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Critiques de Florent Carton Dancourt (8)
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Les curieux de Compiegne

Une petite pièce créée en octobre 1698, en prise avec l’actualité. Louis XIV avait établi cet été un camp militaire près de Compiègne, pour instruire le duc de Bourgogne, son petit fils, dans l’art de la guerre. 60 000 hommes ont participé à cette sorte d’exercice militaire grandeur nature. Le roi y assista avec la cour, faisant établir un camp fastueux, qui coûta une véritable fortune. Tout cela attira une cohue de curieux, attirés aussi bien par le spectacle militaire, que désireux d’approcher la cour.



Dancourt met en scène deux officiers, dont un Gascon, personnage comique habituel à l'époque. Les deux hommes, comme de bien entendu, ont des embarras d’argent. Le Gascon se laisse persuader d’épouser une riche bourgeoise qui rêve de devenir femme de militaire et de le suivre dans les diverses campagnes. Le plus jeune, Clitandre, est amoureux de la fille d’un couple de bourgeois, qu’il promène dans le camp. Nous avons quelques scènes comiques sur le comportement des bourgeois qui se baladent sur le terrain d’exercices où ils n’ont rien à faire, qui se font bousculer et ridiculiser. Comme dans toute bonne comédie, l’affaire va se terminer par deux mariages.



C’est léger et prévisible, mais plutôt enlevé et efficace.
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L'été des coquettes

Cette pièce d’un acte a été créée le 12 juillet 1690, avec un succès semble-t-il très moyen. L’intrigue est fort réduite, l’essentiel est quelque part dans dans la descriptions de différents personnages, leurs oppositions, plutôt que dans des rebondissements.



Comme souvent dans le théâtre de cette époque, le personnage central est un jeune homme à bonnes fortunes, Clitandre, dont les femmes tombent amoureuses en masse. Justement, Angélique, une de ses conquêtes disserte avec sa soubrette, sur les hommes et le mariage. Clitandre est parti prétendument depuis 1 mois à l’armée. Même si Angélique reconnaît qu’il lui plaît et qu’elle a passé des bons moments avec lui, pas question de perdre complètement la tête pour un homme. Et puisqu’il est parti, elle cherche un autre moyen de passer d’agréables moments, en flirtant avec d’autres hommes éventuellement. Arrive une de ses amies, Cidalise. Au désespoir, car l’homme qu’elle aime est parti depuis 15 jours à l’armée. Très rapidement, les deux jeunes filles se rendent compte que l’amoureux de Cidalise, est Clitandre, qui a abandonné Angélique, prétendant partir à la guerre. Angélique rit, Cidalise pleure. Passent quelques soupirants d’Angélique dont elle se moque avec esprit. Arrive également une comtesse, au désespoir, car son galant vient de partir depuis la veille à l’armée : très vite il apparaît qu’il s’agit de Clitandre, qui décidément s’est fixé la règle d’accorder deux semaines à chaque femme, avant de mettre en avant ses obligations militaires pour disparaître. Mais le voilà qui arrive en personne, prétendant accorder à Angélique quelques jours avant de devoir repartir. Elle se joue de lui, en ayant caché les deux autres femmes et le laissant s’enferrer dans ses mensonges. Confronté au trois femmes, dont deux furieuses, il oscille entre le ressentiment et la mauvaise foi. Angélique, que tout cela amuse prodigieusement, finit par pacifier son petit monde avant d’amener tout le monde dîner.



Le personnage d’Angélique est très étonnant, toute en légèreté, au bon sens du terme. Alors que le autres personnages jouent une partition assez attendue, elle sort du cadre, et refuse de prendre tout cela pour autre chose qu’un jeu. C’est fin et très réussi.
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Les trois cousines

Créée en octobre 1700, il s’agit d’une pièce en trois actes, jouée comme une grande pièce. Il n’est pas sûr qu’elle soit entièrement de Dancourt, certains éléments laissent à penser qu’il a arrangé une pièce écrite par un autre. La pièce a en tous les cas eu pas mal de succès, et a été reprise plusieurs fois. La pièce est précédée d’un prologue, qui aurait été rajouté après les premières représentations.



