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Critiques de Florence Meney (61)
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Crimes au musée



Je marche tous les jours. Je fais la même promenade, le même circuit. Je passe devant la même pharmacie, la même boulangerie, la même église. Le parcours est rituel, strictement identique.

Et ce jour-là, mon regard a été attiré par une porte qui n'existait pas la veille. Sur une plaque à droite je peux distinguer les mots M.U.S.E.E.

Aucune poignée, aucun horaire, aucune indication...

Même chose le lendemain et le surlendemain.

Et puis, un jour, deux sonnettes sont apparues. L'une au nom de Marie-Chatale Gariépy et l'autre indique simplement "Le retraité".

Et la porte est légèrement entrebâillée.

J'entre.



Au fond du hall, j'aperçois un petit groupe. La visite des lieux vient à peine de commencer. Je presse le pas pour les rejoindre quand une voix m'interrompt.

- Monsieur, votre ticket !

La guichetière, qui se prénomme Violette d'après son badge, me tend un coupon.

- Je vous dois combien ?

- 18,50 €

- Vous pouvez me dire où je suis exactement ?

- Bien sûr ! Vous êtes au musée des crimes.

- Je vois ! Un peu comme le musée de la police qui se situe dans le cinquième arrondissement de Paris et qui est annexé au commissariat ? Et dans lequel on retrouve des mannequins de policiers revêtus de leurs anciens uniformes, des armes du crime, des photos des plus grands criminels de France ?

- Ah non, pas exactement. J'ai entendu parler de cet endroit en lisant le rapport de Danielle Thiéry sur "L'ombre d'Alphonse". Vous saviez d'ailleurs qu'un crime y avait été commis récemment ? Mais allez-y monsieur, vous pouvez rejoindre le reste du groupe. Vous aurez la surprise.



* * *



- A votre droite, vous pouvez distinguer la déesse de la compassion Kannon.

Je tourne la tête et aperçois une peau écorchée et tatoué de haut en bas. A la fois macabre et fascinant. Le tatouage peut parfois être un art.

- Cette peau taxidermisée a été sobrement intitulé "Le chef d'oeuvre" et a été réalisée par Dominique Sylvain.

- Et à gauche, toujours inspiré par la culture asiatique, vous pouvez distinguer l'aquarelle de Claire Cooke, "Un thé pour le Gaijin." La toile représente le rituel du thé, effectué par une aspirante geisha. Quatre hommes y assistent : Trois japonais et un caucasien. Saviez-vous que certains Nippons superstitieux souffraient de tétraphobie, la peur du chiffre 4, associé à la mort ?



Notre guide de cet étrange musée des horreurs se nomme Richard Migneault. Ce Canadien n'en n'est pas à son coup d'essai. Il avait déjà inauguré une exposition intitulée "Crimes à la librairie" en 2014 et une autre en 2015 : "Crimes à la bibliothèque". Je n'ai pas assisté à la seconde mais la première m'avait attiré de par la présence de Patrick Senécal, un de mes artistes préférés.

Ces deux premières expositions avaient été sponsorisées par les éditions Druide et avaient pour originalité de n'avoir fait appel qu'à des créateurs québécois. Mais cette troisième galerie a trois spécificités. Elle dispose cette fois d'un partenaire supplémentaire français ( les éditions Belfond ), ses artistes sont uniquement des femmes ... et cette fois les oeuvres proviennent des deux côtés de l'Atlantique : Les québécois sont toujours à l'honneur mais ils sont accompagnés cette fois d'artistes européens ( France, Belgique ).



- Ici vous avez la reproduction d'une toile de Véronèse, signée par Catherine Lafrance et intitulée "Le christ couronné d'épines". 

Et la croix gammée au mur juste à côté ? Les tâches de sang au sol ? Un crime antisémite a été commis ici il y a peu, c'est une évidence. Mais non, aucune allusion, notre accompagnateur est déjà passé à autre chose. 

- Autre reproduction, celle du cri de Munch. Le tableau de Martine Latulippe a été renommé "La vieille". En hommage à une dame âgée qui a perdu son fils dans d'horribles circonstances. Il avait fait le choix de devenir policier et a un soir été abattu par un mari violent. Voulant intervenir dans le cadre d'une querelle domestique, il a été accueilli par un coup de fusil qui l'a fauché net. De son vivant, son garçon était fasciné par cette toile, d'où cet hommage.



Continuant notre progression, je suis soudain assailli par une odeur pestilentielle. Comme un animal mort qui se décomposerait en plein soleil.

- Ne vous inquiétez pas pour l'odeur, elle vient de la création de Marie Vindy. "Charogne" a été déplacé dans les combles du musée. Ce sont deux corps d'amants en pleins ébats, encore emboîtés, tués d'une seule balle qui leur a transpercé le coeur à tous les deux. Une oeuvre magnifique mais un peu trop odorante avec cette chaleur. Nous l'avons éloigné un peu pour vous gêner le moins possible.



- Ici, vous pouvez contempler une couverture ornée de dentelle et de perles d'ambre et de turquoise. Si vous vous approchez suffisamment vous verrez que le prénom "Simon" y est brodé. C'est Elena Piacentini qui l'a réalisée. Elle a intitulé cette couture "Dentelles et dragons". Cette couverture est celle dans laquelle on a retrouvé le petit Simon Varaigne, un enfant adopté. Il ne tenait pas à retrouver ses origines mais l'infirmière soignant sa mère biologique, diabétique en phase terminale, les lui a apprises. Une bien drôle d'histoire !

