restaurants, les pubs. Dans ce quartier, vit une population aux moyens plus que modestes payant ou non leur loyer.

Autres personnages croisés durant ma lecture, Lorenzo et Robert Kerr, ont un rôle secondaire mais non négligeable. Il y a Bastian et Rebecca son épouse mais leur couple bat de l’aile car Bastian renoue avec d’anciennes relations : Glenda et Laura.

Quand Tabitha reçoit une lettre de Howard Holdings, dirigée par la fameuse Agatha, elle découvre une forte augmentation du loyer destinée à faire partir les locataires.

Après le rez-de-chaussée, les étages et même la terrasse tout en haut de l’immeuble, Fiona Mozley me fait plonger dans la cave où je rencontre deux personnages affublés de surnoms empruntés au grand ou au petit écran. L’une se fait appeler Debbie McGee et l’autre, Paul Daniels. Avec d’autres paumés, émerge l’Archevêque, censé régner sur ce monde souterrain.

Toute cette histoire débute un jour d’été pour se terminer au printemps suivant. Parmi les quelques personnages principaux, Precious est, de loin, la plus sympathique. Elle prend même la tête de la manifestation sévèrement réprimée par la police agissant au service des puissants.

Ces puissants, justement, possèdent l’argent acquis légalement ou non. Ils se chargent, avec l’aide des autorités le plus souvent corrompues, de faire valoir leurs intérêts.

Dernière nuit à Soho est une fiction passionnante et éloquente qui révèle non seulement des manipulations honteuses, toujours au détriment des plus démunis et, par conséquent, des plus faibles. Fiona Mozley m’a fait vivre une histoire palpitante au cœur d’un quartier emblématique de Londres.

Je remercie Babelio et les éditions Joëlle Losfeld pour ces inoubliables moments de lecture.


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Elmet

John Smythe, ancien homme de main et boxeur clandestin, vient de s’installer illégalement dans le Yorkshire, sur le terrain qui appartenait autrefois à son épouse disparue. Avec ses deux enfants Cathy et Daniel, il y mène une existence marginale et retirée, vivant principalement de la chasse. Mais le propriétaire, Mr Price, potentat local redouté aux pratiques peu orthodoxes, s’est mis en tête de l’expulser.





Faisant référence à un ancien royaume celtique qui, du Ve au VIIe siècles, couvrit une partie du Yorkshire, mais se déroulant dans ce que l’on devine être notre époque, Elmet met en scène une sorte de Robin des Bois moderne, hors-la-loi au grand coeur, braconnier proche des pauvres et des opprimés, en l’occurrence des victimes du vil Mr Price, homme terrifiant et sans vergogne. A travers les puissantes personnalités de John et de Price s’affrontent deux univers opposés : l’un fruste mais humaniste, fondé sur la liberté et la proximité avec la nature, l’autre construit sur la possession, le pouvoir et la domination à n’importe quel prix.





La fable va s’avérer extrêmement cruelle, les débuts plutôt paisibles et bucoliques, imprégnés de la tendresse taiseuse d’une famille hors normes, basculant rapidement dans un cauchemar violent et sanglant, où John et ses enfants se retrouvent confrontés à l’injustice, à la tyrannie et à la brutalité aveugle. Autour d’eux, la majorité des témoins se pressent comme des moutons, prompts à basculer d’un camp à l’autre pour toujours se trouver du côté du plus fort.





J’ai été littéralement emportée par cette histoire où l’auteur réalise l’exploit de rendre parfaitement réaliste un conte remarquable d’imagination. De son écriture fluide et agréable qui transporte littéralement le lecteur auprès de personnages crédibles et touchants, Fiona Mozley met en place une spirale tragique où la tension dramatique portée à son paroxysme débouche sur un sentiment de révolte face à l’injustice.





Curieux mélange d’ingénuité et de cruauté où le bucolisme léger se transforme sans prévenir en explosion sanglante, cet étonnant roman à la lecture addictive nous confronte à une situation contemporaine d’assujettissement social aux échos étrangement féodaux. Coup de coeur.


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Dernière nuit à Soho

Très bon cru, ce second roman de Fiona Mozley ! Roman social contemporain, il raconte, dans l'intimité d'une brassée de personnages, la gentrification du quartier populaire londonnien de Soho et ses conséquences, sur le paysage comme sur les mouvements de population.





