Le ciel, ce matin, n’attend pas de révélation
il attend de toi une foi sans professeur
il attend de toi une foi sans excuses
regarde, les nuages sont dorénavant
des bulles de bandes dessinées
qui te font dire ce que tu veux
pour une fois, laisse-les sans paroles,
laisse-les croire
tu serais surprise
va, tes pensées se gonflent
d’amnésie
écoute leur bruit blanc
comme ces chewing-gums
qui claquaient
hors de nos bouches
fais vibrer le langage sur cette partition
d’aube
au goût malabar pêche
limoger le néant
d’un feu d’artifice
que de loups
de bois vaincus
par ton rire
nous sommes deux
dans un souterrain
les explosifs
dorment
j’imagine qu’on les a
soigneusement placés
pour que nos étreintes
recouvrent
leur compte à rebours
les étoiles sont à la nuit
ce que les yeux sont au jour
points de suture des mémoires
le trajet
de la colère à l’amour
se noue
avec une aiguille
l’insomnie
a planté sa tente
j’engage un combat
d’égale à égale
si je m’agite
épuise-moi