- Barbara Abel a quant à elle mis sous formol, dans le bocal sur votre gauche, un cordon ombilical. Une composition au bon goût discutable qu'elle a appelée "L'art du crime.". Et en parlant de bébé, saviez-vous que s'il y avait des grossesses nerveuses, il existait également des cas de dénis de grossesse, que de futures mères pouvaient ignorer qu'elles étaient enceintes jusqu'à leur huitième mois ?



A côté de chacune de ces surprenantes productions, une petite affiche nous donne quelques éléments biographiques. Sont par exemple mentionnés les projets des différents artistes pour l'avenir, leurs principales réalisations, et leurs goûts respectifs quasiment systématique pour Oui-oui, fantômette et la comtesse de Ségur durant leurs plus jeunes années.



La pièce suivante est consacrée à deux vidéoprojections de courts-métrages. 

- Il ne faut pas oublier le septième art. Le petit film qui se déroule sous vos yeux s'intitule "Mobsters' Memories" et c'est Andrée A. Michaud qui l'a réalisé. Inspiré de l'oeuvre de Chandler, vous y verrez un homme qui s'est attiré le courroux d'un chef mafieux, Jim Latimer, parce qu'il a approché sa femme de trop près. Les plus attentifs verront Al Capone ou encore un clin d'oeil au film Quai des brumes.

- Le reportage qui suit est beaucoup plus engagé. Il a été tourné par Geneviève Lefebvre. Son film s'appelle "L'homme à la machette" et parle notamment du retour d'une inspectrice montréalaise au Rwanda, dont elle est originaire. Elle va notamment y chercher l'homme qui a tué son père en 1994, durant le génocide des Tutsis. Je préfère vous avertir que certains passages sont intolérables.



Le guide attire ensuite notre attention sur une photographie, au fond de la salle.

- Ici, vous avez une magnifique photo de l'Anatolie centrale, en Turquie. La photographie étant le huitième art. La photo a été prise par Florence Meney, qui a intitulé son cliché "La mort à ciel ouvert".

En arrière plan de ce magnifique décor escarpé, je distingue deux silhouettes. L'une fait une chute probablement mortelle dans un profond ravin tandis que l'autre a encore les bras tendus en avant. L'artiste aurait elle capturé un meurtre en direct en prenant cet instantané ?



Le premier art, c'est l'architecture. Le second, la sculpture. Viennent ensuite la peinture, la musique, la poésie, la danse...

Est-ce que ça signifie que les nouvelles ou les romans ne sont pas considérés comme tels, à l'inverse des bandes dessinées ( neuvième art ) ou des jeux vidéos ( dixième art ) ?



- Avant de poursuivre, nous allons faire un petit détour par la cave. Nous ne pouvions pas placer ailleurs le travail particulier d'Ariane Gélinas.

Quelques mètres plus bas, neuf tombes ont été creusées, chacune étant attribuée à une muse.

- Ariane cherche toujours l'inspiration, mais ses rencontres avec Calliope, Clio, Erato, Uranie, Melpomène, Thalia et les autres n'ont pas été couronné d'un franc succès. Alors en attendant que ses sacrifices portent leurs fruits, voici "Les météores saignent", le fruit de ses obsessions.

J'ai la sensation d'étouffer. Je bouscule quelques personnes du groupe pour retrouver la surface.



- Face à vous, ces pages parcheminées ont été retrouvées par Stéphanie De Mecquenem. Elle est également parvenue à traduire son titre : "La mystérieuse affaire du codex maya" et à retranscrire une partie de son contenu. Il s'agit d'une vieille prédiction amérindienne. A la lecture on se croirait dans une vieille nouvelle d'Agatha Christie. Un homme meurt mystérieusement lors d'une visite du palais des Doges à Venise. La veille au soir il participait à un cocktail mondain où tous les hommes portaient un masque vénitien. L'un des prestigieux invités a probablement versé quelques gouttes de cyanure dans son verre. La seconde page est en revanche trop abîmée et je ne saurais vous en dire davantage sur l'identité du meurtrier présumé de Ferdinand de Brassac. 

- La sculpture "Renaissance" que voici n'est pas de Nathalie Hug, par contre c'est elle qui l'a entièrement restaurée ! Et qui y ajouté cette petite faucheuse sur l'épaule du garçon.

En effet, la statue montre une mère qui poignarde un homme en plein coeur tandis qu'en arrière plan, un jeune garon assiste à la scène. Sur son épaule, son amie la mort, rassasiée, semble le féliciter pour le travail accompli.

- Enfin vous pourrez admirer le tableau vivant de Claudia Larochelle. "Il faut savoir se salir les mains" a été librement inspiré des oeuvres anticonformistes de Bénédicte Lemire, qui a été acclamée en son temps mais aussi critiquée. L'exubérance dérange, inquiète.

En m'approchant je constate que l'oisillon qui s'apprêtait à s'envoler du nid et qui de loin me paraîssait bouger réellement ... est un véritable oiseau taxidermisé et collé à la peinture pour incorporer la toile.

Ou comment créer la vie à partir de la mort.



* * *



Croix gammée, cadavres, art douteux ... Je ne sais pas ce qui me prend mais de plus en plus mal à l'aise je m'écrie :

- J'exige de parler au directeur !

- Eh bien allons-y ! Le bureau de monsieur François Charmant est au bout du couloir.

Mais la porte est fermée à clef. J'entends alors au travers une voix masculine.

- Virginie, vous avez des enfants à élever et aucune ressources, vous avez besoin de ce travail. Alors si vous ne voulez pas être renvoyée sur le champ, vous allez rester rester avec moi et faire quelques heures supplémentaires.