Dans le prologue, nous sommes au théâtre, avant la représentation de la pièce Les trois cousines...Des dames attendent que l’ouvreuse leur trouve de bonnes places, avec si possible, un voisinage convenable. Elles vont y croiser des messieurs, qui veulent eux aussi trouver des places à leur goût. Tout ce petit monde papote, médit, essaie de faire de l’esprit. C’est spirituel, et surtout nous voyons un peu les à côtés d’une représentation de théâtre à l’époque, les habitudes, comme celle de placer quelques messieurs du public sur la scène (places les plus chères), le lieu de sociabilité qu’était le théâtre, lieu de rencontre, lieu pour se montrer, pour afficher son statut social. La pièce paraît presque secondaire pour certains spectateurs, qui sont là plus pour être vu, et voir les connaissances, avoir les derniers ragots etc.



Au premier acte, la Meunière une veuve à son aise, exprime au Bailli son désir de se remarier. Même si elle demande son avis sur les prétendants en lice, elle a déjà fixé son choix, et ne veut entendre que la confirmation de ses préférences. Ce qu’elle finit par obtenir. Le Bailli n’est en réalité pas enthousiaste, et exprime ses réticences au beau-frère de la Meunière, De Lorme. Celui-ci est parfaitement d’accord : la Meunière ferait mieux de marier ses deux filles, et Colette, sa fille à lui, et donc sa nièce, plutôt qu’ à son âge vouloir se remarier. Colette leur apprend que les jeunes gens que la Meunière pense amoureux d’elle le sont en fait des trois jeunes filles, et font semblant de courtiser la Meunière pour pouvoir les approcher. De Lorme, s’il pousse au mariage des filles de la Meunière, ne souhaite pas que Colette épouse Blaise, son amoureux. Le Bailli réfléchit comment permettre le mariage des trois jeunes filles.



Au deuxième acte, la Meunière hésite entre ceux qu’elle pense être ses soupirants. De Lorme, bien qu’il ait promis de ne rien dire à sa belle sœur, ne peut s’empêcher de lui révéler que ces messieurs soupirent en fait pour les jeunes filles et se moquent d’elle. Elle est furieuse, et se promet bien de les empêcher de se voir. Les jeunes filles trouvent quand même une façon détournée de communiquer. Le Bailli essaie d’amadouer la Meunière.



Au troisième acte les jeunes gens du village ont trouvé un moyen d’épouser celles qu’ils aiment malgré les interdits parentaux : sous prétexte de partir en pèlerinage, ils comptent enlever leurs bien-aimées. Nos trois cousines arrivent à faire partie du lot. La Meunière et De Lorme n’ont plus d’autre choix que de consentir aux mariages.



C’est très léger, il y a des divertissements chantés et dansés également. De la pure distraction. La pièce contient pas mal de passages en patois, ce qui semblait plaire beaucoup au public de l’époque.Les personnages les plus intéressants sont sans doute ceux des trois jeunes filles, surtout Colette, qui au final mènent le jeu. Pour ma part, c'est le prologue que j'ai trouvé le plus intéressant, un morceau de vie croqué sur le vif, sans les conventions (parler patoisant etc) de la pièce en elle-même.
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Le chevalier à la mode

Dancourt écrit cette pièce en collaboration avec un certain Sainctyon, personnage assez obscur, à qui sont attribuées trois pièces, une écrite par lui-seul, et deux en collaboration avec Dancourt, dont ce Chevalier à la mode. Créée en 1687, deux mois après La désolation des joueuses, c’est la pièce de Dancourt la moins oubliée. Il est impossible de savoir quelle part chacun des deux auteurs a pris dans la composition de la pièce ; les spécialistes considèrent en général que c’est la grande pièce de Dancourt dont l’intrigue est la plus solide et la mieux construite, peut-être grâce à Sainctyon.



Le chevalier de Villefranche, qui donne son titre à la pièce, est un séduisant jeune homme sans scrupules, désargenté et qui pense arranger ses affaires en faisant le meilleur mariage possible. Trois femmes voudraient bien l’épouser. La vieille baronne, qui en plus d’être vieille a le désavantage d ‘être en procès sans revenus par trop assurés, la veuve richissime d’un financier entre deux âges, Mme Patin, qui veut à tout prix devenir noble, et enfin sa nièce Lucile, qui aurait la préférence du chevalier, compte tenu de sa jeunesse et de sa beauté.



