Fouad El-Etr

Je m’approche d’elle pendant qu’elle dort
pour mieux me regarder.
Je la caresse dans le sens du sommeil.
Entre l’âme et le corps
ses rêves sont tissés des lignes de mes mains.

Dans le sens du sommeil.

ERRANT L’UN CONTRE L’AUTRE

Laisse-moi seul avec toi
Il n’y a pas de place pour deux dans ma poitrine
Je me suis fait ermite et dans mon ermitage
Je vois ce que je rêve je rêve ce que je vois
Tu es toujours la même ce sont mes yeux qui changent
Errant l’un contre l’autre
Jour après jour tu élargis ma solitude

SI ELLE S ‘ENDORT

Si elle s’endort entre mes bras
Je la retrouve dans mon sommeil
Et si mes rêves la réveillent
Elle m’accueille dans les siens

Ainsi que l’eau son corps est lisse
Et transparent et mes caresses
De la toucher sont plus légères
Que les nuages quand il neige

Elle escalade mes vertèbres
Et mes nerfs tend comme une harpe
Quand elle atteint ma nuque
Elle m’éparpille avec son rire

Comme un serpent sur une branche .

«  Ce jeune homme qui se tient ce soir dans mon fauteuil
Un sourire aux lèvres
Croisant ses jambes comme un serpent sur une branche
C’est moi ce n’est pas moi
J’assiste à mon rêve comme à un film
Les séquences défilent à toute vitesse
Le montage ressemble à un poème qui se détache
À chaque image de moi
Je reconnais parfois ma vie
Qui me fait honte ou que j’envie
Je reviens parfois en arrière
Pour voir de près un passage qui m’a plu
Ou que j’ai oublié
Je coupe le son ou son volume augmente
Le générique est en morceaux
Comme un vieil arbre se défeuille
Par la fenêtre les collines soulèvent leur poitrine
Les fleurs se déplacent d’une tige à l’autre
À chaque vent
La pluie crépite sur les vitres …… »

ABONDANCE DE TOI

J’étais un amoureux
Et tu as retourné contre moi l’amour
Moi qui n’avais jamais cédé
Tu m’as cédé sur tout
O toi encore plus belle
Quand tu m’écailles avec tes plaintes
Mon regard change ta beauté
Ta beauté change mon regard
Au nom de l’amour que suis-je
Sinon abondance de toi

Dans l'éveil ou le sommeil des rêves
Couleur d'une encre sympathique
Une bulle s'échappe encore
Par la bouche du dormeur