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3.64/5 (sur 471 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Pont-Audemer , le 18/07/1949
Biographie :

Florence Cestac est une auteure de bande dessinée, illustratrice et éditrice.

Elle suit les cours des Beaux-Arts à Rouen de 1965 à 1968 puis elle intègre l'École des arts décoratifs à Paris. En 1972, après avoir livré quelques illustrations à divers journaux, elle fonde la librairie Futuropolis avec son mari Étienne Robial (1945), qui deviendra par la suite les éditions Futuropolis. En tant qu'auteure, elle collabore à l'Écho des Savanes, Charlie Mensuel, Pilote ou Ah! Nana. Ses histoires, partagées entre Harry Mickson, détective parodique, et son frère Edmond François Ratier sont logiquement publiées chez Futuropolis (6 tomes, 1979-1988), où elle illustre également "La guerre des boutons" (1990) de Louis Pergaud. Elle reçoit en 1989 l'Alph-Art humour du festival d'Angoulême pour "Les vieux copains plein de pépins", une aventure d'Harry Mickson.
En 1994, les éditions Futuropolis, sont définitivement abandonnées à Gallimard dont elles deviennent un label "dormant". Elle crée alors les Débloks dans Le Journal de Mickey avec Nathalie Roques. Elle commence ensuite sa série "Cestac pour les grands", avec "Le démon de midi" (1996), plus tard adapté au théâtre et au cinéma, "La vie en rose" (1998) ou "Du sable dans le maillot" (1999). Elle reçoit en 2000 le Grand Prix de la Ville d'Angoulême.
En 2002, elle publie "La vie d’artiste" (autobiographique à quelques broutilles près), et en 2004, "Super Catho" sur un scénario de René Pétillon (une enfance catho dans la Bretagne des années cinquante). En 2005, alors que "Le démon de midi" est porté à l’écran, elle lui donne une suite finement intitulée "Le démon d’après midi".
De 2004 à 2006 elle publie dans le magazine Pif Gadget "La fée Kaca et son mal Cuit-cuit". Elle publie régulièrement dans le revue "Le Monde des ados" une page Les ados Laura et Ludo sur l'univers de l'adolescence comme si vous y étiez. Série qui est reprise en albums chez Dargaud depuis 2007. En 2007, elle publie "La véritable histoire de Futuropolis", fabuleuse aventure éditoriale et humaine, dont elle fut l'une des principales actrice de 1972 à 1994. En 2014, elle reçoit le grand prix Saint-Michel.
Entre 2016 et 2018, elle publie deux volumes de "Filles des oiseaux". En 2021 paraît chez Dargaud "Un papa, une maman, une famille formidable (la mienne !)", une bande dessinée autobiographique.

site officiel : http://www.cestac.com/

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Source : www.cestac.com
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Bibliographie de Florence Cestac   (63)Voir plus


Entretien avec Florence Cestac à propos de son album Filles des oiseaux



29/10/2016

Votre album met en scène la jeune Thérèse, tout juste installée dans son nouveau foyer : un pensionnat de jeunes filles, dirigé par des soeurs pas très commodes. Il est précisé que vous avez vous-même été dans une pension du même nom. A quel point ce foyer est-il similaire à ce que vous avez pu connaître à l’époque ?


Comme d’habitude je pense qu’on ne raconte bien que ce qu’on connaît bien et donc j’ai en effet passé cinq ans dans ce pensionnat à Honfleur . Ces deux filles existaient vraiment , j’ai changé leur nom et un peu forcé le trait mais l’ambiance et les décors sont ceux que j’ai connus. Par contre Thérèse n’est pas moi et mon frère n’est pas mort , je vous rassure.



L’ouvrage met en scène la révolution qui s’est opérée dans les mentalités en mai 1968. Cela se traduit chez votre héroïne par un incommensurable décalage entre les générations. Comment avez-vous vécu cette période ? Pourquoi avoir consacré un album à cette révolution ?


C’est vrai que 68 a été une bouffée d’air dans ce monde triste ou l’avenir pour les femmes était de devenir soit une épouse parfaite soit une servante du seigneur . Comme le dit dans sa préface Jean Teulé, ça sentait les chaussettes sales du Général et les fonds de culottes de tante Yvonne et ce n’est pas exagéré . D’un seul coup on a eu notre musique, nos journaux, des vêtements, des émissions de radio et tv rien que pour nous . On a obtenu le droit à l’avortement et la pilule et pour nous les femmes c’était un vrai bond en avant par rapport à la génération de nos mères. J’ai vécu ça dans la joie et la bonne humeur et participé à beaucoup de manifestations et j’ai même fini par faire de la prison pour vol et destruction d’emblèmes nationaux . On pensait vraiment qu’on était en train de changer le monde. Exaltant !!!!!



