Simone Weil adhère aux points principaux de l'Église catholique, goûte pleinement aux beautés de ses cérémonies et rituels et a montré qu'elle était parfaitement attachée au chant grégorien. Cependant elle ne lui reconnaît "aucun droit de limiter les opérations de l'intelligence ou les illuminations de l'amour dans le domaine de la pensée",et poursuit ses recherches dans le domaine du religieux "sans aucun souci d'un accord ou d'un désaccord possible avec l'enseignement dogmatique de l'Église". Cela étant nettement établi, on peut la dire chrétienne. On serait plus proche de la vérité la concernant en la qualifiant de christique.
Là où elle passait, les équilibres - souvent fallacieux - se rompaient. Elle causait de l'inquiétude... Elle avait congédié en elle la condition féminine, toute grâce immédiate, toute flatterie. Elle souffrit de ne pas être homme, sachant trop bien que sa voix peinerait à atteindre son public.
Entrer en pensée comme on entre en religion.