J'entends alors des bruits de vêtements qui se déchirent, des soupirs rauques qui ne parviennent pas à dissimuler les reniflements d'une Virginie en larmes. Je pense aussitôt au tableau de Degas intitulé "L'intérieur" mais plus communément appelé "Le viol" et qui aurait été revisité par une auteure telle que Karine Giébel. Au moment où je m'apprête à foncer vers la porte, je sens un objet se fracasser sur le haut de mon crâne et je tombe par terre, inconscient.



A mon réveil, je suis enfermé dans une pièce avec d'autres visiteurs. Je reconnais une vieille dame qui jouait également les touristes. Il y a également un homme en costume qui dégage un certain charisme, une jeune femme hyper sexy qui se prétend archéologue. La dernière personne, je la reconnais, je l'ai déjà vu quelque part ... Et puis ça me revient !

- Eh, vous là-bas, vous ne seriez pas Ingrid Desjours ?

- Si, c'est bien moi. Je me demande ce qu'on fait ici.

- Quelqu'un va venir nous chercher. Ils n'ont pas pu nous oublier !

- L'oubli, c'est "le second linceul" des morts. Vous connaissiez cette citation de Lamartine ?

- Pourquoi, vous pensez qu'on est morts ?

Notre étrange troupe se relève. Nous ne sommes pas enfermés mais nous sommes dans un véritable dédale souterrain.



- Alors vous avez pensé quoi de l'exposition ? me demande Ingrid

- Comme souvent dans ce genre de galeries qui présente différents artistes très différents les uns des autres, certains m'ont convaincu alors que d'autres pas du tout. C'est peut-être culturel mais j'ai globalement eu une préférence pour les oeuvres françaises.

- Et vous avez découvert des talents que vous ne connaissiez pas ?

- Assez peu au final, ce sont principalement ceux que j'appréciais déjà qui m'ont le plus ébloui. D'autres m'ont plu mais j'ai trouvé une petite moitié des oeuvres exposées assez laborieuses ou peu inspirées.

- Un dernier mot ?

- Juste deux réflexions. La première, c'est qu'il existe des expositions dont l'entrée et bien moins onéreuse et dont le contenu est davantage enthousiasmant, sans compter qu'une partie des profits va à des associations telles que les restaus du coeur. La seconde, c'est que j'espère que Richard Migneault ne prépare pas une quatrième rétrospective qui s'intitulerait Crimes dans les sous-sol du musée.

Sinon on est vraiment mal barrés.



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Crimes à la librairie

Nouvelles



16 nouvelles. 16 écrivain(es) québécois. 16 crimes dans 16 librairies différentes. Ce recueil, publié en 2014, a été conçu par Richard Migneault qui voulait faire connaître le polars écrit au Québec. Il a donc demandé à plusieurs auteur(es) de nous écrire une nouvelle sur un crime, dans leur style propre à eux, qui se déroule dans une librairie.



Je suis québécoise. Je lis énormément et je me laisse tenter plusieurs fois par année par un roman, des nouvelles, de mes concitoyens. Mais ce recueil m’a fait découvrir des auteur(es) qui m'était complètement inconnu(es). Je vais donc m’empresser d'ajouter à ma Pile À Lire quelques livres de ces auteur(es). À vous de les découvrir maintenant …

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Crimes à la librairie

L'idée derrière ce livre de nouvelles était de faire connaître les auteurs québécois de polars. Dans mon cas, je peux dire mission accomplie. J'ai maintenant le goût de lire plusieurs auteurs que je ne connaissais pas.



Plutôt que de critiquer chacune des 16 nouvelles, je vais vous présenter mes 6 préférées, celles qui m'ont incité à ajouter des livres à ma PAL.





Le thème de ce recueil contient deux aspects : "crimes" et "librairie". J'ai donc fait mon choix en fonction à la fois de la qualité et originalité de l'intrigue mais aussi en fonction des caractéristiques essentielles des librairies et des livres comme véhicule de culture.



FLORENCE MENEY

Dernier chapitre au Bookpalace



Très bonne intrigue. Une très bonne critique des commerces qui vendent des livres comme n'importe quelle autre marchandise.



Ajoutez à cela une fin à la Hercule Poirot qui attribue un titre de livre à chacun des suspects.





MARIO BOLDUC

Mon combat



On nous annonce l'homicide dès le début, alors quel est l'intérêt de lire cette nouvelle? À vous de le découvrir en la lisant.





PATRICK SENÉCAL

Public cible



Un professeur de littérature dénigre les polars et ceux-ci se vengent.

Une histoire où le fantastique côtoie le réel à l'intérieur d'une librairie bien entendu.





JACQUES CÔTÉ

Jungle Jungle



L'implantation d'un syndicat des employés d'une librairie à la Walmart contrôlée par la mafia. Une bonne critique sociale et un crime surprenant.



JOHANNE SEYMOUR

233°C



Une belle histoire d'amour. Amour des beaux livres. Amour de la belle littérature. Amour entre deux personnes qui aiment la littérature et leur véhicule préféré, les livres.



En prime, un crime qui va plaire à beaucoup de babeliotes.





MARTINE LATULIPPE Le libraire et l’enfant



Comment commettre le crime parfait. Le tout grâce aux bienfaits des livres.





SYLVAIN MEUNIER

L’homme qui détestait les livres



Un inspecteur qui semble aussi niais que Colombo et qui coince progressivement le meurtrier.



Bon scénario





ROBERT SOULIÈRES

Un cadavre au Crépuscule



Une intrigue bien menée et une conclusion très surprenante.