Dans le premier acte nous faisons connaissance avec Mme Patin et le chevalier, ses petits trafics sont exposés grâce aux dialogues avec son valet, Crispin. Dans le deuxième acte entrent en scène la baronne et Lucile. Cette dernière confie à sa tante Mme Patin, son intention d’épouser un beau noble, ce à quoi sa tante l’encourage, pour embêter son beau-frère, le père de Lucile, en ignorant bien sûr qu’il s’agit du chevalier. Au troisième acte, la famille de Mme Patin et Lucile, avertie par Lisette, la servante, tente de contrarier les envies de mariage et de la tante et de la nièce, en mettant à jour les multiples intrigues du chevalier. Celui-ci déjoue un premier obstacle, un document compromettant. Un même poème, remis aux trois femmes comme une déclaration d’amour, ce qu’elles constatent, met de nouveau le doute dans l’esprit de Mme Patin. Au quatrième acte, le chevalier prévenu, arrive encore à retourner la situation, même si Mme Patin commence de plus en plus à se poser des questions. Le mariage est fixé au petit matin. Mais le chevalier essaie en parallèle d’extorquer de l’argent à Mme Patin et à la baronne, pour avoir de quoi enlever Lucile. Au cinquième acte, la baronne vient défier Mme Patin en duel. Celle-ci arrive à s’en débarrasser, mais arrivent le chevalier, et surtout Lucile, les deux femmes comprennent qu’elles veulent épouser le même homme qui leur a menti effrontément depuis le début. Dépitées, elles décident d’épouser les prétendants choisis par la famille. Il reste au chevalier la vieille baronne, à moins qu’il ne trouve mieux…



Un personnage cynique et pas très sympathique, des personnages féminins qui ne le sont pas plus, et qui mettent en avant tous les défauts du siècle. L’envie de noblesse, de briller à tout prix de Mme Patin, qui a des comportements de nouveau riche, et qui veut s’acheter un mari. Lucile est une jeune fille écervelée, prête à s’enfuir du jour au lendemain avec un homme qu’elle connaît à peine. Mais tout cela est très drôle : les avanies de Mme Patin férocement remise à sa place par une marquise désargentée, la manie des procès de la baronne, les scènes entre la tante et la nièce, le clou étant sans aucun doute le duel voulu par la baronne. Il se passe sans cesse quelque chose, et les événements s’enchaînent très bien. C’est une pièce d’intrigues et une études de mœurs efficace et bien faite, même si les personnages manquent un peu de profondeur psychologique, ils sont plus des portraits de travers de l’époque que des vraies personnes qui pourraient toucher le spectateur ou auxquelles il pourrait s’identifier.
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Les agioteurs

Cette pièce a été créée en septembre 1710 avec semble-t-il peu de succès. Dancourt s’y éloigne des petites pièces légères et galantes qui jusque là avaient fait sa renommée. Il s’attaque encore une fois à un sujet d’actualité ; un sujet qui n’est pas qu’anecdotique cette fois, mais qui touche un fait de société important, le trafic d’argent, qui permet à certains de s’enrichir vite et ruine les autres, mettant en cause la stabilité sociale du pays. Les « billets de monnaie » en circulation sont nombreux et leur valeur se déprécie vite, différentes monnaies métalliques coexistent avec des taux d’équivalence variables. Certains profitent de cette instabilité, en échangeant à des taux flottants, et en bâtissant des fortunes au détriment de ceux qui ont besoin d’argent rapidement, ou qui ne s’y retrouvent pas et se font escroquer. Le pouvoir tente de réagir : un certain nombre de personnes qui participent à ces trafics sont arrêtées. Dancourt s’attaque à la description de ces phénomènes dans sa pièce.



Le premier acte pose la situation : Suzon, une jeune fille avec la tête bien sur les épaules, veut échapper au mariage auquel la destine sa tante, Mme Sara. Elle ne veut pas épouser le vieux et riche Zacharie, un usurier notoire. Elle s’est informé : sa tante ne pourra pas l’empêcher de toucher l’argent qui lui a laissé son oncle. Elle dissimule pour l’instant à sa tante qui pense terminer l’affaire, et en même temps conclure son propre mariage avec un autre homme d’argent, Tripolin, filleul de Zacharie.