Le décor est d'abord posé en un court chapitre, où la plume aérienne balaye l'évolution historique et physique du quartier : Comme un film en accéléré, le paysage se monte et se démonte sous nos yeux, pour nous amener dans le Soho d'aujourd'hui, en transition : « Lorsque les bombes se sont abattues sur Londres, Soho n'a pas été épargné. Des lésions noires sont apparues dans l'alignement des demeures géorgiennes, et les gens se sont réfugiés sous terre. (…) de nouvelles rues ont été crées, des immeubles de bureau ont poussé. Et des appartements luxueux se sont dressés sur les taudis comme de fausses dents étincelantes sur des gencives pourries. »





Puis, via une poignée de personnages, nous pénétrons l'ambiante et la vie actuelle de ce quartier populaire, et spéculons sur sa gentrification.

Le Soho que nous visitons dans ce roman grouille d'une vie désinhibée et souterraine, où nous croisons des restaurants dans leur jus d'antan, des appartements de travailleuses du sexe, des caves abritant une colonie de clochards et leur gourou, des pubs plus ou moins bien fréquentés, des acteurs pas encore reconnus, des jeunes couples tendance… Et de riches investisseurs, qui veulent bouleverser cet équilibre populaire afin de rentabiliser tout cela.

Agatha est une riche héritière d'immeubles situés à Soho, qui souhaite se débarrasser de ses locataires, travailleuses du sexe, pour faire autre chose de ses immeubles. de limousines en hippodromes, elle nous ouvre les portes du monde des nantis, qui tente d'éliminer cette vermine qui le gratouille, au besoin en tentant de se mettre la police dans la poche.

Mais comme toute évolution, celle-ci provoque la résistance des habitants actuels, qui sont impactés par les changements. Entre eux, une guerre ouverte est désormais déclarée.

C'est dans cette ambiance de fin d'un monde que vous passerez une Dernière nuit à Soho !





Je n'en dis pas plus car l'intérêt du roman est de découvrir l'histoire de cette transition à travers le portrait de chaque personnage et de son histoire, plus ou moins banale, plus ou moins extraordinaire. C'est un moment de lecture très agréable, rythmé, intéressant autant du point de vue particulier des personnages que de celui plus général du phénomène en lui-même.

Soyez en revanche plus méfiant sur l'objet livre : Il s'est délité dès les premiers chapitres ; D'abord quelques pages se sont décrochées, puis - on ne se moque pas ^^- un bloc entier m'est tombé sur la tête plusieurs fois (dans mon transat je lisais les mains légèrement au dessus de la tête). Mais je suis probablement tombée sur un cas isolé.





Merci beaucoup à Déborah de Babélio pour cette masse critique privilégiée, ainsi qu'aux éditions Joelle Losfeld pour ce cadeau, très apprécié !
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Elmet

Elmet, le joyau celte brille encore sur la cime des arbres et dans les cours d'eau de ta forêt. Il s'échappe, murmure et grandit dans le coeur des nouveaux héritiers de ton royaume perdu.

C'est un bout de terre et une cabane, non loin d'une voie de chemin de fer qui relie Londres à Edimbourg.

L'ultime refuge d'un père, John Smythe, et de ses deux enfants adolescents Daniel et Cathy.

Ce sont les nouveaux Robinson de ta terre bénie et accueillante s'il n'y rodait pas un ogre assoiffé de sang et de pouvoir, le propriétaire terrien M. Price flanqué d'une poignée d'hommes armés qui font la loi.



Comme j'ai aimé lire le bouleversant roman de Fiona Mozley à la fois poétiquement attachant et terriblement violent. C'est un conte gothique comme je les adore où la forêt de sapins remplace la lande du Yorkshire chère à mon coeur !



J'ai adoré l'univers poétique et l'écriture charnelle de l'autrice dans le sens où la nature prend lentement possession des corps, le chemin naturel de l'altérité. Dans le regard de Daniel qui est le narrateur, la peau devient lumière, les yeux ont la couleur du ciel, la terre se confond avec sa soeur. Les corps des adolescents grandissent dans ce nouvel éden et celui du père vieillit au rythme naturel des saisons.



Non, le danger ne vient pas de ta forêt, Elmet mais d'un homme veul et sanguinaire, la personnification d'un autodafé de notre civilisation. le temps a recouvert les cimes et le feu ta lumière.

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Dernière nuit à Soho

Soho est un quartier de Londres à la mixité sociale très forte et à l’atmosphère très chaude. Les prostituées y font leur commerce en toute indépendance. Elles louent de plus en plus cher leurs appartements. La propriétaire des immeubles, Agatha, fait tout son possible pour les expulser : son projet est de reconstruire des immeubles de luxe et d’y faire venir une population branchée et cossue.