CAMILLE BOUCHARD

Rouge tranchant



Je sais que ces deux mots ne vont absolument pas ensemble mais Camille Bouchard nous raconte un crime comique



Oui, je sais, j'avais dit 6 et je suis rendu à 9. J'aurais cependant pu en ajouter encore plusieurs. En le faisant j'aurais porté un sérieux préjudice aux auteurs non choisis.



Je ne le ferai pas par respect pour ces bons auteurs qui ont accepté de participer à cette expérience et qui n'ont pas satisfait MES GOÛTS.

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Crimes au musée

Un recueil de nouvelles intéressant et bien pensé.

L'idée de réunir des auteures francophones sur le thème du polar est excellente.

Et le résultat est convaincant, chaque nouvelle étant suivie d'un petit texte de présentation de l'auteure, bienvenu.

En ce qui concerne les nouvelles j'ai été globalement satisfaite de ma lecture, certaines étant originales d'autres plus classiques, certaines flirtant avec le fantastique alors que d'autres sont hyper-réalistes.

Une petite mention pour les nouvelles d'Ingrid Desjours, de Florence Meney, de Barbara Abel, de Geneviève Lefebvre, de Nathalie Hug et de Marie-Chantale Gariépy.

En revanche déception pour la nouvelle d'Andrée A. Michaud, peu convaincante, mais surtout pour celle d'Ariane Gélinas, dont la lecture m'a mise très mal à l'aise...

Une réussite tout de même, peut-être me laisserai-je tenter par les précédents recueils, "Crimes à la librairie" et "Crimes à la bibliothèque"...
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Crimes au musée

L’art de la nouvelle est un exercice à part. Il n’est pas aisé de construire une atmosphère, des personnages et faire passer des émotions en seulement dix à vingt pages. Moi qui aime les romans immersifs, c’est pourtant un exercice que j’apprécie beaucoup.



Crimes au musée regroupe dix-huit plumes francophones, venues de France, de Belgique et du Québec. Cet ouvrage, à l’initiative du blogueur québécois Richard Migneault (Polar, noir et blanc) est le troisième exercice du genre après Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, mais le premier à être publié des deux cotés de l’Atlantique (chez Belfond en Europe).



Un recueil qui a la double particularité de regrouper uniquement des femmes auteures. Qu’est-ce-que ça change ? Rien et tout à la fois.



A la lecture de toutes ces histoires, il est patent de constater que c’est un vrai vent de fraîcheur (glacial) qui souffle depuis quelques années sur le monde du polar, par trop macho durant longtemps. Il est évident de reconnaître le talent de ces auteures, et manifeste d’observer qu’elles ont une sensibilité qui leur est propre.



Loin du trop plein d’artifices sanguinolents, avec peu de chutes sensationnelles, elles font davantage montre d’une belle volonté de mettre les mots en avant et de rendre indissociables l’amour et la mort. C’est du moins ce que j’ai pu ressentir au travers de ces récits.



Comme dans chaque recueil de nouvelles, chacune y imprime sa patte, avec la thématique du musée plus ou moins présente (mais toujours respectée). Comme toujours, ces histoires toucheront différemment les lecteurs, selon leurs goûts. Toutes ont cependant de belles qualités.



A titre personnel, j’ai envie de citer l’inventivité d’Ingrid Desjours, la sensibilité d’Elena Piacentini, l’orageuse noirceur de Nathalie Hug, la violence émotionnelle de Martine Latulippe, l’horreur maternelle de Barbara Abel, le fait divers mortifère de Marie Vindy, la puissance « exotique » de Geneviève Lefebvre, l’indicible de Karine Giébel, ou encore les deux nouvelles « japonisante » de Dominique Sylvain et Claire Cook.



Un recueil subtil, un joli voyage dans le noir, en version féminine.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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La dernière promenade

Documentaire, Guide, Deuil animalier



Le 24 février dernier, notre famille a dû prendre une décision très difficile. Houdini, notre compagnon de 15 ans, souffrait beaucoup. Il était à sa 3ème pancréatite et maintenant il ne buvait ni ne mangeait … après beaucoup de pleurs et de consultation avec le vétérinaire, nous avons pris la décision de faire euthanasier notre fidèle ami. Mon conjoint, afin de m’aider à faire le deuil de mon chien, m’a offert ce livre.



Pleurer son animal de compagnie n’est pas toujours bien vu ou bien compris … ce livre nous donne des pistes, des témoignages afin de nous aider à passer ce moment difficile.

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Crimes à la librairie

Seize nouvelles littéraires dont le thème est le même: un crime (presque tous des meurtres) dans une librairie. Plusieurs de ces nouvelles sont très intéressantes, d'autres le sont moins. J'ai beaucoup aimé la librairie comme scène de crime, cela donnait des meurtres cocasses, des mobiles intrigants, une atmosphère bien différente des polars habituels.



J'ai été amusée par Public cible de Patrick Senécal, Jungle jungle de Jacques Côté et par un Cadavre au crépuscule de Robert Soulières.

J'ai bien aimé le libraire et l'enfant de Martine Latulippe, même si on voit tout de même venir la fin. J'ai beaucoup apprécié la nouvelle de Mario Bolduc intitulée «Mon combat», car le thème politique et le lieu (Croatie) étaient originaux et fascinants.



Ce que je trouve dommage des recueils, c'est qu'après coup, on ne se souvient plus trop de ce qu'on a lu et même si plusieurs nouvelles m'ont plu, deux jours après je ne me souviens plus des titres ni des intrigues.
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Crimes au musée

Un bouquin qui contient 18 nouvelles, 18 auteures féminines dont de grands noms du thriller, 18 histoires belges, françaises et canadiennes …C’est un plaisir qui ne se refuse pas !