L’acte deux est surtout consacré à la description de divers trafics malhonnêtes de Tripolin, qui dépouille le plus fortement possible tous ceux qui s’adressent à lui, ne reculant devant rien pour arriver à ses fins. Lui aussi a l’espoir d’épouser Suzon, en l’enlevant à son parrain, qui lui a pourtant mis le pied à l’étriller.



L’acte trois voit l’arrivée de Clitandre, le jeune homme que Suzon compte épouser. Tripolin doit de l’argent à Clitandre qu’il refuse de lui rendre. Mais faisant confiance à Suzon, c’est chez elle que Tripolin a caché une partie de ses gains mal acquis. Clitandre pourra grâce à elle récupérer son bien, et comme par ailleurs Triopolin subit d’autres pertes par des plus malhonnêtes et habiles qui lui, il se retrouve ruiné. Zacharie se consolera de la perte de Suzon en épousant Mme Sara, plus âgée mais fort riche.



L’essentiel de la pièce porte sur diverses manipulations et malversations de Tripolin, qui montrent aux spectateurs les mécanismes en jeu. C’est par moment un peu technique, il faut bien suivre pour comprendre, ce qui peut peut-être expliquer le manque de succès de la pièce. L’histoire d’amour est vraiment très secondaire, on aurait presque pu s’en passer. Clitandre, en plus de n’apparaître qu’au troisième acte, est très falot, Suzon déjà plus intéressante, mais pas tellement présente non plus, même si elle introduit et conclut la pièce. L’ensemble est très cynique et cruel, d’une certaine façon malheur aux faibles et naïfs. Nous quittons le cadre de la comédie imitée de l’antiquité, nous sommes complètement dans le présent de l’auteur, dans la description d’un monde réel et impitoyable. Nous avons devant les yeux une société en train de basculer, de s’emballer. La comédie n’en est presque pas une, juste quelques passages, en particulier des deux domestiques campagnards de Suzon avec leur langage patoisant et leurs naïvetés, sans oublier le Gascon de service, mais qui va se révéler bien plus coriace que sa naïveté et bonhomie feintes ne le laissaient croire.



Une pièce atypique dans l’oeuvre de Dancourt, très loin des « dancourades » qui l’ont rendues célèbre, plus forte et plus noire, vraiment intéressante.
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Les Vendanges de Suresne

« Les vendanges de Suresnes » sont une petite pièce en un acte, crée en août 1695 et qui permet d’augmenter sensiblement la fréquentation du théâtre et les revenus des comédiens. Le succès de la pièce fut durable : c’est la pièce de Dancourt la plus souvent représentée d’après les registres de la Comédie-Française. Il avait déjà utilisé une thématique proche dans sa pièce précédente, « Foire de Bézons » : les charmes campagnards des environs de Paris attiraient de nombreux habitants de la capitale. Du Ryer avait déjà écrit une comédie sous le titre « Les vendanges de Suresnes » créée en 1633, mais Dancourt ne semble pas s’en être inspiré. C’est simplement l’envie d’avoir un décor, et aussi la possibilité d’introduire des personnages paysans, avec une façon de parler, des manières naïves, qui donnent des effets comiques sans doute un peu faciles, mais visiblement efficaces sur le public de l’époque.



Un riche bourgeois, M. Thomasseau s’est offert un petit terrain avec de la vigne à Suresnes, il a invité du monde pour les prochaines vendanges. Il compte y rencontrer une jeune fille qu’il souhaite épouser, qui devrait venir avec sa tante, auprès de qui il a fait quelques approches. Il attend aussi un jeune homme dont il a décidé de faire son gendre. Mais son jardinier, Thibaut, lui apprend que sa fille Mariane, voit le soir un galant. Le galant, Clitandre, et Mariane, tentent de circonvenir Thibaut, la bourse du jeune homme ne laisse pas Thibaut insensible. Les jeunes gens peuvent également compter sur Mme Dubuisson, une femme aux activités douteuses ; elle va utiliser aussi les talents de comédien de Lorange, un cabaretier parisien, à qui Clitandre doit une belle somme, et qu’un riche mariage permettrait de solder. Le fiancé choisi à Mariane par son père, Vivien arrive. On lui présente une fausse Mariane (jouée par Lorange) naine, laide et très hargneuse. Thibaud joue un M. Thomasseau borgne, boiteux et violent. Le malheureux Vivien n’a qu’une envie, se sauver. Mais le véritable M. Thomasseau survient, ce qui fait presque échouer le complot. Mais Lorange ne perd pas le nord, et se présente sous le déguisement d’une comédienne, et fait croire à Thomasseau que Vivien entretient l'entretient. Thomasseau, scandalisé, chasse Vivien qu’il croit un parfait débauché. Arrive la jeune femme qu’il souhaite épouser, Angélique. Or il s’avère qu’elle est la sœur de Clitandre, ce qui permet à la pièce de se terminer par les deux mariages.