Mais il est hors de question que les « filles » se laissent faire sans résister. Peu à peu, la révolte s’organise...



J’ai beaucoup aimé le regard porté sur ce quartier de Londres et même sur son histoire. Savez-vous que le nom de Soho provient d’un cri de chasse à l’époque où cette terre n’était encore qu’une lande peuplée de cerfs et de sangliers, So Ho criaient les riches chasseurs en arrivant au galop pour débusquer les bêtes.



Ensuite, j’ai beaucoup aimé la galerie de portraits brossés par l’auteure. Certes, il faut s’habituer aux nombreux personnages mais le contact est facile et simple. Il a a d’abord ceux qui vivent dans les sous-sols des immeubles, des hommes et femmes en perdition. Mais aussi en résurrection comme Cheryl, une parenthèse hors du temps et hors du monde pour cette héroïne.

Il y a encore des personnages « bobo » côtoyant des émigrés en quête d’avenir dans le cinéma. Des prostituées au coeur tendre, comme Precious porte-parole de leurs revendications, défendant becs et ongles leurs prérogatives...



Il y a de l’amitié, de l’amour, de l’argent, de la politique, des intérêts en jeu, et tout ça est tricoté autour des personnages pour former un tissu représentatif du quartier aux personnages hauts en couleurs et sympathiques mais à l’avenir incertain. On ressent l’amitié de l’auteure pour ses personnages, elle en a pris grand soin et leur a accordé, à chacun, un petit moment de gloire. Ils sont tour à tour entrés dans la lumière même si celle-ci n’a pas totalement réussi à masquer leurs zones d’ombre.



Je remercie Babelio et les éditions Joëlle Losfeld pour cette rencontre pleine de fantaisie et de triste réalité.

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Dernière nuit à Soho

Le cadre est identifié sans difficulté : Soho, le fameux quartier de la capitale anglaise. Les personnages qui le peuplent sont encore pour la plupart des locataires et c’est dans ces meublés insalubres qu’officient les prostituées. Autour des dames de la nuit gravitent dans la journée les plus démunis.



Mais le quartier est attractif pour les spéculateurs avides, qui mettent la pression sur les occupants pour les faire déguerpir et récupérer de précieux mètres carré monnayables. La puissante Agatha tente de faire main basse sur les immeubles tandis que d’inquiétants tremblements agitent de temps à autres les murs lépreux des bâtiments.



Résumé ainsi, le propos est limpide; Mais ce serait sans compter avec le talent de narratrice le Fiona Mozley, qui dresse un portrait complexe et terriblement humain de la vie du lieu. Avec une virtuosité dans l’écriture qui donne parfois le vertige.



On est loin du classicisme de Jonathan Coe (que je ne renie pas, loin de là). L’autrice appréhende le récit avec un modernisme et une audace intéressante.



On prend le parti des dames qui louent leur corps pour survivre, même si celle qui incarne la méchante et dont on découvre peu à peu l’histoire exerce une sorte de revanche vis à vis d’un passé difficile.



J’ai apprécié de découvrir cette autrice étonnante et l’ambiance particulière qu’elle instille dans ce roman d’un Londres si différent des clichés rebattus.





352 pages Joëlle Losfeld 1 septembre 2022

Traduction (Anglais) : Laetitia Devaux


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Dernière nuit à Soho

Je le vois entrer dans le pub, le regard triste, le sourire absent, l'air mort. Comme tous ceux qui entrent dans un pub avant midi. Je fais partie de ce lot-là, des âmes errantes qui ont perdu leur âme un jour, sans s'en rendre compte, ou justement si, avec raison. La vie bouge, elle est un flux et reflux d'envie et de désir qui s'échouent aux rivages de ta porte brinquebalante, comme la marée qui laisse son écume blanche avant de se retirer.



A l'intérieur, le ressort de l'horloge semble s'être cassé, au dessus de la glace miroitant un alignement presque géométrique de verres bus, un reste d'une mousse blanche s'étirant de toute sa langueur. De toute façon, dans la pénombre de ces lieux, l'heure n'importe peu, le temps n'a plus lieu, il est toujours l'heure d'une pinte, que cela soit la première ou la dernière pinte à Soho. La vie, là-bas, c'est cette adéquation entre l'ombre de la table et la lumière du comptoir. Une musique s'échappe d'une vieille platine, pour occuper le silence de ceux que ça dérange. Des êtres entrent, ressortent, se regardent ou baissent les yeux. De temps en temps un rire s'étale, des regards se tournent vers le sourire d'une femme, la porte des chiottes s'ouvrent et se referment.