Les auteures françaises et belges : Karine Giebel, Barbara Abel, Ingrid Desjours, Dominique Sylvain, Elena Piacentini, Marie Vindy, Danielle Thiéry, Nathalie Hug, Stéphanie de Mecquenem.

Les auteures québécoises : Andrée A. Michaud, Claudia Larochelle, Marie-Chantale Gariépy, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Florence Meney, Claire Cooke, Ariane Gélinas, Catherine Lafrance.



Le tout dirigé par Richard Migneault grand manitou du blog Polar, noir et blanc qui entre chaque nouvelle vous laissera une présentation de l’auteure et ses habitudes d’écritures. Très instructif !



Pas facile l’exercice de la Nouvelle, car il faut réussir à attraper le lecteur en très peu de temps et lui faire vivre autant d’émotions que sur 300 pages. Je trouve l’exercice encore plus périlleux et exigeant que d’écrire un roman.



La particularité de ce recueil est bien entendu son lien commun : Le musée plus ou moins prononcé, en toile de fond ou suggérée, mais toujours bien présent.



La seconde et j’en ai déjà parlé plus haut : Les auteures ne sont que des femmes. Certaines sont d’illustres inconnues et pourtant elles sont aussi bluffantes que les plus émérites ! Le plaisir est aussi de découvrir des auteures canadiennes qui n’étaient pas arrivées jusqu’à moi.



Je pourrais vous écrire un petit speech sur chaque nouvelle, mais je vais finalement vous laisser le plaisir de découvrir par vous même ces intrigues. Toutes ont un univers. Certaines vous emmènent au Japon, dans un commissariat, au sein d’un conflit familial …Chaque femme à sa personnalité, leur nouvelle également.
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Crimes au musée



Recueil de 18 nouvelles qui ont une double particularité : que des femmes à la plume et pour lien la francophonie du Québec, de la Belgique et de la France.

Certaines auteures sont très connues comme Karine Giebel ou Barbara Abel, d’autres moins et qui méritent d’être découvertes.

Bien qu’elles ne m’aient pas toutes captivées, ces nouvelles sont de qualité égale dans des genres très différents. Eh oui, le polar est polymorphe et ce recueil est un exemple révélateur.

J’ai beaucoup apprécié qu’après chaque texte, le directeur de la collection fasse un petit topo sur l’auteure. Cela permet de la situer, géographiquement dans un premier temps, mais aussi dans son parcours littéraire.

Je vous recommande cette lecture très enrichissante et frissonnante !

(Editions Belfond / Netgalley)

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Crimes au musée

Richard Migneault récidive, mieux il persiste et signe là son troisième forfait ! Et ce n’est pas moi qui m’en plaindrais !

Directeur d'école à la retraite, fou de lecture depuis toujours, Richard Migneault s'est recyclé en amant du polar. Défenseur de la littérature québécoise et se définissant comme un passeur littéraire il s'est donné pour mission de faire connaitre les auteurs de polars du Québec, et ce, des deux côtés de l'Atlantique.

Crimes au musée est le troisième recueil d’une série dont les premiers s’intitulaient Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque. En ce sens, il s’inscrit dans une certaine continuité. Pourtant, Crimes au musée se démarque par deux particularités. Les signataires de ces nouvelles sont toutes des femmes. Et surtout ces femmes sont toutes francophones car vous retrouverez dans ce recueil des écrivaines québécoises, françaises et belges.

Et j’avoue que nos drôles de dames sont vraiment douées en matière de crimes.

Je me suis plongé dans ces 18 nouvelles qui mettent en scène un meurtre dans un musée. e musée comme lieu de tous les crimes, voilà qui n’est pas pour me déplaire. J’y est retrouvé avec plaisir neuf auteures européennes que j’affectionne, certaines même sont mes chouchous. Karine Giebel, Barbara Abel, Ingrid Desjours, Dominique Sylvain, Elena Piacentini, Marie Vindy, Danielle Thiéry, Nathalie Hug, Stéphanie de Mecquenem. Le casting est de toute beauté.

Coté canadien je ne connais que Andrée A. Michaud. Là aussi je savais que j’apprécierai sa plume.

Quand au huit autres autrices (Claudia Larochelle, Marie-Chantale Gariépy, Martine Latulippe, Geneviève Lefebvre, Florence Meney, Claire Cooke, Ariane Gélinas, Catherine Lafrance) et bien se fut une totale découverte. du coup avec ses courtes histoires noires ou policières j'ai lu de nouvelles plumes, et j'adore ça ! Faire la connaissance de nouveaux auteurs, s'approprié leur style, leurs mots, partir vers de nouveaux horizons…

D’ailleurs la nouvelle n’est telle pas la meilleure manière de rencontrer la plume d’un ou d’une auteure. La nouvelle est un art difficile et elle révèle ainsi tout le potentiel de sa créatrice. Alors oui toutes ses nouvelles ne sont pas de la même qualité. Et si j'ai trouvé que la qualité de toutes ces nouvelles n'était pas égale. J'en ai aimé vraiment certaines, beaucoup moins d'autres. Mais je ne vous dirais pas lesquelles, le mieux c'est que vous, vous fassiez votre propre opinion par vous-même en allons visitez tous ces musées.

