Florian Illies

Entre essai et roman, 1913 : chronique d’un monde disparu nous propose de retracer en 12 chapitres, un par mois, quelques anecdotes, qui auraient pu être anodines, de l’année 1913. A la veille de la première guerre mondiale, le monde artistique est en pleine ébullition, les hommes politiques qui marqueront le XXème siècle ne sont pas encore ce qu’ils deviendront.

Nous les rencontrerons tous, ces grands inégalés de début de siècle, ceux qui font mes lectures depuis des années – et beaucoup d’autres : Sigmund Freud, Carl Gustav Jung, Marina Tsvetaeva, Rainer Maria Rilke, etc.



Florian Illiès nous en dresse les portraits à la fois justes et décalés, toujours avec humour. La littérature n’est pas la seule au rendez-vous, tous les grands savants de ce temps, mathématiciens et sociologues sont présents d’Einstein à Max Weber, les plus grands artistes de Picasso aux amours déçus de Kokoschka, de Camille Claudel à Auguste Rodin, de Marcel Duchamp à Stravinsky, de Matisse à Chagall, etc. Chaque mois de l’année est autant d’occasions de (re-)découvrir une époque et ceux qui l’ont faite, dans leur quotidienneté la plus triviale. Ces aléas de vies formeront bientôt notre mémoire collective et nos références culturelles pour des décennies.



Il n’est pas nécessaire de connaître toutes les personnes citées, il est impossible de n’en connaître aucune. Chacun, je crois, y trouvera ses marques selon qu’il s’intéresse d’avantage à la politique, la musique, la peinture, la science, la psychologie… Toute la force de Florian Illiès réside dans cette capacité qu’il a à mettre en évidence, sans se prendre au sérieux, le carrefour foisonnant qu’est cette année 1913. Carrefour auquel chacun arrive par sa propre voie et à partir duquel, nécessairement, de nouvelles pistes s’ouvrent. J’ai adoré relire les Lettres à Felice de Kafka – qui m’avaient paru si plombantes – avec le recul et la légèreté de Florian Illiès, rire et m’attendrir des passions désespérées de ces artistes qui auraient pu être ratés, m’offusquer de découvrir la fascinante Lou Andreas-Salomé telle une mante religieuse manipulant ses hommes, frémir de découvrir un Hitler jeune et pommé, il aurait pu en rester là.



D’anecdotes en rebondissements, les univers s’entrecroisent, et si je devais en garder un, juste pour moi, ce serait celui de la peinture, que je ne connais pas mais que j’ai eu envie d’approfondir en refermant le livre.
Lien : https://synchroniciteetseren..

Excellent et très bien documenté ! Jamais la lecture ne tombe dans l'ennui. Les pointes d'humour sont de bonnes alliées !

Un très beau livre de petits textes anecdotiques des relations amoureuses de grands noms des années 30. Du rythme, de l'humour, de l'amour, de la haine, qui emportent le lecteur de Berlin à Paris, en passant par New York. Un livre qu'on picore et déguste au grès de nos envies.

Une sorte d’annuaire du modernisme, enrichi d’épisodes et de réflexions sur un grand nombre de personnalités ayant incarné ce modernisme. Il est question d’arts plastiques, musique, littérature, psychanalyse, mais aussi de personnalités historiques comme Staline, Hitler, Rathenau.



Au début de ma lecture j’ai été conquise, mais arrivée à un tiers, je me suis lassée. C’est comme lire la page des faits divers d’un journal, tout se mêle …

L’idée de départ est bonne : le synchronisme de ces courants artistiques et systèmes de pensée est en effet séduisant.



A noter :

- La grande majorité de figures présentées sont germanophones



- Comme mon édition ne présente pas d’index des noms, j’ai interrogé une intelligence artificielle, mais elle a donné sa langue au chat

J'étais très intriguée par ce projet, cette excellente idée de plonger dans l'atmosphère de 1913, juste avant la guerre, d'y voir les personnages qui ont fait l'histoire dans leur quotidien, leurs évènements, comment ils se croisent, comment l'histoire est latente mais invisible.



Pourtant j'abandonne - ok, le lire en allemand a été trop ardu mais c'est aussi ce ton de chronique, plat comme une dépêche ATS qui m'a gênée. C'est de l'évocation, des tableaux - c'est intéressant au départ mais ça lasse à la longue. Je me suis arrêtée en mars. Je reprendrai peut-être un jour, en français