J'essaye de me lever du comptoir, les fesses collés à ce tabouret depuis trop d'heures. Dehors, un soleil éblouissant, une pluie battante, une brume fumeuse. A l'intérieur, il n'y a plus de temps. A l'extérieur, la météo londonienne n’intéresse guère. Peu importe les guerres dans le monde, ici une autre bataille semble se jouer. Certains espèrent un nouveau blitz, pour raser ce quartier, en faire un truc plus cossu, plus branché. D'autres se rasent la chatte, histoire de plaire à ces vieux clients, qui oscillent entre pubs et bordels, les deux mamelles de leur triste existence.



Remontant mon caleçon, boutonnant mon jean, le regard absent, la queue misérable, j'enfile ma vieille paire de baskets et retourne à mes navigations solitaires, un autre pub, d'autres types. A l'ombre des réverbères se distillent des portraits attachants, éclairant ces âmes errantes, ces combats perdus contre la vie, contre l'argent, contre l'amour. De nouvelles bières à partager, dans la solitude d'un lieu, comme une dernière nuit à Soho. La serveuse me ramène une nouvelle pinte, la première ou la dernière. Quand la soirée s'approchera de la lune, elle me déposera un verre d'Aberlour et je repenserai encore à tous ces hommes, ces femmes qui gravitent encore dans ce quartier. On n'oublie pas son dernier verre à Soho.
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Elmet



Dans la région du Yorkshire où la nature est aussi splendide que peu hostile, deux enfants, Danny et Cathy vivent au milieu de la forêt, avec John, leur père, un homme , très grand, taciturne et manuel- il a construit de ses propres mains la maison dans lequel les trois vivent- qui autrefois servi d’homme de main à Mr Price., riche propriétaire terrien, particulièrement cupide et odieux. L'harmonie( relative) du début va vite donner lieu à une tragédie inéluctable.



Elmet, le premier roman de la jeune Fiona Mozley a été couronnée de nombreux Prix en Grande-Bretagne, et a notamment figurait en finale de la liste du Man Booker Price, ce qui est très rare pour un primo romancier.



Elmet est un roman à part, entre le conte gothique proche du fantasy, dans lequel la nature a toute sa place et le drame social à la Ken Loach qui voit les riches patrons dominer outragement les plus modestes sans le moindre scurpules, au dépit de toute humanité.



Un drame assez intemporel, pour accentuer le coté conte du film même si la critique de l'ultra libéralisme et certaines références aux geurres d'aujourd'hui ( Irak) pour le faire situer à la fin du 20e siècle



On pense au niveau de l'ambiance à des films anglais comme le Géant Egoiste de Clio Bernard ou alors pour l'histoire d'un père qui fait mener une vie dascète à sa progéniture au papa de Captain Fantastic en plus âpre



Un Yorkshire méconnu et mystérieux qui sert de décor à cette fabe romanesque et terrifiante ou la violence est prégnante, radicale et où l' injustice et la révolte sous jacente prend des accents shakespariens .



Une très des belles découvertes littéraires de ce début d'année, et même si la période n'est pas forcément la plus propice à ce genre de lecture sombre et assez anxiogène, la magnifique prose de sa romancière mérite largement d'être mise en avant !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dernière nuit à Soho

Bienvenue à Soho, quartier populaire de Londres. Ce n’est pas le quartier rêvé, il est sale, l’insécurité règne. Vous y croiserez des drogués, des alcooliques, des prostituées, des anciens repris de justice,des gens qui vivent dans une cave mais il y a aussi ce restaurant qui sert des escargots au beurre persillé ou quelques pubs où on se sent bien. Les habitants se connaissent, se croisent, vivent dans ce quartier auquel ils sont très attachés.



Agatha, héritière d'une grande fortune et de quelques immeubles de Soho, a décidé de faire un grand nettoyage lucratif en expulsant les prostituées qui habitent et travaillent dans un immeuble ancien. Pour convaincre ces femmes de partir, elle a augmenté considérablement le loyer ce qui va provoquer une petite émeute, des manifestations et inévitablement attirer les journalistes. Cet immeuble est le personnage principal de l’histoire.



J’aurais bien aimé visiter cet appartement du dernier étage avec le jardin sur le toit. J’ai apprécié les descriptions du quartier qui ressemble à tous les vieux quartiers populaires des grandes villes et j’ai beaucoup pensé au Paris d’il y a longtemps, même si un ou deux quartiers résistent.