Le petit plus de « Crimes au musée » : à la fin de chaque nouvelle vous trouverez une petite biographie de chacune des auteurs


Lien : https://collectifpolar.com/
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Crimes au musée

Vous est-il déjà arrivé d’avoir tenu le coup jusqu’à la dernière page d’un livre et de l’avoir refermé en vous disant Enfin? C’est ce qui m’est arrivé avec la lecture du recueil de nouvelles policières intitulé Crimes au musée.



J’avais pourtant hâte de me plonger dans ce recueil, le troisième d’une série publiée chez Druide. Mais l’ennui, bien davantage que le plaisir, a été au rendez-vous. Tant et si bien que je ne retiens pratiquement rien de ces nouvelles. Ou alors une sorte d’agacement provoqué par les notes du directeur de ce collectif, Richard Migneault, sur chacune des auteures invitées à participer à ce recueil – lequel en fait décidément trop.



J’aurais tant voulu vous dire que j’avais été séduite par ce livre. Mais il m’est tombée des mains bien des fois. La sauce ne prenait pas. Je n’y croyais pas. Je me lassais au bout de quelques paragraphes. Même si certains textes étaient bien écrits. Mais tout était tellement prévisible, tellement convenu, dans la plupart des cas, que je n’ai jamais été surprise.



Il n’y avait rien ici qui m’ait fait dire dire Wow! Ce qui ne semble pas être le cas d’autres lecteurs, comme le prouvent les extraits de critiques publiés sur la page de l’éditeur, toutes élogieuses.



Je ne suis pourtant pas une lectrice désabusée ni revenue de tout.

Mais ces crimes ne marqueront pas mon parcours de lectrice.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Crimes au musée

18 nouvelles,toutes en rapport avec des musées.

Livre détente pour moi car après une rude journée de "labeur" on "picore" le soir une où deux petites nouvelles sans "prise de tête ".Dire que j'en conserverai des souvenirs, non car ces nouvelles sont trop inégales et disparates ainsi que leurs auteurs.Le petit récapitulatif sur l'auteur ,après chaque nouvelle ,était très sympa.

Cela m'a permis de faire un "break" et de temps en temps cela fait du bien. ⭐⭐⭐
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Crimes au musée

Un thème commun pour des nouvelles: le musée. Dix huit auteures de polar, pour dix huit nouvelles. L'occasion de découvrir ou redécouvrir certaines plumes.Certaines nouvelles marquent et donnent envie de découvrir des romans de l'auteure (Elena Piacantini notamment) , d'autres qui, sans être décevantes, n'ont pas pleinement répondu à mes attentes. Mais c'est le propre d'une anthologie de ce type, il en faut pour tous les goûts!

Il reste à découvrir les précédents recueils : crimes à la bibliothèque et crimes à la librairie...trois lieux qu'il va devenir difficile de fréquenter si l'on garde en mémoire un peu trop longtemps chacun de ces recueils!

SP
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Crimes au musée

Première fois que je me lance dans la lecture d'un recueil de nouvelles, j'en avais déjà lu de manière isolées, mais jamais dans un ouvrage qui en réunissait plusieurs. Malheureusement, mon avis est plus que mitigé, j'espèrais être plus agréablement surpris que ça et espérais découvrir de nouveaux auteurs qui m'attireraient par leur plume...mais non!!! La seule bonne surprise est venu d'Ingrid DESJOURS dont la plume m'avait laissé un souvenir en demi teinte lors de son dernier roman lu. Le reste n'a pas été une surprise, j'ai apprécié toutes les plumes de ces femmes que je connaissais déjà, mais aucune parmi les inconnues n'ont su attirer ma curiosité. Mention spéciale à certaines qui ont eu quand même le don de parvenir à m'ennuyer en l'espace de 15 pages....fort, très fort 😉

Si je devais par contre juger le livre en lui même, ma note aurait été plus élevé car j'ai vraiment apprécié ces quelques notes sur chaque femme qui ont eu la gentillesse de répondre à la demande de recueil, on en apprend par énormément car c'est assez succinct, mais c'est efficace.

J'avoue que je suis partagé sur fait d'encourager la lecture de ce recueil ou non, les nouvelles sont tellement inégales à mon goût que je pense que personne ne sera completement convaincu par ce livre, mais au moins, il assurera à tout le monde je pense au moins 2 ou 3 nouvelles qui raviront ses lecteurs. Maintenant, je vous souhaite qu'il y en ait plus mais rien est garanti.

En ce qui me concerne, je ne me jèterai plus sur ce genre de bouquin, du moins, pas s'il y a autant d'auteurs d'un seul coup, certains ne sont manifestement pas pret pour ce genre d'exercice à mon goût. Après c'est subjectif
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Crimes à la librairie

Comme souvent dans les recueils de nouvelles, la qualité est très inégale en fonction de l'auteur. Donc de belles pépites, suivies d'autres moins bonnes.
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Crimes à la librairie

Entre trois et deux étoiles. Crimes à la librairie est un recueil aux nouvelles de qualité très inégale. En fait, l'ennui est qu'il "tire" dans tous les sens. On a droit à quelques récits de détection classiques, d'autres qui frôlent l’espionnage et certains l'horreur. Trois facettes généralement destinées à trois types de lecteurs.



Si j'ai eu le bonheur de découvrir la plume de Richard Ste-Marie et de Jacques Côté, plusieurs déceptions ont gâché mon plaisir de lecture. Je songe, entre autres, aux textes très banals de Chrystine Brouillet et de Camille Bouchard, deux noms des lettres pourtant reconnus.



Le comble du malaise (involontaire) atteint son paroxysme avec la nouvelle de Ariane Gélinas qui nous offre une version maladroite du roman Le Parfum. N'y voyez pas là un hommage, mais plutôt un emprunt non-avoué qui pêche par excès.



