Je reviendrai tout à l’heure pour lui donner à manger. Elle est tellement belle ! Je vais en prendre soin. Il faudra que je fasse attention à ne pas la serrer trop fort ! La dernière est devenue toute molle dans mes bras. Pourtant, je ne voulais pas lui faire mal… Je voulais juste un câlin. Je me sens tellement seul depuis que maman est partie ! Même si elle n’était pas gentille avec moi…
C’est un engagement que je respecte, tu sais. Mais à mes yeux, l’engagement le plus fort, c’est le fait de vouloir un enfant avec toi. Pour une femme, crois-moi, c’est la plus belle preuve d’amour qu’elle puisse donner à l’homme qu’elle aime, s’il en a aussi le désir, évidemment.
Elle entendit la clé tourner dans la serrure, symbole de sa réclusion. Cette porte, la franchirait-elle un jour pour retrouver la liberté ?
Depuis la veille, elle essayait d’imaginer mille et une façons de s’échapper, mais quel que fût le scénario envisagé, la fin était toujours la même : le géant l’en empêchait ou la rattrapait, et exerçait de cuisantes représailles, voire l’étranglait. Non, elle n'avait aucune échappatoire ! Son seul espoir était qu’il se fît arrêter par la police. Et encore, révélerait-il où il l’avait enfermée ? Le mieux, en fait, était que la police le suivît jusqu’à cette cave et l’arrêtât à ce moment-là.
Dans chaque classe, c’est un mélange très hétérogène : d’un côté, les studieux, peu, de l’autre, ceux qui sont là mais ne savent pas pourquoi, donc bavardent et se fichent de ce que je raconte ; ceux qui ne comprennent pas grand chose et conséquemment font les imbéciles, et les pires, ceux qui sont de mauvaise foi et dans la provocation permanente… Ceux-là ne sont qu’un petit nombre mais ils te font devenir chèvre à la longue… Pour l’instant, ils ne me connaissent pas bien et je suis très ferme, alors ils se tiennent à carreaux. Mais à la moindre défaillance de ma part, ils s’engouffreront dans la brèche…
Elle l’avait contrarié, elle en était consciente, mais il fallait qu’elle s’exprime, sous peine d’imploser ! Au moins, il lui ficherait la paix pendant un moment, se prit-elle à espérer. Si au moins il lui avait apporté un bon roman ! Contrairement aux idées reçues sur les gogo-danseuses, elle était instruite et ne faisait ça que pour payer ses factures et parce qu’elle était douée, ses parents étant morts dans un tragique accident de voiture, deux ans plus tôt. Mais aucun de ses camarades de fac, étudiants en psycho comme elle, n’était au courant de cette activité nocturne.

Empruntez les couloirs du temps !
Nous retrouvons là la sympathique famille de patriciens dont nous avions fait la connaissance dans La stèle, en cette époque gallo romaine qui nous ressemble tant. Les héros de Florence Jouniaux ont cette faculté extraordinaire, rien qu'en regardant un portrait (ou une stèle) de faire un saut quantique de 2000 ans en arrière. Ainsi un pont s'établit entre les personnages d'aujourd'hui et nos lointains ancêtres romains, Nîmoins, Lyonnais. Ce voyage se double de deux scénarios bien menés, l'un contemporain, l'autre antique, le second concernant le trésor de la Tour Magne qui donne son titre au récit. L'érudition de l'auteure est pour beaucoup dans le charme de ce roman et ce fut pour moi un grand plaisir que d'assister à des séances de druidisme, un combat de gladiateurs ou simplement de voir une praticienne se faire apprêter par son esclave dédiée, toutes choses que l'on sent parfaitement documentées.
C’était un putain de maniaque ! Comment s’appelait cette manie d’ailleurs ? Trichotillomanie ? Non, puisqu’il ne se touchait ni ne s’arrachait ses propres cheveux, mais plutôt un fétichiste des cheveux, blonds et longs apparemment, comme les siens, malheureusement pour elle… Oui, c’était un enfant dans un corps d’homme qui voulait jouer à la poupée… Les larmes lui montèrent aux yeux, puis elle se ressaisit : elle allait devoir faire preuve de patience, l’amener à lui faire confiance et à la moindre occasion, elle s’échapperait.
- Une livraison pour vous, monsieur.
Danjean avise les lys et plaisante :
- Oh ! J'ai une admiratrice secrète ? Merci !
Depuis trois ans, elle vivait avec l’homme de sa vie et commençait à envisager de devenir mère, même si elle ne lui en avait pas encore parlé. Elle ne pouvait confier ce désir à personne dans son métier, où les hommes étaient majoritaires, et force lui était de reconnaître que Daniel et elle n’avaient guère d’amis en dehors de leur travail, car ils vivaient exclusivement l’un pour l’autre, filant le parfait amour ! Aussi la perspective de renouer avec une amie de son âge lui faisait-elle extrêmement plaisir.
Il n’avait aucun sens du bien et du mal… C’était un enfant solitaire et mal aimé. Sa mère ne semblait pas l’avoir désiré et le maltraitait. Était-elle vivante ou morte ? C’était peu clair. Il avait peur du noir et aimait les poupées, sauf qu’il n’en avait jamais eu… Du moins petit, parce que là, il se rattrapait en enlevant des jeunes femmes, car elle avait l’intuition qu’elle n’était pas la première. Combien en avait-il séquestré ? Qu’étaient-elles devenues ? Et quel métier exerçait-il ?