Les habitants sont sympathiques, attachants, avec des histoires de vie compliquées, sombres parfois.



J’avoue, j’ai sauté quelques paragraphes car dans un quartier où vivent des travailleuses du sexe, il y a du sexe, beaucoup de sexe et ce n’était pas le plus plaisant à lire.



Mais malgré cette censure personnelle, la lecture est très agréable.



Merci à Babelio pour cette masse critique privilégiée, ainsi qu'aux éditions Joëlle Losfeld.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Elmet

Cathy et Daniel, la fuite désespérée



Couronnée de nombreux Prix en Grande-Bretagne, Fiona Mozley est l’une des révélations de cette rentrée dont Joëlle Losfeld nous assure – à juste titre – qu’elle nous invite à une «fête de la lecture».



Cathy et Daniel vivent avec leur père John Smythe dans le Yorkshire. Ils se sont établis là, dans la région natale de leur mère, après avoir quitté la maison sur la côte à la suite du décès de leur grand-mère. «On était arrivés peu de temps avant mon quatorzième anniversaire. Cathy venait juste d’avoir quinze ans. C’était le début de l’été, ce qui laissait à papa tout le temps nécessaire pour construire la maison. Il savait qu’elle serait terminée bien avant l’hiver. Dès la mi-septembre, on put l’occuper.»

John, qui a une stature imposante, gagne sa vie en participant à des combats rémunérés ou bien vend sa force de travail, passe des heures dans les bois à chasser et à abattre du bois, mais ne s’épanche guère sur ses activités devant sa progéniture. Un jour pourtant, il raconte à Cathy et Daniel qu'il est allé récupérer une somme d'argent qu’un ami, victime d'un accident, n’était plus à même de réclamer par lui-même. Il a ainsi pu réparer une injustice. Valeur cardinale à ses yeux.

«À l’époque, il ne cherchait qu’une chose: nous endurcir contre l’inconnu. Contre les choses sombres du monde. Car plus on en savait, plus on serait armés. Et pourtant, le monde était totalement absent de nos vies…» 

Quand Cathy est importunée par les jeunes collégiens, s’il se range derrière sa fille qui a choisi de ne pas se laisser faire et de défendre son petit frère, il ne proteste toutefois pas quand la directrice de l'établissement la réprimande pour avoir fait subir de mauvais traitements aux garçons. Il décide simplement de confier à Vivien, une amie, le rôle de préceptrice plutôt que de continuer à envoyer ses enfants à l'école.

La confiance qu’il accorde à ses enfants le pousse à croire aussi Cathy lorsqu’elle raconte qu’elle a vu un homme près d'une jeune fille retrouvée morte, alors que la police avait conclu à un suicide. Une thèse qui ne sera du reste pas remise en cause avec la découverte d'un second cadavre. John prend alors l’initiative d’effectuer des rondes, mais sans résultat. S'il ne va pas voir la police, c'est qu'il est réticent à l'autorité. Et aux institutions de manière plus générale.

Il n’aspire qu’à la paix, en quasi autarcie.

Mais, par la confession du narrateur, le lecteur sait d’emblée que l’histoire a mal fini. Daniel se retrouve seul, sans argent, erre à la recherche de sa sœur. Que s'est-il passé? On ne le découvrira qu'à la fin du livre.

En revanche, on apprend assez vite qu'un certain Price, qui possède quasiment toutes les terres du Comté, entend faire valoir ses droits de propriété sur le lopin où John a construit sa maison. Et que John organise la riposte, chargeant Daniel et Cathy d'en savoir plus sur la façon dont Price mène ses affaires et comment avec Coxswain, son homme de main, il exploite les familles.

Le conte prend alors des allures de lutte des classes avec «un combat illégal pour régler légalement un différend.» Comme Joëlle Losfeld, on pense aux Raisins de la colère et à une tragédie contemporaine sur «l’enfance, la révolte, l’injustice, la tyrannie, la violence faite aux femmes, ais aussi le courage qu’il faut pour être libre et l’amour.»

Le tour de force de Fiona Mozley étant de nous livrer le tout presque sous forme poétique, avec un style léger qui va soudain basculer dans l’horreur, donnant plus de force encore au choc final. C’est superbe !