Bref, Crimes à la librairie ne livre pas la marchandise. Dommage. Dommage.
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Crimes au musée

Des auteures francophones ont planché sur le thème "Crimes au musée". Comme souvent dans ce genre d'ouvrage, les nouvelles sont de qualité inégale. Cela m'a tout de même permis de découvrir des auteures que je ne connaissais pas. J'avais entendu parler de Danièle Thiéry mais je n'avais encore rien lu d'elle. C'est chose faite avec la nouvelle publiée dans ce volume et cela m'a donné envie de lire ses livres.

Parmi toutes ces nouvelles, la plus étrange est celle de Nathalie Hug, la plus originale est celle d'Ingrid Desjours. Vient ensuite celle de Stéphanie de Mecquenem qui est dans le style des enquêtes d'Agatha Chrisite et enfin celle de Claire Cook que j'ai trouvée réellement passionnante bien que je sois un peu restée sur ma faim.

En résumé, des histoires qui se laissent lire.

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Crimes au musée

Des meurtres dans un musée ou du moins autour de ce thème, c'est une bien bonne idée, enfin en général c'est un lieu où l'on se détend pour engranger du savoir et profiter de la culture qu'ils ont à offrir.

Dans le cas présent Richard Migneault a mis au point un recueil de nouvelles en choisissant des femmes, rien que des auteures et pas des moindres.

Quelles femmes !!



Le recueil est conçu avec une vraie présentation de l'auteure, à la suite de chaque nouvelle.

La découverte est double quand ça en est une, c'est une excellente idée.

Toutes différentes, la qualité est là, vous en trouverez de piquantes, de palpitantes, de surprenantes, quand d'autres vous laisseront bouché bée.



La diversité des nouvelles est telle que le rendu est très homogène et agréable à lire.

Richard tu attendais mon avis et bien il est enthousiaste et bravo pour la sélection de ces auteures toutes talentueuses.



J'aime énormément les nouvelles, je le répète à chaque fois que j'en lis et pour moi, ces textes courts ont pour vocation de vous brutaliser, dans le bon sens bien entendu.

Mais c'est aussi l'occasion de poursuivre avec des auteures qui vous ne connaissiez pas ou peu, de vous donner des idées de lectures futures et surtout envie de poursuivre votre envie.






Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Crimes au musée

Je remercie tout d’abord NetGalley et les éditions Belfond pour l’envoi de ce recueil de nouvelles.



Crimes au musée est le troisième recueil autour du polar, à l’initiative d’un blogueur québécois passionné, Richard Migneault.

Mais alors que les deux premiers, Crimes à la librairie et Crimes à la bibliothèque, réunissaient essentiellement des auteurs du Québec, ce troisième volet a traversé l’océan, pour le plaisir des lecteurs certes, mais aussi pour solliciter l’imagination fertile de quelques uns de nos auteurs belges et français, de concert avec des voix québécoises.

L’occasion de découvrir des plumes féminines peu connues car oui, en effet, vous avez le plaisir de lire les femmes et rien que les femmes du crime.



Richard Migneault titille votre intérêt pour l’auteur qui vient de poser le point final de sa nouvelle en écrivant quelques mots sur sa personnalité et son parcours et vous donne envie d’en savoir davantage sur ses écrits. Très intéressant, surtout pour les auteurs du Québec que nous ne connaissons que très peu voire pas du tout.



Il est toujours difficile de donner une « note » globale pour un recueil quand certaines histoires nous ont davantage marqués que d’autres.



Que le musée soit le théâtre de crimes ou que, par extension, l’art en soit le mobile, ces dames ont su nous offrir 18 nouvelles originales et totalement différentes les unes des autres, nous plongeant à chaque fois dans des univers uniques.



L’ombre d’Alphonse de Danielle Thiéry nous entraîne dans un musée où la fascination pour Alphonse Bertillon, fondateur du système anthropométrique judiciaire, suscite, bien au-delà de la mort, passion et crime. Ce qui peut nous sembler absurde est une obsession pour un autre, histoire cocasse si le sang n’avait pas été versé!



Il faut savoir se salir les mains de Claudia Larochelle où quand l’art est poussé à l’extrême, voire à la folie. Méfiez-vous si votre conjoint est un artiste, l’auteur suggère fortement mais l’étude de la personnalité de l’artiste ne laisse aucun doute! Machiavélique!



Le chef d’œuvre de Dominique Sylvain explore le monde du tatouage alors que l’art est vivant et peut même survivre à la mort au travers de sa toile humaine. Une ambiance un peu glauque mais savoureuse dans sa morbidité.



L’intérieur de Karine Giebel est une nouvelle violente dans son analyse sociale du marché du travail actuel, alors que les plus faibles de notre société alimentent le nouvel esclavage moderne, juste pour survivre. Et quand la victime est une maman célibataire, on lit cette nouvelle malheureusement pas si fictionnelle que cela avec la rage au ventre.



Les météores saignent d’Ariane Gélinas nous parlent d’une artiste ratée, qui tel un guerrier buvant le sang de ses victimes pour en acquérir la force, puise chez ses conquêtes le talent qu’elle n’a pas. Une nouvelle noire ironique, délectable et… glaciale!



Mobster’s Memories d’Andrée A. Michaud est une histoire rocambolesque où les balles pleuvent dans une course-poursuite folle et se termine dans une salle de musée où réalité et mise en scène s’entremêlent. Difficile de ne pas avoir le sourire avec cette nouvelle!