Ce n’est pas un comique très fin, les personnages sont très stéréotypés la pièce n’est pas non plus très crédible sur le plan dramatique. Peut-être que des acteurs comiques très performants, appréciés du public, en faisaient tout le sel. Il est en tous les cas, difficile de comprendre le succès de cette pièce aujourd’hui.
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La Désolation des joueuses, comédie de M. Danco..

Dancourt est dans le théâtre comique français l'un des chaînons manquants entre Molière et Marivaux. Fils de petite noblesse, il enlève puis épouse Thérèse le Noir de la Thollière, issue du milieu de théâtre, carrière que Dancourt va suivre suite à son mariage. Il sera acteur et auteur, il rejoint avec son épouse la Comédie-Française en 1685. Il ne semble guère avoir brillé comme acteur (au contraire de sa femme) mais ses pièces ont connu un incontestable succès. Pas tant les « grandes pièces » en cinq actes, que les « petites pièces ».



Depuis le succès des Précieuses ridicules de Molière, les troupes parisiennes avaient pris l'habitude des troupes de campagne, de faire suivre la grande pièce d'une petite pièce en un acte. Ces pièces étaient essentielles, surtout pendant la période creuse estivale. On créait les nouvelles grandes pièces essentiellement en hiver et pour attirer le public plus clairsemé de la fin du printemps, de l'été, et du début de l'automne, on proposait la création de petites pièces comiques. Dancour va exceller dans ces petites pièces, il en donnera au moins une par an, au point qu'on va les qualifier de « dancourades ».



Créée en 1687 et éditée en 1688, « La désolation des joueuses » répond à une interdiction officielle des jeux de hasard, un des fléaux de la société de l'époque. Dancourt aurait bricolé en hâte cette petite pièce pour coller à l'actualité. Dorimène, qui organise dans sa maison des jeux, est désespérée, d'autant plus qu'elle voulait marier sa fille Angélique, à un joueur, Bellemonte, une fois qu'il aurait gagné une grosse somme au jeu. Les joueurs habituels viennent chez Dorimène et veulent à tout prix s'adonner à leur vice. Dorimène envisage de partir en Angleterre, au grand dam d'Angélique, qui a un autre prétendant que Bellemonte en vue. Grâce au valet de son soupirant, Bellemonte est démasqué en tant qu'escroc notoire, et les deux jeunes amoureux pourront se marier. Dorimène et les autres joueurs n'ayant plus qu'à espérer un assouplissement de l'interdiction…



Comme on peut le voir, l'intrigue est très légère. La pièce ne semble pas avoir été un gros succès, ni avoir été reprise, au point que Dancourt va essayer de la remettre sur la scène en 1718 (suite à une nouvelle interdiction du jeu), avec quelques petits changements, dont le titre, qui devient « La déroute du pharaon ». Au final, la pièce n'a pas été rejouée, mais Dancourt la publia avec son nouveau titre.



Il s'agit d'une oeuvre très mineure, qui montre comment les auteurs écrivaient rapidement des pièces qu'ils n'avaient pas le temps de fignoler pour coller à l'actualité et attirer le public par un thème dans l'air du temps.
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Les bourgeoises à la mode

Lisette, Frontin, Le Chevalier, des coquettes dépensières, des maris avares victimes du personnel ancillaire, prêt à les dépouiller au profit de leur vénales maîtresses et bien sûr dans leur propre intérêt. D'excellents critères pour une bonne comédie. Cependant cela ressemble furieusement à une pièce de Lesage intitulée Turcaret !!! A moins qu'il ne s'agisse du contraire. La pièce de Dancourt datant de 1692, celle de Lesage de 1709. Peut-être insuffisant pour crier au plagiat tout de suite, parce que d'autres personnages, dont Sganarelle, Mascarille et Matamore ont été abondamment utilisés par les contemporains de Molière...
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