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Elmet

Elmet est un roman pénétrant et dérangeant. Dès la première page on sait que le narrateur fuit une scène traumatique et qu'il est à la recherche de sa sœur. On sait également que cet instant est l'aboutissement du récit qui va suivre. Daniel va raconter son histoire avec sa sœur et son père, le lecteur ne peut se bercer d'illusion elle sera sombre. Leur père, après le départ de la mère, qui reste mystérieux, a choisi de construire une maison dans un bois et d'y vivre en autarcie avec ses enfants afin de les "...endurcir contre l'inconnu. Contre les choses sombres du monde". Bien que plusieurs faits marquent clairement que l'histoire se déroule à notre époque, j'ai souvent eu l'impression d'être au moyen âge. Mr Price,le propriétaire terrien du coin a, en effet un pouvoir sur ses locataires et ses ouvriers qui ressemble totalement au Seigneur et ses serfs. Son pouvoir plane comme un aigle menaçant sur la famille. On sent que le drame va surgir mais quand ? et pourquoi? L'admiration et l'attachement sans faille des deux enfants pour leur père est touchante. De fait cet homme paraît invincible,un peu taiseux ,son amour pour ses enfants est son seul guide. Il se dégage de ce trio beaucoup d'émotion. J'ai " tendu le dos" pour eux à tout moment. Cathy est une jeune fille très attachante par sa force de caractère et sa sensibilité. Daniel est très touchant car il semble subir les évènements et lutte entre volonté d'être à la hauteur et les reste d'innocence de l'enfance. Son regard inquiet et interrogateur sur ce qu'il vit et les non dits de son histoire m'a donné envie de le protéger,l'autoriser à être encore un petit garçon ! Fiona Mozley a une très belle écriture qui m'a semblée difficile d'accès dans un premier temps puis envoûtante. Elle décrit la nature telle une botaniste mais avec ,en plus la capacité de se servir de chaque détail naturel comme d'un révélateur des ressentis du narrateur. Quel talent! Je suis très heureuse de cette découverte et j'espère que ce premier roman ouvrira l'espace de beaucoup d'autres aussi originaux.
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Dernière nuit à Soho

J'ai moyennement accroché avec ce roman. J’ai eu du mal à entrer dans l'histoire où une femme veut détruire un immeuble et l'autre veut le sauver pour garder l'âme du quartier. J'ai cependant aimé la personnalité de ces femmes aux caractères forts et étonnants
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Dernière nuit à Soho

Le personnage principal est un immeuble de Soho et les héroïnes sont toutes les femmes qui ont eu affaire ou ont affaire avec !



Soho sans fard ni artifices, puant et répugnant, cloaque de toutes les misères et de tous les désespoirs !



Chaque personnage a une histoire propre et une trajectoire qui l’a mené jusqu’à Soho et tout cela donne un roman impossible à poser, avec lequel j’ai eu l’impression d’accompagner Precious, Tabithan, Cheryl, Lorenzo et les autres dans leurs vies et leurs combats ! Agatha m’a fait pitié dans son isolement et ses journées mercantiles !



Un roman profondément humain et attachant ! Une réussite avec une histoire difficile !



Challenge Féminin 2022/2023

Pioche dans ma PAL décembre 2022 : Arwen78

Lecture Thématique décembre 2022 : Hors UE
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Dernière nuit à Soho

Agatha a hérité des biens de son père, en partie mafieux, notamment de nombreuses propriétés à Soho qu'elle veut réhabiliter. Dans ce quartier, justement, Precious fait partie d'une de ces propriétés faisant office de maison close : elle ne compte pas, avec ses voisines et amies prostituées, laisser leur immeuble, et leur vie, à la merci de la riche héritière sans scrupules.



Entre les deux femmes, c'est tout un quartier qui prend vie, entre les anciens qui le voient évoluer comme nombre de quartiers centraux de grandes métropoles, vers la voie de la gentrification massive et forcée, et les nouveaux, qui font eux-mêmes partie de cette gentrification. Ce sont des histoires d'amour, de mort, de passés qui refont plus ou moins brutalement surface, de misère et de déchéance, d'espoir aussi, qui lient parfois directement, parfois plus indirectement, tous les personnages, dans un microcosme à l'image de l'humanité toute entière, dans ses joies, ses peines, ses doutes, ses douleurs...



Ainsi, Dernière nuit à Soho est un roman intéressant à lire pour qui aime la polyphonie narrative et les histoires du quotidien, plus exceptionnelles qu'elles n'y paraissent, qui mettent en jeu toute une société par leur intermédiaire. Forcément, j'ai personnellement plutôt apprécié, malgré quelques éléments que j'ai trouvé un peu trop tirés par les cheveux.
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Dernière nuit à Soho

Onee et paroles m'ont donné envie de lire ce livre, je les en remercie.