Avec Charogne de Marie Vindy, nous nous glissons dans la mort esthétique inspirée d’un tableau, une mise en scène d’une fin en apothéose de deux amants qui obsédera même l’inspecteur venu enquête et tombé sur le charme de tant de beauté. Ironie de l’adultère, ne jamais sous-estimer le cocu!



Le Christ couronné d’épines de Catherine Lafrance ou quand certains se permettent quelques privautés sous couvert de culture, d’œuvres d’art et de mille précautions pour leur préservation! Une petite enquête rapide mais rudement efficace pour élucider la mort de trois conservateurs de musée!



Dentelles et dragons d’Elena Piacentini est une magnifique nouvelle sur les liens forts et profonds entre un fils et sa mère. Certes les broderies si délicates sont un peu gâchées par le sang mais la vengeance, c’est aussi tout un art, non?



Le second linceul d’Ingrid Desjours nous entraînent dans la vie des poupées de cire. Comment? Elles ne vivent pas? Vous êtes certains? C’est que vous ne connaissez pas Ingrid Desjours alors! Une petite pointe de mystère et de fantastique au creux du musée Grévin!



La Mort à ciel ouvert de Florence Meney met en scène un couple déséquilibré, usé, de faux-semblants. Il y a diverses manières de rompre, différentes solutions pour en finir. Mais celui qui semble avoir les cartes en mains devrait attention à la marche… les pierres s’usent tellement au fil des décennies sous les pas des visiteurs d’un musée à ciel ouvert! Excellent et jouissif de voir qu’amour et haine sont étroitement liés!



L’art du crime de Barbara Abel nous parle d’un triangle amoureux où l’adultère conduit à la mort. Le musée d’Art contemporain devait consacrer la grande artiste Vera Charlier, la maîtresse de Monsieur le maire… mais un si jeune innocent qui fera les gros titres. Une nouvelle cruelle et sombre… Les adultes sont parfois si stupides et égoïstes…



Homme à la machette de Geneviève Lefebvre évoque les massacres ethniques en Afrique avec force et pudeur. Et quoi de mieux qu’un musée racontant la genèse des génocides à travers le monde pour réaliser la vengeance qui couve depuis tant d’années. Une nouvelle sombre, dure et particulièrement prenante!



La vieille de Martine Latulippe est une nouvelle qui m’a beaucoup émue. De part l’amour et la relation étroite qui lient une mère à son fils, de ce fil invisible unique, indestructible et intouchable. Et parce que je me suis identifiée à cette vieille dame qui ne peut pas profiter en paix de sa visite au musée à cause d’une bourgeoise atteinte de diarrhée verbale! Allons! L’art, ce n’est pas du blabla saoulant, c’est du sérieux que diantre!



La mystérieuse affaire du Codex Maya de Stéphanie de Mecquenem est un huis-clos à la Agatha Christie où chacun pourrait être le coupable mais nous savons bien qu’il n’y en a qu’un seul… encore faut-il le trouver! Et que ne ferait-on pas pour avoir tous les honneurs d’une fabuleuse découverte! Intrigue classique et efficace.



Renaissance de Nathalie Hug est touchant dans le rapport maternel difficile qu’entretient une artiste avec son fils. Il n’est pas rare de rencontrer des artistes qui se dévouent totalement à leur art au point de se dire ou qu’on dise d’eux qu’ils sont difficiles à vivre. Et lorsque c’est un enfant qui en paye le prix, il ne faut guère s’étonner qu’il se trouve de l’attention… ailleurs! Une nouvelle mystérieuse et flippante!



Un thé pour le gaijin de Claire Cooke. Boire du thé c’est dangereux… super dangereux. La cérémonie du thé au Japon répond à de multiples codes… c’est tout un art et malheur à celui qui y déroge! Un voyage nippon aux côtés d’une geisha qui ne s’épanouira jamais. Dépaysement total!



Le retraité de Marie-Chantale Gariépy est jouissif d’ironie! Un vieil monsieur si paisible en apparence, englué dans ses petites habitudes, se laisse entraîner dans le musée de sa vie. Passé, présent mais que lui réserve l’avenir?



Ce recueil de nouvelles est idéal, par son format, pour les vacances. Il est idéal également pour découvrir de nouvelles plumes et pour dépoussiérer un peu les clichés que trop d’entre vous se font des musées que vous rencontrerez sur la route de vos voyages… ils vous réservent quelques surprises…

Mention spéciale pour les nouvelles de Karine Giébel, Elena Piacentini et Martine Latulippe que j’ai adorées!



18 nouvelles, 18 auteurs de talent et 18 personnalités féminines à découvrir! 18 femmes rien que pour vous mais… attention, elles sont redoutables!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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L'encre mauve

J'ai reçu ce roman de Richard du blog Polar noir et blanc, en échange d'un livre qu'il ne trouvait pas au Québec et que je lui ai envoyé. Belle expérience de partage !! Il a participé à la relecture de ce roman.



J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire parce qu'il y a énormément de personnages et que chaque très court chapitre du début nous en présentait à chaque fois des nouveaux. Mais assez vite, j'ai pris goût à l'intrigue, aux intrigues devrais-je dire, qui si elles sont en parallèle, nous laissent penser qu'elles se joindront à un moment donné. C'est l'affaire Gadbois, c'est le manuscrit du juge, et des personnages bien campés qui "trempent" dans l'une et dans l'autre. Les dernières révélations offrent un final sans grande surprise, mais la construction est aboutie, l'écriture fluide et le rythme soutenu.



Voilà un très bon moment d'une lecture que je vous recommande chaudement.


Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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