Vous abordez également la thématique des classes sociales et de leur incompatibilité. La famille de Thérèse, l’héroïne, ne peut pas comprendre les moeurs de celle de sa meilleure amie, Marie-Colombe. Votre regard a-t-il changé sur cette insurmontable frontière entre les différents milieux ?


Dans les années soixante les classes sociales ne se mélangeaient jamais et c’est vrai que dans cette pension qui était plutôt rigide pour remettre dans le droit chemin les filles un peu délurées, on trouvait des filles qui venaient de Paris chic et les filles des d’agriculteurs du coin car c’était pour eux plus pratique. Après 68 , les classes sociales se sont mélangées dans les écoles publiques et en ce moment on revient en arrière par la sélection par le fric. Les familles aisées mettent leurs enfants dans les bonnes écoles qui coûtent chères et les autres se débrouillent dans les écoles publiques qui sont souvent très dégradées. L’ascenseur social est quelques peu grippé.



Par delà l’humour de votre trait et l’espoir qui illumine la fin de l’album, cette histoire est loin d’être légère et Thérèse ne s’amuse pas tous les jours. Gardez-vous un mauvais souvenir de cette époque ? Mai 1968 a-t-il changé quelque chose à la façon de vivre son adolescence ?


Comme souvent dans mes albums j’aime bien alterner entre le rire et les larmes ce qui permet d’aborder des sujets graves qui avec un dessin réaliste deviendraient pesants. J’ai plutôt gardé un bon souvenir de ces années car c’était un monde clos et nous passions nos journées à inventer des bêtises pour bousculer tout ça. C’était l’école de la rébellion joyeuse . Oui 68 a été un moment charnière pour les jeunes adolescentes car un monde nouveau s’est ouvert à elles.



Votre style est humoristique et même si Thérèse subit les affres de sa famille et des soeurs de sa pension, elle nous fait également beaucoup rire. Les gags viennent-ils à l’écriture ou bien sont-ils justement ceux qui donnent naissance aux péripéties ? Comment répartissez-vous le travail entre le dessin et le scénario ?


Pour se sortir des moments difficiles l’humour est pour moi une parade indispensable et c’est comme ça que j’avance dans la vie .
Hop, je mets le nez de clown et j’y vais . C’est très désarmant . L’écriture est pour moi très importante et j’y passe beaucoup de temps . Retrouver les expressions des années soixante , épurer au maximum les dialogues pour ne garder que l’essentiel et composer la page avec un petit rebondissement à la fin qui donne envie de la tourner, voilà ce qui m’occupe le plus dans l’élaboration du scénario sans oublier le rythme aussi. Une fois que tout est en place et le puzzle bien ajusté je dessine et c’est la récompense : je mets de la musique , j’écoute la radio en laissant courir ma main sur le papier.




Florence Cestac et ses lectures



Quel est l’ouvrage qui vous a donné envie d’écrire ou de dessiner ?


Tous les jeudis ma mère nous achetait le Journal de Mickey et avec quelques centimes je m’achetais ce qu’on appelait des petits formats : Pépito, Tartine Mariole, Pipo, Blek le Rock etc… Ca avait le goût de l’interdit et je m’en suis gavée.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Chez moi il n’y avait aucun livre et je n’ai jamais vu mes parents lire sauf le journal local et j’ai donc tout découvert par moi même à l’adolescence . Guy de Maupassant j’aimais bien car ça se passait en Normandie et après ce fut J.M.G Le Clézio.



Quel est l’ouvrage que vous avez relu le plus souvent ?


Dalva de Jim Harrison, magnifique !



Quel est l’ouvrage que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


Beaucoup, beaucoup car partie en retard , j’ai du mal à rattraper.



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs?


Perle méconnue je ne sais pas, mais Corps et âme de Frank Conroy m’a bouleversée.



Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Filles des oiseaux, tome 1 de Florence Cestac aux éditions Dargaud :


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Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'autrice de bande dessinée et illustratrice Florence Cestac est à l'honneur de cette nouvelle séance. Entretien animé par Mélanie Chalandon, France Culture. Plus d'information sur cette masterclasse : https://www.bnf.fr/fr/agenda/florence-cestac


Citations et extraits (86) Voir plus Ajouter une citation
Florence Cestac
J’ai fait cet album par réaction aux manifestations contre le mariage pour tous. Voir tous ces gens, la gueule enfarinée, soutenir un modèle loin d’être performant m’a légèrement agacée. J’ai attendu que ma mère ne soit plus de ce monde pour m’y mettre, cet album ne l’aurait sûrement pas fait rire. Malgré tout ce que son époux lui a fait subir, elle lui est toujours restée attachée. Elle lui trouvait des excuses, disait qu’il avait un caractère spécial, mais qu’il avait bon fond. Après tout, il ne nous avait jamais battus, et nous n’avons jamais manqué de rien, du moins sur un plan matériel. Mon père était un phallocrate XXL. Épouse, famille, enfants : tout devait être ordonné et réglé selon son bon plaisir. (...)

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• Florence Cestac, à propos de 'Un papa, une maman' (album sorti en 2021, Dargaud)
article de Télérama, Stéphane Jarno, 14/02/2021
>> https://www.telerama.fr/livre/bd-un-papa-une-maman-le-grincant-portrait-de-famille-de-florence-cestac-6819055.php
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- C'est Simone Veil qui a légalisé l'avortement en 1975 !
- Enorme victoire !!! Merci Madame.
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- Tous des salauds !!! Le mien a fait pareil
- Pas un pour racheter l’autre !!!
- Sont pas les derniers pour la bricole !!!
- ...Peuvent pas s’en empêcher…
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Cela dit pour maigrir, c'est impeccable...
_ Regarde: Montignac: 3 kilos en 3 semaines!!!
_ Démon de midi: 8 kilos en 15 jours!
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[ pensionnat catholique, années 60 ]
On frisait l'overdose avec la leçon de morale.
- Tu n'es rien mais tu peux devenir une servante du Seigneur ou une épouse exemplaire : jolie, douce, modeste et polie !
Vous n'êtes pas là pour la fantaisie, la création ou le plaisir, mais pour occuper la place que vos parents et Dieu ont choisie pour vous ! [...] Je vous laisse avec Soeur Monique pour votre cours de couture ! Et n'oubliez pas que l'aiguille est à la femme ce que la plume est à l'écrivain !
(p. 26)
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Le papa de Florence... La loi des cinq B : Bouffe, Bridge, Bateau, Baise et Bagnoles. Par bonheur je n'ai pas eu le même mais j'en ai croisé un paquet de cet acabit. C'étaient les champions des Trente Glorieuses. Montés jusqu'à leurs postes par l'échelle républicaine et à ce point contents d'y être que jamais redescendus. On était tellement ixe, gadzart ou normalien qu'on n'était plus que ça. Et qu'on en rêvait pour sa progéniture. Mais voilà, il vous naît une Florence. (...)

• Daniel Pennac, préface

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(ixe : polytechnicien - gadzart : issu de l'École nationale supérieure d'Arts et Métiers)
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_ Elle m'aime, je l'aime...je suis amoureux !!!
_ Et moi dans tout ça ?
_ Euh...Mais toi, tu es la femme de ma vie ! Avec elle, c'est autre chose ! C'est une fée !
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Prends du bleu, prends du rose, et touille...tu obtiendras la couleur de l'hématome! C'est scientifique ce que je dis. J'ai fait l'étude des couleurs douteuses et des douleurs amoureuses. En ce qui concerne la chromatique, on me respecte sur la Terre, je suis considéré comme un as! Côté vie privée, là, évidemment,...Ma vie en bleu...Si je ne l'avais pas vécue et qu'on me la racontait, je ne la croirais pas.
Jean Teulé
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Comment a-t-il pu me mentir, me trahir, me tromper, me berner, me blouser, m'embobiner à ce point... me planter ce gros couteau dans le dos...
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- Alors les enfants, c'est quoi pour vous l'Algérie ?
- Là, tout de suite au petit déj ? ... C'est là-bas, en bas, de l'autre côté de la Méditerranée ?
- Ouais, en Afrique du Nord ?
- La population est arabe. Et ils pratiquent le musulman ! Non ! La religion musulmane ! On a plein de paincos d'origine algérienne !
- Comme Sohane, Samia, Farid, Jammel...
- Fait chaud, il y a des palmiers, le désert, les chameaux...
- Du couscous, des tajines, des oranges, du jasmin...
- C'est tout ?
- Bah, ouais !!!
- Sinon, on te plombe l'ambiance en te parlant de la guerre !
- Celle qu'a vécue l'oncle Guy !
- Et qu'il nous a racontée avec un max d'histoires horribles...
- Les tueries, les massacres, les tortures...
- Ouais, pas joli joli tout ça...
- Qui a dit que les ados étaient des êtres insensibles...
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