Soho, un quartier de Londres, où un immeuble est le centre d'intérêt de nombreuses personnes. Dans le coin tout est resté un peu dans son jus.

La propriétaire Agatha possède beaucoup de choses, elle voudrait bien récupérer toutes ses locations, les détruire et reconstruire du chic. Elle augmente donc ses loyers pour pousser les gens à partir.



Mais elle se heurte à de la résistance, de nombreux personnages vivent autour, dessous et dans cet immeuble. ils organisent des manifestations, la déléguée est Precious une prostituée qui se démène pour que leur vie ne disparaisse pas.

"C'est étonnant que Precious soit à ce point attachée à cet endroit. Soho est sale, pollué, et il s'y passe plein de trucs pas beaux à voir. Des gens y vendraient leur mère ou vous dévoreraient tout cru. Si le quartier s'effondrait à cause du réchauffement climatique ou d'une guerre nucléaire, c'est le dernier endroit où elle voudrait être. En un rien de temps, il n'y aurait plus rien à manger ni à boire. Les gens captureraient les rats, puis les chats et les chiens, et ensuite ils se boufferaient entre eux. Precious a entendu dire que la chair humaine a un goût de porc."



C'est son chez elle, elle a fait sa vie et ne saurait où aller, elle ne sait pas trop ce qu'est un foyer, ses repères sont à Soho. Elle y trouve une certaine tolérance, plusieurs cultures différentes se côtoient.

"On vient à Soho pour boire, se droguer et tirer un coup rapide, rire, écouter de la musique, danser, manger des gâteaux bourrés de sucre et des boulettes collantes, des escargots au beurre persillé, boire du café chocolaté et du vin de Bordeaux rouge, assister à des pièces de théâtre et des concerts."



Un livre très agréable à lire, on rencontre des personnages hauts en couleur, toujours cette différence entre les riches et les pauvres. Un bon moment.
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Elmet

La mère est absente. Disparue. Cela n'inquiète personne, elle était bizarre. Daniel et Cathy ses deux enfants adolescents vivent avec leur père. le garçon d'une quinzaine d'année est le narrateur. Il est tout entier tourné vers l'intérieur, aime s'instruire auprès de celle qui leur fait école. Sa soeur aînée aime courir les bois. C'est une fille tournée vers l'extérieur. C'est elle qui prend les décisions. Son frère se complaît sous sa tutelle.



Avec leur père, ils forment une famille singulière mais solidaire, vivant dans une maison que le père a construite. le problème est que le terrain ne lui appartient pas. Avec sa taille de géant il gagnait sa vie en faisant usage de sa force. Il s'engageait dans des combats sur lesquels des paris étaient lancés. Dans l'Angleterre contemporaine c'est encore autorisé. Mr Price, le propriétaire du terrain, veut qu'il travaille pour lui. Il veut utiliser sa force pour intimider les mauvais payeurs de loyer, les employés revendicatifs. Lui, ne veut plus se battre. Sauf une fois, une dernière, quand Mr Price met en jeu la propriété du terrain sur lequel est bâtie sa maison.



Ce premier roman de Fiona Mosley se tient sur fond de lutte des classes, si on peut encore employer cette expression de nos jours, et dans un contexte de vie proche de la nature. C'est en tout état de cause un drame social qui place le démuni aux prises avec le possédant. Si le lecteur s'alanguit quelque peu dans une première partie, le rythme change brutalement quand un fils de Mr Price est trouvé mort dans les bois.



Roman à deux vitesses, roman à deux ambiances. le côté bon enfant d'une vie de famille certes originale mais sans histoire vire au cauchemar, sombre dans la violence. Roman étonnant qui a pu naître dans l'esprit d'une jeune anglaise passionnée par le moyen âge. le style est clair, modeste dans ses prétentions grammaticale et sémantique, ce qui a le mérite de qui rendre la lecture fluide. Un roman tout en ambigüité. Entre deux époques, moderne et ancienne, entre deux classes sociales, entre deux affinités sexuelles. Avec ces adolescents, il y a comme une inversion des genres. Ambigüité dans les sentiments aussi. L'attachement qui fait la cohésion de la famille est toutefois empreint d'une certaine froideur.



Un roman atypique qui laisse une curieuse impression dans l'esprit du lecteur que je suis. Surement un style nouveau, à la fois classique et innovant – encore une ambigüité - qui se confirmera si l'auteur persiste dans l'écriture. Ce à quoi le succès réservé à cet ouvrage ne saurait que l'encourager, même si elle avoue avoir été gênée de se voir réclamer son ouvrage dans la librairie qui l'emploie à mi-temps pour financer ses études. le succès peut griser, mais il peut aussi surprendre et déstabiliser. Et au final encourager, n'en doutons pas, au bénéfice du lecteur conquis.

