...je me rappelle m'être allongée à côté de lui sur le sol de la cuisine. Je voulais calculer la valeur du minuscule espace qu'il occupait et je m'aperçu que ce genre de chose n'avait pas de prix.
Quand j'étais enceinte de Joe, il me paressait inconcevable d'aimer autant ce nouveau bébé. Je pensais qu'il me faudrait diviser mon affection en deux, car il y avait forcément un niveau d'amour bien défini.
Mais c'était sans compter le mystère de l'amour maternel.
J'ai en effet appris qu'il reste toujours des réserves d'affection inexploitées et disponibles. Et chaque jour, en dépit des bouleversements et du chaos, il y a de brefs instants où c'est tout ce que je ressens : le pur plaisir d'aimer. (297)