Avec la construction de la piscine, Faustine est sur le point de finaliser son rêve de maison d’hôte. Mais, à peine les ouvriers commencent-ils à creuser le terrain qu’une sinistre découverte brise leur élan.
À quelques dizaines de centimètres de profondeur, des jambes apparaissent.
Dans les semaines qui suivirent, le doute commença à s'immiscer dans l'esprit de Clio. Pouvait-elle tomber amoureuse d'une machine ? (...) La jeune femme se rendit bientôt compte qu'elle n'aurait plus jamais de désir pour l'un de ses congénères ; elle ne trouvait pas la même disponibilité, ni la même efficacité, fiabilité et gentillesse, ce qu'elle appréciait tant chez son SmartBot.
Un joggeur trouve le corps à moitié nu atrocement mutilé de Chloé, au pied de la statue de la bête du Gévaudan. Une angoisse sourde commence à envahir la petite ville de Saint-Chély-d’Apcher. Cette découverte macabre vient de raviver les fantômes d’un passé sanglant.
Dans son mandement, Monseigneur de Choiseul-Beaupré exhortait les hommes à traquer l'animal qui "tout terrible qu'il est, n'est pas plus que les autres animaux à l'épreuve du fer et du feu". Il expliquait que la bête était une punition de Dieu contre les pécheurs et les infidèles. Par leurs péchés, les hommes s'étaient exposés à la colère divine, incarnée par cette créature maléfique. L'évêque appelait à davantage de ferveur religieuse et incitait les fidèles à des prières publiques "à l'occasion de l'animal anthropophage qui désole le Gévaudan". Il affirmait que la prière était le seul recours pour combattre cette punition envoyée par le Ciel.
Selon les spécialistes du comportement canin, le chien n'est pas agressif par essence, il l'est par réaction. Soit un chien est conditionné par le dressage. Dès lors, il suffit d'un ordre externe pour venir provoquer l'attaque. Soit l'individu attaqué a eu peur et a pris la fuite. Ce mouvement peut déclencher un comportement de prédation. Le réflexe du chien est d'arrêter sa proie.
- Il existe aussi des races de chiens plus dangereuses que d'autres, ajoute Faustine.
- Je ne pense pas que la race soit un facteur de dangerosité. C'est l'utilisation que le maître fait de son chien et l'éducation qu'il lui donne qui sont plutôt en cause.
Dans la nuit, un bruit la réveille et la tire d’un sommeil sans rêve. Elle se redresse dans son lit, déconcertée et angoissée. Qu’a-t-elle entendu ? Rien, apparemment. La maison est silencieuse et sa chambre plongée dans l’obscurité. Et puis, elle entend de nouveau ce bruit qui l’a sans doute réveillée : un son étrange et étouffé qu’elle a du mal à identifier.
Il parle d’un « animal redoutable, beaucoup plus haut qu'un loup : il est bas du devant, et ses pattes sont armées de griffes. Il a le poil rougeâtre ; la tête fort grosse, longue et finissant en museau de lévrier ; les oreilles petites, droites comme des cornes ; le poitrail large et un peu gris ; le dos rayé de noir et une gueule énorme ; armée de dents si tranchantes, qu'il a séparé plusieurs têtes du corps, comme pourrait le faire un rasoir. Il a le pas assez lent, et il court en bondissant. Il est d'une agilité et d'une vitesse extrêmes : dans un intervalle de temps fort court, on le voit à deux ou trois lieues de distance. Il se dresse sur ses pieds de derrière, et s'élance sur la proie qu'il attaque toujours au cou... »
Un mélange de perplexité et de colère envahit le roi.
– …. Certaines morsures sont ante mortem et d’autres post mortem
– Aurait-elle pu être attaquée par un loup ? demande Mélanie.
-Par un chien ou un loup. C’est encore trop tôt pour le dire. Les analyses de l’ADN trouvées sur le corps nous le révéleront.
La peur ne la quitte jamais. Ce n’est pas celle d’être punie par son père. Non, c’est une angoisse plus profonde. Les loups peuvent s’aventurer hors des bois ; on lui a appris à les faire fuir en faisant du bruit. Et puis, des vagabonds rôdent parfois autour des villages. Elle en a déjà aperçu, au loin. Heureusement, aucun ne s’est encore approché d’elle.
Jeanne est en train de filer la laine quand elle entend un grondement rauque qui la fait sursauter. Son cœur bondit dans sa poitrine. Elle n’a pas le temps de se retourner. Une terrible morsure dans la nuque lui arrache un cri.
Les paysages sauvages et montagneux du Gévaudan et les intempéries représentent autant d’obstacles à l’exploration du territoire et à la traque de la bête. Les chasseurs craignent en particulier les bourbiers dissimulés sous l’herbe verte. Leurs pieds s’enfoncent dans une vase gluante et persistante qui les retient prisonniers. La seule façon pour eux de s’en sortir est de marcher à quatre pattes vers la terre ferme.