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Dernière nuit à Soho

Merci à Babélio et aux éditions Joelle Losfeld de m'avoir permis la lecture de ce bon roman .On se retrouve à Soho ,quartier londonien où cohabite un monde cosmopolite de prostituées ,acteurs ,hommes de main ,SDF …..Jusqu'à ce qu'Agata ,une riche propriétaire ,décide d'expulser ce petit monde d'un de ses immeubles pour construire des appartements de standing .Mais les occupants comptent bien ne pas se laisser faire .Un roman où foisonne une multitude de personnages attachants dont les parcours vont se croiser .Agréable lecture .
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Elmet

Très belle découverte que cette auteure et son univers. j'ai adoré sa plume, l'ambiance sylvestre, ces deux mômes et leur père vivant dans la forêt. Le début semble bizarre, écrit en italique, et quand on arrive à la fin et bien reprend le début car tout s'éclaire, la boucle est bouclée. Dès les premières phrases ont en embarqué par cette plume, et la fuite du gamin ne fait que renforcer notre attrait pour ce récit.

J'ai beaucoup aimé ce roman, pour ses personnages atypiques, cette lutte et cette rébellion face aux plus forts, plus riches, un peu comme un Robinson des bois, le père offre sa force pour défendre les plus démunis et rétablir un juste équilibre.

La soeur, Cathy, est plus revêche, à l'image de son père, elle n'hésitera pas à se servir de ses mains pour mettre fin aussi à une injustice et rétablir les choses dans l'ordre qu'il se doit. C'est elle encore qui mettra un terme à la scène terminale ( que je ne peux révéler), elle fait preuve de courage et d'audace. Daniel son frère, est le narrateur, il est différent, plus rêveur, plus dans un monde de douceur, il est comme spectateur et aime se réfugier chez Vivien qui est à son image.

Daniel fuit ce monde de violence mais la violence finira par le rattraper , il n'aura que le choix de la fuir encore et encore.

Très beau roman original même si la violence finale dépareille avec la beauté et le lyrisme qui s'en dégagent on reste un peu abasourdi par cette histoire. Une histoire que je n'oublierai pas-.

Une auteure que je vais suivre de plus près .
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Dernière nuit à Soho

* Saut ! Haut !

Sous les toits - Sur les toits de SOHO (quartier de Londres)



Allez, je me lance dans cette chronique - J'ai le vertige! ... pas moyen de reculer.



C'est pas que je n'ai pas aimé !



C'est pas que les trajectoires de vies de Debbie, Agatha, Bastian, Glenda, Robert, Lorenzo, Tabitha, Precious et l'Archevêque ne m'aient pas embarqué dans ce quartier si particulier de Londres,



Mais bien que Glenda file un mauvais coton, Lorenzo a du mal à trouver des castings, Tabitha et Precious se battent pour ne pas être explusées, Bastian hésite entre Rebecca et Laura, et l'Archevêque prêche ses éructations verbales auprès de ses ouailles qui tous ont basculé dans la prostitution, la drogue, l'alcool, le chômage ...



Si bien que, tout cela fait que l'auteure Fiona Mozley, nous dresse des portraits attachants, foisonnants de détails de toutes ces femmes et de tous ces hommes ;

Ils tentent tous, tant bien que mal, de vivre dans ce lieu de perdition qu'est Soho - Soho, vibrant, sordide où l'on perd ses illusions et résiste aux coups de "cette chienne de vie".



J'ai apprécié l'écriture, les mots qui sur un fil relient les vies et les tressent en un récit parfois dramatique, où, personnellement n'y ai pas trouvé, ni ressenti le burlesque annoncé.

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Elmet

Recommandé par ma libraire, Elmet m'a emmenée mais pas totalement emportée.

Séduite par la plume à la fois râpeuse et poétique de l'auteur, par l'atmosphère de forêt en hiver, par la densité taiseuse des relations qui unissent ce père et ses deux enfants, je suis passée à côté de la dimension métaphorique du conte pour ne retenir que la parabole d'un monde de violence face auquel les valeurs humaines primordiales ne peuvent tenir, même à la force de poings herculéens.

Peut-être ai-je aussi une impression de déjà vu, dans divers romans américains contemporains. Ou bien ce n'était tout simplement pas le bon moment.
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